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pièce d'étoffe, symbole reconnaissable De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un drapeau est une pièce d’étoffe attachée à une hampe qui représente la « personne morale » d'un groupe ou d'une communauté : nation, territoire, ville, organisation, compagnie commerciale ou régiment. De formes et de proportions très variées, c'est cependant fréquemment un rectangle de deux unités de hauteur pour trois de largeur. Il est la forme figurée de l'entité représentée et peut se décliner en un blason, un sceau ou une livrée. Il permet, grâce à ses couleurs et à son emblème, de se distinguer d'autres identités équivalentes ou concurrentes dans le cadre de rassemblements pacifiques ou guerriers. Sa destruction ou sa prise signifient la dissolution ou la capture, réelle ou pensée, de l'identité qu'il représente. Les plus anciennes représentations de « drapeaux » connues sont chinoises. Elles dateraient du deuxième millénaire avant notre ère. C'est aussi aux Chinois qu'est attribuée l'invention de la soie tissée, et donc des premiers véritables drapeaux semblables à ceux d'aujourd'hui[1].
La notion de drapeau s’est étendue à toutes les étoffes ayant valeur de signal ou de marque. Par exemple, la couleur des drapeaux sur les plages indique que la baignade est soit interdite (rouge), soit dangereuse (orange), soit autorisée (vert), le drapeau blanc signalant un banc de méduse. De même les drapeaux en sport ont leur signification de sécurité et d’avertissement.
Certains drapeaux ont des significations presque universelles, comme le drapeau blanc brandi vers l’ennemi qui signifie la reddition ou une demande de trêve.
Le vocabulaire maritime utilise le terme « pavillon » en lieu et place de « drapeau » quand celui-ci est hissé dans la mâture ou à l'arrière d'un navire, qu’il soit pavillon national ou pavillon du code international des signaux, et également les termes « marque » et « flamme » pour des pavillons particuliers[2].
L'étude des drapeaux et pavillons est le domaine de la vexillologie.
Un drapeau représente la « personne morale » d'un groupe ou d'une communauté. Cela peut être un État souverain, un territoire, une ville, une organisation (une entreprise, une administration publique, un syndicat, un parti politique, une association, etc.), un corps d'armée ou une de ses subdivisions. Le drapeau est une projection identitaire, un message envoyé à celui qui le regarde.
Un drapeau peut représenter une communauté de langue[réf. nécessaire] ou une langue spécifique[3]. Tels sont les cas des drapeaux de l’Organisation internationale de la Francophonie, de la communauté des pays de langue portugaise, de l’espéranto, du pandunia.
Plus anecdotiquement, les drapeaux sont utilisés par certains pédagogues comme un moyen d'apprentissage en mathématiques, en médecine, en géographie. Les drapeaux porteurs de cartes sont un moyen de confronter les élèves à l'utilisation des cartes, d'améliorer la connaissance de la géographie nationale des élèves, un mode d'exposition aux symboles culturels en géographie et dans d'autres disciplines connexes[MR 1].
Il existe différents protocoles observés lors de l’exhibition des drapeaux. Il est parfois considéré comme un manque de considération que de laisser un drapeau flotter la nuit, à moins qu’il ne soit équipé d’un éclairage approprié, ou lorsque les conditions météorologiques ne s’y prêtent pas. Enfin, il est universellement condamné, par la loi ou du moins par la morale et la fierté d’appartenance ou de représentation à une nation ou une organisation, de laisser flotter un pavillon dégradé, décoloré, sale ou qui s’est enroulé autour de son mât. Par respect pour ce qu'il représente, le drapeau ne doit jamais toucher le sol. Il est souvent d’usage de saluer le drapeau lorsqu’on le hisse sur son mât dans des contextes officiels ou militaires.
La mise en berne d’un drapeau est une coutume visant à rendre un hommage, lors du décès d’une personnalité d’importance nationale ou étatique, d’un membre du gouvernement ou de la famille royale. Les drapeaux sont également parfois mis en berne la nuit ou selon un code établi par les autorités des organisations et États qu’ils représentent.
Il n'est pas d'usage de superposer des drapeaux sur un même mât car l’organisation ou l’État représenté par un drapeau ne peut pas prendre le dessus sur un autre. Il existe des exceptions, en ce qui concerne par exemple, le drapeau d'un pays, pouvant flotter au-dessus de celui d'un de ses États ou d'une de ses provinces.
Certains drapeaux flottant à l’envers (tête en bas) peuvent signifier que la base ou les bâtiments où ils flottent sont passés aux mains de l’ennemi. C'est également un signe de détresse, mais peut aussi être un signe de contestation ou de rébellion.
Il existe pour les usages officiels, un protocole sur la façon de plier un drapeau.
Les cercueils de soldats morts en territoire étranger sont souvent recouverts ou enveloppés d'un pavillon lors de leur rapatriement.
On distingue également le drapeau du pavillon. Le drapeau est conçu pour être porté à la main, et dispose d'une hampe le plus souvent en PVC ; alors que le pavillon est une étoffe qui est conçue pour être montée sur les mâts. Dans le langage courant, nous utilisons à tort le mot drapeau pour désigner les drapeaux et les pavillons.
Les drapeaux de forme rectangulaire sont les plus nombreux. Cependant, chaque drapeau peut avoir un rapport différent, c'est-à-dire plus ou moins allongé. La représentation exacte d'un drapeau correspond à son rapport équivalent. Le rapport le plus fréquent est 2:3 (plus de 40 % des drapeaux nationaux), puis 1:2 et 3:5.
Le drapeau du Qatar est 2,54 fois plus large que haut, ce qui en fait le drapeau national le plus allongé. Le drapeau du Togo est le seul drapeau rectangulaire à posséder un rapport non rationnel : φ = 1+√52 ≈ 1.618034
Certains drapeaux ont changé de rapport au cours de leur histoire.
Parfois, le rapport de forme diffère selon les contextes.
Les drapeaux de la Suisse et du Vatican sont les deux seuls drapeaux nationaux de forme carrée.
Les drapeaux de tous les cantons suisses sont également carrés. D'autres drapeaux adoptent également cette forme.
Le drapeau du Népal est le seul drapeau national qui ne soit pas un quadrilatère, il est formé de deux triangles. C'est également le seul drapeau national à être plus haut que large. D'autres drapeaux ont également adopté une forme non rectangulaire.
Le drapeau du Paraguay est le seul drapeau national à avoir un symbole différent sur chacune de ses faces. Sur l'endroit on peut observer les armoiries du pays, alors que sur l'envers on trouve un lion assis de profil devant une pique surmontée du bonnet phrygien, le tout entouré par la devise nationale Paz y Justicia (« Paix et Justice »). Par le passé, les drapeaux de Moldavie (1990-2010), des Philippines (1898-1901) et de l'Union soviétique (1923-1991) dont certains symboles n'étaient pas reproduits au revers ont donc eu deux faces distinctes, mais pas un symbole différent sur chaque face.
Dans les drapeaux nationaux, en 2013, les couleurs les plus utilisées sont le rouge et le blanc suivies du bleu et du vert[5]. À ces couleurs sont attachées des symboliques variées. Les définitions les plus fréquemment utilisées pour le blanc, le bleu, le jaune, le vert et le noir sont respectivement la pureté (43 %), la mer (48 %), la richesse (35 %), la nature (53 %) et les personnes noires (41 %)[5]. La couleur rouge est choisie dans la moitié des cas pour représenter le sang ayant coulé au cours d'un épisode sanglant de la nation[5]. L'orange, particulièrement rare sur les drapeaux nationaux, est adopté par nombre de logos et donc de drapeaux de partis politiques européens à partir des années 1970, pour des raisons marketing, mais aussi dans certains cas pour rappeler une filiation avec la dynastie royale d'Orange-Nassau[6].
Le drapeau olympique : de couleurs bleu, jaune, noir, vert et rouge, représente tous les pays du monde car tous les drapeaux nationaux possèdent au moins une de ces six couleurs (en comptant le blanc pour la couleur du fond). Le nombre des anneaux représente les cinq continents, sans pour autant apparenter chaque anneau à un continent précis. Le drapeau officiel de l'Organisation Internationale de la Francophonie représente un cercle, subdivisé en cinq arcs de couleurs différentes. De la même manière que le drapeau olympique, il représente les cinq continents habités. Les couleurs sont identiques à l’exception du noir remplacé par le violet.
Le Panafricanisme est un mouvement intellectuel et politique qui prône généralement une étroite collaboration politique, économique et sociale. Elle est, notamment à ses débuts, porteuse d'un sentiment de résistance contre les puissances coloniales[7]. L'Éthiopie est le seul État africain ayant réussi à conserver son indépendance vis-à-vis des puissances coloniales. Il arbore un drapeau aux bandes rouge, jaune et verte[Pr 1]. À la fin des années 1910, le militant jamaïcain Marcus Garvey, fondateur de l'Universal Negro Improvement Association and African Communities League (UNIA), adopte pour son organisation un drapeau aux couleurs rouge, noire et verte. Le rouge symbolise le sang versé des Noirs, le vert la nature et le noir la couleur de peau des Africains. Il semble qu'il ait cru que ces couleurs soient celles de l'Éthiopie[Cr 1]. En 1927, il est déporté vers la Jamaïque[Cr 2]. Là-bas, ses idées promouvant l’Éthiopie ont un rôle important dans le développement du rastafarisme qui adopte, à travers des éléments décoratifs, les couleurs de Garvey auxquelles sont ajoutées le jaune éthiopien figurant le soleil et l'or[Cr 3],[8].
En 1956, le drapeau du Ghana, nouvellement indépendant, reprend les couleurs de l'Éthiopie et ajoute une étoile noire qui pourrait provenir du drapeau de la Black Star Line, compagnie maritime fondée par Marcus Garvey pour faciliter le transport des biens et des Afro-américains à destination de l'Afrique[Cr 4]. Cette combinaison de quatre couleurs ou de trois sans le jaune ou le vert se retrouve sur les drapeaux d'un certain nombre d'anciennes colonies de Grande-Bretagne (Afrique du Sud, Kenya, Malawi, Ouganda, Soudan du Sud, Zambie, Zimbabwe) et du Portugal (Angola, Mozambique, Sao Tomé-et-Principe, Guinée-Bissau et anciennement Cap-Vert)[Pr 1],[Cr 5],[9].
La combinaison vert, jaune et rouge, encore en usage en Éthiopie, a été adoptée par les anciennes colonies françaises du Mali, Sénégal, Guinée, Burkina Faso, Togo, Cameroun, Bénin, de la République centrafricaine et de la République du Congo, et anciennement du Rwanda[Pr 1],[Cr 5].
En Amérique centrale et en Amérique du Sud, Grenade, Saint-Christophe-et-Niévès, le Guyana et le Suriname reprennent les couleurs panafricaines en souvenir du passé africain d'une partie de leur population[Cr 6].
Les drapeaux et bannières ont été utilisés dès les premiers jours de l'Islam lors des batailles militaires de Mahomet. Il en utilisait un blanc, un autre noir. Ses successeurs, les califes Abou Bakr As-Siddiq et Omar ibn al-Khattâb ont utilisé des drapeaux blancs et rouges[Po 1]. Chaque dynastie islamique a par la suite tenté de s'associer symboliquement à une certaine couleur. Les drapeaux de la dynastie des Omeyyades sont blancs, leurs adversaires les Abbassides choisissent le noir. Les Fatimides qui se réclament descendant de Fatima Zahra, fille du prophète, adoptent le vert en raison de la tradition selon laquelle Mahomet portait un manteau de cette couleur. Les Kharijites, un groupe de dissidents, optent pour le rouge, couleur reprise par l'Empire ottoman[Po 1].
Ces quatre couleurs, dites couleurs panarabes, du fait de leur association au prophète ou à ses successeurs, ont rapidement été sanctifiées[Po 1].Elles sont utilisées en totalité par dix des vingt-deux pays de la Ligue arabe et, à l'exception de Djibouti et de la Somalie, les autres ont adopté au moins une de ces couleurs et un symbole islamique spécifique[Po 2].
Au cours de la révolte arabe de 1916-1918 contre les turcs ottomans, Hussein ben Ali adopte le , un drapeau constitué de trois bandes horizontales noire, verte, blanche auxquelles se superpose un triangle rouge. Il se pourrait que ce drapeau soit issu de conceptions suggérées par des mouvements intellectuels nationalistes arabes tels que Al-Muntada al-Adabi (ar) et Al-Fatat avec lesquels son fils était en contact. L'historiographie envisage également qu'il ait été proposé à Hussein ben Ali par le fonctionnaire britannique Mark Sykes « qui pensait qu'un drapeau arabe arboré dans les territoires arabes sous contrôle britannique servirait de contrepoids à un drapeau français arboré dans les territoires arabes sous contrôle français »[Po 3]. Le drapeau de la révolte arabe, évènement fondateur et symbole du panarabisme, est devenu un prototype autour duquel d'autres États arabes ont conçu leur drapeau[Po 4]. Plus tard, avec le déclin de l'idéologie panarabe, il est utilisé pour véhiculer simultanément les identités islamique, arabe et territoriale[Po 5].
Les Palestiniens ont adopté le drapeau de la révolte arabe tel quel car il symbolise à leurs yeux « la nécessité d'un effort entièrement arabe contre la cause sioniste »[Po 6]. La Jordanie y a simplement ajouté une étoile à sept branches symbolisant soit l'unité du peuple jordanien, soit les sept versets de la première sourate du Coran[Po 7]. Durant la brève fédération hachémite, appelée Fédération arabe, formée en février 1958, la Jordanie et l'Irak ont repris le drapeau de la révolte arabe[Po 8].
En Égypte, après le coup d'État de 1952, il apparaît concomitamment au drapeau officiel à trois étoiles et au croissant blancs sur fond vert un "drapeau de la libération" à trois bandes rouge (la Révolution), blanche (la paix) et noire (l'ancien régime corrompu) avec l'aigle de Saladin, qui régna sur l’Égypte au XIIe siècle, en son centre. Ce rapace devient le symbole de la révolution égyptienne[Po 9].
En février 1958, lors de la création de la République arabe unie unissant la Syrie et l’Égypte, le drapeau de la libération égyptienne est repris mais l'oiseau est remplacé par deux étoiles vertes représentant les deux districts, la Syrie et l'Égypte[Po 10]. Auparavant, le drapeau syrien, adopté en 1932, arbore un drapeau à trois bandes horizontales verte, blanche, noir. Au milieu de la bande blanche trois étoiles rouges représentent les quartiers de Damas. L'objectif est de déconnecter symboliquement la Syrie de son passé hachémite, mais pas de son héritage arabe et islamique[Po 11].
La République arabe unie forme avec le Yémen, les États arabes unis, une confédération dont l'existence cesse en 1961 avec la dissolution de la République arabe unie mais l’Égypte en conserve le nom et le drapeau jusqu'en 1971[Po 12]. Lors du coup d'état militaire de 1962 soutenu par l'Égypte renversant la monarchie au Yémen du Nord, il est adopté le drapeau de la République arabe unie mais avec une seule étoile. Celle-ci est ôtée lors de l'unification du nord et du sud du Yémen en 1990[Po 12].
En 1963, pour indiquer leur aspiration à une nouvelle fédération unissant l'Égypte, la Syrie, et l'Irak, ces deux derniers reprennent le drapeau de la République arabe unie et ajoutent une troisième étoile verte[Po 13]. Ce drapeau est conservé par l'Irak bien après la rapide dissolution de la fédération. Par la suite, le contenu de la bande centrale et sa signification évoluent au gré des évènements politiques[Po 14].
En 1971 est créée l'Union des Républiques arabes qui doit fédérer l'Égypte, la Syrie et la Libye. Le drapeau se compose de trois bandes horizontales de couleur rouge, blanche et noire, avec au milieu de la bande blanche un faucon doré représentant la tribu Quraysh du Prophète. Le projet avorte rapidement mais la Syrie conserve ce drapeau jusqu'en 1980, date officielle de la dissolution. Le président Hafez el-Assad, attaché à l'idéal panarabe, reprend ensuite le drapeau de la République arabe unie pour asseoir sa légitimité[Po 15]. De son côté, en 1984, l'Égypte remplace le faucon par l'aigle de Saladin pour symboliser à la fois l'ère de Saladin et la Révolution de 1952. Le drapeau représente ainsi les identités islamique et arabe de son peuple[Po 12].
Les couleurs panslaves ont pour origine le drapeau russe, blanc, bleu et rouge. Parmi les interprétations qui furent données à ces couleurs, l'une d'elles associe à chacune d'elles un peuple. Le blanc est la couleur traditionnelle des Ruthènes — les Biélorusses — car leur nom signifie Russes blancs. Les Ukrainiens sont connus sous le nom de Petits Russes ou Russes bleus, et les Grands Russes, généralement simplement appelés Russes sont également connus sous le nom de Russes rouges depuis des siècles[He 1]. Une autre interprétation identifie les couleurs comme provenant des armes de Moscou : le rouge est la couleur du champ de l'écu, le cheval de saint Georges est blanc et sa cape est bleue[Pl 1].
Quoi qu'il en soit l'expansion territoriale de l'Empire russe a permis la diffusion de ces couleurs et son appropriation par les autres slaves[He 2]. Ainsi en 1835, la Serbie, seule autre nation slave indépendante, s'inspirant de la « Mère Russie » choisit le drapeau rouge, bleu, blanc[He 3]. Au cours des révolutions qui balayent l'Europe en 1848, se tient le premier Congrès slave au cours duquel les peuples représentés se mettent d'accord pour adopter les trois couleurs[10]. Les Slovaques et les Slovènes adoptent l'ordre blanc, bleu, rouge, les Croates l'ordre rouge, blanc, bleu. Ces agencements de couleurs seront repris plus tard dans leurs drapeaux[He 3]. Vers 1880, le Monténégro reprend le drapeau serbe, mais y ajoute ses propres armes[He 3].
Face à la prolifération des drapeaux aux couleurs panslaves, en 1878, la Bulgarie change le bleu par le vert[He 3]. La Tchécoslovaquie, ancienne union des États de Bohème, Moravie et Slovaquie combine en 1920 les couleurs des Tchèques (Bohèmes et Moraves), rouge et blanc, avec celles des Slovaques, blanc, rouge, bleu[He 4]. Dans les Balkans, malgré les nombreux soubresauts ayant abouti à de multiples recompositions politiques, les couleurs panslaves restent la norme[He 5]. Après la dislocation de l'URSS, la Russie revient à son drapeau d'origine. En 2009, 21 % des sujets de la fédération de Russie ayant un drapeau arborent les trois couleurs[Pl 2].
Russie Fin XVIIe siècle | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Tchécoslovaquie 1920 | Royaume de Croatie-Slavonie 1868 | Royaume du Monténégro 1905 | Principauté de Serbie 1835 Royaume de Serbie 1882 | Bulgarie 1878 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1918 1946 1992 Yougoslavie puis Serbie-et-Monténégro | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Tchéquie 1993 | Slovaquie 1992 | Croatie 1990 | Slovénie 1994 | Serbie 2010 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Articles détaillés : Croix scandinave
Les drapeaux des pays scandinaves arborent tous — à l’exception de l’Estonie — une croix grecque dont la branche verticale est plus proche du guindant que du battant, de façon que le centre de la croix soit équidistante du haut, du bas et du guindant du drapeau, et dont la branche horizontale est prolongée jusqu’au bord flottant du drapeau ; lorsque le drapeau flotte au vent, cet allongement est moins visible. À noter aussi que certains de ces drapeaux ont le bord flottant découpé en queue d’aronde, raccourcissant ainsi d’autant cette branche.
La croix grecque est aussi présente sur de nombreux drapeaux autour du monde.
Les étoiles sont l'un des symboles géométriques les plus couramment utilisés dans les drapeaux. Près de 45 % des drapeaux de l'Organisation des Nations unies comportent au moins une étoile. Elles sont, dans l'histoire humaine, un symbole des corps célestes et de la divinité, elles sont aussi dans les drapeaux un symbole par défaut susceptible de représenter toute valeur souhaitée ou objet[11].
Le nombre d'étoiles peut représenter le nombre de divisions d'un territoire comme pour le Tennessee, d'îles ou de divisions d'une nation, comme sur le drapeau des États-Unis, de la Grenade, des îles Cook, du Cap-Vert ou des Comores[11].
Par défaut, depuis le premier drapeau américain, le nombre de bras d'une étoile est de cinq. Pour la plupart des drapeaux, le nombre de bras n'a pas de signification, mais lorsqu'il est différent de cinq, il peut représenter un nombre de subdivisions territoriales ou des vertus importantes. La multiplication des bras permet de ne pas multiplier les étoiles. Dans le drapeau australien, une étoile à sept bras apparaît sous l'Union Jack. Six bras figurent les six États australiens et la septième ses deux territoires. L'étoile du drapeau des Îles Marshall possède 24 bras, le plus grand nombre enregistré, se rapportant à ses 24 districts. Quatre bras plus longs que les autres signalent les centres politiques et culturels du pays. Sur le drapeau de Bonaire, dépendance des Pays-Bas, les six bras correspondent aux six villages initiaux, sur celui de sa voisine Aruba, les quatre bras symbolisent les quatre points cardinaux et pour celui de Curaçao, les cinq bras indiquent les cinq continents d'où sont originaires les ancêtres de sa population. Pour les drapeau de Nauru et de l'Azerbaïdjan, le nombre de bras de l'étoile est à rapprocher du nombre de tribus. Le nombre minimal de bras pour une étoile est de trois. Le drapeau des brigades internationales en arbore une, ses membres provenant de trois continents[11].
La couleur de l'étoile a également son importance. Une étoile noire se rapportant aux couleurs panarabes est visible au milieu du drapeau du Somaliland. Une ou deux étoiles noires apparaissent sur les drapeaux africains du Ghana, de la Guinée-Bissau et de São Tomé et Principe. Elles y symbolisent la liberté et le noir est également une couleur panafricaine. Il en est de même du jaune, couleur de prospérité et de richesse et donc aussi d'espoir, choisi pour les étoiles du drapeau de la république d'Adyguée et de la République démocratique du Congo. Le blanc est souvent une couleur par défaut dans les étoiles, mais dans celui du Chili, il figure la neige sur les Andes et dans celui du Timor oriental la paix. Les étoiles bleues se rapportent souvent à la mer. Elles sont ainsi souvent employées pour les drapeaux d'organisations liées à la mer. L'étoile rouge, à l'origine symbole de l'URSS, a évolué pour devenir un symbole du communisme. L'étoile verte peut renvoyer à l'Islam[11].
La plupart du temps, la disposition des étoiles dans un drapeau est réalisée pour des raisons pratiques ou esthétiques. Les étoiles sont ainsi agencées en un demi-cercle sur des drapeaux nationaux ou infranationaux d'Amérique latine. Mais, elles peuvent représenter une carte terrestre, une constellation ou une carte du ciel, comme il est traité plus loin. Disposées en cercle comme sur le drapeau européen ou celui des Îles Cook, elles sont un symbole d'unité, de paix et de solidarité[11].
L'étoile associée au croissant de lune est un symbole important de l'Islam bien que d'origine païenne. Il est un emblème de la ville de Byzance en l'honneur des dieux de la population locale. Lors de la conquête de la ville et de sa région, les Ottomans reprennent ce symbole pour se représenter. À l'exception du drapeau des Maldives où n'est visible qu'un croissant, ce dernier est toujours associé à une étoile sur les autres drapeaux nationaux où il apparaît. En revanche, le croissant est généralement seul sur les drapeaux d'organisations obédiences islamiques. L'étoile et le croissant sont ordinairement un signe de la pratique de l'Islam dans la population, mais ils peuvent aussi représenter le patrimoine historique et culturel de la nation[11]. Dans le cas de Singapour, le croissant et les étoiles n'ont aucun rapport avec l'Islam. Le croissant de nouvelle lune symbolise la croissance d'une jeune nation et les cinq étoiles les valeurs de démocratie, de paix, de progrès, de justice et d'égalité[11],[12].
L'étoile de David, agencement de deux triangles se chevauchant, un symbole courant de « bonne chance » au Moyen-Orient, est le motif symbole du judaïsme. Sa reprise par le mouvement sioniste illustre la nature religieuse juive de l’Etat d’Israël. Elle apparaît en bleu, une des couleurs traditionnelles du judaïsme, sur le drapeau d'Israël[11].
Le drapeau français bleu, blanc et rouge à trois bandes verticales, originaire de la Révolution française a influencé de nombreux drapeaux étrangers, de groupes révolutionnaires ou de pays[Sm 1]. Cela a pu être dans le choix des couleurs comme pour celui de la République centrafricaine qui associe les couleurs françaises aux couleurs panafricaines[Sm 2], celui d'Haïti qui résulte de l'emploi d'un drapeau français dont la bande blanche est arrachée[13], et peut-être dans celui du Luxembourg[Sm 3]. Le drapeau tchadien, choisi par le dernier gouverneur français Émile Biasini, est un calque du drapeau français, le blanc ayant été remplacé par le jaune[14]. L'empreinte du drapeau français s'observe également dans la disposition en trois bandes verticales égales de couleurs différentes des drapeaux de l'Italie, de la Belgique, de l'Irlande et de la Roumanie en Europe, du Mexique en Amérique centrale, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Sénégal et du Tchad en Afrique[Sm 4],[14].
Le drapeau du Royaume-Uni, ou Union Jack, est une combinaison des trois croix de saint Georges (drapeau de l'Angleterre), de saint André (drapeau de l'Écosse) et de saint Patrick (saint patron de l’Irlande, et donc de l’Irlande du Nord). Il date du à la suite de l'acte d'Union de 1800 qui fusionne le Royaume-Uni avec le royaume d'Irlande. Pour la marine, le drapeau est disposé en canton dans trois pavillons : le Red Ensign, le White Ensign et le Blue Ensign, chacun correspondant à une escadre intégrée à un système hiérarchique. En 1864, un décret abolit ce système et attribue le Red Ensign à la marine marchande, le Blue Ensign aux navires de service public ou commandés par un officier réserviste de la Royal Navy, et le White Ensign à la Royal Navy[15],[16].
Le drapeau du Royaume-Uni est placé en canton de nombreux drapeaux de territoires britanniques, un blason ou un symbole propre étant disposé au centre de la partie droite. De nombreux drapeaux nationaux, infranationaux ou d'organisations de pays ayant été des colonies ou protectorats britanniques arborent l'Union Jack en canton ou adoptent les couleurs des pavillons de marine. La couleur blanche est ordinairement réservée aux pavillons de marine et les couleurs rouges et bleues aux pavillons civils ou aux drapeaux nationaux. L'Union Jack est alors perçu comme constituant une partie de l'identité nationale[15],[16]. Le drapeau d'Hawaï est le seul à l'arborer bien qu'il n'ait jamais été lié au Royaume-Uni. Il est un souvenir du Red Ensign donné par l'explorateur britannique George Vancouver en signe d'amitié au roi Kamehameha Ier[17].
Le drapeau des États-Unis ou Star-Spangled Banner arbore cinquante étoiles blanches sur fond bleu dans le canton (rectangle en haut près de la hampe) — le nombre actuel d’États depuis l’intégration d’Hawaï en 1959 — et treize bandes, sept rouges et six blanches alternées, représentant les treize États fondateurs. Le premier drapeau adopté en 1777 ne comportait que treize étoiles.
Cinq pays arborent la représentation d'un bâtiment sur leur drapeau : Afghanistan (mosquée), Cambodge (Angkor Vat), Espagne (armoiries représentant un château), Portugal (armoiries représentant sept châteaux) et Saint-Marin (armoiries représentant trois tours).