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Louis IV Henri de Bourbon-Condé

politicien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Louis IV Henri de Bourbon-Condé
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Louis IV Henri de Bourbon-Condé, né le au château de Versailles et décédé le au château de Chantilly, est un aristocrate et politicien de l'Ancien Régime. Fils de Louis III de Bourbon-Condé, le sixième prince de Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, une fille légitimée du roi Louis XIV, il est prince du sang. Il devient prince de Condé à la mort de son père en . Il fut également duc de Bourbon, duc d'Enghien et seigneur de Chantilly. Il est le principal ministre d'État du roi Louis XV de à et il intrigue, avec la complicité de Madame de Prie, sa maîtresse, afin de faire épouser au jeune roi la princesse Marie Leszczynska[1].

Faits en bref Prédécesseur, Successeur ...

Devenu prince de Condé, il continue de se faire appeler « Monsieur le Duc » du fait que la maison de Bourbon-Condé eut renoncé au titre de « Monsieur le Prince » en faveur de la maison de Bourbon-Orléans. Il est habituellement désigné sous le titre de « Duc de Bourbon ». Le duc est celui à l'initiative de la Porcelaine de Chantilly.

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Biographie

Résumé
Contexte

Enfance

Louis-Henri de Bourbon-Condé est né le au château de Versailles. Ce dernier est le fils de Louis III de Bourbon-Condé, le petit-fils du « Grand Condé » et sixième prince de Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, une fille légitimée du roi Louis XIV et de Madame de Montespan[2]. Il est baptisé le en la chapelle du château de Versailles lors d'une cérémonie commune avec ses deux sœurs Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé et Louise-Anne de Bourbon-Condé. Le jeune garçon est ainsi prince du sang et il obtient le prédicat d'Altesse Sérénissime. Il est également titré duc de Bourbon, du temps durant lequel son père est en vie.

À la mort du duc de Berry en , le jeune duc passe huitième dans l'ordre de succession au trône derrière le petit dauphin (le futur roi Louis XV), le roi d'Espagne Philippe V, le prince des Asturies, le jeune infant Philippe, l'infant Ferdinand, le duc d'Orléans et son fils le duc de Chartres. Il peut être quatrième pour les partisans du duc d'Orléans et en fonction de la validité de la renonciation du roi d'Espagne à ses droits et à ceux de ses fils (elle est imposée aux Bourbons en lors de longues négociations mettant fin à la guerre de Succession d'Espagne)[3]. Le jeune duc sera fait duc d'Enghien par le décès de son grand-père, le prince de Condé, en [4].

En , son père meurt et il hérite du titre de prince de Condé et des nombreuses charges qui sont alors liées, notamment celle de grand maître de France. Il est fait mestre de camp et colonel du régiment de Condé en , puis maréchal de camp en [4]. Il avait probablement un œil manquant comme le laissait penser Mouffle d'Angerville : « Il fut défiguré par un accident survenu lors d'une chasse, lorsque le duc de Berry lui creva un œil »[5]. Décrit comme laid, grand et borgne, il passe ainsi pour un homme « peu esprité » à la cour, selon une expression de son époque.

La Régence

Le testament de son grand-père le roi Louis XIV lui donnait une place au Conseil de régence dès sa majorité atteinte (24 ans). Le , après la mort du roi, se tint une séance solennelle dans la grande chambre du Parlement de Paris, réunissant les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs. C'était la coutume pour proclamer la régence. Il fut donné lecture du testament de Louis XIV et de l'édit d'août 1714 relatif au droit de succession de ses enfants légitimés. Le duc d'Orléans se fit proclamer régent par les gens du roi. Il réclama une admission immédiate du duc de Bourbon au Conseil, avec la charge de chef.

Le duc de Bourbon, grand maître de France, réclama également que le commandement des troupes, attribué par Louis XIV au duc du Maine, fût confié au régent. Le duc de Bourbon et le duc du Maine s'échauffèrent beaucoup, mais le duc d'Orléans obtint gain de cause. Dès janvier 1716, le duc de Bourbon et le duc du Maine entrèrent au Conseil de la guerre, ce qui y amena des querelles de préséance avec son président, le maréchal de Villars. Tensions avivées par l'arrivée du prince de Conti en avril 1717. En 1718, le Conseil de la guerre devint, selon le mot de Saint-Simon, « une pétaudière ».

Au cours de l'année 1718, l'activité du Conseil de la guerre, comme celle des autres conseils de la polysynodie, déclina considérablement, que ce soit en termes de fréquence des réunions ou de volume des affaires traitées. Le , le Régent mit fin à la polysynodie[6]. Dans le même temps, le duc de Bourbon s'employa à diminuer le rang des enfants légitimés. En août 1716, accompagné de son frère le comte de Charolais et de son cousin le prince de Conti, il demanda à Louis XV un lit de justice pour abolir les dispositions de 1714.

Le , le Conseil de régence révoqua l'édit de 1714 et la déclaration du . Néanmoins, les enfants légitimés conservaient leurs privilèges, notamment la préséance sur les ducs et pairs. À la suite du lit de justice du , les enfants légitimés perdirent leurs honneurs, et le duc de Bourbon s'arrogea sur la surintendance de l'éducation de Louis XV à la place du duc du Maine. C'est au cours de cette période qu'il joue un rôle clé dans le krach du système de Law, en demandant au printemps 1720 à convertir ses billets de la Banque générale en or, comme le fit au même moment son cousin le prince de Conti.

Principal ministre d'État

Le , à la mort du duc d'Orléans, le duc de Bourbon demanda immédiatement au roi sa succession comme principal ministre d'état (premier ministre). Sur l'approbation du cardinal de Fleury, Louis XV accepta. Il s'engagea néanmoins à ne jamais consulter le duc de Bourbon en l'absence du cardinal. Laid, grand et borgne, le duc passait pour « peu esprité », selon l'expression de l'époque. Le cardinal de Bernis écrivit dans ses mémoires au sujet du duc :

« Si la probité et les bonnes intentions avaient suffi pour remplir ce poste important, M. le Duc aurait pu espérer d’y réussir : mais les grands talents lui manquaient, et souvent les bons conseils. »

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Portrait du roi Louis XV et de sa fiancée Marie-Anne-Victoire d'Espagne, fille de Philippe V d'Espagne par François de Troy, 1723.

Il était de caractère inconstant et emporté. La maîtresse du duc, la marquise de Prie, avait beaucoup d'influence sur lui. Elle se contentait néanmoins, pour l'essentiel, de protéger les arts et les lettres. De fait, il abandonna une partie des affaires au cardinal de Fleury, en particulier la question religieuse, et notamment la querelle de la bulle Unigenitus. Sa première tâche réelle fut de trouver une épouse pour le jeune roi, désormais capable de procréer. Or sa fiancée, l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, était encore en bas âge. Le nouveau duc d’Orléans était donc le premier dans l’ordre de succession, et le duc de Bourbon ne voulait pas courir le risque de le voir monter sur le trône. À la fin de février 1725, Louis XV dut s’aliter pour avoir trop mangé et chassé.

Affolé, le duc de Bourbon résolut de lui trouver sans délai une nouvelle fiancée. On l’entendit marmonner : « S’il en réchappe, il faut le marier. » Le , l’infante fut renvoyée. Refusant la princesse de Lorraine parce qu'elle était la nièce du feu régent, ne pouvant imposer sa propre sœur, Monsieur le Duc, soumis à la marquise de Prie, passa en revue les candidates et arrêta son choix sur une princesse obscure, fille du roi de Pologne en exil, et quasi-vieille fille (21 ans) dont on espérait que la reconnaissance serait un soutien qui permettrait de conserver le pouvoir, Marie Leszczynska. Fleury, indifférent, s'inclina et le mariage fut célébré dans l'année.

Après deux ans d'exercice, le duc de Bourbon se trouvait détesté de tous. Après l’effondrement du système de Law, il fallait assainir les finances, exercice qui rendait peu populaire, même s’il était en réalité conduit par le financier Joseph Pâris Duverney. Un lit de justice fut nécessaire, le , pour faire enregistrer par le Parlement de Paris les mesures fiscales indispensables.

Disgrâce et exil

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Portrait de Marie Leszczynska, reine de France par Louis Tocqué, 1740.

Monsieur le Duc finit par prendre ombrage de la présence continuelle de Fleury lors de ses entretiens avec le roi. À la fin de 1725, il demanda à la reine de l’aider. Reconnaissante du rôle joué dans son mariage, celle-ci accepta. Elle fit appeler Louis XV qui, arrivant dans ses appartements, y trouva le duc de Bourbon qui se mit à lui parler d’affaires en multipliant les allusions hostiles à Fleury. Louis XV resta impassible. Monsieur le Duc finit par lui demander ce qu’il pensait des imputations qu’il avait formulées à l’encontre de l’évêque de Fréjus :

- Rien, dit le roi.
- Votre Majesté ne donne-t-elle aucun ordre ?
- Que les choses demeurent comme elles sont.
- J’ai donc eu le malheur de déplaire à Votre Majesté.
- Oui.
- Votre Majesté n’a plus de bontés pour moi ?
- Non.
- Monsieur de Fréjus a seul la confiance de Votre Majesté ?
- Oui.

Le duc de Bourbon se jeta alors aux pieds du roi en implorant son pardon, que Louis XV lui accorda d’un ton glacial avant de sortir. Fleury, ayant compris ce qui s’était passé en réalisant que le roi était seul avec Monsieur le Duc, quitta aussitôt Versailles en laissant une lettre dans laquelle il faisait valoir que « ses services lui paraissant désormais inutiles », il le suppliait « de lui laisser finir ses jours dans la retraite et préparer son salut auprès des sulpiciens d’Issy ». Le duc de Bourbon fut contraint d’écrire de sa main la lettre par laquelle il demandait à Fleury de revenir. Il resta nominalement au pouvoir jusqu’au , quand le roi l’exila en son château de Chantilly, à la satisfaction de l’opinion. Il y mourut en 1740.

Fortune et spéculation

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Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé par Pierre Drevet, entre 1724 et 1738.

Il s’était grandement enrichi (plus de 20 millions de livres) grâce au « système de Law ». Cela lui permettait de mener grand train à Chantilly où il entretenait un magnifique équipage de vénerie. Louis XV y passa un mois, du au , chassant presque tous les jours. Il y revint en 1725, y passant cette fois-ci deux mois (du au ).

En 1725, le chimiste Cicaire Cirou met au point une pâte de porcelaine tendre pour le compte du duc de Bourbon, qui fonde la manufacture de porcelaine de Chantilly, l'une des premières en France.

En 1735, Louis XV accorde pour vingt ans un privilège à Cicaire Cirou qui se voit autorisé à produire « une porcelaine fine de toutes couleurs, espèces, formes et grandeurs à l'imitation du Japon »[7]. Le procédé de fabrication est amélioré, grâce à l'action de Claude Humbert Gérin, qui parvient à mettre au point une pâte plus blanche en ajoutant de l'alun calciné dans la fritte. Il réussit à obtenir une porcelaine tendre d'un blanc parfait.

Mariages et descendance

Il se marie deux fois :

  1. Les 8 et 9 juillet 1713, il épouse sa cousine Marie-Anne de Bourbon-Conti (Versailles, 18 avril 1689 - Paris, 21 mars 1720), fille de François-Louis de Bourbon-Conti, prince de Conti, dit le Grand Conti, et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé. Ils se marièrent au château de Versailles lors d'une cérémonie commune avec sa sœur Louise-Élisabeth, qui épousa le frère de Marie-Anne. Sans enfant de ce premier mariage.
  2. Le à Sarry, Louis-Henri se remarie avec Caroline de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg (Rotenbourg, 18 août 1714 - Paris, 14 juin 1741), fille d’Ernest-Léopold de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg. landgrave de Hesse Rotenbourg, et de la princesse Marie Anne de Löwenstein. Elle était issue de la branche catholique de la Maison de Hesse. Ensemble, les deux époux eurent un fils.

Dont un fils du second mariage :

Il eut aussi une fille d'une liaison avec Armande Félice de La Porte Mazarin, marquise de Nesle et mère des sœurs de Nesle. Baptisée Henriette de Bourbon-Condé et titrée « Mademoiselle de Verneuil », elle fut légitimée par lettres données en octobre 1739 (Paris, - abbaye de Beaumont les Tours,). Elle épousa à Paris le Jean-Roger de Laguiche, comte de Sévignon, lieutenant-général des armées du Roi (Sévignon, 14 juillet 1719 - Paris, 28 janvier 1770). De ce mariage est né Amable-Charles de Laguiche, comte de Sévignon, dont postérité[8].

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Ascendance

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Récompenses et distinctions

Titulatures

  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-Henri de Bourbon, duc d'Enghien, prince du sang de France ;
  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-Henri de Bourbon, duc de Bourbon, prince du sang de France ;
  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, prince du sang de France.

Décorations

Décoration dynastique française

Ordre du Saint-Esprit Chevalier des ordres du Roi ()

Décoration dynastique étrangère

Drapeau de l'Espagne Espagne
Ordre de la Toison d'Or Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or (1724)

Notes et références

Voir aussi

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