Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

Marjorie Perloff

philosophe, critique d'art, essayiste et universitaire américaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Remove ads

Marjorie Perloff, née Gabriele Mintz le à Vienne (Autriche) et morte le dans le quartier de Pacific Palisades à Los Angeles (Californie), est une philosophe, linguiste, critique d'art, essayiste et universitaire américaine, professeur titulaire de la chaire Florence Scott de littérature anglaise à l'université de Californie du Sud puis professeur titulaire et professeur émérite auprès de l'université Stanford.

Faits en bref Naissance, Décès ...

Elle est membre de l’Académie américaine des arts et des sciences, de la Société américaine de philosophie et présidente de American Comparative Literature Association et de la Modern Language Association.

Marjorie Perloff est considérée comme une des figures marquantes de l'avant-garde littéraire américaine et du postmodernisme, elle a notamment fait découvrir la poésie de Frank O'Hara .

En plus de sa vingtaine d'essais, Marjorie Perloff a publié environ 250 articles universitaires et des centaines de recensions de livres au sein de diverses revues et magazines où elle a fait notamment la promotion de la littérature expérimentale.

Remove ads

Biographie

Résumé
Contexte

Jeunesse et formation

Thumb
Friedrich Hayek.

Marjorie Perloff, née Gabriele Mintz est issue d'une famille juive laïcisée, elle est la fille de Maximilian Mintz, un juriste et un ami proche de l'économiste Friedrich Hayek, et de Ilse (Schüller) Mintz. La famille Perloff fuit l'Autriche le deux jours après l'Anschluss en 1938. La famille Mintz est passée par la Suisse et les Pays-Bas avant de s'installer définitivement à New York[1],[2].

Là, Ilse Mintz soutient avec succès son doctorat de sciences économiques auprès de l'université Columbia avant de joindre la direction du National Bureau of Economic Research[1].

Gabriele Mintz prend le prénom de Marjorie qui fait plus « américain »[1].

En 1949, après avoir achevé ses études secondaires à l'Ethical Culture Fieldston School (en) de New York, elle est acceptée au College Oberlin (Ohio). Elle finalise son premier cycle universitaire au Barnard College de New York, où elle obtient son Bachelor of Arts (licence) en 1953 avec la mention magna cum laude. Cette même année elle épouse Joseph Perloff, un médecin cardiologue[1],[3].

Thumb
William Butler Yeats.

Peu après leur mariage Marjorie Perloff et Joseph Perloff partent pour Washington (district de Columbia ). Joseph Perloff est embauché par l'université de Georgetown pendant que Marjorie Perloff est acceptée par l'université catholique d'Amérique à Washington (district de Columbia ). Elle y soutient avec succès son Master of Arts (mastère) en 1956, puis en 1965 son doctorat (Ph.D.) qui est un essai sur l'œuvre littéraire de William Butler Yeats[3],[1].

Carrière universitaire

De 1966 à 1971 est recrutée comme professeur titulaire par l'université catholique d'Amérique, puis de 1971 à 1976 , elle enseigne à l'université du Maryland, puis de 1976 à 1986 elle enseigne la littérature anglaise et la littérature comparée à l'université du Sud de la Californie et enfin, en 1990, elle rejoint l'université Stanford comme professeure titulaire de littérature anglaise et de littérature comparée, poste qu'elle occupe jusqu'en l'année 2000 où elle nommée professeur émérite à l'université Stanford jusqu'à sa mort en 2024[4],[5].

Thumb
Portrait de Charles Baudelaire par le photographe Étienne Carjat.
Thumb
Arthur Rimbaud, photographié par Étienne Carjat, vers 1872.

Dans les années 1990, avec ses collègues de l'université de Stanford, Robert Pogue Harrison et Rosina Pierotti elle anime un séminaire sur les poètes Français du XIX° siècle : Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud[5].

Carrière d'écrivain

Marjorie Perloff est l'une des plus éminentes critiques de la poésie contemporaine, moderne et d'avant-garde et de l'écriture poétique de langue anglaise. Elle a publié de nombreux livres, articles et essais sur des questions allant de la poétique numérique à la philosophie, et son travail a été traduit dans de nombreuses langues, notamment le portugais, l'espagnol, le slovène, l'allemand et le français[3].

Thumb
Robert Lowell à la librairie Grolier à Harvard Square
Thumb
Portrait du poète américain Frank O'Hara

Ses premiers essais ont pour thématique les œuvres littéraires de William Butler Yeats, Robert Lowell et Frank O’Hara comme Rhyme and Meaning in the Poetry of Yeats, The Poetic Art of Robert Lowell et Frank O'Hara: Poet Among Painters puis dans les années 1980, Marjorie Perloff explore la poésie de l'avant-garde littéraire avec la publication en 1981 de The Poetics of Indeterminacy, Rimbaud to Cage, et en 1986 de The Futurist Moment: Avant-Garde, Avant-Guerre, and the Language of Rupture[6].

Vie privée

Le couple Perloff donne naissance à deux filles Carey Perloff (en) et Nancy Perloff[1].

Marjorie Perloff est morte dans son domicile de Pacific Palisades à l'âge de 92 ans[1],[7],[8].

Remove ads

Œuvres

Résumé
Contexte

Philosophie et essais sur la littérature

Articles

Les articles listés, sont sélectionnés pour fournir une introduction aux essais de Marjorie Perloff. Sont privilégiés les articles portant sur les grands auteurs qu'elle a commentés tels que Sylvia Plath, William Butler Yeats, Robert Lowell et Frank O’Hara, Charles Olson, Ezra Pound, William Carlos Williams, Susan Howe, Ludwig Wittgenstein, etc.

Années 1960-1979

  • « Irony in Wallace Stevens's The Rock », American Literature, vol. 36, no 3, , p. 327-342 (16 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Death by Water: The Winslow Elegies of Robert Lowell », ELH, vol. 34, no 1, , p. 116-140 (25 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Spatial Form in the Poetry of Yeats: The Two Lissadell Poems », PMLA, vol. 82, no 5, , p. 444-454 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Heart Mysteries": The Later Love Lyrics of W. B. Yeats », Contemporary Literature, vol. 10, no 2, , p. 266-283 (18 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Angst" and Animism in the Poetry of Sylvia Plath », Journal of Modern Literature, vol. 1, no 1, , p. 57-74 (18 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Another Emblem There": Theme and Convention in Yeats's "Coole Park and Ballylee, 1931" », The Journal of English and Germanic Philology, vol. 69, no 2, , p. 223-240 (18 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Autobiographical Mode of Goethe: "Dichtung und Wahrheit" and the Lyric Poems », Comparative Literature Studies, vol. 7, no 3, , p. 265-296 (32 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Realism and the Confessional Mode of Robert Lowell », Contemporary Literature, vol. 11, no 4, , p. 470-487 (18 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Yeats and Goethe », Comparative Literature, vol. 23, no 2, , p. 125-140 (16 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "A Ritual for Being Born Twice": Sylvia Plath's 'The Bell Jar' », Contemporary Literature, vol. 13, no 4, , p. 507-522 (16 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « On the Road to "Ariel": The "Transitional" Poetry of Sylvia Plath », The Iowa Review, vol. 4, no 2, , p. 94-110 (17 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Charles Olson and the "Inferior Predecessors": "Projective Verse" Revisited », ELH, vol. 40, no 2, , p. 285-306 (22 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "The Tradition of Myself": The Autobiographical Mode of Yeats », Journal of Modern Literature, vol. 4, no 3, , p. 529-573 (45 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Pound and Rimbaud: The Retreat from Symbolism », The Iowa Review, vol. 6, no 1, , p. 91-117 (27 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Frank O'Hara and the Aesthetics of Attention », Boundary 2, vol. 4, no 3, , p. 779-806 (28 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Williams in the Classroom », William Carlos Williams Newsletter, vol. 3, no 2, , p. 6-11 (6 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • « In Favor Of One's Time (1954-61): Frank O'Hara », The American Poetry Review, vol. 6, no 3, mai - juin 1977, p. 6-16 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « 'Transparent Selves': The Poetry of John Ashbery and Frank O'Hara », The Yearbook of English Studies, vol. 8, , p. 171-196 (26 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Four Times Five: Robert Creeley's The Island », Boundary 2, vol. 6/7, printemps - automne 1978, p. 491-512 (22 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Tangled Versions Of The Truth": Ammons And Ashbery At Fifty », The American Poetry Review, vol. 7, no 5, septembre - octobre 1978, p. 5-11 (7 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Poetry As Word-System: The Art Of Gertrude Stein », The American Poetry Review, vol. 8, no 5, septembre - octobre 1979, p. 33-43 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Années 1980-1989

  • « The Man Who Loved Women: The Medical Fictions of William Carlos Williams », The Georgia Review, vol. 34, no 4, , p. 840-853 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Ezra Pound/Wallace Stevens: Whose Era? », New Literary History, vol. 13, no 3, , p. 485-514 (30 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Portrait Of The Artist As Collage-Text: Pound's Gaudier-Brzeska And The "Italic" Texts Of John Cage », The American Poetry Review, vol. 11, no 3, mai - juin 1982, p. 19-29 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Between Verse and Prose: Beckett and the New Poetry », Critical Inquiry, vol. 9, no 2, , p. 415-433 (19 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Two Ariels: The (Re)making Of The Sylvia Plath Canon », The American Poetry Review, vol. 13, no 6, novembre - décembre 1984, p. 10-18 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « 'Alterable Noons': The 'poèmes élastiques' of Blaise Cendrars and Frank O'Hara », The Yearbook of English Studies, vol. 15, , p. 160-178 (19 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • « Barthes and the Zero Degree of Genre », World Literature Today, vol. 59, no 4, , p. 510-516 (7 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Fascism, Anti-Semitism, Isolationism: Contextualizing the "Case of EP" », Paideuma, vol. 16, no 3, , p. 7-21 (15 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Collision or Collusion with History": The Narrative Lyric of Susan Howe », Contemporary Literature, vol. 30, no 4, , p. 518-533 (16 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Années 1990-1999

  • « Toward a Wittgensteinian Poetics », Contemporary Literature, vol. 33, no 2, , p. 191-213 (23 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Outsider as Exemplary Critic: Hugh Kenner », William Carlos Williams Review, vol. 19, nos 1/2, , p. 49-56 (8 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « From Theory to Grammar: Wittgenstein and the Aesthetic of the Ordinary », New Literary History, vol. 25, no 4, , p. 899-923 (25 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Grammar in Use": Wittgenstein / Gertrude Stein / Marinetti », South Central Review, vol. 13, nos 2/3, second semestre 1996, p. 35-62 (28 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Whose New American Poetry? Anthologizing in the Nineties », Diacritics, vol. 26, nos 3/4, automne - hiver 1996, p. 104-123 (20 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Sex, Lies, and First Ladies: A Modest (Wittgensteinian) Proposal », Southwest Review, vol. 84, no 1, , p. 31-42 (12 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Writing Poetry/Writing about Poetry: Some Problems of Affiliation », symplokē, vol. 7, nos 1/2, , p. 21-29 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Language Poetry and the Lyric Subject: Ron Silliman's Albany, Susan Howe's Buffalo », Critical Inquiry, vol. 25, no 3, , p. 405-434 (30 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Années 2000-2009

  • « "Concrete Prose" in the Nineties: Haroldo de Campos's "Galáxias" and after », Contemporary Literature, vol. 42, no 2, , p. 270-293 (24 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "Pound/Stevens: Whose Era?" Revisited », The Wallace Stevens Journal, vol. 23, no 2, , p. 134-142 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Search for "Prime Words": Pound, Duchamp and the Nominalist Ethos », Paideuma, vol. 32, nos 1/3, , p. 205-228 (24 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Stevens' "Collected Poems" in 2054 », The Wallace Stevens Journal, vol. 28, no 2, , p. 242-246 (5 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Avant-Garde Tradition and Individual Talent: The Case of Language Poetry », Revue française d'études américaines, no 103, , p. 117-141 (25 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « "In Love with Hiding": Samuel Beckett's War », The Iowa Review, vol. 35, no 1, , p. 76-103 (28 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • « Facturing out Faktura: The Plight of Visual Text », Text, vol. 16, , p. 249-266 (18 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Presidential Address 2006: It Must Change », PMLA, vol. 122, no 3, , p. 652-662 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Co-rédigé avec Craig Dworkin, « The Sound of Poetry / The Poetry of Sound: The 2006 MLA Presidential Forum », PMLA, vol. 123, no 3, , p. 749-761 (13 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « “The Shibboleth of Liberation”: Calinescu’s Postmodernism », symplokē, vol. 17, nos 1/2, , p. 277-280 (4 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Années 2010-2019

  • « Beckett in the Country of the Houyhnhms: The Transformation of Swiftian Satire », Samuel Beckett Today / Aujourd'hui, vol. 22, , p. 17-38 (22 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Beyond "Adagia": Eccentric Design in Stevens' Poetry », The Wallace Stevens Journal, vol. 35, no 1, , p. 16-32 (17 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « John Cage as Conceptualist Poet », South Atlantic Review, vol. 77, nos 1/2, , p. 14-33 (20 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Poetry on the Brink, Reinventing the Lyric », Boston Review, (lire en ligne Accès libre),
  • « In Memoriam Burton Hatlen », Paideuma: Modern and Contemporary Poetry and Poetics, vol. 40, , p. 56-61 (6 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Allen Ginsberg », Poetry, Vol. 202, No. 4, vol. 202, no 4, juillet - août 2013, p. 351-353 (3 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Avant-Garde in a Different Key: Karl Kraus's The Last Days of Mankind », Critical Inquiry, vol. 40, no 2, , p. 311-338 (28 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Raising the Referential Temperature : Poundian Reverberations in Brazilian Concret Poetry », Paideuma: Modern and Contemporary Poetry and Poetics, vol. 42, , p. 5-38 (34 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • « Reading Frank O'Hara's "Lunch Poems" After Fifty Years », Poetry, vol. 205, no 4, , p. 383-391 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Yeats, Stevens, Eliot », The Wallace Stevens Journal, vol. 42, no 1, , p. 6-16 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Surprised by Paradise Lost », Milton Quarterly, vol. 52, no 4, , p. 308-316 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
Remove ads

Prix et distinctions

Regards sur son œuvre

Résumé
Contexte

Marjorie Perloff est considérée comme étant l'une des critiques majeures américaines de la poésie contemporaine[11],[7]. Son travail a pour objet l'écriture des poètes expérimentaux et d'avant-garde dans le contexte des grands courants modernistes et postmodernistes dans les arts, y compris les arts visuels.

Marjorie Perloff est une pédagogue, elle n'a jamais usé d'un style « savant » imperméable aux profanes[12].

Elle est passionnée par les débats intenses sur la langue, la poésie, la culture et les nouvelles technologies appliquées aux média.

Elle s'est penchée sur la littérature dite « post-Holocauste » qui a rejeté les normes littéraires et esthétiques occidentales traditionnelles, entraînant des textes violents comme ceux de Henry Miller et Norman Mailer, ou bien ceux indéterminés, dépersonnalisés comme ceux de Samuel Beckett ou de John Cage. Cette approche critique pose la possibilité d'une sorte d'écriture « post-esthétique », fondée sur l'échec de la « grande » culture du siècle, même celle des grands modernistes comme Ezra Pound, T.S Eliot, Rainer Maria Rilke, Thomas Mann, etc. Cette écriture « post-esthétique » anti-élitiste, anti-autoritariste, si elle fut politique et polémiste, n'a pas encore été capable de définir un style, un jeu spécifique[13].

À la suite du succès de Jacques Derrida, il se produit une montée du poststructuralisme aux États-Unis, et très vite la notion « d'instabilité sémantique » est devenue dominante dans les sciences humaines et également dans la critique littéraire. Ainsi, dans sa phase ultérieure, le postmodernisme devient peu à peu un style plutôt que « l'anarchie » polémique précédente, célébrant la transgression, le déclin de tout pathos, la dissolution du sujet. Marjorie Perloff souligne le fait que pourtant, c'est le modernisme, dit défunt, qui fut une des expressions anti-staliniennes majeures, utilisée également pour les déplorations de l'Holocauste et d'Hiroshima... D'où une invitation à revisiter le modernisme trop vite enterré par le postmodernisme. Elle pose la question : « Avant de se dire post moderniste, ne faut-il pas auparavant avoir été moderniste ? Le postmodernisme n'est-il pas un dépassement du modernisme plutôt que sa négation ? Ne faut-il pas cesser l'exécration post-structuraliste ? »[13].

Son livre sur le philosophe Ludwig Wittgenstein est pour elle un moyen de réinterroger de façon rigoureuse et méthodique le langage et son rapport au sens. Quête qui la conduit à construire un nouveau paradigme de la poétique basé sur la reconnaissance du fait que les émotions les plus secrètes et profondes du poète sont exprimées dans une langue qui déjà appartient à la culture, la société et à l'environnement du poète. Posture qui la conduit à critiquer l'uniformisation de la critique littéraire par les post-structuralistes et post-colonialistes pour retrouver l'élan de la théorie littéraire initiée par Aristote[14].

Selon Andrew Epstein,, professeur de littérature anglaise auprès de l'université d'État de Floride, Marjorie Perloff « Elle s’est définitivement détournée du mode régnant de qui lire et comment écrire au sujet des auteurs et leurs oeuvres pour élargir les critères établis et prendre en compte les défis posés par des travaux expérimentaux »[1].

Remove ads

Archives

Les archives de Marjorie Perloff sont conservées et consultables sur demande à la bibliothèque des manuscrits de l'université Stanford[15].

Références

Pour approfondir

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads