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Mise en scène du pouvoir politique
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La mise en scène du pouvoir politique est la façon dont ses détenteurs donnent à voir la nature de ce pouvoir aux yeux de ceux qu'ils gouvernent, de leurs pairs ou leurs rivaux.

Il semble qu’assez vite le principe de l’affichage symbolique des différences se transforme en un exercice psychologique du pouvoir et l’autorité des hommes et femmes qui détiennent le pouvoir politique va être non seulement affichée, mais également dramatisée et mise en scène au travers d'une symbolique stéréotypée ou non.
En fonction des sociétés, de la conjoncture historique, ces mises en scène ont été destinées à impressionner, rassurer, mystifier, terrifier, ou simplement berner les spectateurs.
La mise en scène peut donc avoir une fonction heuristique, illustrant les différentes responsabilités du pouvoir aux yeux des sujets, promouvoir l'ethos de la personne publique ou au contraire jouer un rôle de désinformation analogue à celui de la propagande en insistant sur le pathos. Certaines mises en scène peuvent même être classées dans l'arsenal de propagande du pouvoir.
Ce souci de jouer sur l'apparence, à l'aide de techniques proches de celles du théâtre et du spectacle en général, existe dans de nombreux domaines du pouvoir, et dans toutes les formes de pouvoir politique.
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Mise en scène du pouvoir politique par lui-même
Résumé
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On a trouvé dans les sépultures et dans les représentations (peintures et sculptures) des éléments (ornements, insignes) qui montrent que dans certaines sociétés on a assez tôt distingué les individus selon un système hiérarchique[1].
Monarchies


Dans certaines sociétés, la mise en scène du pouvoir se fige dans des rituels. Le souverain hérite d'une tradition plus ou moins contraignante, des regalia et de rôles stéréotypés qu'il doit ou peut assumer lorsqu'il accède au pouvoir[3]. « Les rois », aurait déclaré madame Roland à propos de Louis XVI, « sont élevés dès l'enfance à la représentation[4][source insuffisante]. »
Au Moyen Âge, les souverains du royaume d'Aragon sont sacrés au cours d'une cérémonie qui met en scène le paradis et les anges, dans le but de matérialiser le lien entre le monarque et Dieu[6].
Dès le XVe siècle, la vie personnelle du souverain tend à se confondre avec celle de la chose publique : naissance royale, mariage, obsèques, donnent lieu à des cérémonies joyeuses ou graves où se déploie tout l'art des autorités civiles et religieuses pour matérialiser la relation entre le pouvoir et les sujets, ceux-ci devant acteurs du spectacle et renvoyant donc au pouvoir l'image idéale qu'ils s'en font. Le refus de la publicité est d'ailleurs souvent mal perçu. La grande discrétion de Louis XI, qui contraste avec le faste avec lequel la cour de Bourgogne se met en scène à la même époque, alimente toutes sortes de rumeurs.[réf. nécessaire]

Il existe une grande marge de manœuvre qui permet à chaque souverain de forger sa propre image. Louis XIV, par exemple, Roi Soleil, est à l'origine d'une théâtralisation très poussée et très personnelle de la figure royale[7] qui servira de modèle à toutes les monarchies européennes, y compris au niveau du décor souvent imité du Château de Versailles. Il disposait d'une équipe d'artistes chargés de « construire l'image du roi, [...] assurer sa mise en scène, concevoir le théâtre sur lequel il allait se produire, pour des spectateurs qui étaient les contemporains et davantage peut-être, les générations futures[7] ».
La monarchie espagnole, plus tournée vers ses colonies que la monarchie française qui veut s'imposer en Europe, développe une image plus sacralisée que politique du pouvoir royal[8].
République

Idéal de simplicité
Dictatures
Certaines républiques vont s'éloigner de ces idéaux et se transformer en oligarchies dictatoriales, avec un parti unique et un chef, charismatique ou non, au profil de sauveur ou d'homme providentiel. On assiste alors à un véritable culte de la personnalité, avec la multiplication des images du sauveur tantôt en père de la nation, tantôt en héros salvateur. C'est l'image que le dictateur Idi Amin Dada essaie de fixer dans l'esprit de ses sujets et de l'opinion internationale lors d'une mise en scène de triomphe qui inverse les rôles colonisateur/colonisé en 1975. Paradoxalement, ces régimes totalitaires, en même temps qu'ils multiplient les images de propagande, vont parfois occulter la véritable figure du pouvoir, au point par exemple que des rumeurs circuleront sur la mort de Léonid Brejnev et son remplacement par un sosie lors des cérémonies officielles.[réf. nécessaire]
Afin d'empêcher toute faille dans le contrôle des mises en scène officielles, il s'opère un renversement de situation. Le sujet, de spectateur, devient à son tour objet de surveillance[10]. Les services secrets, tout-puissants, mais invisibles, construisent par leur absence de la scène politique une image d'eux-mêmes encore plus terrifiante puisqu'elle s'adresse aux peurs imaginaires des sujets. Cela donne la figure de Big Brother décrite par George Orwell dans son roman 1984.[réf. nécessaire]
Pouvoir occulte
Révolutions



La Révolution française va elle aussi puiser son inspiration dans l'histoire antique, coiffures à la Titus, bonnets phrygiens. L'abandon de la perruque et de la culotte aristocratiques signalent la démocratisation du pouvoir[11]. On républicanise les places royales : la place Louis-XV devient place de la Révolution et on y dresse la guillotine pour Louis XVI[12]. Les exécutions capitales s'intègrent ainsi à la mise en scène du pouvoir révolutionnaire. L'Europe tout entière (et en particulier les monarques étrangers) en prend connaissance grâce à la gravure[13], notamment au moment du régicide de Louis XVI (cf. supra) ou de l'exécution de Marie-Antoinette.
Un des soucis du nouveau pouvoir sera d'organiser des fêtes, dont le peintre David est le maître d'œuvre[14]. Le Directoire poursuivra cette politique. La « Fête des arts » des 9 et 10 thermidor an VI célébra les trophées rapportés d'Italie par l'armée de la République commandée par Bonaparte : dix chars, escortés par tout ce que Paris comptait de professeurs, d'étudiants et de personnalités du monde des arts et de la culture défilèrent dans la capitale. La fête se termina par le couronnement du buste de Brutus, icône du républicanisme et de la lutte contre la tyrannie[14].
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Si tu veux la paix, prépare la guerre
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Évolution des dispositifs
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- Cérémonies civiles et religieuses
- Le théâtre
- La rhétorique
- La sculpture (statues, médailles, bas-reliefs)

- L'architecture tant pour évoquer la somptuosité, la grâce ou l'innovation, que pour écraser le spectateur par la grandeur du décor (quel Président de la République française n'a pas voulu marquer Paris de "son" bâtiment imposant et prestigieux ?)[15].
- La peinture (fresques, décoration d'édifices publics, musées et galeries publiques)
- La scénographie Architectures temporaires, mises en scène des Entrées Royales, des fêtes, tournois, joutes
- La gravure (feuilles volantes, pamphlets, chansons, almanachs, livres, premiers périodiques). La gravure sert à la fois de support des représentations du pouvoir[16] et de source d'inspiration. Les livres d'emblèmes, l’Iconologie illustrée de Cesare Ripa seront des sources importantes pour les mises en scène des fêtes et cérémonies publiques[17]. La gravure a permis une diffusion plus large des représentations du pouvoir en étant accessible à un public peu fortuné, et en s'exportant facilement à l'étranger [18].
- La photographie et la presse
- Le cinéma (images d'actualité en première partie de séance, films politiques)
- La télévision (les actualités télévisées, les reportages, les débats, les discours, les fictions à caractère politique, les émissions caricaturales Le Bébête show, Les Guignols de l'info)
- Internet (reprise de tous les autres médias, blogs)
La mise en scène du pouvoir a évolué avec l'évolution des moyens de représentation et leur contamination réciproque. Le théâtre va influencer la vie publique[19].
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Réflexions des artistes et des philosophes
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De la Renaissance à la Révolution
Connue surtout en référence à l'œuvre de Thomas More, l'utopie devient vite un genre populaire. Les auteurs ont à cœur de décrire des mises en scène du pouvoir politique qui servent à édifier et instruire plutôt qu'à manipuler. Ce sera le cas de Tommaso Campanella dans sa Cité du Soleil.

XXe siècle
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Notes et références
Voir aussi
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