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Rue de Vaugirard

rue de Paris, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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La rue de Vaugirard, qui traverse les 6e et 15e arrondissements, est la plus longue voie de Paris intra-muros, avec 4 360 mètres de longueur[1], correspondant à quatre cent sept numéros d'immeubles.

Faits en bref Situation, Arrondissements ...
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Situation et accès

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La rue de Vaugirard part du boulevard Saint-Michel, au niveau de la place de la Sorbonne et se termine à la jonction des boulevards Victor et Lefebvre, à la porte de Versailles. Au-delà des boulevards des Maréchaux, elle est prolongée par l'avenue Ernest-Renan. La circulation sur chaussée y est à sens unique sud-nord sur la majeure partie de son tracé ; elle est à double sens sur la portion comprise entre la rue de Rennes et la place Paul-Claudel, derrière le théâtre de l'Odéon.

Accès

De la station Falguière à la station Porte de Versailles, la ligne 12 du métro suit le tracé de la rue de Vaugirard, selon cet ordre :

En outre, la station Saint Placide, sur la ligne 4, est sur le tracé de la rue. L'arrêt s'est également appelé Vaugirard à l'origine, du fait que les deux lignes appartenaient à des réseaux différents, mais il a rapidement changé de nom pour éviter la confusion.

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Origine du nom

Le nom de la rue fait référence à l'ancienne commune de Vaugirard, aujourd'hui intégrée à Paris. Il est une déformation de « val Gérard », en hommage à Gérard de Moret, abbé de Saint-Germain. Il contribua au XIIIe siècle à l'essor de ce qui était alors un hameau, qui s'est successivement appelé « Valgérard », « Vaulgérard » et enfin « Vaugirard[2] ».

Historique

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La future rue de Vaugirard sur plan de Roussel (Paris, 1730).

La rue est à l'origine une voie romaine reliant Lutèce à Autricum (Chartres)[3]. Au Moyen Âge, cette voie correspond à la route qui partait de l'enceinte de Philippe Auguste (au niveau de l'actuelle rue Monsieur-le-Prince) en direction du village de Vaugirard[4]. Jusqu'au XVIe siècle, ce chemin reste rural, mais la voie s'urbanise à partir de 1550[4]. Au XVIIe siècle, dans le contexte de la Contre-Réforme, on y construit notamment des couvents (Filles du Calvaire[4], religieuses du Précieux Sang[5], Carmes déchaussés[4]). Au début du XVIIe siècle, le palais du Luxembourg est bâti à l'emplacement d'un hôtel particulier du milieu du XVIe siècle appartenant à François de Piney, duc de Luxembourg. Dans les années 1780, le mur des Fermiers généraux est érigé (actuel boulevard Pasteur) et la barrière de Vaugirard est construite à l'entrée de la rue.

Elle est citée sous le nom de « rue de Vaugirard » dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique qu'elle est « en aucuns endroitz nette, et en d'autres avons veu plusieurs boues et fanges ».

À la fin du XVIIIe siècle, le théâtre de l'Odéon est construit sur le terrain du jardin de l'hôtel du prince de Condé. Une loi du prévoit l'élargissement de la rue[4].

Juste avant la Révolution française, la rue de Vaugirard fait partie de la paroisse Saint-Sulpice. La paroisse continue au-delà du mur des Fermiers généraux sur la partie droite de la route de Vaugirard jusqu'aux environs de la rue Copreaux où commence la paroisse de Vaugirard. Du côté gauche de la route, le territoire dépend de la paroisse Saint-Étienne-du-Mont[6].

Après l'annexion de Vaugirard à Paris par la loi du , la grande rue du village de Vaugirard est annexée officiellement le [7]. La rue de Vaugirard et la grande rue de Vaugirard fusionnent le [8] pour donner une rue de plus de quatre kilomètres de long. Le village de Vaugirard s'est développé le long de sa grande rue et ce n'est qu'au début du XIXe siècle que la commune se développe, du fait notamment de l'urbanisation de la rue Lecourbe en avant de la barrière de Sèvres[9]. Au moment du rattachement de Vaugirard à Paris, la rue est presque entièrement bâtie entre l'ancienne barrière de Vaugirard et la porte de Versailles[10].

Au début du XXe siècle, la rue est prolongée vers l'est pour rejoindre le boulevard Saint-Michel, passant le long du lycée Saint-Louis, débouchant en face de la Sorbonne (mais ce court prolongement représente moins de 1 % de la longueur totale de la rue)[11]. Elle a son autre extrémité à la porte de Versailles.

Le 29 mai 1918, durant la Première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 313 rue de Vaugirard[12]. D'autres obus tombent, le au no 146, le au no 353 bis.

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Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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À la porte de Versailles, la rue de Vaugirard est à proximité immédiate du parc des expositions et du Palais des sports. Elle longe :

Entre le boulevard Saint-Michel et le boulevard Pasteur : la rue de Vaugirard historique

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Devant le palais du Luxembourg, siège du Sénat.
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L'ancienne École mutuelle, au no 85. Bas-relief d'Aimé Millet (1850).
  • No 1 : le général John Armstrong, Jr., ambassadeur des États-Unis en France, habita en 1810 dans l'édifice qui se trouvait à cette hauteur[13].
  • No 3 bis : le comédien André Falcon vit soixante ans dans cet immeuble. Une plaque lui rend hommage.
  • No 4 : le poète Paul Verlaine fréquenta cet hôtel de 1889 à 1894. Une plaque lui rend hommage.
  • No 8 : l'écrivain norvégien Knut Hamsun vit et travaille dans cet immeuble entre 1893 et 1895. Une plaque lui rend hommage.
  • No 9 : en 1855, adresse de l'imprimerie Charles Lahure (ancienne maison Crapelet) pour le Sénat et la Cour de cassation[14]. Ensuite, une école élémentaire puis, depuis 2020, la Cité Audacieuse[15].
  • No 10 : Émile Zola habite un temps un logement au sixième, à la terrasse donnant sur le jardin du Luxembourg, un des multiples domiciles parisiens successifs de cet écrivain durant l'existence précaire de sa jeunesse[16].
  • No 13 : ancien jeu de paume, racheté par François de La Guérinière et son associé Jean-François de Colmenil, qui le transforment en manège d'équitation. École ouverte aux jeunes nobles qui fermera en 1733 pour s'installer 6, rue de Tournon.
  • No 14 : le peintre Diogène Maillart (1840-1926) avait un atelier à cette adresse en 1870[17].
  • No 15 : entrée du palais du Luxembourg, classé aux monuments historiques depuis 1862[18].
  • No 20 : en juin 1899, une antéfixe, ornement décorant le bord d’un toit dans l’Antiquité, est découverte à la hauteur de ce no  lors de fouilles conduites par l’inspecteur du département de la Seine, Charles Magne. Celle-ci est aujourd’hui conservée au musée Carnavalet[19]. Une partie de l’immeuble relève du patrimoine immobilier affecté au Sénat[20].
  • No 22 : adresse de décès de l'imprimeur Joseph Tastu en 1849. Emplacement, en 1885, de La Librairie artistique de l'éditeur Henri Launette[21].
  • Nos 26-36 : une partie de l’immeuble relève du patrimoine immobilier affecté au Sénat[20].
  • No 32 : Jean Anouilh et Monelle Valentin y habitèrent entre 1932 et 1939[22].
  • No 36 : en 1793, Jean-François-Thérèse Chalgrin y installa une des seize plaques en marbre dans lesquelles était gravé le mètre étalon. À l'origine, celle-ci devait être posée rue de Tournon. Dans cet immeuble se trouvait l’imprimerie Béthune et Plon. C'est ici que l'imprimeur éditeur Joseph Tastu (1787-1849) installe son imprimerie en 1821[23], en compagnie de son épouse Amable Tastu (1795-1885), écrivaine.
  • No 37 : les comtesse hongroises Blanche et Emma Teleki y vécurent ; une plaque leur rend hommage.
  • No 41 bis (démoli) : domicile parisien du comte de Montlosier (1755-1838)[24].
  • Nos 40 et 42 : embouchure de la rue Servandoni, précédemment rue des Fossoyeurs.
    Face à cette rue fut fondé, en 1622, le premier couvent parisien de bénédictines de Notre-Dame du Calvaire dit « couvent des filles du Calvaire[25] ». Pour le distinguer du second couvent de Notre-Dame du Calvaire parisien, érigé en 1634 dans le quartier du Marais, il est aussi désigné sous les noms de « couvent du Petit-Calvaire[26] » et, plus rarement, sous celui de « couvent du Petit-Luxembourg ». Établi sous la haute protection de Marie de Médicis, à l'instigation du père Joseph (1577-1638), le couvent des filles du Calvaire de la rue de Vaugirard était attenant à la façade ouest de l'hôtel particulier dit Petit Luxembourg[27], dans l’enceinte même des terres acquises par la reine mère (actuel jardin du Luxembourg) pour la construction du palais du Luxembourg (achevé en 1625).
  • No 46 : immeuble relevant du patrimoine immobilier affecté au Sénat[20].
  • No 47 bis : l'historien et enseignant à Sciences Po Albert Sorel y est mort en 1906[28]. Deux plaques lui rendent hommage.
  • No 48 : le compositeur Jules Massenet meurt dans cet immeuble le . Une plaque lui rend hommage.
  • No 71 : demeure du baron Petit, grand officier de la Légion d'honneur. C'est l'ancien no 89 : en 1842, la mère Camille de Soyécourt rachète aux Bernardines qui partent en province la maison qui s'y trouve pour installer son couvent de Carmélites car le couvent des Carmes qu'elles occupaient était trop grand pour elles. Elles s'y installent en 1845 mais sont expropriées par la Ville en 1849 en raison du percement de la rue de Rennes. Les Carmélites quittent la rue de Vaugirard le 22 avril 1847, et campent au couvent des Oiseaux, en attendant que leur nouveau couvent soit construit au no 26 avenue de Saxe, où elles emménagent le 21 août 1855. La Ville de Paris revend alors en 1852 ce qui reste de la parcelle à la Société de Patronage de jeunes filles détenues, libérées et abandonnées, du Département de la Seine, dont la maison de patronage, installée depuis 1845 au no 65 rue de Vaugirard (ancien no 81), avait été également expropriée. Cette société, fondée en 1837 par Mme de Lamartine pour accueillir les jeunes filles sorties de prison, y déménage sa maison de patronage. Celle-ci, placée sous la direction intérieure des Sœurs de Marie-Joseph (religieuses qui se consacrent au service des prisonniers), a un double caractère : elle est tout à la fois une maison de correction pour les jeunes filles placées sous l'application de l'art. 66 du Code pénal[36], et un asile « pour les libérées qui, à leurs premiers pas dans la vie libre, chancellent et se découragent[37]. » En 1888, cette maison est transférée à Châtenay-Malabry dans l'hôtel La Faulotte et les bâtiments sont démolis.
  • No 74 : l'Institut catholique de Paris a créé une nouvelle entrée de son campus en .
  • No 77 : l'atelier du peintre Jean d'Alheim, russe d'origine française.

Plaque rendant hommage à Édouard Branly qui, dans cet ancien couvent des Carmes, a découvert la radioconduction (1888-1890).

  • No 79 : dernier siège connu des éditions Jean Fort.
  • No 85 : ancienne École mutuelle, dont la façade est ornée d'un bas-relief du sculpteur Aimé Millet (1850), où il a exécuté son autoportrait dans la figure de l'ouvrier dessinant à droite[38]. La façade et la toiture du pavillon d'entrée sont inscrites aux monuments historiques depuis le [39]. Ce bâtiment a abrité l'École nationale de photographie et cinématographie, aujourd'hui École nationale supérieure Louis-Lumière, transférée à Noisy-le-Grand, dont l'entrée s'effectuait rue Littré. Elle était auparavant une école primaire, puis le redevint au déménagement de l'École nationale de photographie et cinématographie. Plaque en hommage à l'homme politique Victor Bucaille. Le le baron Pasquier, préfet de Police, envoie une lettre au préfet de la Seine, le priant de faire enlever une borne milliaire portant encore une fleur de lys et un bonnet de la liberté, qui se trouve rue de Vaugirard (cette borne existe toujours, sans sa fleur de lys, encastrée dans le mur de l’immeuble no 85, rue de Vaugirard)[40]
  • No 88, anciennement no 90 : la famille de Victor Hugo y habite de au printemps 1827. Leur fille Léopoldine naquit dans l'appartement en [41].

Entre le boulevard Pasteur et la porte de Versailles : ancienne grande rue de Vaugirard

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La rue du Vaugirard au niveau du métro Pasteur (à droite les bâtiments du lycée Buffon).
  • No 238 : ancien siège de l'UMP de 2011 à 2015, puis des Républicains de 2015 à 2023, à la place d'un ancien garage Renault[65].
  • No 250 : commissariat de police du 15e arrondissement.
  • No 252 : emplacement, au début du XIXe siècle, de l’ancienne mairie de Vaugirard[66].
  • No 251 : bâtiment du ministère de l'Agriculture. Anciennement siège social de la Compagnie générale de constructions téléphoniques.
  • No 272 : ancienne agence Ford en 1927[67], ce bâtiment à la façade sobrement Art déco[68] abrite aujourd'hui un supermarché.
  • No 279 : ateliers de Jean Barillet (1912-1997), maître verrier français, fils de Louis Barillet[69].
  • No 285 : appartement de Michel Foucault de 1970 à sa mort en 1984[70].
  • No 289 : le philosophe Michel Foucault y vécut ; une plaque lui rend hommage.
  • No 297 : le dramaturge et scénariste Steve Passeur (1899-1966) y habite lors de son mariage avec Renée Passeur en 1934[71]
  • No 310 : chapelle des sœurs de la Charité dominicaines de la Présentation de la Sainte-Vierge de Tours. Emplacement de l'ancien orphelinat Saint-Charles, créé en 1854 par l'abbé Bayle pour recueillir les enfants devenus orphelins à la suite des premiers pandémies de choléra. Un panneau Histoire de Paris, placé vers le no 397 de la rue, sous le viaduc de la Petite Ceinture du 15e, le rappelle.
  • No 333 : immeuble de 1907 (architecte Louis Marnez).
  • No 340 : emplacement, en 1843, lors de sa fondation, de l'ouvroir de Notre-Dame-de-la-Miséricorde, atelier de travail créé à l'initiative des dames de l'Œuvre des prisons et confié aux sœurs de Marie-Joseph pour soutenir et loger des jeunes filles sortant de la prison de Saint-Lazare après y avoir purgé leurs peines et qui montraient de bonnes dispositions[72].
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Divers

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Notes et références

Annexes

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