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L'électricité existe depuis les débuts de l'Univers. Son histoire vue par les hommes remonte aux débuts de l'humanité, car l'électricité est partout présente, elle est très discrète la majorité du temps mais se manifeste parfois de manière très spectaculaire et brutale : par exemple sous forme d'éclairs associés au tonnerre et des destructions.
L'électricité et le magnétisme sont deux phénomènes physiques indissociables dans la réalité mais connus séparément depuis des milliers d'années, leur théorisation et leur compréhension est relativement récente, au regard de la très longue période d'applications empiriques imaginées par les hommes.
L'histoire retrace les tentatives des hommes pour comprendre, contrôler, utiliser et rationaliser ce vecteur d'information et vecteur d'énergie, devenu totalement incontournable dans la société depuis le milieu du XXe siècle.
L'électricité existe depuis les débuts de l'Univers. Son histoire, telle que créée par les hommes, remonte aux débuts de l'humanité. Si l'électricité est partout présente dans la Nature de façon très discrète la plupart du temps, elle se manifeste néanmoins de manière très spectaculaire et brutale sous forme d'éclairs associés au tonnerre et à des destructions.
Sa théorisation et sa compréhension sont relativement récentes, au regard de sa très longue période sans application puis de sa relativement longue période avec des applications empiriques, usages habituels imaginés par les hommes dans leur Univers observable.La notion de différence de potentiel émerge à la fin du XVIIIe siècle en même temps que s'approfondit l'étude de l'électricité statique.
Utilisée dès le départ pour véhiculer des signaux (communication), elle devient une énergie (éclairage, mise en mouvement et déplacements). Dès lors la démarche de développement de l'électricité utilisable vient de la prépondérance du savoir-faire déjà établi industriellement, et principalement depuis la mécanique et la chimie.
Au passage du XIXe au XXe siècle les liens entre l'électricité et la lumière sont abordés. La notion du minimum de charge pour la valeur électrique est esquissée, sans que l'on sache l'expliquer[1].
Au début du XXe siècle, les recherches sur les utilisations de l'électricité engendrent les premiers composants électroniques.
Au XIXe siècle, l'électricité constitue un phénomène si étonnant en Occident que la langue ordinaire utilisée s'enrichit de termes et locutions, et cela inclut cette « nouveauté » (« fée électricité », etc.) dans la culture et les arts (cf. expositions universelles).
L'électricité est devenue incontournable depuis le milieu du XXe siècle. Elle a un fort impact sur l'économie et l'industrie ainsi que sur les sociétés du XXIe siècle.
La foudre, manifestation naturelle la plus visible et la plus spectaculaire de l'électricité, a été observée, probablement avec frayeur, par les humains depuis l'aube des temps. Elle a influencé les récits mythologiques de nombreuses civilisations : ainsi Zeus, le roi des dieux antiques grecs, comme Jupiter, son équivalent dans la mythologie romaine, Illapa chez les Incas, Thor, le dieu scandinave, ou encore Indra en Inde contrôlent et manient la foudre[2].
D'autres phénomènes électriques ont été constatés[3], et parfois reproduits, par l'homme à partir du premier millénaire avant J-C[4]. Ainsi, les propriétés électrostatiques de l'ambre, qui lui permettent d'attirer des corps légers, ont été rapportées par Thalès vers 600 av. J-C. et, au Ier siècle, Pline l'Ancien puis Plutarque soulignent que cette faculté peut être obtenue en frottant le morceau d'ambre.
Aristote, vers 300 av. J-C, mentionne l'existence de poissons pouvant émettre des décharges électriques. On trouve aussi des bas-reliefs de l'Égypte antique représentant des poissons-chats électriques, et une mosaïque de Pompéi représente une torpille commune. Scribonius Largus, sous le règne de l'empereur Claude Ier (41-54 apr. J.-C.) décrit un traitement contre la migraine ou contre la goutte qui utilise les décharges électriques produites par un poisson torpille[5].
Autre phénomène naturel, le feu de Saint Elme, apparaissant en haut des mâts des navires en période d'orages, est connu depuis le IVe siècle.
Les propriétés magnétiques de certaines pierres, provenant notamment d'une région d'Asie Mineure appelée Magnésie, sont quant à elles mentionnées en Chine dès le premier siècle avant J-C[6], et les compas ou boussoles pouvant servir à l'orientation sont utilisés par les marins chinois et arabes dès le XIe siècle[4]. L'effet des éclairs lumineux pendant les orages sur le comportement de l'aiguille du compas est consigné par les navigateurs[L1b 1].
Une révolution scientifique majeure a lieu durant les XVIIe et XVIIIe siècles[7] : l'approche scientifique se fonde désormais sur l'expérimentation, devenant de plus en plus quantitative, et la recherche d'explications rationnelles s'émancipe des références religieuses passées en s'appuyant sur des méthodes, des outils mathématiques et des instruments de mesure de plus en plus précis.
L'astronomie a un rôle important dans ce mouvement : durant cette période , les scientifiques démontrent notamment le mouvement de la Terre autour du Soleil, puis celui du Soleil par rapport à certaines étoiles, ainsi que la forme elliptique de la trajectoire des planètes autour du Soleil. De nouveaux concepts mathématiques permettent de calculer, et démontrer, ces théories : calcul infinitésimal, logarithmes, géométrie analytique, etc. sont créés puis progressivement utilisés dans tous les domaines de la mécanique et, plus largement, de la physique.
Cette période est également marquée par la création de grandes académies qui auront un rôle décisif dans le soutien à la science et à son rayonnement parmi lesquelles l'Academia del Cimento (Florence, 1657), The Royal Society (Londres, 1660), ou encore l'Académie Royale des Sciences (Paris, 1666).
La connaissance et l'étude de l'électricité, encore centrées sur l'électricité statique, suivent ce grand mouvement, même s'il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que les approches quantitatives se développent significativement.
En 1600, le médecin et physicien anglais William Gilbert publie le résultat de près de vingt années d'études[8] : dans son ouvrage "De Magnete", l'un des tout premiers livres de physique édités en Angleterre, il développe notamment la théorie selon laquelle la Terre serait un gigantesque aimant, théorie expliquant pourquoi les aiguilles aimantées des boussoles pointent toujours vers le Nord, et établit plusieurs différences entre les propriétés d'attraction des aimants et celles de l'ambre. Constatant que plusieurs matériaux ont les propriétés d'attraction de l'ambre, il crée le mot "électrique", formé à partir du mot grec ἤλεκτρον / ḗlektron qui désigne l'ambre jaune[9], pour désigner ceux susceptibles d'être "électrisés" par frottement. Gilbert invente en outre un instrument permettant de les caractériser : le versorium, premier exemple d'électromètre fonctionnel.
Vers le milieu des années 1600[10], Otto von Guericke crée une machine à produire de l'électricité : la rotation d'une boule de soufre frottée à la main produit des étincelles. C'est la première d'une longue série de machines qui vont servir aux scientifiques étudiant l'électricité, et à l'amusement du grand public grâce aux effets électrostatiques parfois spectaculaires présentés[11].
Dans son ouvrage Principes mathématiques de la philosophie naturelle publié en 1687, Isaac Newton mentionne l'électricité, avec la gravitation, qui constitue le cœur de cette œuvre, et le magnétisme comme capables de créer des forces d'attraction ("centripète") ou de répulsion ("centrifuge"). Isaac Newton assume de ne pouvoir expliquer pourquoi ces forces existent, ni quelles caractéristiques de la matière peuvent les produire. Le débat sur la nature de l'électricité va d'ailleurs durer près de deux siècles encore.
Durant les années 1730, l'intendant Du Fay, en France publie plusieurs mémoires relatifs à la transmission de l'électricité ainsi qu'aux phénomènes d'attraction et de répulsion de corps électrisés par frottement. Il distingue une électricité positive et une électricité négative (électricité « résineuse » venue de l'ambre et du soufre, électricité « vitreuse » ou « vitrée » venue du verre)[12].
En 1747, Jean Le Rond d'Alembert établit l'équation de d'Alembert de propagation d'onde (analogue aux quatre équations de Maxwell du XIXe siècle)[L1b 1]).
En 1752, Benjamin Franklin démontre que la foudre est un phénomène dû à l'électricité et invente le paratonnerre : il est mis en place en France en toute première application par de Buffon et Dalibard[V 1].
En 1759, Franz Aepinus publie une théorie mathématique des interactions électriques, considérées comme des actions à distance.
Vers 1770, Luigi Galvani, en Italie, utilise des cuisses de grenouilles mises en contact avec différents métaux pour mettre en évidence un phénomène de nature nouvelle : la contraction des muscles d'un animal. Pour lui, « l'électricité animale est une électricité d'une nature différente de celle de l'« électricité de la foudre ». Elle n'est pas en mouvement et se situe dans le corps. Il écrit en 1786 de Animali electricitate[V 1].
En 1773, le chimiste anglais Henry Cavendish fabrique une « maquette » de poisson-torpille avec des bouteilles de Leyde (connues depuis 1745) imbriquées enterrées. Alors une « électricité » de même nature que la foudre — puisque venant du système du ciel et du sol — y est constatée avec les mêmes effets contractants (environ 2 500 V) que l'électricité animale du poisson-torpille (environ 250 V)[V 1].
Vers 1800, Alessandro Volta part des observations antérieures du poisson-torpille, simule les nombreux petits muscles interstitiels par des cartons imbibés entre des plaques et les empile en série[L15 1]. Il met au point le premier objet qui fournit de l'électricité sans transformation d'un mouvement mécanique et de façon continue : la pile voltaïque, ancêtre de la pile électrique[V 1] .
Les premières recherches factuelles concernant l'électricité avant l'avènement de l'électromagnétisme, se concentreront sur la charge électrique portée par des objets donnant lieu à des phénomènes électrostatiques.
Précédemment observée par ses effets d'attraction des corps légers ou bien de « décharge » par étincelles, l'électricité résineuse ou vitreuse en équilibre dans les corps « chargés » aboutit au concept d'« électricité statique ». Avec la production d'une « charge » d'électricité avec des machines « à frottement »[V 1] peuvent commencer les premières expérimentations concrètes. Le premier exemplaire pratique de machine est celui de Francis Hauksbee avec un globe de verre en 1705.
Des spectacles popularisent « l'électrique » (terme anglais « electric » d'époque) qui devient le « nouveau feu sacré ». On crée alors la « physique amusante », physique scientifique qui s'occupe de la « danse électrique », de la « bluette », petite étincelle sortant du doigt s'approchant d'un corps chargé...Ainsi des « électriciens »[V 1] (présentateurs) se chargent en électricité pour produire des étincelles pouvant allumer de la poudre noire, enflammer de l'alcool ou fournir une secousse aux spectateurs. La mode est de faire l'expérience de la « béatification électrique »[V 1] : c'est une chaise isolante sur laquelle se tient une personne portant une couronne métallique produisant un halo (d'électroluminescence dû au champ électrique), ce spectacle est donné par le physicien Georg Matthias Bose[L16 1],[13]. Dans un intérêt de même nature, un « carillon électrique » fait partie des achats de machines à électricité statique du laboratoire à Bourges de Joseph-Aignan Sigaud de Lafond qui ont été recensées en 1786[L46 1].
L'utilisation médicale de l'électricité se poursuit : ainsi Jean Jallabert utilise une machine électrostatique en 1748 et parvient à obtenir une amélioration notable en dirigeant la décharge sur les muscles d'avant-bras chez un patient paralysé[réf. nécessaire].
L'utilisation thérapeutique de l'électricité se répand dans plusiurs pays: en Angleterre dès la fin des années 1760, en Italie avec les démonstrations anatomiques de Luigi Galvani vers 1770 ou encore en France où Jean-Paul Marat se voit décerner en 1783 le prix de l'Académie de Rouen pour son Mémoire sur l'électricité médicale[réf. nécessaire].
Ramsden qui est essentiellement un opticien s'intéressant au repérage des étoiles, en 1766 fabrique une première machine avec boule de chargement d'électricité qui remplace les machines de Hauksbee à globe de verre. L'effet de pointe déjà vu par Benjamin Franklin y est utilisé[réf. nécessaire].
En 1785, après les travaux de Benjamin Franklin, Luigi Galvani, Henry Cavendish — qui établit que le « fluide électrique se déplace en surface »[L1b 1] — dans la période des constats d'existence de l'électricité donnés par les électroscopes, Charles Coulomb présente un deuxième mémoire à l'Académie des sciences. Il expose la loi selon laquelle les corps chargés électriquement interagissent avec la quantité d'électricité (charge électrique) et la distance. Il développe la Balance de Coulomb instrument de démonstration et de mesure présenté dans son mémoire de 1785 permettant la vérification de sa loi en indépendance de la nature de l'électricité en discussion : animale ou foudroyante, positive ou négative. L'électricité est devenue mesurable.
Au XVIIIe siècle les expériences de Stephen Gray[V 1] marquent la découverte de la conduction électrique et distinguent les matières isolantes et conductrices. Dans des spectacles basés sur l'électricité « positive [La 1] », en 1720, il met en scène ses « electric boys », jeunes garçons suspendus au plafond par des balancelles munies de cordes en soie ou isolés du sol sur des tabourets en verre. Électrisés, ils émettent des étincelles si on place un conducteur devant eux ou attirent avec leur main des feuilles d'or. En , ayant frotté un grand tube de verre fermé par deux bouchons de liège, il constate « qu'il y avait certainement une « vertu[14] attractive » communiquée au bouchon par le tube excité ». Il parvient alors à transmettre sur de grandes distances le pouvoir d'attraction en utilisant une ficelle de 80 mètres de longueur environ, suspendue par des fils de soie. L'expérience échoue avec la suspension par des fils en laiton, amenant Gray à diviser les substances en isolants et conducteurs[15].
La découverte de la bouteille de Leyde contenant de l'eau comme récepteur de la charge électrique stockée par l'isolation du verre donne en 1745 l'ancêtre des condensateurs avec leur conception du matériau diélectrique.
Mais surtout, par le hasard[V 1] expérimental à Leyde, on remarque la secousse plus violente de la décharge de l'électricité reçue par lui si l'expérimentateur est en contact avec le sol[style à revoir]. L'électricité est alors théorisée comme un élément, une substance, ayant une charge de deux natures possibles: l'électricité positive et l'électricité négative qui s'annulent mutuellement. Il s'agit conceptuellement d'un « fluide électrique » qui serait en excès ou en défaut dans la matière [L1b 1]. Ses courants, ses flux, fournissent une force puissante entre la machine de charge électrique et la planète Terre : la notion de courant électrique est née et l'électricité n'est plus seulement statique.
Vers 1780, Henry Cavendish propose qu'une notion de « charge condensée d'électricité qui est proportionnelle au « degré d'électrification » de la bouteille[L1b 1].
Le constat, dans la période 1820-1825 par André-Marie Ampère lorsqu'il définit la loi du « Bonhomme d'Ampère », que l'aiguille aimantée ne pointe pas vers le fil électrique trouble toute la communauté des savants, qui n'y trouve pas d'explication. Ceci n'est pas cohérent avec la théorie Newtonienne de la Mécanique qui comprend force et direction et vitesse du mobile liés. La « Recherche fondamentale » se déploie pour trouver une explication, c'est le constat qu'il existe une autre « sorte de force »[16].
En 1831, Michael Faraday aborde la notion de « courbes magnétiques » avec de la limaille de fer jetée sur un papier au-dessus d'un aimant : elles dessinent des « lignes de force », celles du « flux magnétique ». La notion de « champ » pour la science des phénomènes comportant un effet mécanique est née[17].
L'électricité est qualifiée de houille blanche : son flux est considéré par analogie avec le courant puissant de l'eau et de ses chutes canalisées qui permettent de la produire. Au tournant du XIXe au XXe siècle, sa production et son usage sont effectifs en Suisse et en Autriche puis en France, par le turbinage électrique.
L'utilité économique des phénomènes que créent le « courant électrique », de concert avec le « champ électrique », le « champ magnétique » et les « ondes », stimule la recherche scientifique ainsi que le développement de machines et d'applications électriques.
André-Marie Ampère définit la première unité de mesure du courant électrique, l'intensité d'un courant électrique, aboutissant au premier ampèremètre en 1821, il crée et définit les termes distinctifs « électrostatique » et « électrodynamique », il invente le terme de « tension électrique[La 2] »[L1b 1].
La vitesse de propagation de l'électricité est l'objet de recherches analytiques[L20 1], notamment en Allemagne.
En 1832, Joseph Henry crée l'unité de mesure d'induction électrique qui servira à calculer tout ce qui utilise l'« électromagnétisme »[L23 1].
L'électricité est un nouveau média technique qui permet la communication à distance dès le milieu du XIXe siècle en remplacement du télégraphe optique. Elle fait l'objet d'une Convention télégraphique internationale[extrait 1] avec son usage généralisé après la première liaison Baltimore-Washington aux États-Unis (1844)[18]. La téléphonie se développe[L23 2], elle permet une télécommunication instantanée installée dans des zones d'habitat dense.
L'électricité « vecteur de message » autrement dit « vecteur de communication » ou encore « vecteur d'information » est né. Il existe en importance applicative avant le « vecteur énergie ».
Cet usage possible s'ajoute à ses utilisations potentielles déjà constatées à partir des effets calorifiques, lumineux et chimiques.
C'est l'aboutissement de l'avancement technique préalable des industries des matériaux conducteurs (théorie de la conductivité depuis 1853) et cela induit le développement des ateliers et usines d'emboutissage et de tréfilage d'alliages de cuivre amagnétiques, ceux d'aciers mécaniquement résistants pour les lignes électriques aériennes et la conversion en chaleur de l'énergie électrique (fils électriques, « résistances électriques »[note 1]).
En même temps s'effectue la croissance de l'industrie des isolants électriques avec le développement des industries du verre, de la porcelaine-céramique, du caoutchouc ou du bois. À ces matériaux déjà en place pour d'autres usages s'ajoutent au début du XXe siècle la bakélite et les vernis puis les huiles pour la science du bobinage[note 2]. La science mécanique des plaques et coques et profilés métalliques assemblés est mise à profit, l'industrialisation devient possible.
L'électricité peut alors être produite par conversion d'énergie physique[L37 1].
Elle suscite un très grand engouement populaire dans le dernier tiers du XIXe siècle.
Un vocabulaire sur l'électricité se constitue[extrait 2] avec pour références initiales les machines à frottement qui sont « chargées[La 3] » d'électricité statique, plus la puissance électrique fournie par la chimie avec les électrodes et enfin le magnétisme[19]. On part sur l'« électricité positive » comme base symbolique du « plus » allant vers le « moins » et faisant se configurer physiquement les « piles » pouvant tenir debout sur leur culot, même si plus tard la particule chargée est censée sortir de ce culot. Ce vocabulaire devient commun et est analogique, le « grésillement »[La 4] par exemple pour l'éclairage à arc du début est un bruit qui se produit entre deux « bornes électriques », et « longueur d'onde » veut dire compréhension humaine[La 5].
Les symboles électriques sont unifiés[20] sur les schémas théoriques ou pratiques et sur dessins de fabrication de machines et de construction de bâtiments réels.
L'électricité est déclinée à cette époque dans les pays comme Les États-Unis, l'Angleterre, la France sous son aspect scientifique dans les feuilletons de journaux, et du théâtre[21] autant que sous son aspect d'idéal ludique.
Le transport d'électricité change le paysage des pays qui en développent l'usage sur des distances qui peuvent être longues[L23 3].
Les zones urbaines commencent à se différencier plus fortement encore à la fin du siècle ; l'habitat somptueux nouveau est dans cette pratique fortement ostentatoire[extrait 3] du luxe de l'électricité pratique et confortable[extrait 4].
La lumière qui « transporte les couleurs » et peut être fabriquée par un corps « chauffé à blanc » est théorisée en 1900 par Max Planck, qui définit un coefficient exprimant le saut d'énergie nécessaire pour passer d'une couleur à une autre[22]. La compréhension de l'électricité et lumière sont désormais liées parce et que plus petit élément porteur d'électricité va à la « vitesse de la lumière »[L1a 1] et, à la fin du siècle, l'étude de la radioactivité amène à considérer l'électricité selon la dualité onde-corpuscule.
En 1827 Georg Ohm publie[L23 4] et énonce la loi des courants électriques en circuit sans composant électromagnétique, la loi d'Ohm. Elle deviendra après le XIXe siècle la loi fondamentale des circuits par l'extension de son concept philosophique appartenant à « l'école du contactisme[23] », autant que par sa conception physique de système en équilibre, conception modélisée par la mathématique de la géométrie. Une des ébauches de la systémique.
En 1841, James Prescott Joule constate la création de chaleur par le « passage » de courant électrique, création identique à une transmission par moyens mécaniques de l'énergie[24].
En 1848, Gustav Kirchhoff met au point la loi des mailles et des nœuds en électrocinétique[25]. En 1857, il invente l' « équation des télégraphistes[26] » par l'étude de la propagation de signaux électriques le long d'un fil télégraphique.
En 1874, Friedrich Kohlrausch établit la loi sur la conductivité des électrolytes[27]. En 1875, Gabriel Lippmann fabrique un électromètre avec ce qui sera nommé l'électromouillage. En 1887, Svante August Arrhenius élabore la théorie des couples acide-base de la dissociation ionique[27]. En 1889, Walther Nernst formule la dynamique électrochimique[27].
Pour finir, en 1880, après les forts progrès industriels de l'application de l'électricité, apparaissent les équations des télégraphistes pour les circuits non purement ohmiques.
La théorie de l'ionisation se met en place à partir du milieu du siècle. Elle définit « l'école du chimisme[23] », elle représente une pensée[La 6] qui structure de façon transversale la société moderne composant entre le biologique vivant comprenant la « force vitale » et le physique inerte ou dynamique.
Cet ensemble de notions utilise toujours la théorie mécaniste Newtonienne de l'attraction particulaire qui lie celles-ci par le mouvement, tout en donnant à leur ensemble, la structure composée, une forme globale (un volume) et une masse[extrait 5] en y ajoutant l'attraction par le champ électrique.
La chimie physique est mise en place. L'isolation de circuits électriques a d'abord été un constat de propriétés de matériaux solides dans un environnement à la fin du XIXe siècle : les télécommunications ont fait leurs essais avec l'emploi des matières rigides traditionnelles (verre, porcelaine, mica, bois) et ont essayé des matières souples de textile et de papier imprégnés avec des goudrons, des gommes et résines avec des résultats variables.
En 1820, Hans Christian Ørsted formalise la relation entre électricité et magnétisme[V 2]. À la suite de Ørsted, Jean-Baptiste Biot (un disciple de Pierre-Simon de Laplace qui a travaillé sur les forces d'attraction) et Félix Savart formalisent la loi d'attraction électromagnétique[L1b 1].
En André-Marie Ampère constate lui aussi que le fil électrique, non seulement dévie l'aiguille aimantée mais aussi l'attire, il en déduit après étude des lois qui font encore foi actuellement. Il fabrique avec François Arago le premier électroaimant[L1b 1], comprenant pour la première fois un « noyau » de fer.
En 1831, Michael Faraday (1791-1867) découvre l'induction électromagnétique : la création d'un courant dans un conducteur à partir d'un champ magnétique mobile.
En 1832, Hippolyte Pixii, constructeur d'instruments de physique à Paris, réalise la première machine électrique à induction comprenant un aimant tournant en face des pôles d'un électroaimant fixe. C'est un générateur de courant alternatif qui permet d'obtenir du courant continu grâce au commutateur imaginé par Clarke[28] (deux demi-bagues fixées à l'axe permettant l'inversion de la polarité). C'est déjà l'amorce d'un collecteur à lames. Joseph Henry observe l'étincelle se produisant à l'ouverture d'un circuit électrique et nomme ce phénomène « extra-courant de rupture ». C'est la découverte de l'auto-induction.
En 1833, Heinrich Lenz (1804-1865), physicien russe d'origine allemande, établit la loi qui donne le sens du courant induit.
En 1840, Gustav Kirchhoff définit le « potentiel électrique[La 7] »[29].
Vers 1850 émergent les travaux sur le courant électrique obtenu par le condensateur relié au générateur électrostatique.
En 1865, James Clerk Maxwell publie son traité d'électricité et de magnétisme, véritable fondement de l'électromagnétisme moderne[L26 1]. Les fameuses « équations de Maxwell » sont établies dans le domaine de la « philosophie naturelle » , le domaine qui deviendra la « science » au tournant du siècle[extrait 6] (en se séparant de la « religion naturelle » qui fut celle de Newton[30]).
En 1885, Galileo Ferraris, ingénieur italien, introduit le principe du « champ tournant » dans la construction des moteurs électriques.
En 1888, Heinrich Rudolf Hertz valide par la pratique[La 7], par la création d'ondes de 60 cm de longueur et leur réception, la théorie de Maxwell des ondes électromagnétiques jusque-là non certifiée[23].
En 1897, Joseph John Thomson (prix Nobel) démontre l'existence et le rôle de l’électron dans le système particulaire des rayons cathodiques.
En 1816, Francis Ronalds teste un dispositif permettant de transmettre des messages le long d'un fil. Son invention ne convainc pas les militaires de l'Amirauté de l'Angleterre.
Peter Barlow construit en 1822, la continuation de ce qui peut être considéré comme le premier moteur électrique de l'histoire par Michael Faraday en 1821[V 1] : le fil métallique suspendu qui tourne autour de l'aimant plongé dans le mercure relié à la pile de Volta[V 1]. La « roue de Barlow » est un simple disque métallique découpé en étoile et dont les extrémités plongent dans un godet contenant du mercure qui assure l'arrivée du courant[31]. Cette sorte de machine a été utilisée par Faraday dans le cycle énergie mécanique - énergie électrique à fluide électrique détecté à la fois comme générateur et comme moteur[V 1]. Faraday en a démontré la réversibilité[V 1].
En 1834, le professeur russe Moritz von Jacobi construit un moteur d'une puissance d'un cheval-vapeur qui propulsera un bateau à roue à aubes sur la Neva, à Saint-Pétersbourg. L'inducteur et l'induit sont des électroaimants en « fer à cheval » portés par une couronne mobile et une couronne fixe en regard l'une de l'autre. Le commutateur appelé « gyrotrope » inverse aux positions convenables l'excitation des électro-aimants mobiles. Mais ce moteur est encombrant et, finalement, c'est l'américain Thomas Davenport qui sera le véritable inventeur de ce genre de machine. On doit à von Jacobi la notion de « force contre-électromotrice ».
Charles Grafton Page expérimente un autotransformateur en 1835. La même année, Thomas Davenport, forgeron à Brandon dans le Vermont aux États-Unis, construit un des premiers véhicules électriques. Le moteur électrique était vraisemblablement un moteur du genre « piston simple effet de locomotive ».
Nicholas Joseph Callan réalise en 1837 le premier transformateur électrique composé d'un primaire et d'un secondaire.
En 1838, le premier télégraphe électrique fonctionnel est construit par Charles Wheatstone entre Londres et Birmingham.
Charles Grafton Page construit en 1838 une bobine d'induction qui peut être considérée comme l'ancêtre de la bobine de Ruhmkorff. Construction d’un moteur électrique semblable au piston simple effet des machines à vapeur, la vapeur étant remplacée par deux électroaimants en U.
En 1840 le moteur électrique de Jean-Gustave Bourbouze est fabriqué. Les pistons d'une machine à vapeur sont remplacés par des électroaimants excités alternativement grâce à des contacts commandés par un tiroir « distributeur ».
Gustave Froment construit la première machine à réluctance variable en 1845. Il s'agit d'un moteur rotatif comportant une couronne d'électro-aimants fixes qui attirent des barres de fer portées par une roue.
Entre 1854 où Charles Bourseul publia un article dans L'Illustration du , sous le titre « Transmission électrique de la parole » et le dépôt de brevet d'Alexander Graham Bell en 1876, les recherches sur le futur téléphone occupent scientifiques et inventeurs dans le monde.
Heinrich Ruhmkorff met au point en 1856 la bobine qui porte son nom et en fait un instrument scientifique performant qu'il commercialise.
Antonio Pacinotti met au point une machine électrique constituée d'un anneau d'acier entouré d'un fil de cuivre, « l'anneau de Pacinotti ». C'est la base de la dynamo et du moteur électrique ultérieurs[32]. Cette invention préfigure l'induit des machines électriques dont il envisage l'utilisation aussi bien en génératrices qu'en moteurs.
Henry Wilde (en) réalise en 1868 une génératrice dynamo. Il remplace, à la suite des travaux de Werner von Siemens, par un électro-aimant alimenté par une machine auxiliaire[réf. souhaitée] l'aimant permanent de la génératrice magnéto-électrique.
En 1869, l'inventeur belge Zénobe Gramme rend possible la réalisation des génératrices à courant continu en imaginant le collecteur. Il améliore les premières versions d'alternateurs (1867) et devient célèbre en redécouvrant le principe de l'induit en anneau de Pacinotti. En , il présente à l'Académie des sciences de Paris la première génératrice industrielle de courant continu, la « machine de Gramme ». Il crée la base de la production industrielle et individuelle d’électricité.
La première électrolyse de l'eau est réalisée en [27].
Dans ce qui va être l'électrochimie, les gaz dégagés par les processus peuvent être nocifs ou explosifs : ce sera une constante préoccupation de chaque développement jusqu'à la période contemporaine. Les générateurs électrochimiques produisent une électricité utilisable de tension et d'intensité[La 2] augmentées par l'évolution de leur formulation par des métaux et électrolytes différents. Cette réponse aux besoins d'énergie électrique est évolutive dans le temps[L38 1].
En , William Cruikshank conçoit la première batterie électrique cuivre/zinc à bacs de saumure ou d'acide et la commercialise.
Peu après est découvert expérimentalement[L23 5] le principe de la galvanoplastie : pendant une électrolyse une quantité de métal dissout produit une quantité d'oxygène qui dépend de la distance entre les électrodes. La technique, initialement réalisée avec des générateurs électrochimiques d'électricité, devient un moyen de production industrielle avec les générateurs électromagnétiques en milieu de siècle.
Des métaux alcalins le sodium le potassium à assez forte utilité économique dans la société industrielle (et d'autres métaux moins « utiles » comme le calcium ou des métaux d'emploi plus rare) sont isolés à partir de leurs composés courants dans la première décennie du siècle[27].
Le métal platine est affiné par l'électrochimie en début de siècle comme les autres métaux précieux.
Le chromage galvanoplastique anti corrosion est une technique industrielle[33] mise au point après les travaux expérimentaux de Robert Wilhelm Bunsen en .
La production massive de l'aluminium avec l'électricité (10 volts, 4 000 ampères pour le premier four en 1887) est développée par l'industriel Émile Guimet à l'usine Pechiney[34],[35] dès la fin du XIXe siècle[36].
La « chimie minérale » des nouvelles molécules extraites et découvertes par l'électrolyse avec l'électricité donne une production industrielle qui s'étend[37] : cela fournit une base de produits à usage industriel, agricole, ménager et pour le domaine de la santé qui se banalise. (Par exemple des désinfectants : l' « eau de Javel » typique est formée du dichlore et de soude).
La science chimique est proprement assistée pour la conduite de ses expériences par des appareils utilisant de l'électricité : en , on met au point « l'électrode à hydrogène » qui permet de faire les premières mesures de pH[27].
Comme alternative à la pile, le premier générateur, efficace mais qui s'« use » irrémédiablement[L15 2], Gaston Planté invente en l'accumulateur électrique ou « pile réversible » accumulatrice d'électricité, qui permet aussi de déporter le temps et le lieu d'usage de l'énergie électrique de celui de la production d'électricité. Les premières machines tournantes génératrices sont de faible puissance électrique.
Avec la formulation de la présence de l'électricité par la chimie, le premier télégraphe utilise un montage électrique multicâble avec électrolyse au poste final récepteur. On observe la production des bulles de gaz dans un électrolyte pour recueillir le signal. Les générateurs électrochimiques sont utilisés pour le télégraphe jusqu'à la fin du siècle.
En dernier tiers du XIXe siècle, aux câbles du téléphone et du télégraphe entre les bâtiments où les générateurs électromagnétiques sont disséminés, s'ajoutent ceux de l'éclairage. Vers 1876, l'électricité est utilisée de façon intense dans les rues des trois « capitales de la lumière » : Londres, New York, Paris[V 1].
L'éclairage est réalisé à partir de l'invention[V 1] de la lampe à arc en par Humphry Davy. (Ce chimiste anglais travaille dès avec des piles de Volta mises en série pour obtenir une décharge continue puissante[L15 3] de plusieurs minutes. Et l'arc provoque une incandescence avec combustion lente ponctuelle des électrodes[38])[L1b 1].
L'alimentation des lampes en énergie électrique est effectuée par des câbles aériens[V 1] entre les bâtiments où les générateurs électromagnétiques sont disséminés.
En 1878, Thomas Alva Edison, inventeur américain, fonde l'Edison Electric Light Co. à New York. L'année suivante, en , il présente la première lampe électrique à incandescence (avec filaments de carbone) développée avec l'anglais Joseph Swan et qui reste allumée 45 heures. Elle est d'un usage possible dans les intérieurs, alors que la lumière électrique avec les lampes à arc était trop puissante[V 1].
Le but d'Edison est de rendre l'espace urbain "confortable" en enterrant le réseau électrique depuis la centrale électrique.
La même année 1878, en Suisse, une centrale hydraulique de 7 kW est construite à Saint-Moritz.
Dans les années 1880, Aristide Bergès, un industriel papetier turbinant l'eau pour ses moulins à papier, promeut le concept de houille Blanche[39].
En 1881, la France organise, entre le et le , une Exposition internationale d'Électricité[40] qui consacre la naissance de l'électrotechnique, soulignée par un « Congrès international des électriciens » qui siège à Paris du au . La grande nouveauté est l'emploi industriel de la dynamo Gramme.
Fin , Marcel Deprez réalise une autre expérience de transport d'électricité entre Vizille et Grenoble sur une distance de 14 km en courant continu, pour éclairer avec 108 lampes Edison la halle du centre-ville de Grenoble[41]. La même année, Lucien Gaulard, chimiste de formation, présente à la Société française des électriciens un « générateur secondaire », dénommé depuis transformateur[42]. Devant le scepticisme de ses compatriotes, il s'adresse à l'Anglais John Dixon Gibbs et démontre à Londres le bien-fondé de son invention.
En septembre , Lucien Gaulard et John Dixon Gibb se positionnent pour obtenir un prix lors de l'exposition de Turin et contrecarrer les opposants au transport du courant alternatif. Ils mettent en service une liaison bouclée de démonstration alimentée par du courant alternatif de 133 Hz sous 2 000 volts et faisant l'aller-retour de Turin à Lanzo (80 km).
On finit alors par admettre l'intérêt du transformateur, qui permet d'élever la tension délivrée par un alternateur et facilite ainsi le transport de l'énergie électrique par des lignes à haute tension.
Après le prototype de 1884 — qui comportait un circuit magnétique ouvert, d'où un bien médiocre rendement —, le transformateur de Gaulard de 1886 est proche des transformateurs actuels, son circuit magnétique fermé est constitué d'une multitude de fils de fer annonçant le circuit à tôles feuilletées.
Ainsi, en , les Hongrois Károly Zipernowsky, Miksa Déri et Ottó Titus Bláthy mettent au point un transformateur avec un noyau annulaire commercialisé dans le monde entier par les Compagnies Ganz à Budapest. Aux États-Unis d'Amérique, William Stanley développe aussi des transformateurs. La même année, Galileo Ferraris, ingénieur, introduit le principe du champ tournant dans la construction des moteurs électriques.
La première ligne à haute tension est réalisée par les Constructions mécaniques Oerlikon pour le Salon international de l'électricité de 1891, à Francfort. Les études qui ont présidé à la réalisation de cette ligne donnent provisoirement l'avantage au courant alternatif, mais la polémique se poursuit pendant toute la décennie suivante avec la guerre des courants.
Dans le même esprit que celui du magnétisme animal, dans le début du XIXe siècle la magie de l' « électricité animale » se poursuit, par exemple à travers l'idée dans le galvanisme que l'électricité en quantité suffisante introduite dans le cerveau peut ramener à la vie.
La parapsychologie comporte l'Aura qui a fait un moment l'association entre cette sorte de luminosité et l'électricité, comme pour la « béatification électrique » précédente.
Les procédures électriques à visée thérapeutique sont introduites pour la première fois en médecine moderne par Christian Bischof (de) médecin allemand[43]. Il les utilise chez l'homme dans le traitement de certaines maladies neurologiques. Il s’agissait de délivrer des décharges électriques au patient pour une valeur thérapeutique supposée. Ce fut très populaire dans le siècle et a été réclamé dans une grande variété de maladies, y compris la névralgie du trijumeau, l'asphyxie, la sciatique, les maux de dents, les rhumatismes et les tics douloureux dans le visage.
En , Guillaume Duchenne constate la supériorité du courant alternatif, qui provoque une série de contractions musculaires à la place du courant continu qui n'en provoque qu'une seule.
Les différentes techniques d'utilisation de l'électricité médicale se perfectionnent et se développent en Allemagne à la fin du XIXe siècle avec Wilhelm Erb qui en est l'auteur d'un important manuel (Handbuch der Elektrotherapie).
L'Hygiénisme apparaît comme un des mouvements qui porte le progrès pratique grâce à l'électricité après que cette « substance » ait été une curiosité des expositions universelles[44].
La première cautérisation avec l'effet Joule donné par l'électricité est réalisée[45].
Le tournant du siècle est marqué par l'invention de la radiographie en .
Au cours du XIXe siècle le télégraphe est installé entre les continents pour une communication écrite.
La communication orale est ensuite permise par le téléphone fonctionnel : le courant modulé en amplitude par les microphones à membrane et un système de stylet de carbone ou des granulés de carbone est dirigé dans des écouteurs à bobine électromagnétiques[46].
Le téléphone utilise des câbles du télégraphe au début de son histoire[46]. Sa portée est moindre que celle du télégraphe[L23 2], il reste d'abord à l'échelle urbaine, mais son usage se développe rapidement grâce à la possibilité de communication verbale qu'il offre.
Le , Heinrich Rudolf Hertz, à l'Université supérieure des techniques de la cité rhénane de Karlsruhe, fait jaillir un arc électrique entre deux sphères de laiton, simultanément à quelques mètres un arc électrique prend naissance dans la coupure d'une spire métallique. Les oscillations du rayonnement électromagnétique sont induites à distance : les « ondes hertziennes » sont officiellement découvertes. Elles inspireront nombre d'inventeurs et de chercheurs sur les voies de la télégraphie sans fil (TSF), la radioélectricité, base de la majorité des systèmes de communication modernes : dès 1887, le Britannique D. Hughes utilise un éclateur pour produire un signal radio d'une portée de 500 m. Enfin, en 1895, Alexandre Popov réalise en laboratoire la première transmission de signaux Morse par voie hertzienne[47].
À la fin du XIXe siècle, après l'invention du moteur électrique et les problèmes de la distribution de l'électricité à la suite de sa production réglés, les inventeurs et les investisseurs n'ont que l’embarras du choix. Les premières batteries d'accumulateurs au plomb élargiront encore les possibilités des véhicules autonomes et donneront provisoirement une longueur d'avance aux automobiles électriques sur les autres automobiles équipées de moteur à essence ou de moteur à vapeur.
Les travaux d'un grand nombre de scientifiques et d'industriels entre 1860 et 1890 conduisirent à l'apparition de machines capables de produire de l'énergie électrique en grande quantité, ainsi qu'à la possibilité de la transporter sur de longues distances, fournissant ainsi cette énergie à d'autres machines ou moteurs et diverses nouvelles inventions consommatrices d'électricité.
Les conflits internationaux de cette époque expliquent, en partie, pourquoi il est difficile d'attribuer à telle ou telle personne la paternité d'une invention : des scientifiques comme Nikola Tesla ou Lucien Gaulard [note 3] dont on est sûr qu'ils ont inventé respectivement les machines à courant alternatif et le transformateur (éléments essentiels de la production et du transport électrique) sont morts dans la misère, dépossédés de leurs brevets par d'autres ingénieurs bien meilleurs financiers.
On peut considérer que l'invention de la machine à courant continu, brevetée par le Belge Zénobe Gramme doit beaucoup aux travaux de l'italien Antonio Pacinotti et de l'Allemand Ernst Werner von Siemens. Améliorée et commercialisée aux États-Unis par Thomas Edison, son emploi fut promu en Europe par de nombreux ingénieurs (dont Marcel Deprez) et des financiers qui y avaient intérêt, ce lobby puissant fit son possible pour imposer le courant continu, malgré les nombreux incendies dus aux fortes surintensités en ligne[53]. En 1886, la « ville lumière Bourganeuf » dans la Creuse est la première en France, voire en Europe, à inaugurer un éclairage électrique de l'ensemble des rues de la petite localité avec un site de production d'électricité continue éloigné des lieux de consommation grâce à Marcel Desprez.
Thomas Edison par exemple, déconseillait formellement l'usage en ville du courant alternatif en raison d'un « risque d'électrocution par induction » pour les utilisateurs du téléphone. Dans le cadre de la « guerre des courants »[53], c'est la société Edison qui met au point la première chaise électrique[54] qui va exécuter le condamné à mort William Kemmler le .
En face d'eux sont les tenants de la production et du transport de l'électricité en courant alternatif. C'est Lucien Gaulard et John Dixon Gibbs qui, en 1883, réussissent les premiers à transporter de l'énergie électrique sur une distance de 40 km grâce à un courant alternatif généré sous une tension de 2 000 volts. Le transformateur inventé par Lucien Gaulard permet d'augmenter fortement la tension au lieu de l'intensité du courant et donc de diminuer énormément les pertes par effet Joule lors du transport sur de grandes distances. En 1889 est mise en service la première ligne de transport en courant alternatif aux États-Unis : Oregon city - Portland. D'une longueur de 21 km, elle est alimentée sous 4 000 volts.
En 1887, Nikola Tesla fonde une société pour la construction d'alternateurs. Grâce à ses travaux, le courant alternatif va « gagner la bataille » du transport à distance donc établir le fait économique que la fabrication-vente d'électricité est dissociée de la constitution des agglomérations plutôt que rester dans le système obligé de la proximité de la fabrication et de l'utilisation. Tesla préconise d'abord l'utilisation des courants polyphasés en 1882 et réussit à créer un champ magnétique tournant qui permet d'entraîner en rotation une armature mobile tournante. Il imagine en 1890 le premier montage produisant un courant à haute fréquence, le montage Tesla, fameux dans le domaine de la radioélectricité. On a, par reconnaissance, donné son nom à l'unité d'induction magnétique dans le Système international d'unités, le tesla (symbole T).
Après avoir obtenu en 1887 le brevet d'un transformateur pour la Westinghouse Electric Corporation fondée en 1886, l'inventeur et industriel américain George Westinghouse réalise à Buffalo un premier réseau à courant alternatif pour l'éclairage électrique à arc. Aux États-Unis, il obtient face à Edison le contrat d’installation de toute l’infrastructure électrique.
Constituant une bonne partie de la deuxième révolution industrielle, ces développements industriels permettent de distribuer l'énergie sur tout le territoire des pays, dans le monde entier, et imposent le courant alternatif pour la distribution de l'électricité.
L'examen de l'état de l'art[55] en fin de siècle montre la très grande créativité de cette époque concernant les usages de l'électricité, avec nombre d'applications aujourd'hui disparues comme :
L'électricité ne peut en fait être vendue que si elle est comptée. Après l'accord en 1881 sur les unités standards de l'électricité à l'Exposition internationale d'Électricité, en 1888 apparaît le premier compteur électromagnétique. Avant cette date, le circuit électrique pour les premières fournitures comporte un compteur à électrolyse en bout de ligne dont on fait la pesée de la cathode fondue[56].
En 1877, le téléphone est exploité commercialement aux États-Unis, et en France dès 1879.
En 1877, le rhéostat est un engin exploité pour moduler la puissance des machines[La 8]. Les alliages métalliques, dont le fameux maillechort utilisé pour fabriquer des pièces mécaniques, servent de fil de résistance[La 8] avec dispersion d'énergie calorifique[La 9]. La notion de « résistance morte » (résistance pure) apparaît : un composant actif qui n'a pas de caractère électromagnétique dans le circuit.
En 1889, Mikhaïl Dolivo-Dobrovolski, électricien russe, invente le premier moteur asynchrone à courant triphasé à cage d'écureuil (construit industriellement à partir de 1891[57]). Son concept doit aux travaux de Tesla, Ferraris et Doliwo-Doborwolski.
En 1891 en Allemagne, a lieu la première installation de transmission de courant triphasé (15 kV, 40 Hz) entre une centrale hydraulique située à Lauffen-sur-le-Neckar et Francfort sur une distance de 175 km (pertes de transport de 25 %).
L'énergie électrique utilisable à distance implique un approvisionnement, envisageable depuis l'exposition de Vienne en 1873. La science de la construction calculée[58] et la maîtrise des matériaux permet la production d'une infrastructure aérienne de transport d'électricité passant sur le domaine privé. Les contraintes sont moindres que celles de l'implantation effectuée dans la même période des routes et voies ferrées (avec expropriation complète).
Les besoins des industriels ou des municipalités des premiers temps se distinguent des besoins pour les commerces (gros consommateurs de l'époque). Et la pratique dans l'habitat plus celle de l'activité dans les bureaux fera se manifester aussi ensuite un fort intérêt pour cette ressource ; une énergie que l'on appellera plus tard pour ces besoins l'électricité domestique (une énergie elle aussi « domestiquée », un facteur d'agrément[extrait 4],[L40 1]).
L'ensemble des consommations pour le télégraphe et le téléphone installés dans la deuxième moitié du siècle dépasse celle des autres besoins émergents en fin de siècle, car pour cette électricité dite « courant faible », les réseaux aériens s'appuient sur la mise en place de voies ferrées qui sont des domaines privés dans une structure planifiée par chaque état. Globalement, les problèmes rencontrés par la mise à distance des courants faibles[extrait 1] ne sont pas du même ordre que ceux de la distribution d'énergie, détérioration du signal dans un cas et perte d'énergie dans l'autre. La production en masse de toute cette énergie distribuée se distinguera de la production électrique à usage privé faite de façon autonome. L'électricité est envisagée comme force motrice après 1881[44].
Les premières usines fabriquant de l'électricité et la vendant comme aussi pour les réseaux d'eau ou de gaz, associent la localisation à leur marché par nature[L38 1] sur une zone (en monopole géographique-oligopole). L'étape de la mécanisation dans la société[La 10] se poursuivant, les sources seront les énergies converties depuis le charbon et l'eau essentiellement. Le marché de l'électricité apparaît en même temps que celui du gaz issu du bois ou de la houille qui couvre les mêmes besoins, les besoins énergétiques pour l'éclairage et la force (de mise en mouvement) sont substituables. Et les techniques gaz-électricité ne sont pas immanquablement successives. Marginalement, en usage pour la vente ou en utilisation en privé, l'énergie du vent sera utilisée[L23 6].
Les caractéristiques du courant énergie formulent dès cette époque la tarification de vente d'électricité fournie en même temps que les sujétions techniques des bâtiments. Le respect de contrat passé est d'abord une affaire touchant les intérêts particuliers.
Et les états selon leur politique propre habituelle seront sous l'influence des trusts et lobbies, le droit de « concession » diffère selon les institutions. Dans l'ensemble des pays occidentaux l'industrie électrique n'a pas à l'époque d'opposition reconnue à son développement. En Allemagne, il existe une volonté étatique remarquable de mettre en place l'industrie électrique, une des composantes économiques cohérente avec la volonté de puissance hégémonique de l'Empire qui poursuit sa constitution d'entité nationale[V 3].
Comme au siècle précédent, l'utilité économique est la motivation de la recherche des lois qui modélisent l'électricité au XXe siècle, ainsi que des moyens d'en améliorer l'utilisation.
Les prix Nobel décernés en physique concernent en 1901 les rayons X, en 1902 les radiations, en 1903 la radioactivité, en 1905 les rayons, en 1906 l'électricité avec l'effet Thomson, en 1921 la photoélectricité avec Einstein[L1d 1]. Les laboratoires de recherche commencent à exister avec leur importance dans la société marchande, « Les groupes d'intérêts économiques exercent une influence de plus en plus décisive en politique[59] ». La politique est centralisatrice en Europe et Asie depuis le siècle précédent avec la constitution-consolidation des Empires à volonté coloniale[L6 1].
C'est toujours une démarche autant pragmatique que scientifique de progrès, où le hasard a sa part cette fois en tant que pari sur la statistique (définie depuis le XVIIe siècle). La science est appliquée mais « Sans garantie d'un gouvernement » en mention explicite en Europe mais de façon implicite ailleurs.
La recherche de puissance et d'énergie prennent une place considérable dans les sciences et l'industries.
L'électricité devient [L7 1]« nécessaire et indispensable ». La conscience a été présente dans les esprits industrieux de la période des années 1930, pendant le développement de l'électricité industrielle, de ce que globalement « l'électricité en tant que telle ne se stocke pas »[60] ; essentiellement électrochimique[L38 1] au XIXe siècle, elle semblait avoir montré ses limites.
Dès le début de ces sociétés « modernes » du « métal - béton - plastique - électricité » où la science prend son sens « moderne », quel que soit le système de gouvernement et d'enseignement des pays développés, on se munit d'objets « modernes » : la télévision après le téléphone, etc.[L7 2]. L'électricité fait alors partie des ressources disponibles de l'habitat humain dans tous les pays du monde[note 4] avec l'univers de la « fée électricité »[61],[62],[63], mais surtout de manière plus ou moins affirmée en dehors des pays de conception de la science électrique. Son application industrielle produit un effet de masse. Sa disponibilité présente un intérêt général et en fait un service considéré comme d'importance dans les pays les plus avancés techniquement, importance de sa distribution allant jusqu'au service public, y compris dans les pays à économie capitaliste.
L'électricité est désormais comprise et utilisée à la fois sous son aspect particulaire, utile pour les usages énergétiques, et sa forme ondulatoire pour la communication.
Par le fait pratique, la théorie électrique-électronique ondulatoire/particulaire de la matière a été constatée avec les « rayons "X" » à la fin du XIXe siècle. Puis elle a été expérimentée dès le début du siècle : en Angleterre par la lumière de diode, en France avec le rayonnement de matières minérales avec son traçage sur de la matière "photographique" ; la lumière a conservé - sinon augmenté - son attrait dans l'esprit humain scientifique et symbolique. Les travaux de Louis de Broglie[extrait 7] permettront après cette époque la vision de l'« infiniment petit » avec la microscopie électronique[L1b 2] qui touche tous les secteurs de la science qui se constitue, de la géologie au monde du vivant.
Ainsi cohabitent les usages diversifiés de l'électricité en « courants forts » (énergie) et « courants faibles » (information).
Dans les positivités est mis en place l'avantage de la communication « par les airs » avec l'électricité. D'abord par le SOS qui permet l'aide effective entre bateaux de haute mer[V 4]. Les transactions quasi instantanées à distance sont possibles dans le système productif capitaliste devenu économiquement fort avec un accroissement rapide la population[L6 2]. Pour l'énergie, la diminution de pénibilité de tâche est effective par une motorisation électrique dont l'implantation sur site est très aisée. Dans le troisième tiers du XXe siècle, l'électricité est un des éléments de progrès qui permet d'habiter des zones arides[L15 4].
Dans les commodités « Bonheur et Abondance » de la « Belle Époque », l'éclairage électrique n'est plus réservé aux extérieurs par sa production par de l'arc électrique : il est intégré dans l'architecture aussi bien extérieure qu'intérieure. Après les « ampoules » du début, puis les « tubes » économiques en énergie répandus en milieu de siècle, après ce qui furent les « leds » qui sont la deuxième génération des « lampes témoin » les « témoins lumineux ». Apparaissent les diodes utilisables pour leur niveau d'énergie de luminescence, ces diodes émettent des radiations de toutes les couleurs en fin de siècle et elles peuvent être une composante de l'écologie économique en 1990 (avec par exemple la lumière de pousse du gazon des stades urbains semi-fermés de 2000).
Pour les arts et loisirs, en plus du domaine du visuel, l'électricité vient s'intégrer à la musique d'abord par sa reproduction mécanique pratique existant depuis la fin du XIXe siècle, puis dans la facture de quelques instruments avant la deuxième guerre mondiale. Mais son importance culturelle est celle d'un tournant majeur de l'art, en créativité (où on va par exemple prendre la voix nasillarde, la distorsion possible du son et l'effet de puissance comme référence). Cette nouveauté a un fort impact commercial. Dans la période de l'entre-deux guerres l'électricité marque pour l'Art la période « contemporaine » qui commence puis se poursuit avec la « nouvelle technologie ».
Sur le pôle opposé agressif pour les populations dans leur ensemble, les hommes du XXe siècle continuent l'« Époque contemporaine » de l'Histoire et fabriquent les guerres mondiales dès le début du siècle avec la civilisation industrielle du fer qui prédomine. La ressource additionnelle importante est l'électricité : aussi bien pour la communication, l'armement que l'encadrement[note 5]. Autant d'effort de conception est dépensé pour la bataille avec l'arme atomique recherchée, effort de destruction sur des centrales électriques, — Norvège 1940, Irak 1981 - 2000 —, et effort pour faire de l'espionnage de l'ennemi potentiel par satellite une nécessité — monde entier 1980 2000 —.
Ou encore on trouve l'effort voulu d'une forme de socialisation en fait aboutissant à la chosification[extrait 3] de l'individu dans la masse qui l'englobe. On met en équations des données (l'« image ») de chaque personne. « Ses » chiffres permettent alors une classification temporaire associée alors utilement à des processus et des usages. Ce que l'on appelle la « réification de l'individu par la numérisation » dans la conception « lobbyiste ».
Par la mise en place de la cybernétique, la société change de modernité au travail et chez soi, et l'électricité devient irremplaçable après avoir été indispensable. La « virtualisation » présente dans la société pour les modes des relations humaines commence avec pour vecteur l'électricité (après avoir été celle des « écrits faisant foi »).
L'électronique dans sa caractéristique de faible consommation d'énergie électrique permet de constituer des réseaux de communication d'information privés, aussi bien institutionnels que professionnels au milieu du XXe siècle, sur la fin du siècle ils seront accessibles à tous par la téléphonie mobile.
L'électronique en tant que technique est associée à l'obtention de ce que l'on appelle « la haute définition » (après avoir été vantée être dans « la haute qualité ») dans les choses obtenues s'adressant aux sens humains, perception du son, des images.
Le XXe siècle est devenu le siècle de la mondialisation des sociétés dans leurs références et les pays ont fait usage de la numérisation des informations pour des usages nouveaux de communication par l'électronique, usages d'organisation pour la société concernée par les ordinateurs (jusqu'à sa monnaie), usage de recherche scientifique dans tous les domaines étudiés et pour l'usage devenu traditionnel de l'asservissement des machines devenues automates. Tous domaines où le « Merveilleux » dans sa formulation ancienne disparaît.
La cyberculture émerge dans l'espace dans les années 1990 avec pour condition d'existence l'électricité. Cette électricité est fournie en partie alors par des « centrales atomiques » devenues « centrales nucléaires »[note 6]. Elle émerge aussi dans la « protestation écologique » de la nuisance avérée ou possible à formulation à partir de théorie scientifique (Histoire de l'écologie), qui est devenue une protestation de masse très installée.
Dans l'environnement de vie stabilisé dans les années de croissance économique en occident postérieure à l'état des choses après la Seconde Guerre mondiale, la surprise ce n'est plus l'existence de l'électricité mais sa disparition en tant que ressource "normale" comme l'air ou l'eau[L7 3].
L'électricité est à la fois une marchandise produite suivant un modèle économique et une "habitude prise".
Ainsi en Europe dans les pays de l'Est européen changeant de modèle économique, à cause de la nécessité de sa disponibilité, le vol de la marchandise (le "repiquage sauvage" sur le réseau sans avoir d'abonnement) est une pratique en fait tolérée temporairement par crainte d'un effondrement total de l'activité du pays. Cette pratique est en contraste avec les "coupures générales intolérables" dues à la surexploitation de réseaux par des pays développés historiquement suivant le modèle capitalistique, mais ceci a toujours été une banalité de l'électricité par exemple dans des pays Africains et des pays asiatiques. L'électricité n'est pas « un service général » réparti « dans le monde entier » malgré la « mondialisation ».
Le XXe siècle est devenu le siècle où on établit la politique agricole dans l'économie néo-classique générale de l'offre et la demande des objets dans les pays occidentaux. Et particulièrement en Europe l'agriculture intensive et agriculture hors-sol et hors climat et hors cycle diurne aboutit à une recherche de façon institutionnelle sur les effets de l'électricité et de la lumière électrique sur le monde du vivant dès le début du XXe siècle[extrait 8] (cf.zootechnie). Ce "progrès industriel" banalise l'utilisation de la lumière électrique hors de l'environnement urbain aussi bien pour l'alimentation humaine directe qu'en objets alimentaires transformés pour le bétail. Et sur la jonction du XXe siècle au XXIe siècle l'électricité est utilisée tout aussi bien pour les autres usages des plantes faits par les hommes urbains.
Le XXe siècle est devenu le siècle où on a établi la politique de la santé pour la population avec des instruments et certaines médicalisations curatives : un usage de l'électricité fait à la place de la chimie pharmaceutique ou du geste médical invasif débuté au XIXe siècle pour l'électricité sur l'homme. L'électricité fait partie des processus admis du monde agricole pour la reproduction du bétail. Mais les gestes utilisant directement l'électricité sur le corps humain sont très déconsidérés dans la jonction du XXe siècle au XXIe siècle cela au moment de l'apparition des prothèses internes de corps robotisées reliées au système nerveux.
Dans tous les cas de modèle d'industrie, le « courant électrique » est une base sur laquelle vient se greffer les autres "progrès". Ceux pour le XXe siècle de la connaissance scientifique, dont le côté dogmatique[L5 1] reste fort. Cela va jusqu'à une certaine connaissance qualitative des cultures entre elles par le flux d'informations des images télévisuelles sonores transitées avec l'électricité ; elles sont en continuation des œuvres des premiers photographes de la fin du XIXe siècle et cinéastes du début du siècle qui passent du journalisme à la connaissance du monde « proche » et « lointain ».
Après avoir fait l'objet une vision d'économie planifiée plus ou moins affirmée selon le pays[64], l'électricité aboutit à la « virtualisation » de la société avec création selon certains points de vue des « homo numericus » et la mise à disposition de la connaissance par le développement de l'outillage informatique électronique électrique. Des modes de représentation de la vie en société sont établis. On trouve ainsi le « bureau sans papier », forme de « réalisme empirique et matérialisme (chosisme[extrait 3]) » après le « bureau efficient » qui achève la période de transmission exclusive du savoir et de l'information par le papier imprimé. L'économie du secteur tertiaire productrice d'information à stocker - archiver est devenue prédominante quant aux richesses produites dans les sociétés à modèle industriel.
Basé sur les mêmes fondements, au début de ce XXe siècle, on invente le circuit électronique, une version à différence de potentiel polarisé du circuit électrique. L'électronique en tant que domaine de savoir apparaît donc comme la version « spécialisée moderne »[note 7] de l'électricité et s'en dissocie temporairement.
Le XXe siècle est une période où la modélisation de Newton et sa trilogie « gravité-électricité-magnétisme » laissent la place à la spécialisation théorique de la mécanique quantique. Celle-ci est obtenue par un outillage mathématique, qui permet par le calcul de procéder à la prédiction du résultat[65] par des lois scientifiques dès le début du XXe siècle plutôt qu'à la constatation des siècles précédents. En ce qui concerne le monde « vrai » et la perception humaine de celui-ci[note 8], cette démarche depuis la mise en place des équations de Maxwell aboutit à la théorie de la relativité. Celle-ci restreint le modèle newtonien à s'appliquer aux objets relatifs à un espace-temps « humain »[L1a 2]. Elle aboutira incidemment à l'électricité nucléaire par la fission atomique et sa libération de chaleur utilisée, en fait selon les procédés étudiés depuis le XIXe siècle[66].
En 1918, une démonstration est faite en mathématique[67] que pour la physique, domaine qui utilise pleinement les équations de cette dernière (et plus seulement l'observation-expérimentation), les lois, règles et formes sont indépendantes du moment où on les étudie (démonstration scientifique valable pour la recherche autant pendant l'Antiquité qu'au XXe siècle). Il s'agit de montrer-démontrer, donc de théoriser un phénomène qui se passe dans la réalité.
La mathématique devient « appliquée ». Elle s'emploie par sa formulation à décrire les phénomènes expérimentaux qui passent du « déterminisme absolu de la physique classique» au « déterminisme statistique de la mécanique ondulatoire » (probabilité qu'a un électron d'être à tel instant à tel lieu). La mathématique matricielle utilise le « tenseur » et le « torseur » selon son application. Soit à l'« onde » venue de l'antiquité, soit au « grain d'énergie » moderne du machinisme-mécanisation[L39 1] ; c'est-à-dire soit pour la détermination du « champ » vide[68], soit pour celle de la « matière » relativement pleine de particules (égale énergie) mais grandement vide. On pense « électronvolt ». Mais l'image encore véhiculée dans les esprits de ce qu'est la matière au cours du siècle n'est pas différente de celle des particules satellites[extrait 5] sur des orbites[extrait 9] dans l'atome de Niels Bohr ; elle n'est pas l'image plus correcte selon la théorie d'un « nuage volumique » dont les électrons-gouttelettes appareillées sont en même temps « là et plus là »[V 5].
Les forces « électro-magnétiques » se dissocient de la force de l'attraction par la « gravité », soit l'interaction entre les corps par leur masse, de la plus petite particule à la plus grande de la création.
L'électron, George Stoney en le dénomme et Joseph John Thomson le mesure et en donne la masse en [L1b 1]. C'est la « plus petite charge électrique existant dans la matière » qui n'est plus un « corpuscule » comme en biologie[69]. Il devient par les découvertes sur la physique-chimie mise en théorie en début de siècle (Atome de Bohr et Principe d'exclusion de Pauli)[V 6] entre 1920 et 1927 une particule élémentaire qui est définie par ses quatre nombre-propriétés à valeurs unitaires. (L'électron devient après un « lepton sans sous-structure[70] »).
Cette mise en théorie qui postule l'antimatière[65] où les photons de la lumière ont une charge électrique nulle requiert pour l'expérimentation des instruments de recherche fondamentale combinant champ électrique et champ magnétique[71]. Le premier de ceux-ci est le cyclotron utilisable vers , suivi des autres machines de la « mécanique des quanta »[L1b 2]. (Le premier accélérateur linéaire de particules en France a été installé à Orsay en 1970). Il est aussi mis en place des interféromètres dans des laboratoires institutionnels[R 1].
Par la mise en place conséquente de la statistique applicable aux électrons dans les années 1925-30, incidemment, cette recherche sur la constitution de matière hors des voies mathématiques traditionnelles[72] aboutit à la réaction en chaîne « atomique » en 1942.
On passe par son usage de l'effet de seuil connu à l'effet de bord mathématique puis parallèlement par le mode calculatoire à l'effet secondaire informatique.
Vers 1950, par la mise en place de la cybernétique se servant nécessairement de machines électriques, la société change de mathématiques, et l'« itération » est impérative avec l'algorithmique d'une façon très généralisée. Les fonctions mathématiques sont développées, souvent exploitables dans le parallélisme des machines entre-elles[73]. L'électricité est impérative pour effectuer les calculs.
Que cela soit pour les machines « temps réel » traitant des choses physiques (objets ou signaux) ou bien pour les machines « de gestion » traitant des organisations (la société de toute structure) et de son « plan » décidé.
La mathématique en tant que discours formel (rhétorique et méta-mathématique) a été étudiée philosophiquement à partir du milieu du XIXe siècle. La tranquillité philosophique logique de l'espace « vrai / faux », qui traduit dans la pratique intellectuelle la dichotomie « 1 / 0 » est déjà évaluée dans les années 1910[L11 1]. Dans la physique la dualité est complète avec « courant passe / courant ne passe pas ». La Théorie mathématique de l'information se met en place utilement dès 1960, dans les Mathématiques discrètes. Et cela produit l'accès massif à la production de machines cybernétiques.
Elles utilisent les logiques de structure de données avec physiquement la mémoire à bulles dès 1968 qui est conjuguée avec l'électronique des semi-conducteurs soudés « à la vague » industriellement par des machines. La nécessité de traduire des situations moins grossières aboutit à la mise en œuvre de la logique floue et de l'analyse non standard dans la réalité cybernétique à partir de 1990.
La mathématique en tant que discours formel est à partir de 1980 adaptée au transfert formel des constats physiques probabilistes de la mécanique quantique à ce qui est le traitement de l'information et ses contraintes de capacité/performances. Par la constitution d'une unité logique automatique de calcul par ondes stationnaires ou « modes propres » de système de matière au niveau atomique et ses électrons avec leur spin, cette transposition technologique a pour projet de dépasser la technique électronique à échelle non monoatomique. Et la tranquillité de l'espace « vrai / faux » résultant dans ce projet est alors perturbée par ce qui est dénommé « bruit » (plutôt qu'incertitude ou désordre).
Les méthodes (théorie des graphes orientés ou non, dont PERT issu de la NASA avec les langages informatiques génération 1970) mathématisent leur diagrammes devenus automatisés à partir de 1980. La virtualisation des machines électriques à partir des années 1980 apparaît simultanément à la connectivité-connectique.
Au passage du siècle, le bug de l'an 2000 d'une mathématique appliquée vue trop en restriction historique de sa durée de mise en place se passe sans dommages collatéraux, aussi bien pour la mémoire électromagnétique de la société que ses actions-processus automatisés, ce qui précède du reste le futur bug de l'an 2038 de même nature.
Au XXe siècle, pour la science expérimentale, le siècle débute par la création dans l'esprit scientifique de l'entité magnétique duale de l' « électron ». Pour la théorisation de 1905 de l'atome, le « magnéton » existe[74]. Pour les physiciens de la science appliquée l'électricité s'avère être un flux d'électrons (une sorte de gaz parfait pour les chercheurs au début du siècle) ou une sorte de « flux » de trous d'électron[L2 1]. Cette modélisation[note 9] avec le « tout se passe comme si » fabrique la nouvelle invention pratique de la quasi-particule. Elle poursuit le thème ancien de l'« électricité positive », bien que les recherches avancent sur les raisons du déséquilibre dans le cosmos des répartitions des éléments portant une charge électrique, un « problème » de « déséquilibre » ou de « dissymétrie » des masses électriques déjà perçu dans le premier tiers du XIXe siècle[75].
Pour la Terre et les atomes qui lui sont propres mais aussi dans le reste des planètes on trouve (on voit) de nombreuses particules élémentaires chargées électriquement négativement et pérennes et peu de particules élémentaires apparentes chargées positivement et par ailleurs très éphémères[68],[L22 1].
La vitesse de l'électron qui est donnée par sa trace dans les milieux sans matière cohérente n'est pas confondue avec la vitesse de l'électricité dans des corps solides ou liquides qui constituent la Physique de la matière condensée. Ces conductions se font par grain d'énergie indivisible particulaire depuis les travaux avec des tubes cathodiques dans les milieux « vides » à partir de 1897 (Joseph John Thomson). Mais la conduction utile dans la matière pour le courant électrique qui provient de la variation de champ magnétique, de champ électrique ou de la différence de potentiel se fait selon qu'il est continu[extrait 10] ou alternatif.
Avec les possibilités techniques développées au XIXe siècle, les chercheurs affinent les conditions de l'expérimentation en laboratoire au XXe siècle, dès le début de ce dernier : précision de l'usinage des bâtis et des éléments utiles, maîtrise de la température (chaleur traditionnelle et froid nouveau par l'usage d'installations de froid industrialisé et froid expérimental). La résistance ohmique est étudiée en fonction de la température ambiante de l'élément considéré en fonction de son usage.
La conduction électrique donnée par la loi d'Ohm est étudiée au début du siècle par exemple pour l'élaboration des ampoules à incandescence à filament, effets de chaleur recherchés de l'électricité, ou les effets parasites de chaleur constituant des inconvénients, afin de mieux maîtriser les circuits électriques en conditions extrêmes. Ce fut déjà ce deuxième cas vu au XIXe siècle de destruction par une surtension : en 1858 celle de la liaison États-Unis - Angleterre de télégraphe par câble sous-marin où sur des très grandes distances l'information véhiculée par des créneaux d'électricité fut complètement déformée et son traitement mauvais[V 1].
La suppression du désordre de la conversion énergie électrique en chaleur rayonnante non voulue par l'intermédiaire de la résistivité aboutit en « électricité pratique » à la « supraconductivité conventionnelle » située près du « zéro absolu » datée des années 1900, (aucune « perte en ligne »). La mécanique quantique établie à partir des années 1930 « démonte » ultérieurement le côté ressenti d'utopie apparemment atteinte du « mouvement perpétuel » parfait philosophiquement, obtenu avec le froid.
Pour la constitution de circuits à semi-conducteurs parfaits, la supraconductivité a été étudiée avec l'aide de la physico-chimie des cristaux[76] dans la deuxième partie du XXe siècle. Par l'excitation thermique donnée par l'électricité au niveau de l'atome sous « champ électrique » (les bandes d'énergie), le rendement nécessaire est atteint : cette supraconductivité trouve un usage dans les ambiances ordinaires non utopiques, et utilise les nanotechnologies.
Pour la chaleur obtenue avec profit par l'électricité, les recherches industrielles dépassent la simple « résistance électrique » des radiateurs de chauffage et des « serpentins », « plaques » ou « tables » de cuisson. Cela avait commencé à petite échelle avec le four à arc dès 1890 et poursuivi industriellement depuis 1900[77].
À partir de 1922 la conduction électrique des solutions chimiques pour l'étude de la chimie est mise à profit avec l'analyseur polarographe[L15 5]. La chimie de « l'électricité animale » étudiée par l'électrophysiologie est une conduction différée légèrement par des transmetteurs organiques rapides[L20 2].
Après les travaux de recherche de 1920-1930, la conduction par ondes est établie[extrait 7].
Pour ce qui concerne l'effet de champ électromagnétique comme énergie chauffante, les recherches aboutissent depuis 1923 à la construction de fours à Haute Fréquence[L4 1] , avec une théorisation de l'induction électromagnétique[R 2]. (Cette énergie est utilisée très communément[77] depuis pour le recyclage des ferrailles et pour le forgeage de pièces serties électro-refoulées).
Dans les années 1960, le développement de la recherche appliquée issue de la théorie ondulatoire/particulaire sur la résistivité liée à la lumière des semi-conducteur aboutit[L2 2]. Elle permit la première étape du développement de conversion d'énergie de la lumière dans des capteurs physiques (essentiellement pour l'ordinaire utile dans la photographie). La deuxième étape, celle que la technique installe dans le monde développé industriel comme source d'énergie, est la conversion pure de l'énergie de la lumière solaire en énergie électrique[L2 1]. Elle aboutit aux panneaux solaires, engins utiles aux satellites en 1960, aux sites terrestres isolés en 1970, aux sites terrestres raccordables au réseau en France en échange-transfert alterné de courants dans les années 1990. Le sigle « énergie nouvelle » apparaît dans les usages commerciaux et il comprend l'électricité qui est faite d'électrons de cette origine valorisée.
La non conduction utile à l'isolation de circuits électriques a été donnée pour les matériaux rigides par la découverte de la bakélite en 1910 suivie par celle de la mélamine en 1930 et suivie par celle du polyéthylène en 1933. Les résines alkydes sont vendues dès 1926 pour isoler les fils conducteurs des bobines électromagnétiques. Les huiles minérales sont isolantes électriques mais conductrices thermiques et refroidissent les transformateurs. Les huiles PCB sans combustibilité apparaissent en 1930 et sont utilisées jusqu'en 1970 dans les transformateurs, supprimées pour toxicité. La non conduction du PVC inventé dans les années 1950 a donné le matériau souple gainant les matériaux conducteurs.
Les applications qui découlent des propriétés des électrons sont :
Au XXe siècle l'électricité est devenue une marchandise qui fait pleinement partie du quotidien après la première guerre mondiale. Les caractéristiques physiques du courant électrique en font un produit qui le fait se situer sur la limite entre le secteur marchand des objets et le secteur des services.
Cette production utilise le territoire de façon plus marquante dans le paysage des pays que les autres secteurs des plans de développement industriel, excepté le secteur du transport. Les barrages de basse chute qui font reformuler la physionomie des cours d'eau sont complétés par les centrales thermiques et leurs cheminées signaux aussi visibles que symboliques de puissance.
La première guerre mondiale 1914-1918 pose les marques de la dépossession moderne par la force armée moderne, où l'électricité a été très utile pour les communications et les techniques[extrait 11]. Dans ce contexte, les sources énergétiques que l'on peut transporter pour se déplacer et communiquer prennent toute leur importance dans la « reconstruction » de la guerre finie.
L'Union soviétique à cette période déclare le plan en 1921 de faire accéder tout le peuple à l'électricité par la NEP du passage du « capitalisme exclusivement d'état » à « un peu de capitalisme pour tous »[64]. Le plan de relance économique des États-Unis libéraux après le krach de 1929 a inclus comme exemple la construction de barrages du Tennessee Valley Authority pour faire accéder chacun à cette richesse en anticipant l'effet démocratique de la consommation de tous.
L'ensemble des pays a planifié l'accès aux diverses ressources énergétiques pondéreuses ou non avant la deuxième guerre mondiale et a qualifié l'ensemble de leurs accès possibles entre l'Est et l'Ouest industrialisés. (Et a causé en cela pour une large part le conflit).
La sortie de la guerre de 1939-1945 fait réorganiser les structures économiques[note 10]. Liée à la géographie des territoires, l'électricité classique hydraulique a été un enjeu local après la deuxième guerre mondiale qui a nécessité des déplacements de population, des déplacements d'activité, des révisions géographiques profondes dans chaque pays du même ordre que la percée des canaux de navigation depuis le XVIIe siècle. Par pays occidental industrialisé cette possibilité aboutit à son terme dans le troisième tiers du siècle. Le parc fournissant l'électricité thermique classique est constitué dans tout pays pour suivre la progression de l'activité industrielle et les besoins des ménages. L' « atome de la paix » a fourni après guerre une possibilité de ressource énergétique mise place des réacteurs nucléaires dans le contexte de la guerre froide.
En Europe continentale, la « mise en commun » des problèmes après la constitution de l'Europe politique en 1959 a globalement abouti à l'accord sur la « répartition » des ressources. Cette production particulière d'une marchandise volatile particulière fait partie en France de l'indice INSEE des prix pour la consommation des ménages par produit depuis 1959.
Après l'effondrement du mur de Berlin et son « effet domino », les accès à l'énergie électrique sont de fait considérés comme accès impératifs dans les phases de transition de restructuration des Pays de l'Est de l'Europe.
En distinction complète des relativement peu nombreuses prises de position religieuses établies[note 4] au moment de la mise en service pratique du vecteur énergie électricité, en Europe de l'Ouest, à partir des années 1970 une opposition populaire se marque distinctement selon le pays. Cette contestation est différenciée, elle va de la composition du parc de production, à l'abus de positionnement de ce vecteur d'énergie dans l'habitat, à l'abus de position économique en oligopole de fournisseur d'une consommation industrielle, à la contestation anti-nucléaire. Une partie de la réponse des gouvernements sera appelée la « Politique des énergies renouvelables » mettant en œuvre des moyens « propres » utilisables dans une perspective de relocalisation-régionalisation après le centralisme des années d'après-guerre. La production-autoconsommation avec la « biomasse » est aussi un projet de la fin de siècle.
Avec l'extension de l'Europe économique à l'Europe territoire à partir de 1980, sur les bases du « droit à la concurrence » sur un même continent, le réseau local est rendu accessible en réseau commun de distribution, et on dissocie production et distribution comme métiers-activités avec la mise aux normes par directives européennes des caractéristiques fournissant la compatibilité et qualité du courant. Mais on dissocie en même temps la structuration territoriale aussi bien en matière d'investissements que de biens structurels construits. L'électricité thermique à gaz permet partout dans le monde d'« effacer les pointes de consommation ». Les techniques dites nouvelles (celles des panneaux solaires et des éoliennes ou courants marins) ont commencé à établir une structure de parcs dans le troisième tiers du siècle pour les pays stables.
Dans les pays instables du Moyen-Orient dans les années 1980 les usines électriques à implanter par exportation des puissances de l'Ouest ou de l'Est font l'objet de contestation-blocus et de tractations d'état à état, de « bloc politique » à « bloc politique ».
Dans les pays nouvelles puissances industrielles dans le dernier tiers du siècle, la construction des centrales électriques suit l'essor industriel et constitue pour l'ouest industrialisé un moyen d'exportation des équipements, qui est contractuellement suivi du transfert de technologie.
Globalement l'utilisation de l'électricité comme vecteur d'énergie aboutit à la constitution d'une « empreinte carbone » pour les gaz rejetés par le parc électrique thermique charbon ou hydrocarbure nouveau qui correspond à la demande croissante.
Aux États-Unis dans les années 1990 le Nuclear Energy Institute[78] (premières bases de l'institution en 1953) impulse l'extension au niveau mondial du parc des centrales nucléaires dans le schéma de la « globalisation » économique mondiale.
Les infrastructures des sociétés marchandes pour l'électricité sur tous les continents ont vu s'élaborer des montages dont l'horizon vu en 1990 s'est de fait déplacé lors du passage du siècle avec les constats écologiques vus ou « prévisibles », la technique de sûreté d'activité industrielle s'étant affinée. L'électricité est passée d'un secteur économique considéré comme d'infrastructure essentielle, secteur considéré en milieu du siècle comme rentable d'un point de vue économique et/ou d'un point de vue de facteur de croissance, et présentant finalement des risques trop élevés politiquement. C'est un secteur qualifié comme nécessitant des investissements trop lourds financièrement en dépendance avec la législation suivie, incertains dans leur rentabilité qui n'est qu'au-delà de plusieurs décennies suivant la politique énergétique.
L'interconnexion internationale des réseaux à échelle continentale se met progressivement en place en Europe de l'Ouest, puis de l'Est. Elle est moins avancée sur le continent américain : inexistante sur la dorsale sud-américaine, elle reste peu importante pour les États-Unis entre les régions Est et Ouest. Elle n'existe pas non plus en Chine entre les régions.
La géothermie
L'électronucléaire, une production thermique nouvelle au XXe siècle :
Plus de trois millions de Français sont privés d'électricité[L24 1].
L'ingénierie sur la base de l'électricité se développe au XXe siècle :
L'usage de l'électricité pour autre chose que de l'ingénierie :
Après l'eau et le gaz, l'immeuble reçoit l'électricité à tous les étages. Les entreprises de construction se diversifient. Elles installent les circuits électriques[note 13] et utilisent peu à peu pour produire les bâtiments des moyens électriques au cours du XXe siècle.
Après l'usage basique de l'éclairage électrique dans les bâtiments en remplacement du gaz explosif[note 14] à partir de 1880, la « force électromotrice » et les « courants domestiques » continus ou alternatifs, de tensions diverses sont amenés aux usines et aux ateliers d'artisans[L6 3] ainsi qu'aux immeubles de bureaux et d'habitation dans les pays occidentaux. Les tarifs d'époque des sociétés d'électricité tiennent compte du marché et y intègrent la force contre-électromotrice.
Le câblage électrique des immeubles est fait essentiellement en parties apparentes sur les murs et plafonds, et au départ le circuit ne comporte que des manettes, des « contacteurs de puissance » (interrupteurs[La 11]) et des coupe-circuit « fusibles ». Les câbles utilisés depuis la décennie 1900 sont isolés avec du textile enrobé de caoutchouc et goudron, ils peuvent être torsadés. Un bon nombre de courroies de transmission de force aux machines dans les usines sont supprimées par l'introduction des moteurs électriques. En plus de l'usage luxueux du téléphone pour les conversations à distance, la « force électrique » s'utilise dans les habitations. La « prise » de courant murale apparaît vers 1910. Le tournant 1930 de la conception moderne fait apparaître le « tableau électrique » dans l'habitat alors qu'il était de fait présent dans des ateliers[L4 2] depuis le début du siècle. On distingue alors ce qui fait partie du circuit électrique qui est de la compétence des électriciens, de ce qui est du ressort de l'occupant des lieux[La 12]. Les « années folles » sont historiquement le symbole de la forte croissance économique avec le début d'un art de vivre qui est en rupture avec le passé des « fioritures ». L'architecture des bâtiments nouveaux tient compte à partir de cette époque des différents éléments de confort apportés par l'énergie électrique.
En 1926 l'« Habitat social » allemand avec la cuisine laboratoire démarre pour la première fois l'intégration à l'architecture construite[V 7] du mobilier (socle bétonné des éléments bas). Les gratte-ciels imposent des pompes pour la remontée d'eau et des ascenseurs électriques.
L'électricité fait dès lors partie des « sujétions électriques » dans les plans d'ouvrages élaborés avec les « métrés » du bâtiment.
Les espaces sont définis par leur usage. Les chemins de câblage ne sont plus apparents dans l'habitat.
À partir de 1960, la mise en place de la cybernétique fait apparaître le « faux-plancher » et les contraintes des salles propres particulières aux ordinateurs qui ne supportent pas poussières et fumées. Ces espaces se déclineront en salles blanches industrielles.
La « maison tout-électrique » avec son chauffage à radiateurs électriques apparaît en France à partir des années 1970, notamment après le premier choc pétrolier : son déploiement accompagne la montée en puissance du parc de centrales nucléaires. Diverses variantes de ce type de chauffage apparaissent ensuite, comme les dalles chauffantes dans les immeubles, puis, plus récemment, les pompes à chaleur ou encore les climatiseurs réversibles.
L'hygiène dans les hôpitaux impose l'usage de la climatisation en flux d'air poussé.
À partir des années 1975, en Europe, les « ventilations mécaniques contrôlées » prennent place dans les immeubles d'habitation ; les appareils remplacent les extractions naturelles des cuisines et salles de bains avec gaines et boisseaux (des extracteurs de fumée étaient utilisés dans les ateliers respectant les normes d'hygiène au travail).
À partir des années 1980, en Europe, la climatisation est un confort "offert" (disponible suivant les plans de promotion immobilière) pour l'habitat ; des « pompes à chaleur » sont aussi mises en place.
En fin de siècle les pompes de relevage d'eau pour les sous-sols sont une alternative possible à l'obligation traditionnelle de la construction en zone naturellement jamais inondable : des zones sont déclarées urbanisables[86] avec cette technique.
Les instances territoriales normatives définissent les capacités des personnes à faire[note 15] et incitent à agir selon leurs plans[note 16]. Dans les pays industrialisés sont définis les nouveaux métiers de l'électricité. Les commissions internationales négocient les normes, elles sont faites dans la perspective de la production en série d'éléments avec des matériaux assortis de procédure d'une sûreté d'emploi ; ceci correspond localement aux contraintes sociales existantes[87] différentes par pays. Les Commissions électrotechniques internationales existent depuis 1906 ; elles tentent de rendre les pratiques locales utilisables économiquement pour le plus grand nombre (compatibles). En Europe depuis 1950 le câblage d'immeuble est déclaré « conforme » (recevable selon les prescriptions[note 13] et en France le système de production du bâti comporte les DTU concernant l'électricité.
Au début du XXe siècle le rapport avantages-inconvénients de l'usage de l’électricité sur la Santé ne pouvait qu'être « hors-normes » puisque les références normalisatrices n'existaient pas. Les évidences de la dangerosité de l'électricité étaient pour la population dans la succession de la peur antique de la foudre qui n'avait été étudiée fin du XIXe siècle que par ses effets sur les animaux (fulguration) et avait été utilisée dans « guerre des courants » démarrée alors. Cet aspect des effets de l'électricité foudroyante dans la nature n'a été repris en spécialité de médecine qu'à la fin du XXe siècle. Mais par cette mise en problème de ce vecteur d'énergie créé par l'homme, l'accès plus général à l'électricité a permis de définir selon les pays les conventions de sécurité concernant l'électricité et l'effet des appareils électriques[note 13]. On normalise la constructibilité des édifices à proximité des lignes haute-tension, l'usage de la haute et basse tension, la mise à la masse et la mise à la terre des objets connectés. On a établi l'interdiction d'utiliser les machines à rayons X dans le commerce à partir du milieu du siècle. Vers ce milieu du siècle déjà, les « pièces humides » des bâtiments seront construites avec des périmètres de sécurité électrique définies par des normes et seront définies les « prises rasoir » isolées.
Depuis la mise en place des systèmes de « sécurité sociale » dans les pays occidentaux hors du libéralisme économique pur, « la santé ne se compte pas » est un slogan établi dans une période longue. Le confort au quotidien des personnes est aussi un facteur pris en compte avec des éléments commercialisés en milieu de siècle. Dans la psychologie de la société de consommation, à l'époque du « tout plastique », on « libère » des contraintes le grand public y compris par l'usage d'objets comportant l'électricité et l'électronique, etc.[L7 2]
À partir de la fin de siècle l'appréhension du public face aux effets des rayonnements électro-magnétiques est pris en compte généralement : aussi bien dans les espaces hospitaliers pour les patients traités et leur entourage que dans le quotidien avec l'étude des effets de l'usage intensif des téléphones portables[93] par exemple. L'usage de l'électricité dans la société a particulièrement perturbé le corps par la lumière électrique à volonté (usage dans les élevages d'animaux), par la possibilité du travail de nuit pour l'homme en société industrielle.
Par la capacité à mesurer en fin de siècle avec des outils de la statistique de la santé et des outils de détermination des rythmes de l'organisme, en Occident une « norme » préventive de santé s'établit pour la vie (aussi bien pour les périodes d'éveil que de sommeil). Et en même temps une comparaison est faite des apports entre les différentes médecines (selon les cultures : une approche en continuation de la « philosophie de l'esprit et du psychosomatique ».
Au cours de tout le XXe siècle, la médecine occidentale effectue une mutation profonde de sa science. La détermination des désordres de santé est augmentée par l'imagerie médicale, une perception de la visibilité du « désordre » chez le « patient » ayant été commencée au XIXe siècle par des médecins utilisant de la lumière intense[note 17].
L'électricité est une ressource qui va être employée pour le diagnostic, celui-ci est devenu globalement une technique moins invasive avec les nouvelles façons d'examiner. Les signaux qui sont électriques sont mesurés, ils fournissent des quantités évaluées dans des références qui s'établissent au cours du temps et permettent « le bon jugement » humain. Ou bien ils fournissent par synthèse (processus mathématique) des images interprétables avec les fausses couleurs. L'électricité « physiologique » est étudiée aussi bien pour les mouvements que les sensations[L1d 2],[L20 2]. L'électricité est utilisée dans la technique curative soit directement sur le corps et son système nerveux, rejoignant ainsi l' « électricité animale », soit par son usage dans des machines implantées et des appareils curatifs externes.
Fin de siècle : début de l'utilisation de la « virtualisation » par les machines informatiques pour l'apprentissage des gestes médicaux en formation initiale aux nouveaux matériels ou en formation complémentaire.
Le mot « électronique » est créé dans les années 1920 pour se différencier dans la pratique[note 7] et dans la théorie du concept usuel simple d'« électrique »[La 14], c'est-à-dire « ayant rapport avec l'électricité ».
L'adjectif « électronique » désigne en général ce qui est « en rapport avec l'électron » et ses interactions au niveau atomique et leurs forces d'attraction intrinsèques. Dans l'usage, le « circuit électronique » ne peut se séparer du « circuit électrique » que parce que l'électronique, — au départ une théorie scientifique et qui est devenue une industrie de fabrication — fournit des "sorties" de courant régulé et/ou de tension électrique régulée dans la "maille du circuit" par rapport au simple circuit électrique d'électricité caractérisée par une tension plus ou moins constante voire « alternative ». Les circuits électroniques sont des circuits où « circule » l'électricité continue ou aussi alternative et dont les configurations sont avec le temps dans une fabrication d'une taille géométrique de plus en plus poussée vers la petitesse, associée à une « taille de logique »[note 18] de plus en plus grande, prédominante en fin de siècle. (l'Amplificateur opérationnel a permis à la mathématique « électrifiée » d'exister dans les calculateurs).
Ces circuits sont étudiés suivant l'électrocinétique dont la première loi est celle qu'établit mathématiquement Georg Ohm en 1827. Le pont de Wheatstone de 1833 dans ce sens est un des premiers circuits électroniques.
En 1817, l'abbé René Just Haüy, découvre l'effet piézoélectrique. Il fut suivi en 1880 par Pierre et Jacques Curie qui font la première démonstration en laboratoire de l' « effet piézoélectrique direct » (la déformation du matériau fournit une charge électrique).
L'effet photoélectrique fut noté en 1839 par l'effet de la lumière sur une électrolyse par Antoine Becquerel. En 1887, Heinrich Hertz, avec une lampe à arc et deux objets métalliques sous tension[La 2] électrique, voit se produire des étincelles. En 1899, Joseph John Thomson, prix Nobel, traduit l'effet photoélectrique par une « émission d'électrons »[105], autrement dit une « émission électronique »[La 15].
Des cristaux semi-conducteurs sont découverts en 1874 par Karl Ferdinand Braun prix Nobel et il en fait un usage pratique ne nécessitant pas d'autre alimentation électrique dans le premier récepteur radio à galène en 1906. Le cristal convertit de l'énergie radioélectrique selon les lois de Maxwell et Herz en énergie électrique, elle-même transformée en énergie mécanique et finalement restituée en énergie sonore.
Le prélude des découvertes concernant l'électronique pratique peut être daté en 1873, lorsque Frederick Guthrie découvre la thermoélectricité et plus précisément l'émission thermoionique. Cet effet est confirmé par différents travaux J.W.Hittorf, Thomas Edison, Owen Richardson et mis en application par John Ambrose Fleming avec l'invention de la diode thermoionique, le premier tube électronique en 1904. Changement de dimension d'usage par Lee de Forest en 1906 par l'introduction de la lampe « amplificatrice de courant », la triode avec grille métallique.
La diode thermoïonique fut le début d'un foisonnement d'inventions et d'améliorations, avec de nouveaux tubes électroniques. Ils sont souvent nommés trivialement « tubes à vide », ou simplement « lampes », tous ces objets facilitèrent pendant toute la première moitié du XXe siècle la création d'applications pratiques de certains phénomènes électriques, comme les ondes radioélectriques.
Parmi les dérivés du « tube électronique », on se doit de citer le tube cathodique, qui est à l'origine de la télévision en 1925. Il est préalablement étudié dans l'oscilloscope en remplacement des systèmes optiques à balayage de lumière classique, ainsi que pour de nombreux appareils de mesure et de surveillance des signaux électriques et électroniques oscilloscopes, moniteurs, terminaux d'ordinateur, etc. Et de manière générale l'électronique permit le traitement ainsi que l'affichage des signaux électriques et électromagnétiques.
Le premier usage réel de la piézoélectricité découverte fin XIXe siècle fut le sonar développé par Paul Langevin et ses collaborateurs pendant la Première Guerre mondiale 1914-1918. Depuis cet effet n'a cessé d'être étudié ainsi que l' « effet piézoélectrique inverse » (la charge électrique appliquée au matériau le déforme). Cela a donné de multiples applications dans les capteurs et les transducteurs. Mais essentiellement pour l'électronique avec logique intégrée cela a fourni les "horloges"[106] à partir de 1950 (résonateurs) des séquenceurs, y compris ceux en microprogrammation apparus dans la décennie 1970 après l'invention des circuits intégrés de transistors électroniques.
Des travaux sur les semi-conducteurs donnent la fabrication de matière en structure de « cristal dopé » par des impuretés, ce lui fait présenter des jonctions électroniques ; elles font du cristal un conducteur dissymétrique. À la suite de cela le transistor a été inventé le par les Américains John Bardeen, William Shockley et Walter Brattain, chercheurs de la compagnie Bell Téléphone. Ces chercheurs ont reçu pour cette invention le prix Nobel de physique en 1956. En 1958 est inventé le circuit intégré monolithique[107]. Les premiers postes récepteurs de radio diffusion portatifs sont même, par amalgame, appelés des postes à transistors puis simplement des « transistors ».
Dès les années 1970, les transistors sont devenus des composants électroniques qui ont quasi totalement supplanté les tubes électroniques, sauf pour des applications très particulières. Dans la même période les condensateurs deviennent des « capacités » électrochimiques[33] et facilitent l'implantation des « composants discrets » (discontinus monofonction) sur des « cartes électroniques ».
L'usage des semi-conducteurs à partir de 1950 en fit une filière de production (les composants électroniques) avec des pôles de haute technologie aux États-Unis, au Japon puis après 1980 une répartition dans le monde industriel. L'autre filière de production fut la « connectique » qui par les standards utilisés pour les connecteurs et les courants fut un des moyens d'« assurer » la croissance économique de chaque pôle industriel de l'électronique.
En un demi-siècle, les « cartes électroniques » sont devenues des « modules électroniques ». Car la « carte électronique » change de signification avec la carte à mémoire microprocesseur de Roland Moreno en 1974, devenue en 1977 par Jürgen Dethloff la carte mémoire qui augure de la « carte SIM » de la téléphonie mobile (GSM) en 1987 et aussi de la « carte bancaire » généralisée en 1992.
Après 1980 « électronique » s'applique en adaptation de sens à ce qui contient de l'« information numérisée ».
Dans le mouvement technique débuté en 1958 des « ordinateurs pour tous » à transistors[108] on appelle « électronique » l'annuaire qui existe depuis 1983 en France[109] par le biais de l'électricité.
Les évolutions du transistor d'origine qui part du traitement du signal se fait avec la technologie numérique. La diversité de puissance demandée donne des formulations très variées, de même que sa mise en circuit avec une logique d'automate. Cela conduira au cours de la deuxième moitié du XXe siècle à deux aspects :
L'électrotechnique s'applique dans l'univers des transports et du quotidien environnant pour l'homme à partir de capteurs et sondes électroniques modulant la force de l'électricité.
L'électrochimie produit des appareils électroniques de contrôle de processus électronique de courant faible ou courant fort à la place des tables traçantes[111] à mouvements électrodynamiques.
L'électronique commence à s'associer au biologique par son étude « transversale » des effets électromagnétiques (ce qui donnera les cristaux liquides base de certains afficheurs électroniques à partir de 1975).
À partir de 1990 les écrans tactiles sont présents dans les usines et les gares et les écrans à plasma ultérieurs sont qualifiés de « haute définition (d'image) » avec leur modélisation nouvelle du pixel qui l'emporte y compris dans l'art numérique, l'art plastique contemporain mondialisé[112].
Même l'espace interplanétaire a été conquis à partir de 1959 avec l'électronique moderne. Une cohorte de satellites civils et militaires flotte au-dessus de nos têtes assurant en 2016 de multiples services : radiocommunication sans frontière, diffusion de programmes télévisuels, système de positionnement précis (GPS), surveillance et observation de notre planète, expérimentation en situation d'apesanteur et même observation de notre Univers sans le filtre de l'atmosphère.
Et à l'opposé dans le changement de dimension par rapport à l'être humain et à son univers perceptible, à la même époque, à partir des années 1950, l'infiniment petit est étudié au niveau électronique avec l'aide de l'électronique (microscope électronique). L'application des propriétés physico-chimiques de l'atome et d'électrons qu'on impose ou qu'on arrache à la matière fournit des produits divers, des fabrications diverses, et aussi des explications diverses sur la composition et l'âge du réel observé.
L'incandescence va rester la technologie la plus utilisée dans l'éclairage par lampes électriques pendant tout le XXe siècle[38] après les lampes à combustible du siècle précédent. Selon la puissance demandée, elle remplace la lampe à arc électrique trop forte. La lampe à incandescence est inventée par Edison et Swan. Le brevet est racheté pour son exploitation en Europe par AEG pour faire de Berlin une mégapole (de surnom « Elektropolis[113] ») à partir de 1882[114] et disposer du premier réseau urbain d'éclairage au monde en taille et en qualité[V 3]. Cette lampe à incandescence est déclinée au cours du XXe siècle en d’innombrables versions pour l'éclairage aussi bien individuel, industriel, automobile, portatif que public.
Le tube fluorescent est issu de l'étude du rayonnement au début du siècle et de leur effet sur des sels, cette « lumière froide » à partir des années 1930 parvient à détrôner les lampes à incandescence pour les usages d'éclairage de locaux industriels, commerciaux ou de bureau à partir de l'étude de l'éclairage et de son coût. Il commence à être utilisé pour l'éclairage public des locaux et dans les sociétés industrielles, le « tube fluo » présentant l'avantage d'un rendement supérieur et d'une très longue vie et l'inconvénient d'une esthétique plutôt moyenne des vasques, d'un mauvais spectre visible, d'un clignotement stroboscopique et d'un bruit électromagnétique résiduel. Ces défauts lui posent une difficulté d'intégration dans les espaces confortables.
À partir des années 1930[38], la technologie des lampes à décharge haute pression arrive à maturité et, grâce à son rendement supérieur, les lampes à décharge sont employées massivement à partir de 1970 pour l'éclairage public et les très grands espaces (stades, monuments).
Depuis les années 1970, une autre technologie, la diode électroluminescente[38] fournit de petites sources d'éclairage ponctuelles et multicolores. Les diodes électroluminescentes seront au XXe siècle surtout utilisées pour la signalisation des automatismes et machines. (À partir des années 1980, leurs trames constituent des panneaux publicitaires à images animées, la base des grands "écrans vidéos" extérieurs intégrés ensuite un peu partout sur le modèle de modernité des capitales mondiales marquées qui possédaient de la publicité et des journaux déroulants lumineux).
À partir de 1975, après les débuts des années 1930 correspondant à la suite de l'hygiénisme[115] la lumière artificielle éclairant un espace devient une science chiffrable étudiée par des ingénieurs urbanistes et les sociétés fournisseuses[116],[117] puis des ingénieurs du bâtiment sur délégation des architectes, essentiellement pour des commerces (particulièrement les centres commerciaux). Enfin, à partir de 1980, les décorateurs dans l'architecture reprennent la main.
Les années 1980 sont l'époque de la miniaturisation des tubes fluorescents[38] rendus à la taille des lampes à incandescence, les lampes fluorescentes compactes. Elles permettent ainsi la « conquête » économique partielle des logements des particuliers suivant les plans organisationnels des états européens pour l'écologie-économie d'énergie.
À partir de 1990 apparaît le métier d'éclairagiste pour le « cadre quotidien »[Quoi ?].
À la fin XIXe siècle, début du XXe siècle les grandes métropoles Paris, Londres, New York et bien d'autres, ont un grand besoin de transports en commun fiables et rapides. Les ingénieurs et financiers se lancent dans la fabrication de lignes de métro souvent souterraines, parfois aériennes (chemin de fer métropolitain). Là, la traction des moteurs électriques associée à l'éclairage électrique et la signalisation électrique assure un service public, que d'autres sources d'énergie comme le charbon et le gaz sont bien incapables de réaliser sans d'énormes inconvénients.
En surface, « lorsqu'on ne peut creuser pour diverses raisons », des lignes de tramways électriques voire de trolleybus plus maniables, pour les zones d'accès délicat assurent des services de transport de masse grâce à l'électricité énergie acheminée le long de câbles tendus au-dessus de la chaussée des rues des villes.
Entre les villes, le chemin de fer, mû exclusivement par la machine à vapeur initialement dans la plupart des cas dans les pays industrialisés, passe lui aussi à l'électricité dans ces mêmes pays. Grâce au rapport poids - puissance inédit des locomotives électriques et à la relative facilité d'ajouter des lignes de transport d'électricité dans l'infrastructure existante.
À la fin de ce siècle les Trains à Grande Vitesse TGV avec des vitesses de croisière d'environ 300 km/h seront en mesure de concurrencer les lignes aériennes court courrier.
Dans les bâtiments et les grandes infrastructures s'est développé un usage localisé du transport motorisé par l'électricité: les trottoirs et tapis roulants, les escalators et ascenseurs qui ont un bâti fixe. Certains des chariots de manutention en usine, où se trouvent aussi les ponts roulants, sont guidés.
À noter d'autres chariots qui sont des véhicules non guidés : en gare pour manipulation de bagage, en marché-gare et usine pour manutention de palettes.
Ce transport sur les très courtes distances constitue une « niche de marché ».
Malgré des percées remarquables dans les transports en commun guidés, l’électricité n'a pas supplanté toutes les autres sources d'énergie, faute d'avancées suffisantes dans les systèmes de stockage de l’électricité et de réseau de distribution de l'énergie électrique.
Les accumulateurs ou batteries sont l'objet des recherches incessantes tout au long des deux derniers siècles, ils n'ont relativement au stockage de charge par des condensateurs pas changé d'échelle de grandeur. Les dernières technologies de fin de siècle à base de lithium bien qu'ayant des rapports capacité poids et volume fortement plus intéressants utilisent des métaux rares disponibles en quantités limitées.
L'électricité a été une condition nécessaire à l'existence du moteur à allumage commandé, elle a fourni un confort accru par le « démarreur », une certaine sécurité avec les « clignotants » et l'éclairage avec les « phares » dès le début du siècle dans le transport automobile. L'électricité en tant qu'énergie de traction prend une petite place dans le transport sur route, individuel ou collectif, principalement avec les véhicules hybrides (moteur à explosion, moteur électrique) sur la fin de siècle.
Les véhicules pour particuliers « tout électrique » ou « rechargeables » sont cantonnés aux petits déplacements, avec plusieurs avantages : très peu de pollution directe, coût de fonctionnement très bas et souplesse d'utilisation en ville. Mais les désavantages du poids, du coût des batteries d'accumulateurs à l'achat jusqu'à la fin du XXe siècle ainsi qu'à leur changement obligatoire (quelques années de durée de vie[réf. souhaitée]), sans parler de la nécessité de recharge quasi quotidienne rapide (donc obligation de disposer d'un point de recharge au lieu de remisage), sont des contraintes qui rebutent bien des acheteurs potentiels au XXe siècle.
Des flottes captives d'entreprise véhicules de ramassage d'ordure au début du siècle et les camions de livraison de lait en Angleterre.
Malgré les excellents rendements des moteurs électriques entre 80 et 95 %, le déplacement des véhicules réclame une quantité d'énergie hors de proportion avec le besoin de déplacement exprimé. Il est comparé habituellement au besoin de chauffage dans l'habitat. L'électrification des moyens de transport non guidés, pour particuliers et entreprises au XXe siècle n'a pas eu lieu ; elle est subordonnée à une infrastructure alimentation en continu fiable (transport guidé) ou du même ordre que celle de l'alimentation en carburants développée dans le courant du XXe siècle ; celle-ci fut préférée aussi bien pour des raisons économiques que de stratégie d'« indépendance » militaire et de développement économique des états[118][réf. non conforme] concernés.
Au début du XXe siècle la communication téléphonique se développe en optimisant les réseaux : l'emploi du Réseau téléphonique commuté électromécanique automatique en France à Nice en 1913[126] remplace les demoiselles du téléphone de ce central téléphonique. Les centraux dans le monde entier seront automatiques, avec une rapidité de transformation variable.
Le transport de données informatiques se fait par le réseau téléphonique électrique à partir des années 1960. La Commutation de paquets qui commence à remplacer les télex de 1946 à transfert de caractères écrits (codés, non photographiés) en 1972 s'appelle ARPANET, début effectif d'Internet.
À partir de 1975 en France les centraux électromécaniques seront transformés en centraux semi-électroniques puis électroniques (et les locaux réutilisés).
Dès les années 1980, la concurrence à l'électricité arrive dans le transport d'informations « voix-images-données » à longue distance : la fibre optique utilise la lumière pour transmettre avec un débit bien supérieur aux câbles en cuivre parcourus par des courants électriques. Les développements ultérieurs de cette technologie ne feront que confirmer cette supériorité. Tous les câbles de transport sous-marin et souterrain de données numériques à longue distance seront désormais constitués de fibres optiques au lieu de fils en matériaux conducteurs d'électricité.
En début de siècle, de nombreux chercheurs et ingénieurs Édouard Branly, Guglielmo Marconi, Camille Tissot, Gustave Ferrié et bien d'autres étudieront les ondes électromagnétiques découvertes par Hertz. Ils inventeront et développeront des appareils d'émission et de réception radio toujours plus performants tout au long du XXe siècle.
Les ondes électromagnétiques sont la base du télégraphe sans fil, de la radiophonie, de la télévision et bien sûr de la téléphonie mobile actuelle.
À la fin du XXe siècle le télégraphe, ainsi que la radiophonie analogique sont tombés en désuétude, seuls les radios amateurs et les marins amateurs qui utilisent encore les systèmes de radiophonie classique, un émetteur-récepteur analogique est encore présent sur les navires, mais en radio de secours. Pour des impératifs de confidentialité des communications, ils ont été supplantés par leurs équivalents numériques, qui bien qu'utilisant toujours les ondes radioélectriques ont été sécurisés et fiabilisés.
L'électricité concerne les secteurs suivants (en dehors des fabrications concernant les lignes électriques et les appareils et engins électriques qui concernent les domaines de l'éclairage, de l'énergie, et de la communication) :
À partir de 1600 dans l'histoire des techniques la mécanisation prend place dans les manufactures où sont les métiers de la mécanique. Elles sont transformées en usines dans la technique du XIXe siècle. Leur énergie est d'abord l'eau avec les turbines remplaçant les roues, ensuite la vapeur et le système de Watt. Mais les moyens employés pour amener la force ont été les circuits hydrauliques, les circuits d'air comprimé puis les circuits hydropneumatiques et oléo-pneumatiques autant que les circuits électriques dans l'histoire des techniques au XXe siècle. La mécanisation avec le moyen de l'électricité[L39 1] sur les machines est effective depuis le début du XXe siècle[R 4].
La mécanisation[La 10]-automatisation est dans la deuxième partie du siècle déclarée être une « nécessité économique » de la mise en système de la production[R 4],[note 19].
Dès les années 1880, l'architecture des villes poursuit avec l'électricité ce qui avait été commencé au Siècle des Lumières avec les « pot à feu » et les « galeries » : les Salons s'éclairent, qu'ils soient d'exposition ou de démonstration, ludiques ou scientifiques[V 1]. Dans les commodités « Bonheur et Abondance[E 1] » de la « Belle Époque » l'éclairage électrique n'est plus réservé aux extérieurs par sa production par l'arc électrique, il est intégré dans l'architecture aussi bien extérieure qu'intérieure par l'ampoule électrique, il aboutit à la fois à ses aspects de chalandise commerciale pour les Grands magasins, les hôtels de luxe, son côté utile-hygiéniste dans les lieux de vie et à son côté artistique banal ou ostentatoire.
Dans la période d'installation des usines de production d'électricité, les « centrales électriques » (terme né dans les années 1930), l'architecture a été peu un objet d'attention des producteurs pour leurs ouvrages en dehors de l'architecture vernaculaire. En Autriche, Allemagne, États-Unis qui furent les états promoteurs de cette énergie, on trouve des usines allant de l'expression architecturale connue néo-classique (frontons et statues et plan-masse) à l'expression architecturale art-déco et art-nouveau avec des éléments simples. Du fait de l'ingénierie, une internationalisation de la forme et des éléments architecturaux de construction des usines de production d'électricité s'opère mondialement.
Le design en début du XXe siècle impulsé entre autres par la Deutscher Werkbund[129] intègre pour les appareils électriques comme pour les autres la formulation esthétique de leur enveloppe. Cela concerne aussi bien les lampes et lampadaires que les moulins à café et mixers.
Ainsi au XXe siècle la lumière des néons est une composante de l'art moderne entre deux-guerres et ses décennies fondatrices 20 et 30, mais elle côtoie vers 1970 la lumière « électronique » des diodes rouges électroluminescentes économiques en énergie et disponibles chez le commerçant de « composants électroniques » de la ville, puis les « leds », diodes émettant toutes les couleurs en fin de siècle qui vont constituer une partie de l'art vernaculaire que construit la « fête ».
L'hydroélectricité est passée des barrages de basse chute à la retenue d'eau plus importante au cours du XXe siècle. Cela eut comme contrepartie la perte d'édifices car peu ont été déplacés[note 20].
En France le premier spectacle du patrimoine architectural en Son et lumière est le château de Chambord en 1952. Cet intérêt pour les marques spectaculaires de la lumière n'est pas nouveau, mais il aboutira à la suite du Plan Malraux à la considération pour l'esthétique des façades et de leurs alignements et on procède à partir de 1970 à l'enlèvement des lignes électriques et téléphoniques formant le réseau aérien dans les rues des villes. Dans les années 1980 en France commencera la distribution souterraine traversant les sites dignes d'intérêt (sites classés) en dehors de la Haute Tension déjà installée.
Dans l'émergence d'une « culture de l'industrie »[note 21] en fin de XXe siècle, on conserve à destination d'autres usages (musée, lieux scéniques, habitation etc.) les locaux remarquables industriels dont les « centrales électriques ».
Au XXe siècle la restauration des œuvres d'art emploie comme moyen l'électricité comme moyen direct[L23 7] ou moyen indirect pour la conservation du patrimoine culturel[extrait 12], en retrouvant son histoire, en le consolidant et en enlevant ses "gangues".
En usage plus moderne encore que pour le cinéma généralement populaire, le théâtre et la danse parfois plus « savants » avec une lumière mieux maîtrisée, l'électricité vient s'intégrer à la musique avec l'enregistrement de la voix et sa reproduction amplifiée et les instruments électroniques : le premier « synthétiseur de son » est réalisé en 1928, l'orgue électromécanique est créé vers 1930. La « guitare électrique » a son succès en 1950. Après 1970 d'autres instruments se succèdent, le "Synthétiseur", puis l'Orgue numérique, ensembles entièrement électroniques. La numérisation de la commande l'orgue instrument classique restauré se fait à partir des années 1990 en sous-ensemble liant le clavier physique aux tuyaux d'orgue par l'électronique, et en les dissociant parfois sur la scène. L'orgue et le vibraphone sont les instruments notables utilisant les moteurs électriques.
La musique instrumentale « classique » est augmentée des sons de l'électroacoustique dès 1960 avec la radiophonie (par le Groupe de recherches musicales[V 9]).
Dans la dernière partie du siècle est établie en usage répandu une création de dispositifs sonores scénographiques sur tous les lieux traditionnels d'expression artistique, musées, théâtres, auditoriums, ou encore piscines[130][réf. incomplète].
Dans la « peinture expression d'art », essentiellement dans la première moitié du XXe siècle, l'électricité est un thème de modernité figurative ou un thème symbolique ou encore un thème « abstrait »[E 1]. L'expressionnisme est une formulation de l'inquiétude ambiante qui comprend dans sa vision tourmentée de la réalité le côté « irraisonnable » de la société des nouvelles techniques « incalculables » (dont l'électricité) ajouté aux nouveaux savoirs scientifiques sur le fonctionnement émotif de l'être humain.
La sculpture accentue encore son caractère théâtral par une mise en mouvement la plupart du temps au moyen de l'électricité[131] depuis l' « époque dada » (qui établit son principe de « déraison » après la première guerre mondiale).
Dans les Arts plastiques l'« Art cinétique » l'« Art cybernétique » l'« Art numérique » démarrent dans la période 1955-1965. Cela comprend la nouvelle sculpture animée ou bien encore exprime la déformation figée du matériau à la façon d'un instantané photographique. On note pour ce dernier cas l' hologramme connu depuis 1950 et mis en place de façon artistique spatiale avec des lasers en 1960[132] , une lumière électrique qui crée un volume apparent. C'est une mise en scène la plupart du temps d'objets constituant une réalité figée et immortalisée.
En France a lieu l'exposition « Lumière et mouvement » de 1967 au Musée d'Art moderne de Paris[L7 4]. Puis en 1984 au même endroit a lieu l'exposition « Electra, l'électricité et l'électronique dans l'art au XXe siècle » et s'y joint « Modélectricité » qui présente le vêtement et l'électricité organisée par le Musée de la Mode et du Costume[L7 5],[133].
Dans l'art qui se constitue en Occident dans la deuxième moitié du XXe siècle l'aspect contestataire[134] est donné en marge du mouvement Pop art multifonctionnel utilisant le « cliché » de l'acte de consommation, une «propension » qui se changera en démarche de consommation positive dans le dernier tiers de siècle. Ces arts peuvent procéder d'une démarche d'Artiste individu ou de groupe créatif multi-têtes.
Dans ses principes voulus en général en avant-garde de liberté de création hors de canons de proportions et de principes de beaux-arts[E 2], on re-trouve parfois l'idée que l'œuvre ne doit être jamais être terminée et doit être « participative » sur place ou hors place. Cela est fait grâce aux moyens de communication contemporains devenus électriques pouvant fournir la réunion-conférence à distance (visioconférence) par l'intermédiaire du web à la jonction du XXIe siècle. Les œuvres en trois dimensions se servent de sources de lumières, d'images et de sons nouveaux. Les œuvres en deux dimensions -écran succédant à la toile peinte- produisent et se servent de la base des images nouvelles entièrement synthétiques et se servent de tonalités nouvelles (telles que les clusters apparus en 1930). Cette période « contemporaine » est celle des « nouvelles technologies ».
Après l'époque de la littérature de science-fiction, l'hyperréalité électrique succède aux mouvements d'art connexes de 1970 : de l'hyperréalisme, à Supports/Surfaces, etc. qui n'avaient pas besoin d'électricité ou de l'inclusion du spectateur comme personnage dans l'œuvre (mais parfois seulement de l'inclusion de l'artiste).
La mise en scène des objets dans les Arts plastiques s'intègre dans la culture de la population occidentale du troisième quart de siècle qui vit un quotidien ou presque tout est en couplage avec de l'électricité. La vision des choses s'est déclinée en art commun avec les fictions de science des films (archétype Star Wars années 1980[pas clair]) qui reprendront cette idée symbolique d'immense énergie lumineuse-électrique fulgurante de l'hologramme des sculptures des années 1970 et la mettront en mouvements décidés et maîtrisés par l'homme.
Les installations sonores et visuelles de l'art contemporain qui captent physiquement par de l'électronique la présence humaine pour se programmer-dérouler en happening façon des années 1980 parfois ultérieurement « aspirent à "incarner" toutes les données informatiques par nature impalpables dont notre quotidien est fait[V 10] ».
Les enregistrements de son « laser » sont utilisés vers 1980 en technique usuelle. La « lumière cohérente » sert de façon directement visible à la mise en scène, des « shows » à « ambiance électrique » sont utilisés en fin de siècle pour tout sujet.
La cyberculture[V 11] émerge dans les années 1990[L41 1], elle intègre le cyberespace qui fournit un nouveau référentiel pour définir la valeur (concept de la mode à l'art, concept de l'archivage et de la reproduction quantifiée qui succède au « problème » connu avec la lithographie, concept de « déjà vu » copier-coller/à-la-façon-de). Le nouveau référentiel définit aussi la méthode de création (la technique assimilée, l'idée et le geste, l'ouvrage-œuvre qui peut être corrigé(e), la sponsorisation/mécénat...).
Les pays importants économiquement ont adopté le protocole de Kyoto et le principe d'évaluation de l'énergie ; l'usage de l'électricité, qui est nécessaire pour la vie en société, fait depuis partie de la problématique environnementale planétaire.
Cependant le stockage des combustibles nucléaires des pays producteurs d'électricité, en plus du recyclage des matériaux et sources ponctuelles (transformateurs, accumulateurs et piles, appareils) à échelle mondiale montrent le problème du modèle économique et politique. Il s'agissait à l'origine de la mise en commun de l'accessibilité à un produit qui ne serait qu'un des vecteurs énergétiques, l'électricité. Celle-ci présente une disparité due à de multiples facteurs historiques[L23 8] et méthodiques sur les espaces administrés. Ce qui la rend par l'implantation de ses sources, et donc la forme donnée, semblable aux autres énergies primaires (hydrocarbure et charbon).
Dans cette période, dans la vie courante même, on constate que les besoins du public et de l'industrie en énergie ne décroissent pas et modulent de façon nouvelle la formulation dans le temps et dans l'espace géographique du vecteur électricité réel.
Dans les faits explicatifs on trouve principalement la « climatisation » due en dehors des faits climatiques au changement de confort attendu et constitue un faire valoir de la modernité. Cela est ajouté à la formule de l'urbanisation de la période, avec un besoin énergétique plus fort l'été que l'hiver.
Mais aussi on trouve le changement complet de mode de vie au sens où l'individu par le biais de l'électricité se distingue avec la génération « Y » ou « Z » par rapport aux générations après la « Génération silencieuse », celle qui a connu dans la deuxième moitié du siècle diverses banalisations des objets et services dont la banalisation de l'électricité. On constate sociologiquement, depuis qu'existe cette facilité d'usage, que l'individu pense faire partie d'un groupe méta-individu « communicant » : une micro-société coexistant avec d'autres micro-sociétés parfois sans "frontières", avec des transmetteurs électrotechnique de la pensée par le langage et de l'affect individuel ou de groupe. Et la formulation du besoin de nomadisme de l'individu en restant en contact voix et vue pour les groupes de la population poursuit l'accroissement de l'usage des services nécessitant de l'électricité au-delà de la mobilité des personnes. Il prend une formulation de produit indispensable à la « survie » de l'individu selon la mentalité de la population et la structure industrielle présente dans le pays.
L'électricité est devenue une des composantes pour faire fonctionner le mobilier urbain des villes et faire fonctionner les réseaux de routes et les véhicules qui les parcourent, des appareils à domicile, plus aussi être à disposition par des bornes de recharge de "carburant" dans des "stations" et par des prises pour les multiples formes d'appareils électroniques.
Une forme d'intelligence électronique que procure l'objet[note 22] à la place de l'homme met en place une virtualité : elle est admise et utilisée dans les systèmes éducatifs.
Dans l'art contemporain, l'électricité n'est plus seulement un moyen mais aussi un thème en soi, dégagé de l'aspect historique de l'« utopie électricité ».
Le XXIe siècle continue le précédent dans l'acceptation par des populations de la place de l'électricité dans la société. La question de la place de l'électricité dans la construction de sociétés (ou même d'individus[135]) et la question de la crédibilité du choix de cette place prennent place dans la « nouvelle crise » de la « modernité », « crise » qui n'est pas « éphémère ».
La recherche sur la résistance des matériaux à l'échelle microscopique a été démarrée dans la deuxième moitié du XXe siècle, elle se fait conjointement avec la recherche sur les structures minces donnant les semi-conducteurs à l'échelle nanométrique. Cela aboutit à une application hors des laboratoires au XXIe siècle (Nanoparticules, nanomatériaux et applications commercialisées)[R 5]. La conduction électrique est dépendante de la constitution cristalline du matériau : suivant la forme de la maille physique de la spirale, le carbone peut être métallique ou semi-conducteur (et les caractéristiques mécaniques sont dépendantes de l'homogénéité). On y découvre aussi que le courant électrique n’est plus constitué d’un flux continu d’électrons mais qu’il est par « paquets d'électrons» dans certaines structures de circuit.
En 2005 un premier prototype d'écran à partir de nanotubes est fabriqué[R 6]. La conduction électrique des nano-réseaux cristalins souples en carbone est déjà mise à profit à partir de 2016 pour faire les toiles souples photovoltaïques[136]. (C'est l'espoir de l'autonomie pour le « nomadisme des loisirs », et une participation possible à la « gouvernance énergétique » des immeubles).
Outre la fracture numérique constatée dans le monde, l'électricité dans le mode de vie occidental a l'importance que le niveau de vie du « segment de population » concerné lui accorde. De l'importance d'être essentielle comme énergie de la même manière que les périodes antérieures pour « les défavorisés actuels », pour les autres d'une importance pouvant être complètement secondaire, volontairement ou non[137]. Un problème de fond serait le "mal développement humain", une forme de « sous-développement ». Et l'utilisation de l'électricité et de ses possibilités est devenue une sorte de « droit d'usage » lié à l'habitat dans la forme sociale de la société : au XXIe siècle des pays comme la France obligent à la fourniture d'une prestation minimum (permettant par exemple la sécurité par l'éclairage) dans les foyers individuels des personnes en fragilité économique et non solvables, et l'accès aux moyens télématiques devenus impérieux peut[note 23] être mis à la disposition des personnes en situation de précarité dans des structures publiques (bibliothèques, etc.).
Dans l'éducation liée à la structure économique présentée par le pays, les ordinateurs personnels font partie du paysage éducatif comme l'étaient les cahiers. Pour satisfaire les besoins généraux avec des systèmes de plus en plus performants, la mécatronique commencée à être développée dans ce qu'on appelait les machines temps-réel en 1970, devient une filière de formation d'ingénierie depuis les années 1990, (norme en France à partir de 2008).
Dans le domaine du travail, après la révolution électrique, la révolution numérique a vu ses effets bénéfiques en économie amortis au XXIe siècle[R 7]. La philosophie de l'intelligence artificielle émerge pour répondre au problème de société posé par la robotisation; ses réponses dépendent des définitions de «l'intelligence» et de la « conscience », et de quelles «machines» il est question... Dans le domaine financier, depuis son invention au XXe siècle, la monnaie électronique transitait dans le système économique par les banques; la cyberdevise s'installe et se défait du système bancaire[R 8].
Le « suivi » de l'individu, imposé à lui parfois à son insu, pose dans le même temps problème[R 9],[R 10].
Le nouveau « nomadisme » est au XXIe siècle une suite du comportement social à la fois agrégatif (avec ce qui serait un contrôle social) à la fois de comportement avec liberté individuelle comme l'a permis le XXe siècle en Occident. Les individus du groupe choisi restent en contact voix et vue, ce qui poursuit le fort développement des services nécessitant de l'électricité. Après s'être imposé au niveau professionnel au siècle précédent, ce mode s'impose dans un conformisme de la communication avec la télécommunication pour les échanges dans les sphères privées; Avec un état ou une façon de faire qui est étudié dans la mercatique. Mis à part (ou en parallèle) avec la réalité, ces systèmes rendent l'individu « virtuel », hors du temps et partout à la fois, où on confond image de l'individu et être humain tangible. Par les incidents et désordres individuels qu'ils ont provoqués, ces systèmes ont par ailleurs montré qu'ils n'étaient pas liés à un niveau d'éducation de la personne.
Depuis les années 1990, l'ingénierie du bâtiment comporte la spécialité de la domotique, une électronique fondée sur la diminution de taille des appareils de puissance et leur commande par des appareils « nomades » (mobiles). La domotique donnant l'« habitat intelligent » s'est installée pratiquement au XXIe siècle dans les locaux d'entreprises et les lieux recevant du public pour des besoins économiques et dans l'habitat pour des besoins de confort et de sécurité (alarme incendie, alarme policière, alarme médicale) sous l'impulsion des laboratoires de recherche et développement des sociétés productrices d'électricité[138]. La « gouvernance énergétique » des immeubles (élément réactif au niveau local pour l'énergie[R 11]) serait une alternative à la centrale de production d'électricité, les réseaux de distribution alterneraient consommation et production et font partie de la « surveillance environnementale ».
Pour « Surveillance », le concept est ancien mais moralement correct (en anglicisme « politiquement correct ») sous le nom de sécurité pour tous : Télésurveillance, Surveillance routière dont Surveillance anti-alcool et Surveillance pénale de semi-liberté... On peut aussi, au-delà des centres de surveillance disposés dans les agglomérations, ajouter à l'échelle planétaire politico-économique la Surveillance globale. Cet aspect de sécurité-surveillance « furtive » ou « déclarée » est particulièrement posé (et en France question directe dans des municipalités) par l'utilisation des drones, tout petit véhicule électrique, pour l'information véhiculée.
La défense individuelle avec des paralyseurs électriques est utilisée pour et son usage de contrainte effective avec conséquence sur la santé du receveur de décharge est aussi sujet à polémique; Tout ce qui avait été évoqué dans le ludique par les romans et les films de science-fiction sur l'arme électrique prend une autre dimension que le « fusil électrique[139] » un jouet-pétoire du XIXe siècle.
En ce début de XXIe siècle, poursuivant les chantiers entrepris au siècle précédent, par exemple le Système de transport intelligent, les pays industrialisés modernisent sans arrêt leurs réseaux de transport, grâce aux nouveaux développements en électrotechnique et en électronique. Comme au XXe siècle, ce sont surtout les réseaux ferrés qui en bénéficient, sous un aspect directement visible de consommation électrique, moins le transport individuel : les accumulateurs d'énergie sont en retard de développement par rapport au reste des applications pour obtenir un phénomène économique face au Troisième choc pétrolier. Les sources alternatives d'énergie sont recherchées.
Dans les grandes villes à la faveur d'une prise de conscience générale des contraintes écologiques posées par les transports, de nouvelles lignes de tramways reprennent leur place après avoir été éliminées du début jusqu'au trois quarts du XXe siècle, supplantées par les autobus. Les moteurs linéaires reprennent place après leur abandon en 1970[140]. De plus en plus d'expérimentations de véhicules de transports voient le jour, mais pour l'instant cela reste des projets expérimentaux, en attendant de nouveaux développements sur les systèmes de stockage ou les générateurs d'électricité embarqués[L15 6].
En ville comme à la campagne, les vélos adoptent progressivement l'assistance électrique, qui facilite l'effort de pédalage. Les ingénieurs ont miniaturisé les moteurs électriques, changement dû en grande partie à une électronique de contrôle plus performante, qui permet de les insérer de façon compatible avec l'ergonomie et le design du XXIe siècle. Des coureurs cyclistes parviennent même réussi à se faire aider illicitement par l'électricité[141].
Sur route, ce sont toujours les mêmes problématiques de stockage ou de production de l'électricité dans le véhicule [L15 7]) qui empêche le développement des ventes de véhicules électriques très concurrentiels avec les véhicules à moteurs à explosion eux-mêmes orientés vers la diminution de consommation d'énergie. Les véhicules hybrides (essence/électrique) sont de plus en plus nombreux sur les routes. Les « tout électriques » sont toujours liés au problème de la recharge hors des lieux équipés de prises accessibles, malgré des démonstrateurs spectaculaires avec toujours plus de technologie embarquée et connectée, notamment par des « véhicules intelligents » donnant le véhicule autonome[note 22]. Car leur capacité de déplacement est limitée : les infrastructures nécessaires ont beaucoup de mal à s'implanter notamment pour des raisons de concurrence entre énergies et de coût à mettre en partage, cependant leur schéma de réalisation concrète est en 2016 déclaré pour des motifs environnementaux[R 12].
Dans les airs, la nouveauté du XXIe siècle le drone, après les premières motorisations électriques des ballons dirigeables plus légers que l'air du XIXe siècle, motorisations abandonnées. Lorsqu'ils sont de très petite taille, ces véhicules plus lourds que l'air utilisent l'électricité pour toutes leurs fonctions : envol et déplacement, pilotage, information utile récupérée de l'environnement du drone stockée ou bien véhiculée.
Dans l'espace pour le déplacement de véhicule spatial le vent ionique est un projet de motorisation entièrement électronique mais sur la base de l'usage d'un carburant embarqué.
Dans les pays occidentaux l'espérance de vie de la population a grandement augmenté au cours du XXe siècle.
L'appréhension du public face aux effets des rayonnements électro-magnétiques est traitée comme une question de première importance[93]. Les infrastructures électriques sont étudiées[L23 9].
Et par ailleurs, le confort du quotidien des personnes est donné par des objets électriques-électroniques. Ils sont commercialisés dans le grand public par la diminution des coûts de fabrication en très grande série, pour les sous-ensembles définis fonctionnellement. La technique intégrée est mise au point localement pour chaque secteur qui profite de l'avancée de la miniaturisation : les systèmes de stimulation musculaire électrique, les tensiomètres intégrés dans équipements paramédicaux pour sportifs, etc.
La miniaturisation à l'extrême par de la nanotechnologie est étudiée en projets mondiaux. Elle concerne les domaines de l'organisme vivant et de la pharmacie mise en œuvre pour modifier les états des organismes vivants.
En Europe se développe le suivi du vieillissement des personnes par les moyens de communications électroniques (télésurveillance avec télématique)[R 13].
Les robots médicaux sont développés. Les exosquelettes de réapprentissage et d'aide motorisée sont les outils qui suivent pour la rééducation de la personne[142] après le geste qu'a fait le chirurgien à distance (faible dans des locaux ou longue de plusieurs kilomètres) de l'opéré[143][réf. incomplète].
En médecine curative, un suivi lui aussi à distance par les moyens de l'électronique contemporaine est fait pour les patients qui se connectent avec les centres curatifs (diabète, etc.)[143][réf. incomplète].
En médecine générale, à cause de la difficulté rencontrée en France par exemple dans les zones non denses, des cabinets de médecin commencent à être « déportés » (télémédecine) en centres de consultation "communaux" avec personnel de soin par les moyens du web de la télémédecine pour des villages [R 13] ou bien en Angleterre par les mesures de restructuration des pôles de santé.
En psychologie et en psychothérapie de la santé dans le cadre de la psycho-neuro-immunologie (prévention du suicide et syndrome d'épuisement professionnel, des troubles anorexie et boulimie...), on utilise le téléphone et le web : conversations, courrier électronique, visioconférences et webcams.
On utilise aussi ces moyens distants pour « développer ses ressources personnelles » en « méthodes naturelles » dans l'hypnothérapie, la Psychothérapie cognitivo-comportementale[143][réf. incomplète].
Au début de siècle, les recherches sur les technologies des Leds ont fait des avancées majeures. De technologies embryonnaires, elles ont abouti à une multitude d'offres industrielles, utilisant les diodes électroluminescentes comme moyen d'éclairage principal.
Au niveau du rendement, elles concurrencent sans problème les autres sources d'éclairage : les progrès de leur électronique de commande et des systèmes optiques qui leur sont associés leur permettent des adaptabilités dont sont incapables les autres lampes et tubes. Leurs formes et leurs dimensions intrinsèques les rendent adaptables à pratiquement tous les designs.
De plus les diodes électroluminescentes sont censées avoir une durée de vie inconnue des autres technologies utilisées pour l'éclairage, de l'ordre de 20 000 heures avec une fin de vie en douceur. Comparativement aux lampes à incandescence qui tiennent environ 2 000 heures et ont une fin de vie brutale, et aux tubes électroluminescents qui endurent 6 à 8 000 heures de fonctionnement avant un déclin assez rapide.
Elles ont réussi à détrôner les lampes à incandescence aux halogènes et même les toutes récentes lampes au xénon dans les phares des automobiles haute et moyenne gamme. Il n'y a que leur coût encore supérieur qui freine leur expansion aux petites automobiles.
Elles remplacent désormais, pour un surcoût acceptable, les lampes d'éclairage de nos habitations dont elles ont repris les designs et agrémentent d'une manière inédite des endroits où les lampes classiques étaient exclues. Elles remplacent dorénavant très avantageusement les tubes de rétroéclairage dans des écrans plats (télévision, moniteurs, écrans d'ordinateur, tablettes et smartphones). Les diodes électroluminescentes sont toujours utilisées dans la signalisation des automatismes et machines.
Même l'éclairage public est en train de passer progressivement aux diodes électroluminescentes.
Et bon nombre de villes ont adopté avec ce moyen l'occasion de faire un « festival de lumière » sur les murs, dans les rues, sur les arbres, une occasion qui reproduit l'effet des grandes « villes lumières » du début du XXe siècle : Berlin, Genève, Helsinki, Lyon, Montréal...
Les communications au début XXIe siècle évoluent au rythme des innovations technologiques. Mais les principes fondamentaux de l'utilisation de l'électricité dans les systèmes de communication ont été découverts il y a plus de 150 ans, la majorité des évolutions sont dues à la miniaturisation toujours plus poussée de l'électronique ; électronique devenue tellement compacte que le génie logiciel prend toute sa place dans le moindre téléphone. Bien sûr les technologies comme l'optique, la chimie des matériaux et bien d'autres ne sont pas étrangères aux progrès des appareils de communication tous basés sur l'électronique, électronique que l'on retrouve partout et souvent en remplaçant par quelques capteurs des mécanismes complexes, fiabilisant ainsi les machines et les automates.
Les smartphones des années 2015 sont l'équivalent des plus puissants ordinateurs des années 1970, ce ne sont plus seulement des téléphones, mais de véritables ordinateurs de poche capables de communiquer avec le monde entier à travers les réseaux de téléphonie mobile, eux-mêmes interconnectés avec d'autres réseaux de communication à travers la planète, via Internet par exemple.
Les infrastructures (antennes relais, central téléphonique) nécessaires aux réseaux de téléphonie mobile ont été installées dans les villes les plus reculées de notre planète, parfois le téléphone mobile a devancé le téléphone filaire classique, il y a dorénavant sur terre plus d'abonnés à la téléphonie mobile qu'à la téléphonie classique.
Le téléphone analogique filaire dit fixe utilise des réseaux de câbles reliés à des commutateurs dans les centraux téléphoniques, les systèmes ADSL utilisent les mêmes supports filaires, mais n'utilisent pas les mêmes commutateurs, les communications du téléphone fixe passent désormais en majorité par l'intermédiaire de protocoles voix sur IP (voix sur protocole Internet), donc les réseaux dits RTC ou réseaux commutés sont sous-exploités et désormais déficitaires sur la cible grand public pour le transporteur d'informations en France[144].
Mais ils sont jugés nécessaires pour des usages sécurisés par certaines corporations (par exemple les ascenseurs et les guichets automatiques bancaires)[145]. Les sociétés responsables de ces infrastructures préparent activement leur modification. Il faudra bientôt un boîtier type ADSL pour faire fonctionner un téléphone fixe ou bien plus certainement on intègrera le système dans les téléphones.
Après les commutateurs ce sera le tour, à relativement brève échéance (2022 annoncé), des lignes supports en cuivre, laissant la place à la fibre optique[146].
Dans les années 2010, la fabrication additive se développe en dehors de la fabrication des prototypes pour la fabrication en série des produits ordinaires et des produits provisoires sortes de maquette échelle 1/1 devant être remplacés par le produit final. Les matières composites avec liant ou matières en fusion thermique donnent une production industrielle fabriquée unité par unité par l'Impression 3D.
Les productions sont des objets industriels ou encore des locaux de taille permettant leur transport (dans la poursuite de l'usage dans le secteur du bâtiment de l'empilement et de la préfabrication).
L'énergie électrique fait partie des énergies qui suivent à la fois les lois économiques du marché et les lois physiques de conversion ou reconversion de sources d'énergie du court terme, du point de vue de la production et du point de vue de la consommation. Ainsi les effets de la présence d'énergies naturelles temporaires et non prévisibles devenues « énergie électrique globale » est étudié au XXIe siècle. Des possibilités de la mettre en réserve sur des éléments du réseau pour éviter leur perte physique[note 24] est étudié car l'effet de déstabilisateur de système dans l'économie est perçu (en Europe comme aux États-Unis).
La production d'électricité en Islande, une île exceptionnelle par ses ressources géothermiques, est dans les faits exportée, et cela sans qu'il soit question de réseau autre que commercial, appuyé sur les usines (de production d'aluminium) ; elle montre l'enchevêtrement des besoins locaux pour les pays, et les choix globaux de positionnement sur le marché mondial[R 14].
La dissipation de ces énergies temporaires au niveau local dont l'échelle de temps va du très court terme économique et énergétique au moyen terme économique et énergétique (2010 en France après la première restructuration en 1990) fait réétudier les pratiques des cycles court et long (flux de production), des circuits de proximité et ceux à l'éloignement; Ils intègrent au mieux la notion de service rendu[note 25] et réunissent les collectivités locales et leurs divers métiers[147].
La manière de gouverner par pays se traduit politiquement ; elle consiste sur le moyen-long terme dans le choix de préférer une ou des filières de production (la Chine en 2016 les associe[149] et devient le plus gros producteur mondial d'électricité en énergie renouvelable) mais aussi d'appliquer un moratoire à une technique opératoire (en particulier par le Mouvement antinucléaire au XXIe siècle et la Taxe carbone). Les solutions d'accès à l'électricité sont étudiées suivant les contextes de développement de population, de développement économique et de géographie (particulièrement pour l'Afrique[R 15]).
Tout en poursuivant l'usage d'outil fait au XXe siècle de l'électricité, l'électronique, l'informatique dans leur œuvres les artistes retranscrivent les atmosphères créées par le biais de l'éclairage, de la mise en mouvement d'objets, les images... Ainsi la lumière noire festive des entractes de cinéma, des boîtes de nuit est rappelée pour définir des espaces conjugués avec le son perçu ; la création d'atmosphère concerne encore plus fortement l'art hors architecture qu'au moment des créations d'une galerie dans les grandes maisons par les propriétaires du XIXe siècle. On a décoré populairement au XXe siècle par l'objet que l'on possède et on l'a éclairé dans l'habitat ordinaire quotidien; Tout cela fait partie du mouvement général pictural et statuaire qui peut être déclaré être celui du moment, celui continué ou renaissant[note 26]. Il est de plus en plus fortement directement lié à l'expression située dans l'espace public éclairé et en dehors de l'affichage publicitaire particulièrement par l'art urbain. Celui-ci valorise maintenant l'espace, sans avoir fait partie du projet d'aménagement initial (après l'avoir un temps déprécié) avec ses différents supports stables ou passants: des murs de création du lieu, des roulottes de chantier de confection du lieu, des camions et wagons passant là ; mais ceci reste non appropriable à l'échelle individuelle normale.
Des artistes contemporains évoquent l'électricité par sa technologie ou bien ses principes trouvés par la recherche contemporaine (évocation de la dualité onde-particule du buckminsterfullerène ; sculpture intitulée Quantum Buckyball (2004), composée de fullerènes imbriqués, évocation du cadre de vie incluant la nanotechnologie de la matière et celle de l'électricité par la reproduction d'un PC en une sculpture en céramique ech:1/1[151][réf. incomplète]).
En continuation du mouvement dans les arts plastiques du XXe siècle de l'expérimentation de la technologie (Experiments in Art and Technology), des artistes utilisent la technologie électrique et électronique. Certaines de ces œuvres intègrent la personne et son intimité, certaines sont en phase avec le cadre de vie actuel et par là même en deviennent la mémoire à partir des œuvres auxquelles elles se réfèrent[note 27].
Dans la pratique, l'image donnée par le numérique supportée par l'électricité permet d'être véhiculée par la télévision; Le cinéma numérique prend place pour la création « artistique » dans les studios d'images figuratives devant représenter « une réalité » autour les acteurs (images de synthèse, introduction du cinéma numérique dans les festivals de cinéma).
Certains mots ont été utilisés depuis l'invention de l'électricité en science. En Europe, les mots ont été transposés d'une langue à une autre, et on constate dans ces langues la disparition des termes qui dans l'histoire deviennent des concepts scientifiques faux. Par exemple dans la constitution de la science de l'électricité au XVIIIe siècle, l'abbé Jean Antoine Nollet a eu pour détermination de confondre les « charlatans ». Des mots représentatifs d'idées erronées sont cependant résiduels par l'usage hors du domaine des sciences et médiatisés par les dictionnaires retraçant la culture plus ou moins moderne. Ainsi ce qui a été défini dans le Cours de physique de Pieter van Musschenbroek en 1760, est connu par Nolet ;
« Les Philosophes modernes se sont servis du terme d'électricité pour désigner [sa] propriété, et ils ont fait dériver quantité d'autres mots dont ils font usage…
§DCCXXI idiolectrique [corps électriques par eux-mêmes]…anélectrique []…symperielectrique []…
§DCCCXXXI On doit regarder l'électricité comme un écoulement, une exhalaison d'une matière très subtile à la vérité, mais néanmoins matérielle. »
Idiolectric est présent dans le Dictionnaire Webster américain commun et dans le Chambers Dictionary anglais du XIXe siècle, idioélectrique est présent dans le dictionnaire Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827. Mais comme ambréité (idem électricité vitreuse) ce terme n'apparait pas dans les dictionnaires communs contemporains ensuite.
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« p492 : +Électrographie. s. f. Description des phénomènes de l'électricité.
+Électrographique. adj. des 2 g. Qui a rapport, qui appartient à l 'électrographie. Description électrographique.
Électrologie. s. -f. Théorie de l'électricité. Discours, traité sur l'électricité.
Électrologique, adj. des 2 g. Qui a rapport à l'électrologie. Traité électrologique.
Électromètre, s. m. Sorte d'instrument qui sert à mesurer la force de l'électricité.
Électrométrique. adj. des 2 g. Qui appartient, qui est relatif à l'électromètre.
Électromicrométre. s. m-. Instrument qui indique les plus petites parties de l'électricité.
Électromicrométrique. adj. des 2 g. Qui concerne l'électromicromètre. Degré électromicrométrique.
+Électromoteur. s. m. Appareil pour faire développer par le contact l'électricité des corps. — Électromoteur métallique, appareil pour faire développer l'électricité par le contact de deux métaux hétérogènes. — Électromoteur résineux, appareil où les corps en contact sont, d'un côté, une substance résineuse, et, de l'autre, une substance végétale , minérale ou animale.
Électrophore. s. m. Instrument chargé de matière électrique ou galvanique, et qui a la propriété de fournir presque indéfiniment le fluide électrique.
Électroscope. s. m. Instrument qui sert à faire connaître l'électricité de l'air.
Électroscopique. adj. des 2 g. Qui tient, qui est relatif à l'électroscope. »
— + néologismes (provisoires pour certains) dans le Dictionnaire général de la langue française et vocabulaire universel des sciences, des arts et des métiers, lire en ligne.
Raymond 1832«Bachelard, textes choisis par Lecourt 1980, L'« électrisme » désigne la pensée nouvelle, moderne, positiviste, ayant pour composante la structuration de la connaissance scientifique à l'aide de l'électricité, des électrons etc. C'est, mis en situation, une approche d'un mode de vie nouveau; Mais ce terme fut temporaire et son sens dérivé fut celui d'obsession. Il a été associé positivement à l'art, à l'architecture devenue remarquable par la lumière électrique, et ce fut dans les faits un effet de mode. [lire en ligne]»II. Épistémologie de la physique
A) La « provocation » relativiste
1. « Cette nouveauté est une objection... »
2. Dévaluation des « idées premières »
3. « L'objectivation d'une pensée en quête du réel... »
4. La méconnaissance réaliste
B) Histoire épistémologique de l'« électrisme »
1. L'empirisme du XVIIIe siècle
2. « Déréalisation » du phénomène électrique
3. Formation du concept de « capacité électrique
4. La « formule » du condensateur
5. « Socialisation » de l'électrisme
C) L'atomisme
I. La notion de corpuscule dans la physique contemporaine
1. Caractères principaux
2. Défaite du « chosisme »
3. Défaite du « choquisme »
II. Le concept scientifique de matière dans la physique contemporaine
1. La physique contemporaine est « matérialiste »
2. Elle n'est pas empiriste
3. Elle ne décrit pas, elle « produit » des phénomènes
4. C'est une science d'« effets
« p.12 À propos de vue, vous a-t-on dit que l’hôtel particulier que vient d’acheter Mme Verdurin sera éclairé à l’électricité ? Je ne le tiens pas de ma petite police particulière, mais d’une autre source : c’est l’électricien lui-même, Mildé, qui me l’a dit. Vous voyez que je cite mes auteurs ! Jusqu’aux chambres qui auront leurs lampes électriques avec un abat-jour qui tamisera la lumière. C’est évidemment un luxe charmant. D’ailleurs nos contemporaines veulent absolument du nouveau, n’en fût-il plus au monde. Il y a la belle-sœur d’une de mes amies qui a le téléphone posé chez elle ! Elle peut faire une commande à un fournisseur sans sortir de son appartement ! J’avoue que j’ai platement intrigué pour avoir la permission de venir un jour parler devant l’appareil. Cela me tente beaucoup, mais plutôt chez une amie que chez moi. Il me semble que je n’aimerais pas avoir le téléphone à domicile. Le premier amusement passé, cela doit être un vrai casse-tête. »
— [modernité et convenance] : lire-en-ligne.
« p.76 (... jeune clubman...ou...jeune ouvrier...,) les électriciens par exemple comptent aujourd'hui dans les rangs de la chevalerie véritable... »
— [statut social et hiérarchie sociale] : lire-en-ligne.
« p.204 (... bien que n'ayant pas une forme logique, rationnelle, directement élaborée pour l'intelligence de celui qui écoute, lui parviennent cependant avec leur signification véritable, de même que la parole humaine, changée en électricité dans le téléphone, se refait parole pour être entendue.... »
— [compréhension et intelligence]: lire-en-ligne.
« p.206 (...et sa voix était comme celle que réalisera dit-on le photo-téléphone de l'avenir, dans le son se découpait nettement l'image visuelle... »
— [sensation et besoin de perception] : lire-en-ligne.
Proust 1918, Marcel Proust À l’ombre des jeunes filles en fleurs.«Manuel du canonnier breveté»TITRE XI : NOTIONS D'ÉLECTRICITÉ.
CHAPITRE I. Courant électrique. 165
CHAPITRE II. Lampes à incandescence. 176
CHAPITRE III. Electro-aimants. Appareils électriques. 178
CHAPITRE IV. Piles. 187
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