Logonna-Daoulas
commune française du département du Finistère De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Logonna-Daoulas [lɔgɔna daulas] est une commune française située dans le département du Finistère, en région Bretagne.
Logonna-Daoulas | |||||
Panneau routier bilingue français-breton à l'entrée du bourg. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Finistère | ||||
Arrondissement | Brest | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du pays de Landerneau-Daoulas | ||||
Maire Mandat |
Fabrice Ferré 2020-2026 |
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Code postal | 29460 | ||||
Code commune | 29137 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Logonnais | ||||
Population municipale |
2 123 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 175 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
44 395 hab. | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 19′ nord, 4° 18′ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 63 m |
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Superficie | 12,14 km2 | ||||
Type | Commune rurale et littorale | ||||
Aire d'attraction | Brest (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Pont-de-Buis-lès-Quimerch | ||||
Législatives | Sixième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | www.logonna-daoulas.bzh | ||||
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Située entre Brest et Quimper, Logonna-Daoulas est une commune littorale située au fond de la rade de Brest. Elle forme une presqu'île entre les abers de la Mignonne et du Camfrout.
Son littoral est très découpé, alternant du nord au sud l'Anse de Prat Mil Pont (partagée avec la commune voisine de Daoulas), qui est une subdivision de la ria de la Mignonne (dite aussi Rivière de Daoulas), la Pointe du Château, l'Anse de Penn Foull (Penfoul), la Pointe du Roz, l'Anse du Roz, la Pointe du Bindy (Bendy), l'Anse du Bourg, l'Anse de Moulin Mer et enfin la ria du Camfrout ou rivière de l'Hôpital (partagée avec la commune voisine de L'Hôpital-Camfrout).
La commune dispose de nombreuses criques et grèves : le Bendy (Bindy), l'Île Grise, le Château, Porsisquin, l’anse du Bourg, l’anse du Roz, le Yelen. Tous ces lieux sont reliés par le sentier côtier GR 34. En de nombreux points du rivage, la falaise présente des failles et plissements qui permettent d’apprécier la richesse géologique du secteur. Également caractéristiques de la commune, les cordons littoraux, communément appelés sillons, se présentent sous différentes formes : flèches à pointe libre à l’anse du Roz et à l’anse de Saint-Jean, double tombolo au Bendy (Bindy), flèches en chicane à l’anse du Bourg et au Mengleuz en association avec la flèche de Rosmellec sur la commune de Daoulas, l’ensemble de ce site étant fortement dégradé sous l’effet de l’anthropisation[1]. Outre les deux îles du Bindy (inhabitées), deux îlots existent : celui de l'extrémité de la Pointe du Château et l'Île Grise, aussi inhabités.
L'intérieur du finage communal est assez accidenté, alternant collines et vallons. Les altitudes sont comprises entre 80 mètres (dans la partie nord-est du territoire communal) et le niveau de la mer ; des altitudes d'une cinquantaine de mètres se trouvent en plusieurs endroits à faible distance du littoral. Le bourg est sur une colline, à une quarantaine de mètres d'altitude.
Des petits fleuves côtiers forment des vallons, les plus importants étant celui qui se jette dans l'Anse de Prat Mill Pont au nord (et sert de limite avec Daoulas), celui qui rejoint l'Anse de Moulin Mer et celui de Coz Feunteun, qui sert de limite avec L'Hôpital-Camfrout.
Le paysage rural, malgré le remembrement des années 1950, a conservé son caractère de pays de bocage, avec habitat dispersé et chemins creux communément appelés « garennes », talus et haies où prédominent le chêne, le frêne et le saule. Une certaine rurbanisation, engendrée par la pression immobilière, se fait toutefois sentir, notamment aux alentours nord (la RD 333 connait une urbanisation linéaire en "doigt de gant" jusqu'à Prad an Dour) et est du bourg, ainsi qu'à Kernisi et au nord de Moulin Mer ; une urbanisation balnéaire plus diffuse se constate aussi en plusieurs endroits à proximité du littoral comme sur la rive sud de la presqu'île du Bindy, les alentours de la grève de Yelen et de Gorréquer à Porz Beac'h.
Par arrêté ministériel du , dans le cadre du réseau écologique européen Natura 2000, Logonna fait partie du SIC (Site d’importance communautaire) FR5300046[2] Rade de Brest, estuaire de l’Aulne, qui intersecte la zone de protection spéciale FR5310071 Rade de Brest : baie de Daoulas, anse de Poulmic.
En raison de sa situation péninsulaire, Logonna-Daoulas a longtemps été une commune très enclavée et reste de nos jours à l'écart des grandes voies de circulation. L'ancienne route nationale 170 (actuelle RD 770) écornait certes l'angle nord-est de son territoire à Goasven, mais le tracé de l'actuelle voie expresse reliant Brest à Quimper (route nationale 165) passe nettement plus à l'est et Logonna-Daoulas n'est desservi qu'indirectement via les échangeurs de Daoulas (vers le nord) et du Faou (vers le sud). Une seule route départementale dessert véritablement la commune, la RD 333, venant de Daoulas ; Logonna-Daoulas n'est par ailleurs desservi que par des routes communales, laissées parfois volontairement étroites, comme celle qui relie le bourg à L'Hôpital-Camfrout.
Le port communal de Porz Beac'h, accessible tout le temps sauf lors ds marées basses de vive-eau, est surtout fréquenté par des coquilliers ainsi que par les plaisanciers[3] ; deux autres modestes ports de plaisance existent dans la commune au Roz et à Moulin-Mer, où existe aussi un centre nautique qui dispose de ses propres équipements portuaires.
Dans son ouvrage La Bretagne contemporaine, Finistère de 1869, Pol Potier de Courcy en fait la description suivante : « Rien de plus varié, de plus fertile, de plus riant que la route qui, longeant la rivière, conduit de Daoulas au bourg de Logonna, situé à l’extrémité de la presqu’île. On chemine constamment au milieu de bosquets et de vergers plantés de toutes sortes d’arbres fruitiers de la végétation la plus vigoureuse au travers desquels on aperçoit, de temps à autre, les nombreuses baies qui découpent ce coin de terre et le font ressembler à un jardin. »
Benjamin Girard, en 1889, décrit quant à lui Logonna en ces termes : « La commune de Logonna-Daoulas occupe une sorte de presqu'île entre la rivière de Daoulas, la rade de Brest et la rivière de l'Hôpital ; elle est traversée dans sa partie est par la route nationale no 170[4] ; son territoire est très fertile. Le bourg, situé à l'extrémité sud de la commune, a une population agglomérée de 205 habitants ; l'église, bâtie en 1710, possède de gracieuses ogives, d'élégantes sculptures et un beau clocher. Entre le moulin à mer, situé à l'embouchure de la rivière de l'Hôpital, et le bourg du même nom L'Hôpital-Camfrout, on exploite des gisements très abondants de kersanton »[5].
Sa situation péninsulaire a longtemps contribué à l'isolement de Logonna-Daoulas.
En 1924 encore, le journal L'Ouest-Éclair écrit : « La commune de Logonna-Daoulas semble abandonnée, sans chemin praticable, ce qui oblige les touristes à passer à travers champs, d'où le mécontentement justifié des propriétaires. Comme moyens de communication, aucun service de voiture n'existe dans la commune qui se trouve à dix kilomètres de la gare de Daoulas, 22 km de Landerneau et 42 km de Brest, tandis que les bateaux qui font le service de Brest, Châteaulin et Le Faou passent [sans s'arrêter] à proximité de ce petit port qui se trouve à 10 minutes de marche du bourg [de Logonna] »[6].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lanvéoc », sur la commune de Lanvéoc, mise en service en 1948[13] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[14],[Note 4], où la température moyenne annuelle évolue de 11,7 °C pour la période 1971-2000[15], à 11,8 °C pour 1981-2010[16], puis à 12,2 °C pour 1991-2020[17].
Logonna-Daoulas est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[18],[19],[20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[21],[22].
La commune, bordée par la mer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[23]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (74,8 %), prairies (13,9 %), zones urbanisées (6,8 %), forêts (2,1 %), terres arables (1,3 %), zones humides côtières (1 %), eaux maritimes (0,2 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancti Monnae de Irvillac 1218, Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536.
Du breton lok qui signifie ermitage et de saint Monna.
Le terme village en Finistère est utilisé en lieu et place de celui de hameau. La commune (ou paroisse) comprend son bourg et ses villages :
Ar Scoët, Beg Avel, Camen, Cléguériou, Cléménéc'hy, Cosquérou, Coz Maner, Garrec-Ven, Goasven, Gorre Ar C'hoat, Gorréquer, Gouelet-Ker, Guelet Ar C'hoat, Guernabic, Guernévez, Hellen, Kerjean, Kerliver, Kernisi, Kervaden, Kervella, Kersinic, Larvor, Le Brétin, Le Château, Le Cosquer, Le Mengleuz, Le Quinquis, Le Rohou, Le Roz, Le Stang, Le Yelen, Moulin-Mer, Penfoul, Pennarun, Pennaras, Pennavern, Pors-Beac'h, Porsisquin, Prat An Dour, Prat Pann, Quénécadec, Renéver, Roscurunet, Rosmorduc, Roudourou, Rubuzaouen, Ruliver, Rumenguy, Rungléo, Sainte Marguerite (Keroual), Torrac'hleuz, Traon Ar Méné, Vilavel.
Un éperon barré, dit Ar-Chastel, protégé par un fossé large et profond se trouve à la pointe Saint-Jean, en Logonna-Daoulas[27].
Logonna-Daoulas, ancien prieuré-cure de l'abbaye Notre-Dame-de-Daoulas, ayant pour titulaire un chanoine de la dite abbaye, faisait partie de la paroisse d'Irvillac au XIIIe siècle. La légende dit que saint Monna, venant d'Irlande au Ve siècle, aborde dans la commune avec son embarcation de pierre, qui serait visible au village de Porsisquin. Il entreprend de bâtir en un lieu élevé une église d'où il pourrait apercevoir celle de sa sœur, sainte Nonne, à Dirinon. Il se décide pour Clemenehy, mais le lieu se révèle ensorcelé : le diable détruit au cours de la nuit le travail effectué la veille. Saint Monna décide alors de l'édifier à son emplacement actuel, puis se rend compte avec désolation qu'il ne peut voir de cet endroit l'église de Nonne, laquelle le console par ces mots : « Graet da di, eus toull va dor me velo da hini » (Fais ta maison, de l'entrée de ma porte je verrai la tienne). Clemenehy, déformation de « Kreac'h Menec'hi » (la colline de la maison des moines), pourrait avoir connu un important passé religieux.
Logonna était dénommé Sancti Monnae de Irvillac en 1218, Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536[28].
La châtellenie d'ancienneté de Logonna, démembrement de celle de Daoulas, fut détachée vers 1208 par la suite d'un partage, ainsi qu'Irvillac, apanage de Constance de Léon, femme de Pierre de Malestroit, et attribuée à Guyomarch IV de Léon, fils d’Hervé de Léon, seigneur de Châteauneuf, père d’Hervé de Léon dont le fils Salomon (cité en 1265) fut vraisemblablement l'ancêtre des seigneurs de Rosmorduc, en Logonna et le second fils Hervé (cité en 1279) l'ancêtre des seigneurs de Lesquélen, en Plabennec. Selon l'inventaire des titres de l'abbaye de Daoulas datant du la seigneurie d'Irvillac et Logonna était un ramage de la vicomté de Léon ; celle-ci aurait par la suite été rattachée à la vicomté du Faou à partir de 1768[28] à la suite de son acquisition en 1762 par Nicolas Magon de La Gervaisais.
Logonna était le chef-lieu du fief héréditaire de la famille de Rosmorduc (Salomon de Rosmorduc, qui vivait en 1250, est le plus ancien membre connu de cette famille) qui dès le XIIIe siècle englobait le territoire de la commune actuelle avec d'importantes emprises dans les paroisses voisines.
Logonna possédait au XVe siècle au moins deux maisons nobles : celle de Rosmorduc (qui appartenait en 1405, à Guyon, seigneur de Rosmorduc) et le manoir du Bretin, qui appartenait au sieur de Roserf [Roscerf, famille noble de la paroisse de Plougastel][29].
Le château de Rosmorduc fut construit à partir de 1545 à l'emplacement d'une ancienne motte castrale. Selon la capitation de la noblesse de l'évêché de Quimper en 1720 Alain Le Gentil de Rosmorduc[Note 7] est alors seigneur de Rosmorduc ; son fils Yves René Le Gentil comte de Rosmorduc, né en 1683, lui succéda. Les seigneurs de Rosmorduc jouissaient de prééminences et autres droits honorifiques (par exemple leurs armoiries sur les vitres de l'église) dans l'église de Logonna[28].
Même si Logonna était essentiellement une paroisse maritime, les inventaires après décès de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle témoignent de la culture et du travail du lin, par exemple à Keroual (« trois boisseaux de graine de lin valant neuf livres », à Larvor (un métier à tisser, deux rouets, deux peignes à égrener, trois brayes et « du fil de reparon pour faire huit draps de toile »), à Camen (en 1744), au Cozquer, à Rohou, etc. Deux vestiges de kanndi ont été recensés au Rohou et à Quénécadec[30].
Lors de la reconstruction du cloître de l'abbaye de Landévennec au milieu du XVIIe siècle, un accident survenu en rade de Brest en 1653 est ainsi relaté :
« Le vingt-cinquième jour du mois d'août [1653], un événement tout à fait funeste et inopiné vint troubler l'allégresse dont la réédification de leur cloître, complètement détruit et effondré, enflammait les religieux de ce (...) monastère. Nous voulons parler de la mort de trois ouvriers qui amenaient en barque des pierres de taille de la carrière de pierre de Logonna. Comme ils s'adonnaient à ce travail, une tempête soudainement levée fit couler la barque alourdie. Ils périrent sous les eaux près du promontoire nommé Penros[31], pas très éloigné de la carrière de pierre. Voici leurs noms : Yves Moin, Yves Le Borgne, Pierre Kérinnec. D'autres pourtant, qui secondaient ceux-là mêmes en conduisant la barque, se saisirent de planches ou d'accessoires en bois qui se trouvaient dans la barque, ayant imploré d'en haut le secours divin, s'échappèrent jusqu'au rivage. Quant à ceux qui étaient restés morts sous les eaux, on les retrouva la nuit suivante quand la mer se retira et on les amena au monastère. Ils furent ensevelis dans la même fosse, dans la nef de l'église près du monument en pierre érigé en elle du côté du cloître le 26 août. Cependant, une fois quelques jours écoulés, alors que la mer se retirait un peu plus loin du littoral, la barque, délestée d'une partie de sa charge et vidée de ses eaux, se remit à flotter et fut ramenée au monastère[32]. »
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Logona et Daoulas [Logonna-Daoulas] de fournir 14 hommes et de payer 91 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[33].
Deux confréries existaient à Logonna : la confrérie du Rosaire, dont l'existence est attestée entre 1709 et 1785, et la confrérie Saint-Yves, attestée au moins entre 1764 et 1790[28].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Logonna en 1778 :
« Logonna ; sur une hauteur, entre deux bras de mer qui sortent de la Baie de Brest : à 8 lieues un quart au nord-nord-ouest de Quimper, son évêché et son ressort ; à 41 lieues deux tiers de Rennes et à 3 lieues un quart de Landerneau, sa subdélégation. Cette paroisse est une châtellenie ; on y compte 1 050 communiants[Note 8] ; la cure est présentée par un chanoine de Daoulas. Son territoire est environné par la mer et fertile en grains de toutes espèces. On y voit la maison noble de Rosmorduc (...)[29]. »
Nicolas Diverrès[Note 9], cultivateur à Guernabic, et Jean Plourin[Note 10], du Cosquer, sont les deux délégués représentant les 180 feux de Logonna lors de l'élection des députés du tiers état de la sénéchaussée de Quimper aux États généraux de 1789[34]. Le cahier de doléances de Logonna-Daoulas, rédigé le en présence de 18 paroissiens par Morvan, greffier des délibérations, est consultable sur un site Internet[35]. Son article 5 demande « que les juridictions des seigneurs soient supprimées, attendu que les seigneurs ont toujours le bon droit chez des officiers [de justice] qui sont leurs créatures, souvent trop dociles »[36].
Jean Le Moal, recteur de Logonna-Daoulas depuis 1789, et Charles Le Du, curé à partir de 1790, refusèrent tous les deux de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et émigrèrent[28].
Nicolas Salaün[Note 11], fusilier au 15e régiment d'infanterie de ligne, fut tué le lors de la bataille de Friedland.
Une enquête indique qu'à Logonna-Daoulas en 1830, pur une population totale de 1 250 habitants, 46 hommes et 6 femmes (4,4 % de la population totale) savent lire et écrire le français, 60 hommes et 20 femmes (6,9 % de la population) ne savent pas écrire mais savent lire le breton, 100 hommes et 15 femmes (9,2 % de la population) savent parler français, 450 hommes et 550 femmes (80 % de la population) ne savent que parler le breton[37].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Logonna en 1843 :
« Logonna : commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Pennarros, Quénécadec, Keroual, Kerblaouen, Keruisy, Camen, Larvor, le Roz. Objets remarquables : îles du Bondy, anses du Penfoul, du Roz, du Royou, de Kervssdan. Superficie totale : 1 331 hectares dont (...) terres labourables 600 ha, prés et pâturages 71 ha, vergers et jardins 147 ha, landes et incultes 419 ha, canaux et étangs 6 ha (...). Moulins : 2. Il y a, outre l'église, les chapelles Sainte-Marguerite et Saint-Jean. Le tiers environ des habitants se livre à la pêche, industrie qui entretient quelque aisance dans cette commune. Géologie : roches feldspathiques près de Carmen et de Keroual : elles sont exploitées à la pointe du Roz. On parle le français et le breton[38]. »
En 1869, lors des élections législatives, à Logonna-Daoulas, sur 385 électeurs inscrits, 300 prennent part au vote lors du premier tour de scrutin ; au second tour, on trouve 391 bulletins dans l'urne, plus de votants que d'inscrits, et dans l'intervalle deux électeurs étaient morts[39].
Benjamin Girard décrit ainsi Logonna-Daoulas en 1889 :
« La commune de Logonna-Daoulas occupe une sorte de presqu'île entre la Rivière de Daoulas, la Rade de Brest et la Rivière de l'Hôpital ; elle est traversée, dans sa partie est, par la route nationale 170 ; son territoire est très fertile. Le bourg, situé à l'extrémité sud de la commune, a une population agglomérée de 205 habitants : l'église, bâtie en 1710, possède de gracieuses ogives, d'élégantes sculptures et un beau clocher. Entre le moulin à mer situé à l'embouchure de la Rivière de l'Hôpital et le bourg du même nom [Hôpital-Camfrout] on exploite des gisements très abondants de kersanton[40]. »
La Querelle des Inventaires a concerné Logonna-Daoulas. Le journal Le Gaulois écrit le : « Monsieur Seigland, commissaire de police, a fait cerner aujourd'hui par 40 cuirassiers et 20 hussards l'église de Logonna-Daoulas. L'entrée des cavaliers dans le vieux cimetière a été accueillie par des cris. L'abbé Jézéquel, recteur, n'ayant pas obtempéré aux sommations, les sapeurs du génie ont enfoncé les portes pendant que 500 fidèles chantaient des cantiques »[41]. Le journal Le Temps précise : « Tous les habitants, réveillés par le tocsin, se portent en foule dans le cimetière au milieu duquel s'élève l'église. Toutes les issues du sanctuaire sont barricadées, d'énormes poutres clouées en croix forment une barrière. Le curé refusant de faire ouvrir, le commissaire fait sauter les portes à coups de hache »[42].
En 1922, des citoyens de Logonna-Daoulas portent plainte contre le curé de la paroisse, l'abbé Baron, car celui-ci fulminait du haut de sa chaire contre les fidèles qui fréquentaient la salle de danse d'un débit de boissons tenu, disait-il, par des excommuniés. Mais le juge de paix débouta les plaignants, disant que le curé n'avait pas abusé du droit car il n'avait fait que des menaces de sanction spirituelle[43].
En 1907, la municipalité envisage de construire une école à Sainte-Marguerite, mais le projet est rapidement abandonné[44].
Le monument aux morts de Logonna-Daoulas porte les noms de 72 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, dont 7 sont indiqués comme ayant péris en mer (parmi eux par exemple François Monfort, matelot à bord du croiseur cuirassé Kléber, tué lors de la Bataille de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) le ) ; 8 au moins sont morts en Belgique dont un à Maissin et 4 à Dixmude lors de la bataille de l'Yser dès 1914 ; 1 (Jean Guermeur) est mort en 1918 alors qu'il était en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français[45].
Jean Le Goff, matelot à bord du croiseur cuirassé Gueydon est mort des suites de maladie contractée en service le à Arkhangelsk (Russie) où son bateau se trouvait dans le cadre de la Guerre civile russe[45].
Les drames de la mer étaient fréquents : par exemple le , deux barques de pêche de Logonna-Daoulas, chacune ayant quatre hommes à bord, le Général-de-Rosmorduc et le Rose-Saint-Gildas chavirent dans la baie de Poulmic : un marin du premier bateau et trois du second périssent noyés, les autres étant secourus[46] ; le deux matelots du sloop Marguerite, de Logonna-Daoulas, qui pêchaient près de Landévennec, furent jetés à la mer lors d'une rafale de vent et se noyèrent[47]
Le journal L'Ouest-Éclair du décrit longuement la misère d'une famille nombreuse du village de Camen en Logonna-Daoulas, dont seuls 5 des 13 enfants survivaient[48].
Un combat opposa, le à Logonna-Daoulas, huit résistants FFI, commandés par le garde maritime du Faou, Fonson, et des marins allemands[49].
Le monument aux morts de Logonna-Daoulas porte les noms de 30 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 3 péris en mer (par exemple Louis Broudin, décédé des suites de ses blessures le à bord de l'aviso Commandant Duboc devant Rufisque (Sénégal) et Compagnon de la Libération), auxquels il convient d'ajouter 3 autres (Olivier Galeron, Jean Yves Kermarec et Yves François Kermarec, tous trois à bord du cuirassé Bretagne) décédés lors de l'attaque anglaise de Mers-El-Kébir le . Jean Goasguen est mort des suites de ses blessures reçues dans le cadre de l'opération Torch le à Casablanca (Maroc)[45].
Joseph Mazéas[Note 12], déporté à partir du camp de Royallieu le est mort au camp de concentration de Buchenwald le [50].
Quatre soldats (François Salaun en 1947, Albert Gourcuff et Alain Mével en 1949, Jean Le Hir en 1953) originaires de Logonna-Daoulas sont morts pour la France pendant la guerre d'Indochine[45].
Éric Dorléans, médecin capitaine au régiment d'infanterie coloniale du Maroc, qui participait dans le cadre de la Forpronu à des opérations de maintien de l'ordre dans l'ex-Yougoslavie, est mort des suites de ses blessures le à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)[45].
Au XVIIe siècle, Logonna-Daoulas, lieu d'agriculture, d'élevage et de pêche, acquiert une réelle importance, grâce à l'exploitation de deux gisements de pierre[51] afféagés par le seigneur de Rosmorduc à des carriers. Le premier gisement, exploité depuis le XVIIe siècle, est un lamprophyre dur et fin, la kersantite, plus connue localement sous le nom de kersanton, qui tient son nom du premier site exploité à Loperhet. Logonna comptait plusieurs carrières de kersanton, le plus prisé des sculpteurs étant celui de Rosmorduc, sombre à grains fins et très résistant à l'altération. Les carrières du secteur de Kervaden et Rhun Vraz[52] se trouvaient sur le territoire de Logonna jusqu'à la refonte des limites administratives de 1946. Ce n'est qu'à cette date qu'elles furent intégrées au territoire communal de L'Hôpital-Camfrout.
L'autre gisement, la "pierre de Logonna", est un microgranite quartzique ocre-blond dont les feldspaths sont ocres en raison de la présence d'oxyde de fer, et rehaussés de cernes concentriques plus foncés (auréoles concentriques brunâtres d'hydroxyde de fer issues de la percolation d'eaux ferrugineuses à travers un granite très fissuré, pendant l'ère tertiaire sous un climat tropical humide), ce qui fait penser à des veines du bois. Cette roche a un effet décoratif certain, égayant les constructions qui l'ont utilisée ; elle alterne souvent dans les constructions avec le kersanton[53]) qui lui donnent un aspect de faux bois. Il est ponctué de petits trous, dus à une altération superficielle des phénocristaux feldspathiques[54]. La pierre, connue sous le nom de pierre de Logonna, est extraite principalement des carrières du Roz, endroit où elle est exploitée depuis le XVIe siècle[55]. Une autre carrière de pierre jaune, à l'est du village de Sainte-Marguerite, a été exploitée jusqu'en 1960 environ. Son aptitude à la taille, sa résistance à l'altération et la possibilité d'un transport aisé par voie d'eau ont permis une large utilisation de la pierre de Logonna dans les monuments religieux du centre-ouest finistérien[56]. Au nombre des réalisations modernes en pierre de Logonna figurent l'église Saint-Louis de Brest, achevée en 1958 et la nouvelle abbaye de Landévennec, achevée en 1965.
Au début du XXe siècle, les carrières employaient plus de 300 personnes – tailleurs de pierre, fendeurs de pierre, maîtres-carriers. Beaucoup d'entre eux venaient de l'extérieur et se mariaient avec des Logonnaises. Des agriculteurs, des pêcheurs, des ostréiculteurs venaient aussi y travailler à la mauvaise saison. Selon une enquête, en 1902 la durée hebdomadaire du travail était de 63 heures chez les tailleurs de pierre de Logonna-Daoulas[57].
En dehors du site du Roz, ces carrières ne sont plus exploitées. Certaines, utilisées comme décharges plus ou moins contrôlées, ont été comblées ; d'autres sont envahies par les eaux et la végétation. Les carrières produisaient beaucoup de déchets et d'éclats de taille qui s'amoncelaient, formant de véritables terre-pleins gagnés sur la mer, le plus bel exemple étant le terre-plein sur lequel furent construits les premiers bâtiments du centre nautique de Moulin-Mer.
Situé sur une presqu’île, le littoral n'est jamais très loin du village. Une partie de l'activité historique de la presqu’île était d'ailleurs tournée vers la mer et principalement la rade de Brest.
Le sentier côtier de Logonna-Daoulas, d'une longueur de plus de 20 km, permet de relier Daoulas à L'Hôpital-Camfrout, permettant de faire le tour complet de la presqu’île. Ils sont ainsi reliés au GR34 faisant le tour du littoral breton :
Différents points-parkings existent : le Bendy, le Yelen, l'anse du Roz, Pors-Beac'h, Mengleuz, Moulin Mer ou l'anse du Roz.
La boucle complète avec toutes les options représente environ 4 h 30 de marche, mais en utilisant les raccourcis, il est possible d'organiser des boucles de 1, 2 ou 3 h au départ des parkings.
Malheureusement ces sentiers sont menacés par l'érosion littorale et il faut fréquemment en modifier le tracé en raison des effondrements qui surviennent ; si le plus souvent les propriétaires riverains acceptent, le refus de l'un d'entre eux au Yelen interrompt le sentier sur une centaine de mètres, obligeant à un détour de plusieurs kilomètres[58].
L'agriculture est concentrée dans la partie est de la commune.
La pêche à la coquille Saint-Jacques dans la rade de Brest est, jusqu'au milieu du XXe siècle, une activité importante de la commune. Les coquilliers de Logonna-Daoulas sont nombreux à rivaliser avec ceux de L'Hôpital-Camfrout et du Faou.
Les estuaires du Camfrout et de la Mignonne, riches en gisements d'huîtres plates Ostrea edulis, font l'objet d'un dragage intensif jusqu'au milieu du XIXe siècle où on assiste, comme partout en Bretagne, à une raréfaction inquiétante de la ressource. Les tentatives de repeuplement par captage de la laitance menées par des scientifiques mandatés par Napoléon III échouent en rade de Brest. La technique utilisée est celle des fascines, petits fagots de bois maintenus entre deux eaux par un cordage relié à un bloc de pierre. Les rapports de l'époque concernant la rivière de L'Hôpital-Camfrout mentionnent d'excellents résultats quant au captage proprement dit, mais les installations, lorsqu'elles ne sont pas emportées par le courant, sont pillées par les riverains qui récupèrent huîtres et cordages[59].
L'ostréiculture logonnaise finira tout de même par se développer et survivra à la grave épizootie de 1920-1921 au cours de laquelle l'huître plate sera quasiment décimée. À la fin des années 1940 commence une période de grande prospérité. Les concessions ostréicoles s'étendent du Mengleuz à la pointe du Château au nord, de Moulin-Mer à Kervella au sud, et occupent toute l'anse de Penfoul. Dans les années 1960, les marins-pêcheurs logonnais, qui exploitent souvent de petites concessions, fondent la SCOL (Société Coopérative Ostréicole de Logonna) dans le but de résister à la mainmise des gros producteurs bretons sur la plupart des sites de la rade de Brest. Ils font construire un grand hangar à Pors-Beac'h.
Jusqu'en 1970-1980, les huîtres sont élevées dans des parcs balisés par de longues perches de bois qui dépassent à mi-marée. Sur l'eau apparaissent de gros chalands de bois et des plates, petites embarcations à très faible tirant d'eau mieux adaptées au travail sur les parcs que les annexes de coquillier. Pour le captage, on a recours à des bouquets de tuiles romaines chaulées sur lesquelles se développe le naissain. La manutention se fait à l'aide de brancards de bois grillagés appelés civières. Un peu partout sur l'estran se construisent des bassins à dégorger, parfois taillés à même la roche. Le travail de tri et de détroquage se fait tout en haut de la grève, dans des cabanes en bois goudronné. Si ces cabanes ont presque toutes disparu du paysage (il en reste deux beaux spécimens à Pors Beac'h), on peut encore observer le long de la côte de nombreux bassins en plus ou moins bon état, souvent remplis de vase et de goémon.
Les années 1970 sont des années noires, marquées par deux parasitoses successives, la marteiliose et la bonamiose, qui vont diminuer très fortement la production de l'huître plate, entraînant la cessation d'activité de presque toutes les exploitations et la fermeture de la SCOL. Pour s'en sortir, il faut multiplier les échanges avec d'autres bassins comme Paimpol, Cancale, le Morbihan ou même l'étang de Thau dans le Roussillon. C'est au cours de cette période qu'est introduite l'huître japonaise Crassostrea gigas, plus résistante, qui constitue actuellement l'essentiel de la production, l'huître plate, plus rare, se vendant à des prix plus élevés. La rade de Brest demeure cependant à l'heure actuelle un des rares sites significatifs de captage d'Ostrea edulis en Bretagne, les gisements sauvages commençant timidement à se repeupler.
De nos jours, deux producteurs se partagent l'essentiel de l'ostréiculture logonnaise, l'un installé à Pors Beac'h, l'autre à la pointe du Château. Les huîtres sont désormais élevées dans des poches disposées sur des tables en fer à béton surélevées, on utilise des chalands équipés de puissants bras hydrauliques, des engins de levage, des tables de tri et de calibrage automatisées, des collecteurs modernes. Les bassins sont construits à terre, parfois sous hangar, et sont alimentés par un système de pompage à la mer. Néanmoins, c'est une activité qui requiert toujours beaucoup de main-d'œuvre et demeure le secteur fournissant le plus d'emplois dans la commune.
Au cours de l'été 2008, les ostréiculteurs se trouvent confrontés à un nouveau problème de grande ampleur, une mortalité anormale d'huîtres creuses C. Gigas, les juvéniles étant principalement atteintes. Un virus, l'Ostreid Herpes Virus-1 (OsHV-1), bien connu des chercheurs, serait à l'origine de ce phénomène. Une bactérie, Vibrio splendidus, pourrait avoir affaibli les huîtres, facilitant ainsi le développement de OsHV-1. Les conditions climatiques de 2008, hiver doux et printemps pluvieux, ont occasionné des développements phytoplanctiques importants, d'où une croissance rapide des huîtres abondamment nourries et précocement matures. L'animal utilise alors beaucoup d'énergie pour développer ses produits génitaux et beaucoup moins pour se défendre[60]. En 2010, l’Irlande, l’Espagne, les Pays-Bas et le Royaume- Uni ont lancé des programmes de dépistage du virus OsHV-1 μνar et des mesures de restriction des mouvements (prévues par le règlement CE) no 175/2010. Les résultats laissent penser que quelques régions de l'Union sont indemnes du virus OsHV-1 μνar[61].
Introduite en France dans les années 1970 et vite adoptée par les producteurs logonnais, l'huître japonaise Crassostrea gigas n'était pas supposée se reproduire au nord de l'estuaire de la Loire. Pour des raisons sans doute liées au réchauffement climatique ou à des capacités d'adaptation mal évaluées, la C. gigas a commencé vers 1990 à coloniser les rochers et les quais d'abord à proximité des installations ostréicoles, puis un peu partout le long de la côte, formant parfois de véritables récifs. Les côtes logonnaises sont affectées dans leur quasi-totalité ; en certains points de la rivière de Daoulas, la roche disparaît sous plusieurs couches d'huîtres.
Certes ce phénomène réjouit de nombreux pêcheurs à pied, mais les huîtres, dont les jeunes pousses sont extrêmement coupantes, constituent par endroits une gêne, voire un danger, pour les baigneurs, véliplanchistes, kayakistes et promeneurs, surtout accompagnés de chiens dont les coussinets sont particulièrement vulnérables. Certaines espèces comme le bigorneau Littorina littorea ont pratiquement disparu de certains secteurs où ils étaient abondants avant d'être concurrencés par la C. gigas.
Le problème est devenu suffisamment préoccupant pour faire l'objet d'études scientifiques officielles menées au sein du programme ProGig[62] (Programme de recherche sur la Prolifération de l'huître creuse Crassostrea Gigas) coordonné par le LEMAR, Laboratoire des sciences de l'Environnement marin de l'Université de Bretagne-Occidentale. Le ProGig a mis en place de la Normandie au Pays basque 28 sites témoins dont le site de Moulin-Mer à Logonna.
Tout pourrait être remis en cause avec le phénomène de surmortalité touchant essentiellement les jeunes huîtres C. Gigas constatée en 2008 (voir ci-dessus). Le , l'arrêté d'interdiction de ramassage d'huîtres creuses sauvages dans les rivières de Daoulas, de l'Aulne et de L'Hôpital-Camfrout est placardé dans les ports concernés. Pour les scientifiques et les professionnels, il s'agit de préserver certains gisements considérés comme naturels, de manière à pouvoir relancer la production en les ponctionnant si cela s'avérait nécessaire[63].
La production de moules à Logonna a commencé très récemment, vers 2005. Deux mytiliculteurs se partagent l'activité, avec deux techniques différentes. L'un travaille à partir de Pors Beac'h, l'élevage se faisant sur des pieux installés en rivière de Daoulas. Un second producteur opère à partir de Moulin-Mer et utilise des filières mouillées à l'ouest du sillon des Anglais, sous la forêt domaniale de Landévennec. On accroche à ces filières des haussières lestées d'environ six mètres autour desquelles s'enroulent en spirale des cordages en fibre de coco portant le naissain, l'ensemble étant protégé par du grillage anti-daurade. Des taquets posés tous les mètres serviront à soutenir les grappes de moules après désagrégation du coco. Les cordages ensemencés proviennent de Charente ou du Morbihan.
Dans les années 1950, un groupe de jeunes instituteurs membres ou sympathisants du P.C.F., dans le sillage du Châteauneuvien Daniel Trellu (1919-1998), lui-même instituteur, poète ami de Paul Éluard, communiste et grande figure de la résistance bretonne, cherchent à mettre en place des activités de plein air à destination des jeunes. Dans un premier temps, ils envisagent l'achat des maisons d'éclusiers du canal de Nantes à Brest, mises en vente par les domaines, mais cette idée est abandonnée. Ils décident alors de créer en différents points du Finistère des centres nautiques qui seront fédérés sous le sigle U.D.N.F. (Union pour le Développement du Nautisme dans le Finistère). C'est ainsi que voient le jour les centres nautiques de Rosbras à Riec-sur-Bélon, de Tréboul à Douarnenez, de Moulin-Mer à Logonna-Daoulas, etc., ces centres bénéficiant de l'aide des Concarnois Eugène Le Rose, maître voilier accastilleur, et André Stéphan, constructeur, eux-mêmes engagés dans cette démarche militante de démocratisation de la voile.
Avec quelques amis logonnais, daoulasiens et brestois, Jacques Kerhoas, né en 1925, enseignant à Daoulas, opte pour un ancien site carrier situé à Logonna entre l'anse du Rohou et le moulin à marée. Il y a là une crique suffisamment profonde, un quai en pierre destiné à l'embarquement du kersanton et un terre-plein de belle surface constitué de blocs rocheux et d'éclats de pierres résultant de la taille, l'ensemble se trouvant sur le domaine maritime. Après obtention d'une concession séculaire et de gros travaux de débroussaillage, c'est la construction des premiers aménagements et l'accueil des premiers stagiaires, dont les plus motivés seront rapidement promus au rôle de moniteurs[64].
Moulin-Mer se veut centre populaire d'activités nautiques formant de bons marins, se démarquant ainsi de la plaisance élitiste comme des colonies de vacances. Le centre s'équipe progressivement et gagne en volume d'activité. Jacques Kerhoas, détaché de l'Éducation nationale, s'en occupe à plein temps et crée en 1964 le concept de classe de mer, ce qui permet de fonctionner à l'année et d'embaucher des permanents tout en restant au plus près de l'objectif initial, faire découvrir la voile et le milieu marin aux jeunes générations de tous horizons et de toutes catégories sociales.
En 1976, le centre se dote d'un nouveau bâtiment signé Claude Petton[65] (1934-2003), architecte landernéen visionnaire qui prône l'intégration de l'architecture dans le paysage et adosse la construction à la falaise.
Après le départ en retraite de Jacques Kerhoas, le centre, dont les activités commençaient déjà à se ressentir du contexte économique, va connaître des hauts et des bas et devra fermer. Les bâtiments resteront à l'abandon quelque temps avant que le site ne soit entièrement réhabilité en 2003-2004 par la Communauté de communes de Landerneau-Daoulas, qui en confie l'utilisation et la gestion à l'association L.M.V., filiale de Don Bosco. L'accueil des handicapés devient une spécificité du centre avec des aménagements et des équipements spécialement prévus à cet effet, dont une grosse barge en aluminium permettant de les faire naviguer[66].
Jacques Kerhoas est décédé en 1992. Il repose au cimetière du Faou. Une stèle à sa mémoire a été installée au bord de la crique. Une école élémentaire située dans le quartier Saint-Marc de Brest porte son nom[67].
Les fêtes maritimes de Brest ont pris naissance à Logonna au port de Pors Beac’h dans les années 1980.
En 1967, l'UDNF fait l'acquisition de l'Armagnac Gurun destiné à la formation des moniteurs de ses centres affiliés. La flottille s'étoffe progressivement et compte trois autres Armagnacs, Mordrouz, Gradlon et Genaoueg, ainsi que quelques mousquetaires. Instance essentiellement administrative, l’UDNF ne souhaite plus assurer l'entretien des bateaux ni le suivi des croisières avec son cortège de responsabilités ; elle en confie donc l'animation et la gestion au G.F.C. (Groupe Finistérien de Croisière), association affiliée spécialement créée à cet effet. Le GFC s'installe à Pors Beac’h dans le hangar inoccupé de la SCOL, le secrétariat étant hébergé par le centre nautique de Moulin-Mer. L'intégration avec les marins pêcheurs et les usagers du port est immédiate. En période creuse, les permanents s'embarquent comme matelots sur les coquilliers du port.
Le GFC, dirigé par Jakez Kerhoas, organise des croisières au départ de Pors Beac'h et occasionnellement de Brest avec des destinations variées allant jusqu'à l'Irlande, l'Écosse et la Galice. Pour satisfaire une forte demande, il faut avoir recours à la location de bateaux de particuliers et bientôt se décide l'acquisition d'une grosse unité. Le choix se porte sur un bateau traditionnel, Solweig, réplique d’un pilote du Havre, rejoint un peu plus tard par l’Ariane, réplique d'un pilote de Dieppe. Le GFC entre dans le cercle des propriétaires de vieux gréements, les deux bateaux sont connus partout sur la côte bretonne et en Angleterre, des îles Scilly jusqu’à Salcombe. Ils participent au rassemblement des Vieilles Coques de Concarneau.
En 1980, à la suite d'une rencontre dans le port de Paimpol avec Jean Le Faucheur, président des OGA (Old Gaffers Association) de Saint-Malo, le GFC relève le défi d’accueillir leur flottille, dans le cadre d’un rassemblement annuel prévu à Camaret-sur-Mer et à Brest, pour une soirée d’escale à Pors Beac’h, soirée que l'on décide d'organiser autour du thème de la voile traditionnelle, avec spectacles et animations ouverts au public. Une exposition est mise sur pied dans l’ancien patronage du bourg devenu tout récemment salle polyvalente. Les coquilliers et autres bateaux traditionnels de la rade viennent se mêler à la flottille malouine.
Le GFC décide de repartir en 1982 et 1984 pour deux autres éditions beaucoup plus élaborées qui attirent chacune environ 150 bateaux et 15 000 spectateurs. Le GFC bénéficie de relations entretenues par Solweig et Ariane, les deux bateaux ambassadeurs, de collaborateurs comme Yvon Le Corre sur sa chaloupe sardinière Eliboubane, de l'équipe du Chasse-Marée[68], revue apparue en 1981, qui soutient l’événement, prenant en charge la partie cinéma maritime et quelques ateliers. La Marine nationale est représentée à chaque édition par le Mutin et la Grande Hermine.
Y interviennent des musiciens et chanteurs (John Kirkpatrick, Riccardo Tesi, les High Level Ranters, le shantyman Stan Hugill, le groupe Gwerz) et y sont présentes des personnalités comme Gérard d'Aboville.
En 1985, la gestion de l'école de croisière en structure associative devenant de plus en plus problématique, le GFC décide sa dissolution, les bateaux sont vendus, le hangar de la SCOL est racheté par une entreprise ostréicole. En 1986, s'appuyant sur l'expérience logonnaise[69], Douarnenez prend la relève avec une série de manifestations de plus grande ampleur orchestrées par Jakez Kerhoas au sein du Chasse-Marée, maître d'œuvre. Cette collaboration dure jusqu'aux fêtes de Brest 92, Jakez créant par la suite avec Anne Burlat la société Grand Large[70] spécialisée dans l'organisation de ce type d'évènement.
En juillet 2000, une édition anniversaire salue les 20 ans des fêtes maritimes.
Différentes activités peuvent être pratiquées sur le territoire de la commune : baignades (non surveillées), voile, canoë et kayak de mer, pêche à la ligne et à pied sur les côtes, randonnées pédestres (cf. fiche sentiers et topoguide à l'office du tourisme de Landerneau-Daoulas), tir à l'arc, VTT (interdit sur le sentier côtier, pas de sentier balisé), équitation…
Avec une trentaine d'associations pour 2 025 habitants, sportifs, lecteurs en herbe ou encore passionnés de patrimoine et d'histoire, les adhérents se retrouvent régulièrement pour partager leurs expériences et leurs passions. La richesse du tissu associatif contribue à animer la commune tout au long de l'année.
Dernières associations en date, l'association « Entreprendre à Logonna » dont l'objet est de promouvoir les entrepreneurs de Logonna-Daoulas auprès de la population locale, et l'association des « Usagers de Kernisi »[71], l'objet de cette association étant la préservation du hameau de Kernisi et de ses environs.
Créée en 1981 par Charles Fleurian, l'association Les Archers Logonnais se distingue par les nombreux titres et places d'honneur régulièrement obtenus au niveau départemental et régional, et compte même dans ses rangs quelques médaillé(e)s au niveau national. À l'issue de la saison 2008, l'association s'est vu décerner le label or de la Fédération française de tir à l'arc, remis officiellement le .
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[72]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[73].
En 2021, la commune comptait 2 123 habitants[Note 13], en évolution de +0,33 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2017 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 124 | 2 123 | - | - | - | - | - | - | - |
Commentaire : si la population communale a fait plus que doubler en un peu plus de deux siècles, l'évolution démographique a été contrastée : après une stagnation initiale qui dure jusqu'en 1806 (année du minimum démographique avec 782 habitants), la population de Logonna-Daoulas a augmenté presque constamment tout au long du XIXe siècle, gagnant 1 402 habitants entre 1806 et 1906 (+179 % en un siècle). L'année 1906 est celle du maximum démographique avec 2 184 habitants. La majeure partie du XXe siècle se caractérise par un net déclin démographique lié à l'exode rural et au déclin des emplois liés aux carrières : la population chute de 1 069 habitants entre 1906 et 1975 (-48,9 % en 69 ans), l'année 1975 étant celle du minimum démographique du XXe siècle. Par contre, le dernier quart du XXe siècle et la première décennie du XXIe siècle ont connu un spectaculaire renouveau démographique (+938 habitants entre 1975 et 2008, soit +84,1 % en 33 ans), lié à la périurbanisation liée à la proximité de Brest et facilitée désormais pour les migrants pendulaires par la construction du pont de l'Iroise inauguré en 1994 qui a amélioré la circulation vers Brest.
L'augmentation de la population est due à un solde migratoire devenu positif à partir de 1975 (entre 1968 et 1975, il était encore négatif : -0,1 % l'an), principalement entre 1975 et 1982 (+3,5 % l'an) et entre 1999 et 2008 (+2,4 % l'an) car le solde naturel est longtemps resté négatif en raison du vieillissement antérieur de la population, ne devenant positif que pour la période 1999-2008 (+0,6 % l'an). En 2009 par exemple, la commune a enregistré 24 naissances pour 16 décès, ce qui illustre le maintien désormais d'un accroissement naturel positif. Ceci entraîne une population en moyenne assez jeune : en 2008, les 0 à 19 ans formaient 26,2 % de la population et les 65 ans et plus 18,1 %[76].
Comme pour toutes les communes concernées par la périurbanisation et la littoralisation du peuplement, le parc immobilier est assez récent : en 2008, seuls 24,7 % des logements sont antérieurs à 1949 en raison de la prolifération des lotissements depuis quelques décennies ; il s'agit presque exclusivement de maisons individuelles (93,4 % du parc immobilier total en 2008). Les résidences secondaires restent assez nombreuses (24,8 % du parc immobilier total en 2008) en raison de la situation péninsulaire de la commune, même si leur nombre décline en pourcentage (30,7 % en 1999) mais pas en valeur absolue (142 résidences secondaires en 1968, 296 en 2008)[77]. Au recensement de 2007, Logonna-Daoulas comptait 2 025 habitants (49,3 % d'hommes et 52,3 % de femmes), soit une densité de 168 habitants au km2[78].
L'adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le .
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1791 | 1793 | Nicolas Salaün[Note 14] | Cultivateur. | |
1803 | 1807 | Jean Le Guennou | ||
1807 | 1815 | Jean-Baptiste Merret[Note 15] | ||
1815 | Charles Le Cann | |||
1817 | 1830 | Yves Malléjac | ||
1831 | 1838 | Jacques Cariou[Note 16] | Cultivateur. | |
1844 | 1853 | Le Bot | ||
1854 | 1860 | Jean François Le Cann[Note 17] | ||
1868 | 1878 | Louis Le Hir[Note 18] | ||
1878 | 1880 | Jean François Salaün[Note 19] | ||
1880 | 1894 | Pierre Salaün[Note 20] | ||
1894 | 1905 | Corentin Diverrès[Note 21] | Cultivateur. | |
1905 | 1919 | Jean François Le Cann | ||
1919 | 1943 | Frédéric Madec | ||
1945 | 1948 | Hervé Salaün | ||
1948 | février 1970 (décès) |
Jean-Marie Kermarrec[Note 22] | MRP puis CD | Conseiller général du canton de Daoulas (1962 → 1970) |
mars 1970 | mars 1971 | Adolphe Mezou[Note 23] | ||
mars 1971 | mars 1977 | Henri Camus | Retraité de la Marine | |
mars 1977 | 1988 (démission) |
Pierre Herry | DVD | Retraité de la Marine |
1988 | mars 1989 | Charles Madec | UDF | Retraité EDF |
mars 1989 | mars 2001 | François-René Jourdrouin[79] | PS puis DVG | Technicien des télécommunications |
mars 2001 | mars 2014 | Françoise Péron | PS | Technicienne MSA Conseillère générale |