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Michel Audiard

scénariste et réalisateur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Michel Audiard
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Michel Audiard, né le à Paris dans le 14e arrondissement[1], mort le à Dourdan (Essonne), est un dialoguiste, scénariste, acteur et réalisateur français de cinéma, également écrivain et chroniqueur de presse[2].

Faits en bref Naissance, Décès ...

Ses dialogues, qui puisent dans l'argot, le parler parisien et l'ironie, ont marqué le cinéma français des années 1960 à 1980[3].

Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques Audiard[4].

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Biographie

Résumé
Contexte

Jeunesse

Paul Michel naît en 1920 au 2 rue Brézin à Paris dans le 14e arrondissement « de père et mère non dénommés ». Il est reconnu en 1924 par sa mère, Juliette Audiard[1], qui épouse, en 1921, Raymond Desmeurs[5].

Michel Audiard passe un certificat d'aptitude professionnel de soudeur. Parallèlement, il se passionne pour la littérature, découvre Honoré de Balzac, Louis-Ferdinand Céline, Marcel Proust ou encore Arthur Rimbaud[6]. Il se passionne également pour le cyclisme, s'entraîne au Vélodrome d'hiver, où il côtoie André Pousse.

La guerre

Durant l'Occupation, Michel Audiard rédige des articles et des critiques dans des journaux et hebdomadaires antisémites et collaborationnistes. Par l'intermédiaire de Robert Courtine, il publie dans L'Appel, dirigé par Pierre Costantini. Le 12 août 1943, il publie un conte, Le Rescapé du Santa Maria[7], dans lequel il mobilise des clichés antisémites[8]. Le 18 mai 1944, il écrit, dans un article favorable à Luc Dietrich[9] :

Son Bonheur des tristes jaillit telle une source vive, un bain d'exquise fraîcheur, nous purifiant fort à propos des amours sophistiquées et de la poésie liquéfiante de dame Cocteau.

Le 1er juin 1944, il y écrit[10] :

[...] il est inutile d'avoir survolé la cordillère des Andes de nuit pour avoir envie de botter les fesses du petit youpin Joseph Kessel en paiement des insanes goujateries dont il a cru auréoler le souvenir du grand Mermoz.

En 1947, il est brièvement inquiété par les autorités qui ont retrouvé une fiche d'adhésion à son nom au groupe Collaboration. Il se défend d'avoir adhéré au groupe et affirme que cette inscription s'est faite à son insu[11]. En 2017, à la suite des révélations du passé collaborationniste d'Audiard, son petit-fils, Stéphane Audiard, affirme au journal Le Figaro[12] :

Si vous me permettez de défendre la mémoire de mon grand-père, je pense qu'il agit à l'époque par faiblesse, par entraînement. Il était issu d'un milieu modeste, avait dû arrêter l'école au certificat d'étude. Il va voler des vélos, devenir une sorte de petit voyou et rencontrer dans ce milieu des mecs très à droite comme Courtine. [...] Michel qui a toujours été bon en « rédac » mais qui n'a que son certificat d'études a une chance rare de sortir de son milieu. Il va la saisir sans être trop regardant. Né dans un autre temps, j'en suis sûr, anarchiste comme il était, il aurait pu écrire dans des journaux d'extrême-gauche.

Il affirme également au journal Valeurs Actuelles que Michel Audiard a fait partie du réseau de résistance Alliance à partir du mois de septembre 1943 d'après une attestation du capitaine Pierre Grolleau[13], voir aussi sur le site du monde[14]..

L'historien Pascal Orly range Michel Audiard parmi les auteurs anarchistes de droite comme les écrivains Marcel Aymé ou Louis-Ferdinand Céline[15]. Audiard est également un grand admirateur de Céline et aurait voulu adapter pour le cinéma son roman Voyage au bout de la nuit[16].

L'après-guerre

Le 2 mai 1947, Michel Audiard épouse Marie-Christine Guibert, journaliste, morte le 17 janvier 2022[17]. Ils divorcent en 1972[18]. De leur union naissent deux enfants :

  • François Audiard, né en 1949, mort dans un accident de la route en 1975 ;
  • Jacques Audiard, né en 1952, réalisateur et scénariste ;
  • Bruno Meynis de Paulin, né en 1953 (fils non reconnu), qui écrit en 2004 Être le fils de Michel Audiard sous le nom de plume Bruno M.

Au lendemain de la guerre, il vivote comme livreur de journaux, ce qui lui permet d’approcher le milieu du journalisme. Il entre à l’Étoile du soir où il commence une série d'articles sur l'Asie rédigés sur des comptoirs de bistrots parisiens. La découverte de l'imposture lui valant d'être rapidement remercié, il devient alors critique de cinéma pour Cinévie.

En 1949, le réalisateur André Hunebelle le fait entrer dans le monde du cinéma en lui commandant le scénario d’un film policier, Mission à Tanger, bientôt suivi de deux autres films, de trois romans policiers, et de premiers succès d’adaptation de romans au cinéma (Garou-Garou, le passe-muraille, Les Trois Mousquetaires). Sa notoriété s’étend. En 1955, grâce à Gilles Grangier[19], il rencontre Jean Gabin, à qui il propose le scénario de Gas-oil. Ainsi commence une collaboration de sept ans et 17 films dont plusieurs grands succès (Les Grandes Familles, Les Vieux de la vieille, Le Baron de l'écluse, Un singe en hiver, Le cave se rebiffe), et qui ne s’est que peu interrompue : Babette s'en va-t-en guerre, Un taxi pour Tobrouk.

La célébrité

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Reconstitution de la fameuse bouteille d'alcool « brutal » du film Les Tontons flingueurs, lors de la scène de la cuisine.

Michel Audiard devient un scénariste populaire, ce qui lui attire les foudres des jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague pour lesquels il symbolise le « cinéma de papa ». En 1963, après s’être un peu fâché avec Jean Gabin, il écrit pour Jean-Paul Belmondo (Cent mille dollars au soleil d'Henri Verneuil) et toute une équipe d’acteurs talentueux dont Michel Serrault, Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre (Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes de Georges Lautner). Mais la fâcherie avec Jean Gabin ne dure pas et ils se retrouvent en 1967 pour Le Pacha. Ils collaborent encore occasionnellement : Sous le signe du taureau de Gilles Grangier ou Le drapeau noir flotte sur la marmite.

En 1968, il entame une carrière de réalisateur et tourne des films dont les titres sont parmi les plus longs du cinéma français : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !. Son premier film comme réalisateur, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu..., est un succès commercial, mais l'accueil du public va déclinant et lui-même est peu convaincu par cette expérience. Après huit films de fiction et un documentaire, il revient à sa véritable vocation de dialoguiste et de scénariste.

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Michel Audiard (de profil, à droite) en compagnie de César Baldaccini et Jacques Lanzmann (1981).

Le , alors qu’il travaille avec le réalisateur Philippe de Broca au scénario de L'Incorrigible, il est durement touché par la mort d'un de ses fils, François, tué dans un accident de voiture. Il en conserve une profonde tristesse qui donnera à son œuvre une tonalité plus sombre (Garde à vue et Mortelle Randonnée de Claude Miller), même s’il continue par ailleurs à participer à de gros succès populaires (Tendre Poulet, Le Guignolo, Le Professionnel). En 1978, il publie un roman en partie autobiographique, La nuit, le jour et toutes les autres nuits, pour lequel il reçoit le prix des Quatre jurys. Il y écrit au sujet de la mort de son fils dans un accident de la route, « ... depuis qu'une auto jaune a percuté une pile de pont sur l'autoroute du Sud et qu'un petit garçon est mort ». Il obtient la reconnaissance de ses pairs en remportant le César du meilleur scénario en 1982 pour Garde à vue.

Gérard Lebovici lui propose ainsi qu'à Patrick Modiano d'écrire une adaptation du livre, L'instinct de mort de Jacques Mesrine, que Philippe Labro réaliserait[20]. Le projet est abandonné à la suite de l'assassinat du producteur.

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L'hôtel de la Trémoille à Paris.

Il a vécu dans un duplex rue de l'Assomption (16e arrondissement) puis à l'hôtel de La Trémoille, 14 rue de La Trémoille (8e arrondissement), dans la chambre 102, payée par la production, et où il écrivait ses scénarios[21].

Il meurt le dans sa maison de Dourdan des suites d'un cancer du poumon, à l'âge de 65 ans.

Il repose au cimetière de Montrouge, dans le 14e arrondissement de Paris[22].

Postérité

Les dialogues des films scénarisés par Michel Audiard font l'objet d'un véritable culte populaire, comme en témoigne le nombre de sites web consacrés au sujet.

Alexandre Astier (créateur de la série Kaamelott) est un inconditionnel de Michel Audiard et affirme s'en inspirer pour les dialogues de sa propre série. Il en est de même de Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h pour la série télévisée Caméra Café[23].

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Hommages

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Œuvre

Résumé
Contexte

Romans

  • Priez pour elle (Fleuve Noir, 1950)
  • Méfiez-vous des blondes (Fleuve Noir, 1950)
  • Massacre en dentelles (Fleuve Noir, 1952)
  • Ne nous fâchons pas (Plon, 1966)
  • Le Terminus des prétentieux (Plon, 1968)
  • Mon petit livre rouge (Presses Pocket, 1969)
  • Vive la France (Julliard, 1973)
  • Le P'tit cheval de retour (Julliard, 1975)
  • Répète un peu ce que tu viens de dire (Julliard, 1975)
  • La Nuit, le jour et toutes les autres nuits (Denoël, 1978) - rééd. 2010
  • Le Chant du départ (Fayard, 2017), édité sous la direction de Laurent Chollet

Autres publications

  • Chaque fois qu'un innocent a l'idée de monter un chef-d'œuvre, le chœur des cafards entre en transe…, Chroniques cinématographiques, 1946-1949, éd. établie, présentée et annotée par Franck Lhomeau, Joseph K., 2020.
  • Michel Audiard et Georges Simenon, Le Sang à la tête, Maigret tend un piège, Le Président, scénarios édités, présentés et annotés par Benoît Denis, Institut Lumière/Actes Sud, 2020.
  • Ça ne me regarde pas, Reportages, nouvelles et contes inédits, 1946-1947, éd. établie, présentée et annotée par Franck Lhomeau, Joseph K., 2021.
  • Michel Audiard et Albert Simonin, Le Cave se rebiffe, Mélodie en sous-sol, Les Tontons flingueurs, scénarios édités, présentés et annotés par Franck Lhomeau, Institut Lumière/Actes Sud, 2021.
  • Michel Audiard réalisateur, scénarios écrits avec Jean-Marie Poiré, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, Comment réussir quand on est con et pleurnichard, scénarios édités, présentés et annotés par Thibaut Bruttin, Institut Lumière/Actes Sud, 2022.
  • Michel Audiard-Jean Herman/Vautrin, Flic ou Voyou, L'Entourloupe, Garde à vue, scénarios édités, présentés et annotés par Thibaut Bruttin, Actes Sud/Institut Lumière, 2023

Mise en roman signée G. C. Almidan

Filmographie

Scénariste et dialoguiste

Années 1940
Années 1950
Années 1960
Années 1970
Années 1980

En tant qu'acteur

Réalisation, dialogues et scénario

Note : Films dont Michel Audiard a signé la réalisation, le scénario et les dialogues.

Michel Audiard et le box-office

Films qui dépassent les deux millions d'entrées[27],[28]:

Davantage d’informations Film, Année ...
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Récompenses et distinctions

Récompenses

Nominations

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Notes et références

Voir aussi

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