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Montcornet (Aisne)
commune française du département de l'Aisne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Montcornet est une commune française située dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France, au confluent de la Serre et de l'Hurtaut.
Elle est le lieu de la bataille de Montcornet de la Seconde Guerre mondiale, où s'est illustré le futur général Charles de Gaulle, et accueille l'une des églises fortifiées de Thiérache, l'église Saint-Martin, classée monument historique.
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Géographie
Résumé
Contexte
Localisation

dans la vallée de la Serre.
Montcornet est un bourg picard de Thiérache situé à l'emplacement d'un important carrefour de routes entre Laon, Reims, Charleville-Mézières et la Belgique. Il y a beaucoup de passages et l'été beaucoup de voyageurs néerlandais.
Le bourg est situé dans la zone d'emploi de Laon et est la ville-centre de son bassin de vie[I 1]
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Chaourse, Dizy-le-Gros, Lislet, Montloué, Soize, La Ville-aux-Bois-lès-Dizy et Vincy-Reuil-et-Magny.
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Chaourse | Vincy-Reuil-et-Magny | ![]() | |
N | Soize | |||
O Montcornet E | ||||
S | ||||
La Ville-aux-Bois-lès-Dizy | Lislet | Montloué |
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 5,74 km2 ; son altitude varie de 108 à 177 mètres[1].
Hydrographie

La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Serre, le Hurtaut et le ruisseau de Soize[2],[3],[Carte 1].
La Serre, d'une longueur de 96 km, prend sa source dans la commune de La Férée, à 265 m d'altitude, et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Danizy, à 52 m d'altitude, après avoir traversé 39 communes[4]. Les caractéristiques hydrologiques du la Serre sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 1,32 m3/s[Note 2]. Le débit moyen journalier maximum est de 28,5 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 39,4 m3/s, atteint le [5].
L'Hurtaut, d'une longueur de 38 km, prend sa source dans la commune de Signy-l'Abbaye, à 235 mètres d'altitude, et se jette dans la Serre à Chaourse, après avoir traversé 17 communes[6].
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : le bassin de décantation, d'une superficie totale de 6 ha (0,3 ha sur la commune)[Carte 1],[7].
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 °C)[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 825 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Selve à 14 km à vol d'oiseau[10], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 710,7 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
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Urbanisme
Résumé
Contexte
Typologie
Au , Montcornet est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77,7 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (75,3 %), zones urbanisées (16,6 %), mines, décharges et chantiers (3,5 %), forêts (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %), prairies (0,5 %)[17].
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Habitat et logement
En 2022, le nombre total de logements dans la commune était de 691, alors qu'il était de 679 en 2016 et de 721 en 2011[I 2].
Parmi ces logements, 85,5 % étaient des résidences principales, 1,7 % des résidences secondaires et 12,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 78,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 21,3 % des appartements[I 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Montcornet en 2022 en comparaison avec celle de l'Aisne et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion des résidences secondaires et logements occasionnels (1,7 %) par rapport au département (3,3 %) et à la France entière (9,7 %).
Voies de communication et transports
Le bourg se trouve au croisement de deux anciennes routes nationales : la RN 46, orientée est-ouest et la RN 366 (orientée nord-sud) sur lesquelles se connecte l'ancienne RN 377 (actuelles RD 946, RD 966 et RD 977).
La plate-forme de l'ancienne ligne de Laon à Liart à l'ouest de Montcornet est réaménagée pour former une voie verte le long de la Serre.
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Toponymie

Le nom du bourg apparaît pour la première fois sous l'appellation latine de Monscornutus en 1256, Moncornet en 1267, Monscornet en 1269 dans un cartulaire de l'abbaye Saint-Martin de Laon, puis Montcornet-en-Thiéraisse, Montcornet-en-Terrache, Montcornetz, Moncorné, et enfin l'orthographe actuelle Montcornet sur la carte de Cassini vers 1750[18].
De l'oïl mont et cornet « petite corne »[19], désignant une pointe[20].
L'origine de son nom de commune est dû à son ancien nom de bourg qui était Mons Cornutus ce qui voulait dire « le mont qui est corné » du fait qu'en haut de la colline où Montcornet était installée poussaient deux énormes chênes qui donnaient l'impression de deux cornes sur le mont.
Histoire
Résumé
Contexte
Antiquité
Le bourg de Montcornet bâti sur la rive gauche de la Serre est d'origine très ancienne puisque situé à l'intersection des voies romaines de Laon à Charleville-Mézières et de Reims à Bavay. Montcornet était un castrum gallo-romain ville fortifiée (voie d'Antonin le Pieux sous le règne de Dioclétien vers 280) prouvent que c'était déjà un point historique important de l'ancienne Thiérache.
Autrefois, la région était presque entièrement recouverte de bois ; les hommes qui y vivaient élevaient du bétail qu'ils nourrissaient avec les glands des chênes et d'autres fruits de la forêt. Les habitants faisaient très peu de cultures, ils se servaient des animaux qu'ils élevaient et chassaient pour se nourrir et s'habiller ainsi que la cueillette des fruits de la forêt. La vraie culture des terres commencera un peu plus tard.
Moyen Âge
Le saint patron de Montcornet est saint Martin.
Vers 1250, Nicolas, seigneur de Rumigny, approuve la donation de la dîme de Sormonne, de Harcy et de Montcornet, faite au monastère de Saint-Nicaise de Reims par Albric, chevalier de Lislet[21].
Le droit de patronage de la cure de Montcornet, appartenait au chapitre de Saint-Laurent de Rozoy, qui dîmait en totalité dans la paroisse Saint-Côme et Saint-Damien de Montcornet[22].
Au XIVe siècle Montcornet connaît une époque de prospérité, grâce aux activités textiles et au travail de la laine. On y comptait {{nobr|1 000 feux, soit environ 4 000 habitants[23].
Temps modernes

Montcornet est détruit par un important incendie le , qui fait de très importants dommages à l'église Saint-Martin[23].
La carte de Cassini montre qu'au XVIIIe siècle, Montcornet est une ville fortifiée située sur le ruisseau le Ru d'Hurtaut qui va ensuite se jeter dans la Serre au niveau du Pont Caillou ou Pont Cailleau qui était une ferme rattachée à la paroisse de Chaourse déjà détruite en 1880[24] qui appartenait à la paroisse de Chaourse.
A l'est sur la route conduisant à Rozoy-sur-Serre est représenté le Calvaire qui était, au XVIIIe siècle, une chapelle où se déroulaient des offices [25]. La rue du Calvaire rappelle son existence de nos jours.
Un relais de poste établi dans la ville permettait aux cavaliers ou diligences de disposer de chevaux frais.
Un moulin à eau est symbolisé par une roue dentée sur le ruisseau le Hurtaut.
Sous l'Ancien Régime, Montcornet relève de l'intendance de Soissons, ainsi que du baillage, de l'élection et du diocèse de Laon[26]
Révolution française et Empire
Durant la Révolution française, l'église Saint-Martin est déchristianisé et devient de 1794à 1796 un Temple de la Raison et de l’Être Suprême, puis une fabrique de salpêtre pour fabriquer de la poudre afin d'assurer la défense de la France lors de la guerre de la deuxième coalition et laissé à l’abandon[23].
En 1802 intervient un nouvel incendie du bourg, qui s'étend jusqu’aux abords de l’église[23].
Époque contemporaine
Les sapeurs-pompiers de Montcornet sont créés à partir du sous la tutelle de Garde nationale. Le , ils sont placés sous la responsabilité du préfet du département.
Une première sucrerie semble avoir été exploitée à Montcornet dès les années 1840[23]. En 1866, la sucrerie de Montcornet est fondée par la famille Linard, suivie par l'installation, en 1867, près de la ferme de Saint-Aquaire, de la première râperie de France, celle de Boncourt, qui extrayait le jus sucré des betteraves cultivées aux alentours, et de l'envoyer par des tuyaux souterrains (conduites de fonte de 100mm à emboîtement et cordon) à la sucrerie de Montcornet. Le dispositif est ensuite renforcé par la râperie de Montloué qui reste active jusqu'en 1886[23].
Guerre franco-allemande de 1870-71
Le vendredi , les premiers soldats français en retraite devant l'ennemi prussien arrivent dans la région après la capitulation de Sedan. Le jeudi au matin, les premiers Prussiens passent avec le duc de Mecklembourg et l'état-major d'uhlans en direction de Laon, venant des Ardennes.
Aux dires des habitants de la région, au début de l'occupation, les soldats ennemis sont silencieux, jamais agressifs, rarement exigeants avec les civils (sauf quelques cas isolés). Par la suite, ils commirent bon nombre d'exactions. Leur admirable organisation militaire fait partout l'étonnement des populations. On remarque que les officiers prussiens ont d'excellentes cartes lithographiées et disposent de copies des cartes d'état-major françaises.
Le vendredi , alors que le duc de Mecklembourg et le général Thérémin d'Hame vont signer la capitulation de Laon ; le garde d'artillerie Henriot, par désespoir de livrer la ville à l'ennemi, met le feu a la poudrière. L'explosion de la citadelle de Laon fait plusieurs centaines de morts parmi les Prussiens, les prisonniers français et les habitants de Laon. Parmis eux, 132 victimes de la 7e compagnie de mobiles du canton de Rozoy-sur-Serre, dont 28 de Montcornet. Le duc de Mecklembourg n'est que légèrement touché, mais le général Théremin d'Hame, gravement blessé, meurt quelques jours plus tard.
Dans la région, les mobiles et les francs-tireurs essaient de s'organiser en petits groupes pour lutter contre l'envahisseur. Le dimanche , le ballon de Jules Favre, parti le matin de Paris, passe au-dessus de Montcornet, atterrit à Dinant en Belgique et donne les premières nouvelles de Paris (coupée du Nord qui résiste toujours) et de la bataille de Soissons.
Il y eut quelques grandes batailles contre les uhlans (Prussiens) dans la région. Celle de Soissons par exemple les 12, 13, 14, ; les Prussiens y resteront un an.
Le mardi , à Montcornet, un groupe de francs-tireurs de Vervins et Hirson enlève une ambulance prussienne qui stationnait là avec quelques soldats ennemis. Le vendredi , un détachement de cavaliers ennemis partis de Laon envahit Montcornet et signifie à la municipalité, tout en se soldant en amendes diverses, qu'elle est condamnée à payer une contribution de 8 600 frs pour le fait de l'enlèvement des malades et blessés prussiens quelques jours auparavant par les francs-tireurs.
Le , un instituteur de la région de La-Ville-aux-Bois, soupçonné de connivence avec l'ennemi, est emmené à Avesnes puis à Lille par les francs-tireurs. Il est, à la fin de la guerre, disculpé par le conseil de guerre de Lille. Le , Vervins et les alentours sont toujours occupés par les troupes françaises (Vervins ne sera pas occupée par l'ennemi avant la fin de la guerre mais après l'Armistice).
Le mercredi , une colonne de Prussiens venant de Marle entre dans Montcornet traquant les francs-tireurs. Le jeudi , les journaux de Reims annoncent un affrontement entre les troupes mobiles, francs-tireurs de Vervins et les troupes prussiennes.
Le samedi , un contingent de 6 000 hommes de l'armée prussienne traverse Montcornet, direction le nord et Saint-Quentin, pour remplacer leurs pertes à la bataille de Pont-Noyelles où le général français Faidherbe bat les Prussiens.
La guerre prend fin par l'armistice du 28 janvier 1871 après la capitulation de Paris et le traité de paix (de Francfort) du . Pendant cette période de guerre, les Prussiens ont prélevé dans tout le département 850 000 000 francs.
Le , un monument commémoratif en bronze (la colonne des mobiles) est construit dans le cimetière de Montcornet en mémoire des victimes de Laon. Vingt-huit noms y sont inscrits (ce monument a été construit grâce à la générosité des habitants de Montcornet et de son curé M. Guyenne).
La Belle époque
En 1878, un monument commémoratif est élevé sur la route de Dizy-le-Gros à Montcornet, près de la garenne de Vierge. Sur ce monument, on peut lire : « ici a été tué, le 1er septembre 1878, Cyprien Jean Baptiste Hubert, âgé de 36 ans, sous-lieutenant de sapeurs-pompiers de Dizy-le-Gros ». La compagnie se rendait à Montcornet, où un feu violent avait éclaté vers onze heures du soir. M. Hubert a été tué sur le coup en tombant par-dessus la pompe à incendie.
En 1893 est mise en service la gare de Montcornet sur la ligne de Laon à Liart, puis, en 1907 est mise en service la ligne de chemin de fer secondaire reliant Marle à Montcornet, facilitant les déplacements des personnes et le transport des marchandises.
En 1898, la sucrerie de Montcornet achète celle de Tavaux et la transforme en râperie. Une tuyauterie souterraine de 11 km le long de la vallée de la Serre est installée entre les deux unités, doublant la capacité de proiduction de la sucrerie, qui atteint 600 tonnes de betteraves par jour[23].
- Montcornet au tout début du XXe siècle
- L'ancien ermitage de Montcornet datant de 1508.
- L'église Saint-Martin en 1920...
- ... et sa façade également en 1920.
Première Guerre mondiale à Montcornet
Le commence le départ des militaires en permission à Montcornet pour rejoindre leurs régiments (sous-officiers et soldats) et le , partent les officiers.
Le à 17 heures 15, le bourdon de l'église Saint-Martin sonne à toute volée pour annoncer la mobilisation générale. Les trains partent avec les mobilisés de la région à partir de 18 heures. Le , une affiche à la mairie annonce la déclaration de la guerre de l'Allemagne à la France. Tous les habitants non-français sont réunis sur la place et emmenés à Laon.
Le , les troupes belges qui se replient commencent à traverser Montcornet vers le sud. Les 1er et , les premiers uhlans à cheval de l'armée allemande entrent dans Montcornet, une bataille s'engage avec les cuirassiers qui sont stationnés dans le village (neuf cuirassiers français furent tués dans l'engagement).
1914 : Occupation allemande
Le , premières réquisitions de la mairie et d'habitations : le mot Kommandantur apparaît avec le drapeau allemand sur la façade de la maison de monsieur Delaunay au numéro 3 de la rue des Juifs, près du Hurtaut. Le pays est officiellement en possession des Allemands et ceci pour 51 mois. L'église sert d'hôpital provisoire. Les blessés sont allongés à même le sol sur de la paille.
Le , un train de troupes allemandes, qui est à l'arrêt en gare de Montcornet, est attaqué par l'aviation et immobilisé pendant plusieurs heures. On compte de nombreuses victimes parmi les Allemands. Le , la première affiche émanant de la Kommandantur allemande est placardée à la mairie avertissant de l'occupation de Montcornet par la IIe armée et l'état-major allemand.
Le commandement allemand fait appliquer des consignes très strictes pour la propreté des jardins, des rues, de l'hygiène des habitants, sur l'observation d'une grande politesse envers les militaires allemands, sur l'interdiction de la vente d'alcool, pour livrer toutes les armes à la Kommandantur, sur l'interdiction de sortir aux habitants de leurs maisons de 21 heures à 5 heures du matin, sur les rassemblements de tous genres. Si un coup de fusil est tiré d'une maison, celle-ci sera brûlée et les habitants fusillés.
À partir du , l'état-major de la IIe armée et tous ses services prennent possession de Montcornet et particulièrement de la mairie. Les soldats sont logés dans des maisons réquisitionnées par l'armée allemande. Bien souvent, les propriétaires et locataires doivent cohabiter avec les Allemands qui occupent les plus belles pièces.
Dès le , et pendant deux semaines, 4 000 blessés viennent se soigner à Montcornet. De nombreux blessés allemands sont amenés dans l'église, au collège et aux écoles (il y a parmi eux quelques blessés français). Les blessés sont également installés dans les hôtels et chez des particuliers.
Début , ordre est donné de livrer toutes les bicyclettes à la Kommandantur et de tuer tous les pigeons. Le , première arrestation et déportation de trois civils de la commune.
Au mois de , la pancarte Chemins de fer du Nord de la gare de Montcornet est remplacée par Deutsche Militär Eisenbahn. Sur la place est ouvert un magasin allemand où on peut lire « il est défendu d'entrer pour les Français ».
Dès , les rues, la place de l'Hôtel-de-Ville, des magasins, des cafés portent des noms et enseignes allemands pour le plaisir des troupes de la IIe puis la VIIe armée allemande. La place de l'Hôtel-de-Ville devient Marktplatz. La rue des Juifs devient la Kaiser Wilhemstrasse. La rue Bouillard, où résidait le général von Groeben dans une maison réquisitionnée, devient la Groeben Strasse. Les magasins et les cafés sont transformés en Deutsches Haus ou Offizierheim, lieux de rencontre et de plaisir pour les troupes allemandes. Le travail est obligatoire. L'occupant veut en tirer un grand profit. Seuls les infirmes, les vieillards et les jeunes enfants y échappent.
Les travaux des champs sont effectués par des équipes de soldats allemands qui constituent les Kolonnes et qui nécessitent chaque jour l'emploi d'ouvriers français réquisitionnés en fonction de l'époque. Les récoltes sont propriété allemande. Les hommes sont employés en fonction de leur métier d'origine et peuvent être affectés à des brigades de travail et quitter la région. Les femmes n'échappent pas au travail et sont employées dans divers travaux de nettoyage, de déblayage et autres travaux harassants. Les enfants sont parfois employés comme rabatteurs pour les officiers allemands amateurs de chasse, cueilleurs d'herbes médicinales ou trieurs de légumes.
En , il ne reste à Montcornet que 1 188 habitants dont 38 de Vincy. Le intervient l'inauguration du cimetière allemand de Montcornet, où plus de 2 000 tombes ont été creusées à la fin de la guerre.
En , les arcades du marché couvert de la mairie sont barricadées. Une boulangerie de campagne est installée. Elle pouvait cuire jusqu'à 2 000 pains par jour pour alimenter le front allemand.
Les bâtiments de la sucrerie sont réquisitionnés par l'occupant qui confisque les machines et y aménage un parc-automobile, un cinéma et un hôpital pour la VIIe armée allemande[23],[27].
Les 4 et , les tuyaux de l'orgue de l'église Saint-Martin sont démontés, fondus et transformés en lingots. Les bancs sont démontés et sciés pour faire de la place pour les centaines de blessés et prisonniers français.
1917 : Bombardements des alliés
Dans la nuit du au eut lieu le premier bombardement sur la gare et ses environs. Une dizaine de soldats allemands sont tués. Les bombardements continueront régulièrement jusqu'à la fin de la guerre.
Du 18 au , quatre cloches de l'église sont démontées et brisées à coup de masse par des prisonniers russes et envoyées en Allemagne pour y être fondues. La cinquième est restée jusqu'au , date à laquelle elle est tombée sur le sol détrempé sans se briser. Elle fut conservée dans un bâtiment de la rue Neuve où les Allemands entassaient des métaux de toutes sortes. Cette cloche fut remontée à la fin de la guerre par des prisonniers allemands.
Les 6 et , les militaires allemands enlèvent les lustres, la grande couronne accrochée au plafond, les candélabres, les plats à quêter et les tuyaux de cuivre. En , les autorités allemandes font remplacer une cloche de l'église par une nouvelle en tôle.
En , les occupants ont besoin de logements supplémentaires pour leurs troupes. Plusieurs familles doivent quitter leur maison pour loger chez de la famille ou des voisins. Le , 71 personnes sont obligées de quitter Montcornet pour être réparties dans des villages voisins. Le , 132 personnes sont convoquées sur la place. Des habitants de villages voisins viennent grossir les rangs. Ils seront conduits à la gare et embarqués dans des wagons à bestiaux.
En , un deuxième cimetière allemand est créé.
Dans la nuit du 28 au , vers deux heures du matin, des aéronefs français bombardent la commune. Dans la nuit du 2 au , vers quatre heures du matin, nouveau bombardement de Montcornet : tout le quartier de la rue des Haut-Vents est fortement touché.
Le , vers 15 heures 30, onze jeunes filles de Lislet et Montcornet périssent dans l'explosion de la poudrière allemande de Lislet. Un militaire allemand est tué. Les blessés sont envoyés dans le bâtiment-hangar près de l'église de Chaourse et dans le lazaret rue du collège à Montcornet. Neuf autres jeunes filles succomberont à leurs blessures au lazaret de Chaourse. Il y eut aussi trois blessées grave et onze blessés légers. Onze autres personnes échappèrent à ce fléau[23].
Pendant les mois qui suivirent, Montcornet est à plusieurs reprises bombardée, causant morts et destructions.
1918 : Retraite allemande
Le , les Allemands font sauter la boulangerie allemande. Dans la nuit du 5 au , les Allemands quittent Montcornet après avoir détruit les ponts la veille. Le 6 au petit matin, les militaires français entrent dans Montcornet. Du côté du Mont de Laon, un drapeau français est hissé à l'hôtel de ville vers 10 heures du matin. Les maisons sont pavoisées dans la liesse générale pour accueillir le général Feraldini.
Le , le général Liebmann prend le commandement des troupes de la région. Le , on fête pour la première fois depuis 1913 la Saint-Martin, le patron de la commune et la paix retrouvée. Le lendemain, la liesse populaire se traduit par un merveilleux défilé dans les rues puis une retraite aux flambeaux dans la soirée.
Le , l'archiprêtre de Laon rend visite à Montcornet fraîchement libérée, grâce au prêt du véhicule du général Mangin. Le , les Montcornétois sont invités à pavoiser. Une grande cérémonie a lieu dans l'église Saint-Martin en présence du général Jobart et de son état-major.
Durant la guerre, le bourg a donc subit d'importantes destructions[28] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [29].
La sucrerie redémarre après la guerre et étend sa zone de collecte des betteraves vers le sud[23].
Seconde Guerre mondiale
Au début de la Seconde Guerre mondiale, lors de la Bataille de France, le , le colonel Charles de Gaulle est désigné pour commander la nouvelle 4e division cuirassée (5 000 hommes et 85 chars) avec laquelle il exécute une contre-attaque vers Montcornet. Cette bataille est fréquemment citée comme la seule contre-attaque alliée de la campagne de France qui parvint à repousser les troupes allemandes, cependant, il ne s'agit pas du seul engagement de blindés (voir : bataille de Hannut et bataille de Stonne). L'engagement suivant du colonel de Gaulle eut lieu à la bataille d'Abbeville sous les ordres du général Weygand[23].
Durant l'occupation, les Allemands s'installent dans la sucrerie et remplace les charpentes en bois brûlées lors des bombardements de mai 1940 par des structures métalliques plus hautes[23]. Durant cette période, les campagnes betteravières se déroulent à peu près normalement[30].
De l'après-guerre au XXIe siècle
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le centre de secours situé sous la mairie de Montcornet est mis en veille. puis installé rue Paul-Doumer. En 1956, est construit le nouveau centre de secours rue Saint-Martin.
La sucrerie exploite après 1946 une distillerie à Clermont-les-Fermes. La production journalière oscille entre 800 et 1 000 quintaux de sucre[23].
- Horaire des trains de la ligne de Marle à Montcornet en 1956
En 1959 est fermée la ligne de Marle à Montcornet et, en 1966 cesse le trafic voyageurs sur la ligne de Laon à Liart.
En 1976, la sucrerie, qui exporte 70 % de sa production, est contrainte d’intégrer le groupe Sucre-Union et constitue alors la plus petite usine du groupe qui en compte 19, mais est l'une des cinq premières en France par le prix de revient à la tonne de betteraves travaillées. Sa production croît fortement, passant de 1 000 tonnes journalières de capacité de râpage en 1955 à 2 000 tonnes en 1975 et à plus de 4 000 tonnes par jour en 1983. En 1984, la production de près de 5 000 ha betteraves cultivées dans un rayon de dix kilomètre de l'usine alimente celle-ci. En novembre 1983, la sucrerie fait travailler plus de 1 000 personnes. En 1987, la sucrerie fusionne avec celles de Guignicourt et Saint-Germainmont pour former les Sucreries du Nord-Est. Néanmoins, le , la sucrerie ferme après plus 100 ans de service, et le personnel est reclassé dans les deux autres plus grosses usines du groupe[23],[30].
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Politique et administration
Résumé
Contexte
Rattachements administratifs et électoraux
Rattachements administratifs
La commune se trouvait dans l'arrondissement de Laon du département de l'Aisne. Par arrêté préfectoral du , la commune en est détachée le pour intégrer l'arrondissement de Vervins[31],[I 1].
Après avoir été le chef-lieu d'un canton de 1793 à 1804, le bourg est intégré à cette date au canton de Rozoy-sur-Serre[1]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Rattachements électoraux
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Vervins[I 1].
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la première circonscription de l'Aisne depuis le dernier découpage électoral de 2010[32]..
Intercommunalité
Montcornet est membre de la communauté de communes des Portes de la Thiérache[I 1], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 1997 et auquel la commune a transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Administration municipale
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Équipements et services publics
Enseignement
Les enfants de la commune sont scolarisés avec ceux de La Ville-aux-Bois-lès-Dizy, Vigneux-Hocquet, Vincy-Reuil-et-Magny et Soize dans le cadre d'un regroupement pédagogique concentré dont l'école est le groupe scolaire Pierre-Mendès France de Montcornet, réparti sur trois sites et accueillant environ 150 élèves[44].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[46].
En 2022, la commune comptait 1 224 habitants[Note 3], en évolution de −8,45 % par rapport à 2016 (Aisne : −1,97 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
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Économie
Culture et patrimoine
Résumé
Contexte
Lieux et monuments
La commune compte un édifice référencé monument historique :
- L'église fortifiée Saint-Martin, l'une des églises fortifiées de Thiérache, de style correspondant à la transition entre le style roman et ll'architecture gothique. Elle a la forme d'une croix grecque, aussi large que longue. Huit tourelles élégantes lui donnent l'apparence d'un château fort. Son portail est orné de belles sculptures gothiques.
- L'église Saint-Martin
- Façade principale.
- Façade sud.
- Tribune d'orgue.
- Détail de la chaire.
- Les fonts baptismaux.
- L'autel et le retable.
On peut également signaler :
- L'Hôtel-de-Ville.
- La colonne des Mobiles érigée au cimetière communal pour commémorer la mort des 132 mobiles de la 7e compagnie du canton de Rozoy-sur-Serre tués lors de l'explosion de la citadelle de Laon le 9 septembre 1870. Le monument est inauguré le après un service funèbre[23].
- Le Montcornet Military Cemetery, un cimetière militaire britannique.
En 1918, un hôpital allemand était implanté à Montcornet. Ce cimetière militaire contient les tombes de soldats britanniques qui ont été à l'origine enterrés avec des morts français, russes et allemands dans un site attenant au cimetière. Après l'armistice, les autorités britanniques ont créé ce cimetière en regroupant les corps de soldats du Commonwealth décédés dans les environs, le plus souvent des suites de leurs blessures.
En 1945, les corps de 19 aviateurs tombés au cours de la guerre 39-45 y ont été regroupés.
- Le mémorial de la bataille de Montcornet, couronné par un char AMX-13.
- Les ruines d'un château des XIIe et XVIe siècles démantelé en 1760[48].
- L'hôtel-de-ville au centre du village.
- Le cimetière militaire britannique.
- L'ancienne gare en 2015.
- Le monument aux morts situé à droite de l'église.
- Plaque commémorative des morts de la guerre de 1870, dans l'église.
- Plaque commémorative des morts de la guerre 14/18, dans l'église.
Par ailleurs, l'ermitage Saint-Antoine Inscrit MH (1928, partiellement)[49] une chapelle en calcaire, construite au XVIe siècle, se trouvait à l'entrée du cimetière. Faute d'entretien, elle a été détruite en 1996[50].
Montcornet dans les arts et la culture

Personnalités liées à la commune
- Charles-Nicolas Duclos du Fresnoy (1733-1794), conseiller du roi, notaire et mécène français, dont le peintre Jean-Baptiste Greuze, député suppléant des États généraux de 1789, il est né à Montcornet et meurt à Paris guillotiné sous la Terreur.
- Albert Callay (1822-1896), botaniste français, classificateur de la flore du département français des Ardennes, y est né.
- Camille Lenoir (1859-1931), député de la Troisième République, y est né.
- Charles de Gaulle (1890-1970), alors colonel, qui avait été désigné, le pour commander, par intérim, la nouvelle 4e division cuirassée lors de la Bataille de France, reçpot l'ordre de {{Citation|barrer la route de Paris en établissant un front défensif sur l'Aisne et l'Ailette. Il s'illustre lors de la Bataille de Montcornet, l'une des rares de la campagne de France où les Français sont parvenus à repousser les troupes allemandes pendant quelques heures. De Gaulle mêne ensuite la bataille d'Abbeville et est dans la foulée promu général de brigade à titre temporaire.
Héraldique
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Pour approfondir
Bibliographie
- Pierre-Nicolas Delvincourt, Montcornet sous la Révolution, Le livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , 94 p. (ISBN 2-84178-028-7[à vérifier : ISBN invalide]).
Articles connexes
Liens externes
- « Montcornet (Aisne) », Rechercher > Archives numérisées > Toutes les archives par commune, Archives départementales de l'Aisne (consulté le ).
- « Montcornet (Aisne, France) », Répertoire des archives nulmérisées, sur https://francearchives.gouv.fr (consulté le ).
- « Dossier complet : Commune de Montcornet (02502) », Recensement de la population de 2022, INSEE, (consulté le ).
- Montcornet sur le site BANATIC du Ministère de l'intérieur (DGCL).
- « Montcornet » sur Géoportail.
- Carte spéciale des régions dévastées : 23 NO, Rethel [Nord-Ouest], Service géographique de l'armée, (lire en ligne), sur Gallica.
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Notes et références
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