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Pleudaniel
commune française du département des Côtes-d'Armor De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Pleudaniel (/plø.da.njɛl/[Note 1]ⓘ) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
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Géographie
Résumé
Contexte
Pleudaniel fait partie de la "Presqu’île Sauvage", une appellation touristique regroupant 7 communes (Pleudaniel, Lanmodez, Trédarzec, Pleumeur-Gautier, Lézardrieux, Pleubian et Kerbors).
Communes limitrophes

La commune de Pleudaniel est limitrophe de 4 communes.
Relief
Le finage de Pleudaniel est constitué principalement d'un plateau, situé pour l'essentiel entre 40 et 55 mètres d'altitude, mais qui s'élève davantage dans la partie sud de la commune, atteignant 72 mètres au sud de Coat Boloï.
Ce plateau est limité à l'est par le versant de rive gauche du Trieux ; ce versant est en pente forte et atteint un dénivelé d'une cinquantaine de mètres, et même plus par endroits, rendant ce littoral peu accessible, sauf au niveau des petites vallées affluentes de Traou Meur et de Camarel ; par contre il a offert par le passé des sites défensifs remarquables (oppidum d'Ar Castel).
Ce plateau est échancré par les vallées des petits cours d'eau précités et par la vallée du Moulin de Bizien, un cours d'eau affluent de rive droite du Jaudy (qui sépare Pleudaniel de Hengoat), et par un affluent de celui-ci, le Traou Gannec (qui forme en partie la limite communale avec Ploëzal) ; un sous-affluent du Moulin de Bizien marque pour partie la limite communale avec Pleumeur-Gautier.
L'altitude la plus basse correspond au niveau de la mer, le Trieux étant soumis au balancement des marées au niveau de la commune, et découvre des grèves à marée basse, principalement au niveau des anses de Camarel et Traou Meur.
Le bourg est vers 40 mètres d'altitude.
Hydrographie

La commune est située dans le bassin Loire-Bretagne. Elle est drainée par le Trieux, le Moulin de Bizien et le Traou Gannec[1],[2],[Carte 1].
Le Trieux, d'une longueur de 72 km, prend sa source dans la commune de Kerpert et se jette dans la Manche entre Lézardrieux et Ploubazlanec, après avoir traversé 21 communes[3].
- Le Trieux à marée basse près de la chapelle de Goz-Iliz.
- Le Trieux vu depuis le château de la Roche-Jagu (le versant situé à gauche de la photographie est en Pleudaniel).
Le cours d'eau Moulin de Bizien, d'une longueur de 11 km, prend sa source dans la commune de Ploëzal et se jette dans le Jaudy en limite de Trédarzec et de Troguéry[4].
Climat
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon la classification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[6]. Par ailleurs Météo-France publie en 2020 une nouvelle typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique[7]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[8]. Elle est en outre dans la zone H2a au titre de la réglementation environnementale 2020 des constructions neuves[9],[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 0,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 783 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de La Roche-Jaudy à 9 km à vol d'oiseau[11], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 887,1 mm[12],[13]. La température maximale relevée sur cette station est de 37,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −8,5 °C, atteinte le [Note 3].
Pour afficher une liste d’indicateurs climatiques caractérisant la commune aux horizons 2030, 2050 et 2100 et pouvoir ainsi s'adapter aux changements climatiques, entrer son nom dans Climadiag-commune[14], un site de Météo-France élaboré à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020.
Transports
Le bourg de Pleudaniel est desservi principalement par la D 787 (ancienne Route nationale 787) venant de Pontrieux côté sud et allant vers le nord jusqu'à Lézardrieux, ainsi que par la D 33 qui part du bourg de PLeudaniel en direction de La Roche-Derrien.
La D 786 (ancienne Route nationale 786) traverse d'est en ouest les confins nord de la commune, venant côté est de Paimpol via le pont de Lézardrieux et se dirigeant côté ouest vers Tréguier et Lannion.
Paysages et habitat
Pleudaniel présente un habitat rural traditionnellement dispersé ; le bourg est resté longtemps d'importance très modeste, mais connaît une assez forte expansion depuis la seconde moitié du XXe siècle, principalement des côtés sud et est ; un seul hameau notable existait : celui de Camarel en bordure du Trieux. La commune a conservé pour l'essentiel son caractère rural[15].
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Urbanisme
Résumé
Contexte
Typologie
Au , Pleudaniel est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[16]. Elle est située hors unité urbaine[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paimpol, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[17]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[20]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (87,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79 %), forêts (7,9 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), eaux maritimes (3,2 %), zones urbanisées (2,1 %), prairies (0,2 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

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Toponymie

Le nom de la commune s'est longtemps écrit Ploudaniel[réf. souhaitée], encore au XIXe siècle, comme son homonyme du département du Finistère, avant que ne soit retenue la graphie Pleudaniel.
Pleudaniel vient du breton plou (paroisse) et de Daniel de Bangor Fawr (saint Deniel). Ce serait un moine ou un prêtre venu au VIe siècle ou au VIIe siècle du Pays de Galles. Il ne faut pas le confondre avec saint Daniel.
En breton, la forme du nom est Planiel[23],[24]. Celle-ci est attestée depuis la fin du xIxe siècle jusqu'à nos jours[25],[26]. Francis Gourvil rapporte la prononciation « Planïel » en 1970[27],[28].
Plusieurs lieux-dits de la commune commence par le mot Convenant[29], qui rappelle la présence de domaines congéables dans la localité par le passé.
Histoire
Résumé
Contexte
Préhistoire et Antiquité
Le tumulus de Mouden-Bras a disparu ; il a été arasé[30].
Des restes d'une villa gallo-romaine datant du IIIe siècle se trouvent au lieu-dit Traou-an-Nod[31].
Moyen-Âge
Pleudaniel est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive. Elle englobait les territoires de Pleudaniel, de Pouldouran, de Troguéry et d'Hengoat. Pleudaniel fait historiquement partie du Trégor.
L'église primitive, construite au VIe siècle, se situait à Gos-Ilis (Vieille-Église)[32].
Les restes d'une motte féodale sont encore visibles à Botloy[33]. L'ascendance connue de la famille de Botloy remonte au XIe siècle ; des membres de cette famille comparurent aux réformations et montres de l'évêché de Tréguier entre 1427 et 1535 ; la maison de Botloy a possédé les terres et seigneuries de Botloy et Kerdreozen en Pleudaniel, de Launay en Lézardrieux, et de nombreuses autres dans les paroisses de Lanloup, Minihy-Tréguier, Plougonver, Tréméven, Saint-Viaud, etc..[34].
Le château de Botloy est détruit en 1346 après la défaite de Geoffroy III de Tournemine[Note 5], alias Geoffroy de Botloy[Note 6] face aux Anglais près du lieu-dit Kersaux lors de la Guerre de succession de Bretagne[35].
Temps modernes
En 1589 la ville de Tréguier est prise par des Ligueurs : « un grand nombre d'hommes que l'on disoit estre de l' Isle de Bréhat et des parouesses de Tredarzou, Ploermur, Pleudaniel, Pleubihan, Lanmodez et autres parouesses » écrit un témoin oculaire[36].
La seigneurie de Botloy avait haute, moyenne et basse justice sur les terres de Pleudaniel. Elle avait le titre de châtellenie et son bailliage s'étendait sur 31 paroisses. Le château de Botloy est démantelé en 1592 lors des Guerres de la Ligue. Un aveu de 1703 mentionne que les châtellenies de Botloy et Lézardré appartiennent à Louis d'Acigné avant de passer aux mains du maréchal de Richelieu, puis à la famille Le Prêtre (de Châteaugiron)[37].
Une autre seigneurie importante était celle du Parc qui disposait aussi des droits de haute, moyenne et basse justice, son auditoire se trouvant à Lézardrieux ; elle disposait de la chapellenie de Goz Ilis, créée au XIVe siècle par Thomas Charles du Parc; l'ancien château de cette seigneurie se trouvait probablement au lieu-dit Castel Corn[38]. La seigneurie de Coat Guennou disposait aussi du droit de haute justice ; possédée successivement par les familles Bégaignon, Fleuriot, d'Acigné (1602), Penfeunteniou (1668), Keroignant (au XVIIIe siècle et de Pontbriand (en 1788) ; la chapelle de Keroul (détruite) en dépendait[39].
En 1759 Une ordonnance du roi Louis XV fixe à 25 hommes et 164 livres la charge annuelle de la paroisse de Pleudaniel pour le service des garde-côtes chargés de la défense des côtes de Bretagne[40].

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Pleudaniel en 1778 :
« Pleudaniel : à 2 lieues un quart à l'Est de Tréguier, son évêché ; à 28 lieues de Rennes ; et à 2 lieues de Pontrieux, sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Morlaix, et compte 1 700 communiants[Note 7] : la cure est à l'alternative. Les maisons nobles de Kermerquer, de Kerdeuzert, et du Tertre-Anneur , sont dans cette paroisse , dont le territoire, borné à l'Est par la rivière de Trieux, renferme des terres bien cultivées, des prairies, et des landes[41]. »
Révolution française
André Le Gall, né à Pleudaniel où il fut baptisé le , devenu prêtre, fut vicaire successivement à Penvenan, Cavan et enfin à partir de 1785 La Roche-Derrien ; il refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, devenant donc prêtre réfractaire. Arrêté en compagnie d'un autre prêtre, François Lageat, originaire de Pleubian, ils furent condamnés à mort par le tribunal criminel de Lannion le et guillotinés le jour même, leur logeuse, Mme Taupin, l'étant le lendemain à Tréguier[42].
Le clocher de l'église de Pleudaniel fut frappé par la foudre dans la nuit du 7 au (la tourelle sud du clocher fut abattue) et à nouveau le [43].
Le XIXe siècle
Pleudaniel avait depuis longtemps une riche agriculture favorisée par la richesse du sol (loess, l'apport de goémon (provenant principalement du Sillon de Talbert) et un climat doux (la commune fait partie de la Ceinture dorée); on y cultivait principalement des céréales et du lin : plus de 80 routoirs sont dénombrés sur le cadastre de 1829[15].

En 1850 une bande de voleurs, dont plusieurs habitaient le village de Bosloy en Pleudaniel, commirent une agression particulièrement violente dans une ferme du canton de Lézardrieux[44].
A. Marteville et P. Varin décrivent ainsi Pleudaniel en 1853 :
« Pleudaniel (sous l'invocation de saint Pierre et saint Paul) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. Principaux villages : Pors-an-Croas, Kerderrien, Kerbriand, Kerstephan, Coat-Gueno, Keraël, Prat-Collet, Passeporte, Kerou, Kerouern, Traouas, Kergruyant-Huellan, le Galledec, Crech'Gallomp, Gramorvan, Camarel, Kergrist, le Caven, Piladen, Kerangoff, Bossecbras, Traonmeur, Gaudu, Saint-Antoine, Kergariou, la Rue, Boloy, Porsabat, le Manaty, Kerlouda, Kerivoal, Kerdreus, Kerborchet, Penn-an-Run, Kerescantou, Lan Alan, le Marqueso. Superficie totale : 1 843 hectares 18 ares, dont (..) terres labourables 1 463 ha, prés et pâturages 39 ha, bois 27 ha, landes et incultes 182 ha, étangs 5 ha (..). Moulins : 11 (du Parc, Huon, de Traonmeur [Traou-Meur], de Kerdémer, à eau). Il y a, outre l'église paroissiale, les chapelles de Penlan, de Kercoul, du Calvaire, Saint-Isidore, Saint-Antoine et de Notre-Dame. Cette dernière, dite la Vieille Église est la seule qui soit desservie. Aux manoirs indiqués par Ogée, il faut ajouter Coat-Gouennou, Kernec'h-Riou et surtout Botloy. Ce dernier château, dont on voit encore les ruines près de la rivière de Trieux, appartenait au maréchal de Richelieu, et c'était de lui que les autres lieux nobles relevaient. Cette commune fait quelques exportations de lins et céréales. Géologie : schiste talqueux ; au nord schistes modifiés. On parle le breton[45]. »
Joachim Gaultier du Mottay écrit en 1862 que Pleudaniel possède une école de garçons ayant 69 élèves et une de filles en ayant 50, que son « territoire [est] assez uni, à l'exception des bords du Trieux qui sont très accidentés, [qu]'il est boisé et possède quelques pommiers ». Il précise aussi que l'église d'alors date du XVIIIe siècle ; « elle porte au-dessus de son porche la date de 1705, et près de la sacristie celle de 1772. On voit dans le cimetière l'un des plus beaux calvaires en granite qui soit sorti des ateliers du sculpteur Hernot ». Il cite l'existence de 6 chapelles (Saint-Antoine, du Calvaire, Saint-Isidore, Pen-ar-Lan, Keraoul et la Vieille-Église, cette dernière faisant l'objet d'une vénération particulière de la part des marins[46].
Le maire de Pleudaniel, Joseph-Marie Ollivier, fut suspendu de ses fonctions pendant 2 mois à partir du pour avoir refusé de convoquer le conseil municipal malgré les instructions du préfet et la demande de la majorité des conseillers municipaux[47].
L'abbé Hyacinthe Le Fichant, recteur de Pleudaniel et l'abbé Joseph Le Cornec, vicaire à Pleubian, furent reçus en audience par le pape Pie IX en mai 1875 et « lui remirent une somme assez considérable : c'était l'obole des prêtres et des fidèles du canton (en fait du doyenné) de Pleumeur-Gautier auquel ils appartiennent »[48].
En février 1881 les époux Trépot, 68 et 65 ans, moururent de froid et de faim, « étendus sur leur misérable grabat »[49].
En octobre 1882 le tribunal correctionnel de Lannion condamna à 200 francs d'amende Hyacinthe Fichaut, curé de Pleudaniel, pour avoir excité en chaire contre la loi sur l'instruction primaire[50].
Un rapport de 1892 écrit que de nombreux bancs naturels d'huîtres s'étendaient autrefois de l'embouchure du Trieux jusqu'à Pleudaniel, mais qu'ils ont été dévastés[51].
Le XXe siècle
La Belle Époque
En octobre 1905 le prêtre desservant de Pleudaniel, Richard, vit son traitement[Note 8] suspendu par le ministre des cultes « pour emploi abusif de la langue bretonne dans l'exercice de son ministère »[52]. Le « le percepteur de Lézardrieux s'est présenté (..) pour faire l'inventaire. Après avoir entendu la protestation du conseil de fabrique, il croyait que le recteur allait lui ouvrir les portes. Mais non, le recteur a voulu lire une protestation, mais le percepteur est parti, sans vouloir rien entendre, salué par des cris "Vive la liberté" » écrit le journal L'Ouest-Éclair[53].
Le pardon de Pleudaniel, célébré à la chapelle de Goz-Ilis, se tenait le jour de l'Assomption ; il était très fréquenté : le pape Léon XIII avait accordé en 1883 des indulgences plénières à tous les pèlerins qui s'y rendaient pieusement ; l'après-midi la procession partait du bourg de Pleudaniel et « tous les marins de la contrée se font gloire d'y prendre part », écrit en 1902 l'abbé Amédée Guillotin de Corson[54].
- Vue intérieure de l'église paroissiale au début du XXe siècle (carte postale).
- Pleudaniel ː l'anse de Camarel sur le Trieux vers 1910 (carte postale).
- Le château du Parc au début du XXe siècle.
En septembre 1906 un incendie dévasta entièrement deux maisons contigües dans le village de Camarel[55]. En août 1910 le feu se déclara dans une maison couverte de chaume dans le même village[56].
« L'assemblée du Calvaire, qui ouvre la saison des pardons dans le canton de Lézardrieux, s'est tenue dimanche dernier. Favorisée par un temps beau et froid, elle a été fréquentée par une nombreuse jeunesse, accourue des communes voisines. Tous les ans les montreurs d'étalons s'y sont faits remarquer, et les paysans y choisissent leurs reproducteurs » écrit le journal L'Ouest-Éclair en avril 1908[57]. Un autre pèlerinage, celui de la Saint-Éloi, avait lieu en septembre et était renommé : « de nombreux paysans, les uns à cheval, les autres à pied, sont venus de neuf à dix lieues à la ronde, invoquer le saint protecteur des chevaux » écrit le même journal en juillet 1907 ; une foire était associée à ce pardon[58].
L'école congréganiste des Filles de la Divine Providence de Pleudaniel est fermée par un décret publié au Journal officiel à compter du [59].
La Première Guerre mondiale


Le monument aux morts de Pieudaniel porte les noms de 81 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 6 sont morts en Belgique (Jean Gouriou, Yves Le Bescond et François Le Goater dès 2914, Joseph Collet et Félix Le Masson en 1915, Arthur Guégan le ) ; 5 sont des marins morts en mer lors des naufrages de leurs bateaux torpillés par des sous-marins allemands (Hippolyte Louavar le sur le croiseur cuirassé Léon Gambetta et Jean-Louis Feulvarc'h et Arsène Le Goff le sur le cuirassé Suffren, Guillaume Goazampis et Charles Tilly le sur le cuirassé Danton) ; deux marins sont morts de maladie (Charles Le Calvez, inhumé dans le cimetière de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) et Yves Moreau, mort le à Ferryville (Tunisie) ; un soldat, Célestin Le Rolland, est aussi mort de maladie en Grèce le ; la plupart des autres sont morts sur le sol français (dont le capitaine Louis Guennebaud, tué à l'ennemi le à Mont-Saint-Éloi (Pas-de-Calais), décoré de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre[60].
Le monument aux morts de Pleudaniel a la forme d'un pilier commémoratif en granite rose en forme d'obélisque avec une boule à son sommet monté sur un piédestal ; il est orné d'une palme et à son sommet d'une croix latine ; il porte l'inscription : AUX ENFANTS DE PLEUDANIEL MORTS POUR LA PATRIE - GUERRE DE 1914-1915-1916-1917-1918 ; des plaques en marbres portent la liste des morts de la Première Guerre mondiale (la liste des morts de la Seconde Guerre mondiale a été rajoutée par la suite)[61].
Une plaque commémorative dans l'église paroissiale honore la mémoire de Guillaume Guillou, séminariste lors du déclenchement de la guerre, sergent fourrier, tué à l'ennemi le à Sains-Richaumont (Aisne)[62]. Deux bannières dans l'église paroissiale honore aussi les morts de la Première Guerre mondiale, l'une avec une inscription en breton : 1914-1918 EVIT DOUE HAG AR VRO TREITOUR BIKEN KENTOC MERVEL, l'autre en français : EN SOUVENIR DES ENFANTS DE PLEUDANIEL - MORTS POUR LA PATRIE 1914-1919[63].
L'Entre-deux-guerres
- Le clocher-tour de l'église et le cimetière entourant l'église vers 1924.
- L'église paroissiale Saint-Pierre et le cimetière l'entourant vers 1930 (carte postale).
- Le monument aux morts et le calvaire devant l'église vers 1930 (carte postale).
- Minotier à Traou-Meur vers 1920 (carte postale).
- La minoterie de Traou-Meur et la vue sur le Trieux (à l'arrière-plan le pont de Lézardrieux).
- Pleudaniel ː la route du Passage vers 1920 (carte postale).
- Pleudaniel ː la route de Pleumeur-Gautier vers 1925 (carte postale).
- Pleudaniel ː la route de Pontrieux vers 1925 (carte postale).
- Pleudaniel ː le hameau de Camarel et son pont vers 1925 (carte postale).
Pleudaniel est ainsi décrit en 1932 dans un article consacré principalement au nationaliste breton Louis-Napoléon Le Roux (originaire de Pleudaniel), suspecté dans l'attentat du 7 août 1932 à Rennes : « Pleudaniel, petite commune des Côtes-du-Nord. On quitte le train à Lancerf. On marche dans la boue. On respire à pleins poumons l'air salubre de la lande bretonne. Les visages sont rouges, les voix gouailleuses sonnent clair. Dans les petits estaminets, on boit un cidre capiteux, un cidre où l'alcool dépasse de beaucoup les six degrés réglementaires »[64]. Un autre nationaliste breton habitant Ker-Alan en Pleudaniel, H. Kerroux, gérant du War Zao[Note 9], fit aussi l'objet d'une enquête liée à cet attentat[65].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Pleudaniel porte les noms de 20 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles, deux sont morts lors de la Bataille de France au printemps 1940 : P. Loas dans la Somme et Henri Le Thomas, membre d'une escadrille de chasse aéronavale, mort accidentellement à bord de son avion au large d'Ostende ; deux sont morts lors du naufrage leur bateau (Roger Cathou le à bord du sous-marin Protée et Yves Péron le à bord d'un destroyer d'escorte de la Classe Cannon Sénégalais) ; deux sont morts de maladie contractée en service (François Leuranguer le à Pleudaniel et Yves Jegou, marin, le à Paris ; Georges Péron, résistant FFI, tué à l'ennemi le lors des combats de la Poche de Lorient[60].
L'après Seconde Guerre mondiale
Lors du recensement de 1946 Pleudaniel comptait 140 exploitations agricoles et 48,5 % de la population totale vivait de l'agriculture[66].
Georges Corfdir, quartier-maître, est mort le lors du naufrage de la frégate météorologique Laplace dans la Baie de la Fresnaye[60].
Le naufrage du remorqueur Abeille-IV le fit une victime de Pleudaniel : le radio Pierre Le Pellec[67].
Le XXIe siècle
Le renouveau de la navigation
Au XIXe siècle et au début du XX Pleudaniel fut un port de commerce, expédiant notamment des pommes de terre vers l'Angleterre. Le maire Didier Rogard a entrepris à partir de 2020 de restaurer une activité portuaire, pour la plaisance cette fois[68].
Une zone de mouillage pour une quinzaine de bateaux de plaisance ne dépassant pas 8 mètres de long a été autorisée par la Direction départementale des territoires et de la mer dans l'anse de Camarel et à Traou-Nod en 2022[69]. Un vieux gréement, le War Rock, a été restauré et remis à l'eau en 2024 par l'Association des plaisanciers de Pleudaniel[70].
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Politique et administration

Liste des maires
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Population et société
Résumé
Contexte
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[73]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[74].
En 2023, la commune comptait 921 habitants[Note 29], en évolution de −0,75 % par rapport à 2017 (Côtes-d'Armor : +2,18 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Enseignement

Il y a une école primaire, située au bourg.
Culte
La commune se situe dans la paroisse de la presqu'île de Lézardrieux, dans le diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier.
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Lieux et monuments
Monuments religieux

- L'église Saint-Pierre, dont le clocher est inscrit au titre des monuments historiques[77], était autrefois dédiée à saint Guinien[78]. On prétend que saint Arnec, évêque d'Illy, aurait fait bâtir deux églises dans la paroisse de Pleudaniel mais c'est douteux car il s'agit probablement d'une confusion entre Pleudaniel et Ploudaniel dans le Finistère, voisin de l'archidiaconé d'Ily, ce qui n'est pas le cas de Pleudaniel. La confusion serait due à une erreur d'impression dans le livre de Malo-Joseph de Garaby publié en 1839. Cen forme de croix latine et à trois vaisseaux, c'est un édifice composite datant de 1688 (porte ouest), 1690 (tour du clocher), 1705 (porche sud), 1772 (chevet), 1784 (clocher)[79]. L'église possède un important mobilier religieux : fonts baptismaux, chaire à prêcher, autel, retable, tabernacle et gradins d'autel[80], ostensoir, reliquaire ; etc..
- Vue intérieure : la nef.
- La porte principale de l'église.
- Dédicace extérieure.
- Fonts baptismaux (carte postale, avant 1920).
- Le calvaire de Pleudaniel.
- Trois chapelles se trouvent sur le territoire communal :
- la chapelle Notre-Dame-de-Goz-Iliz (Vieille-Église en breton) est située sur l'anse de Camarel au bord du Trieux. Elle est dédiée à la Vierge Marie et aux marins perdus en mer. De nombreux ex-votos, en remerciement à la Vierge Marie sont présents dans la chapelle. Autour de la chapelle, il y a une croix, un autel ainsi qu'une fontaine de dévotion. Le site de la chapelle de Goz-Ilis, avec son clos boisé et sa chapelle, a été inscrit aux monuments historiques le ;
- Pleudaniel ː la chapelle de Goz-Ilis ("Vieille-Eglise") vers 1925 (carte postale).
- Pleudaniel ː la fontaine de dévotion près de la chapelle de Goz-Ilis (carte postale).
- la chapelle Saint-Antoine, située au lieu-dit Saint-Antoine : datant du XVIIIe siècle, elle dépendait à l'origine du manoir de Traou-Meur ; de plan rectangulaire à vaisseau unique, elle est située dans un site boisé en bordure du Trieux[81] ; une fontaine de dévotion se trouve à proximité[82], ainsi qu'un calvaire datant de 1786[83] ;
- Calvaire près de la chapelle Saint-Antoine.
- la chapelle Notre-Dame-du-Calvaire, située au hameau Le Calvaire, date de 1768 ou 1769[84] ;
- Des croix de chemin : les croix de Kerantour[85], de Croas Peuillard[86], de Kervégant[87], etc..
Autres monuments
- Le moulin de Traou Meur, situé au fond d'une anse du Trieux, est classé au titre des monuments historiques[88].
- Le moulin de Traou-Meur vu depuis la retenue d'eau.
- Le moulin de Traou-Meur : vue partielle.
- La digue et la conduite d'eau entre la retenue et la mer.
- Le mécanisme du moulin.
- Le manoir de Kernechriou. En 1427, il était la possession de Rolland de Kernechriou, officier de finances du duc Jean V de Bretagne[89] ;
- Le manoir de Kerdeozer (construit vers 1418, date inscrite sur le linteau d'une cheminée) était la propriété de la famille de Botloy-Lézardré [Lézardrieux] ; il a été en partie démoli et transformé en ferme en 1843[37]. Deux escaliers à vis dans le bâtiment, éclairées par de très petites ouvertures, permettent d'accéder à l'étage[90].
- Le manoir de Kergrist (2e moitié du XVIIIe siècle)[91] ;
- Le manoir de Kerescant (XVIIIe siècle, remanié XIXe siècle)[92] ;
- Le manoir de Coat Guennou : le manoir actuel date du XVIIe siècle, mais il a succédé à un manoir plus ancien[39] ;
- Le manoir de Traou Meur (1681)[93] ;
- Le manoir de la Salle[94] ;
- L'ancien manoir du Parc (détruit) : il est déjà signalé en ruines en 1932[38] ;
- Le colombier de Lann Alan [Lann Alain] : il date probablement du XVIIIe siècle et était une dépendance du manoir de Lann Alan, de nos jours une simple ferme[95].
- De nombreuses maisons et fermes présentent un intérêt patrimonial[15].
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Personnalités liées à la commune
- Louis Napoléon Le Roux (né en 1890 à Pleudaniel), nationaliste breton.
Notes et références
Voir aussi
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