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lieu de sépulture des membres des forces armées ou des civils décédés lors d'opérations militaires De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un cimetière militaire est un lieu où sont inhumés les soldats morts lors d'une guerre, on y rencontre aussi parfois des tombes de civils. Généralement implantés sur ou à proximité des champs de bataille, les cimetières militaires sont créés et gérés par l'armée, une administration publique, une agence ou association publique ou privée. Les tombes sont des sépultures de guerre, ordinairement d'une apparence uniforme, matérialisées par une stèle ou une croix. Les cimetières militaires comportent les tombes individuelles, des tombes communes, un ou des ossuaires parfois un mur des disparus où sont inscrits le nom des personnes dont le corps n'a pas été retrouvé.
Les cimetières militaires remplissent plusieurs fonctions ; ils peuvent être :
Les « soldats inconnus » enterrés, portent témoignage du deuil qui n'a pu être fait par des personnes qui n'ont jamais rien pu savoir du sort de leurs proches.
On distingue plusieurs types de cimetières militaires :
Ils consistent souvent en de simples quadrillages réguliers de tombes individuelles identiques uniquement repérées par une croix latine (ou autre motif conforme à la confession religieuse du soldat inhumé). Le nom du défunt est gravé sur la pierre, ainsi que la date de la mort, quand ils sont connus.
Dès l’Antiquité, l’inhumation des soldats morts au combat est prise en compte. Après la bataille de Chéronée, vainqueurs et vaincus enterrent leurs morts selon les rites religieux. Les légions romaines enterrent leurs morts, soit individuellement, avec des pierres tombales, à proximité des camps, soit dans des tombes collectives[1].
Au Moyen Âge et à l'époque moderne, les cadavres des soldats sont le plus souvent laissés sur les champs de bataille en pâture aux détrousseurs et aux animaux sauvages ou jetés dans des fosses communes[1]. Seuls les chefs militaires (connétable, maréchal...) ont droit à des sépultures dans des églises comme Le Prince noir, Du Guesclin, Louis de Sancerre, John Talbot... Turenne, Vauban etc. Le Cimetière des Invalides à Berlin créé en 1748 par Frédéric II est devenu le panthéon militaire de l'Allemagne. Le Dôme et la crypte des Invalides à Paris sont devenus le panthéon militaire de la France sous Napoléon Ier.
Le cimetière militaire contemporain (espaces composés de formes simples répétitives, où chaque soldat mort est honoré d'une tombe individuelle sans distinction de hiérarchie, d'origine sociale ou de religion) apparaît au XIXe siècle parallèlement avec le développement de la conscription et de la guerre de masse[2].
Le premier cimetière militaire français de ce type apparaît en Algérie, à Sidi-Ferruch, en 1830, au moment de sa conquête par l'armée française[3].
Au cours de la Guerre de Crimée (1853-1856), les Français perdent un grand nombre de soldats, environ 95 000. Il est décidé de les enterrer par unité et par hiérarchie dans des fosses communes, jusqu'à ce que l'État français décide le rassemblement de 45 000 dépouilles, regroupées dans des tombes communes par unité, dans le cimetière français de Sébastopol construit entre 1870 et 1880, cimetière militaire qui devient la plus grande sépulture militaire française à l’étranger. Le Traité de Paris de 1856, prévoit la préservation des cimetières militaires de Crimée[4].
Aux États-Unis, pendant la guerre de Sécession (1861-1865), les premiers cimetières nationaux s'organisent tels que nous les connaissons : tombes individuelles avec des stèles marquées des mêmes signes[5].
Le traité de Francfort qui met fin à la guerre franco-allemande de 1870 prévoit, dans son article 16, que les deux États contractants s’engagent à respecter toutes les tombes des soldats morts (soldats qui ont désormais « droit au repos permanent[6] »).
À la fin de la guerre des Boers (1901-1903), l’Empire britannique institue l’usage d’enterrer ses combattants – 80 % des morts étant des engagés civils volontaires – dans des tombes individuelles regroupées dans de petits cimetières créés près des champs de bataille. Recouverts de pelouses et de fleurs, ces lieux d'inhumation dans une atmosphère paisible expriment une culture non-militariste et s'opposent à la conception rationaliste américaine de vastes regroupements des corps dans d'immenses cimetières[7].
En Russie, pour le 100e anniversaire de la Bataille de Bolchoï-Stakhov et du passage de la Bérézina, le , la construction d'un monument près du village de Brili fut entreprise. Les cendres de deux mille combattants russes de l’armée du Danube reposent sous des tertres funéraires dans des fosses communes.
Les combats de la Première Guerre mondiale ont fait tant de victimes que des cimetières provisoires avec tombes individuelles et ossuaires ont été créées à proximité du front. Dans des l'entre-deux-guerres les cimetières militaires par nationalité le plus souvent ont été créés, les dépouilles des cimetières provisoires y étant transférées. Il existe également des carrés militaires dans les cimetières communaux civils.
La Seconde Guerre mondiale étant encore plus meurtrière que la première, les cimetières provisoires constitués à la hâte ont laissé place après 1945 à de vastes nécropoles le plus souvent. Le regroupement des sépultures s'est poursuivi jusqu'à la fin du XXe siècle.
Seconde Guerre mondiale
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Après la guerre franco-allemande de 1870, par le traité de Francfort du , la France et l’Allemagne s’engagent à entretenir les tombes des soldats sur leurs territoires. Les morts doivent être regroupés par nationalité et par religion. En France, le carré militaire du cimetière de La Madeleine d'Amiens, les ossuaires de Champigny (Val-de-Marne) de Bazeilles (Ardennes), de Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle), de Pont-Noyelles, de Querrieu et de Villers-Bretonneux (Somme), de Béhagnies et de Biefvillers-lès-Bapaume (Pas-de-Calais) en sont le témoignage. C'est la perte de l'Alsace-Lorraine qui incite le professeur alsacien, François-Xavier Niessen à créer en 1887 Le Souvenir français, association qui garde le souvenir des soldats morts par l'entretien de tombes et de monuments commémoratifs.
Selon l'article 16 du traité de Francfort, les gouvernements français et allemand se sont engagés à entretenir les tombes des militaires ensevelis sur leurs territoires respectifs. La loi allemande du a ainsi permis d'y aménager des lieux d'inhumation français dans les territoires annexés d'Alsace-Moselle. Après le vote de la loi française du , l’État achète des parcelles des cimetières communaux ou exproprie les terrains non-clos où se trouvaient des restes de soldats pour y aménager des tombes garnies d'un entourage en fonte correspondant à un modèle réglementé avec une plaque portant la mention « Tombes militaires - Loi du 4 avril 1873 »[8].
Pendant la Première Guerre mondiale, les militaires morts sont d'abord réglementairement inhumés dans des cimetières collectifs sous la surveillance d’un officier sanitaire chargé de l’identification des corps. L'accroissement du nombre des victimes oblige progressivement les soldats à creuser à la va-vite sur le front des tombes de fortune recueillant les corps dans de simples planches de coffrage ou toiles de tente, tombes parfois repérées à la hâte par une croix de bois[9]. La loi du entérine la création de sépultures individuelles pour les soldats français et les Alliés tombés au front ou décédés dans les hôpitaux militaires[10],[11] (statut de Mort pour la France). L'emplacement des tombes est indiqué par une croix en ciment sur laquelle est indiquée sur une plaque de plomb, l'identité du défunt, son unité et ses dates de naissance et de mort. Les tombes musulmanes ou juives sont indiquées non par une croix mais par une stèle en ciment. L’entretien des tombes incombe à l’État français, à perpétuité[12]. Certaines familles récupèrent le corps de leurs défunts, d'abord illégalement jusqu'à la loi du qui prévoit que la totalité des frais de transfert autorisé des corps de soldats morts sont désormais à la charge de l’État et qui confie à la Nation les cimetières militaires créés ou à créer sur l'ancien front pour en assurer la propriété et l'entretien[13]. Les mêmes principes s’appliquent pour la Seconde Guerre mondiale et les guerres coloniales (Indochine, Algérie, Tunisie, Maroc).
Le un arrêté crée un Office des sépultures militaires et une Commission nationale des sépultures chargée de définir les principes architecturaux des cimetières militaires[14].
Après la Seconde Guerre mondiale, les mêmes dispositions sont appliquées aux cimetières militaires français.
Ces cimetières témoignent de la reconnaissance de la patrie envers les soldats morts au combat en même temps qu’un lieu de pèlerinage pour les familles et les générations suivantes, la loi du instituant pour ces familles le droit au pèlerinage annuel aux frais de l'État[15]. Devenus lieux de mémoire, ils sont aussi lieu d’histoire grâce aux panneaux explicatifs voire aux musées qui sont créés pour informer les visiteurs.
265 nécropoles nationales et 2 000 carrés militaires de cimetières communaux regroupent 740 000 corps auxquels s’ajoutent des ossuaires. Il existe, en outre, 2 000 cimetières militaires français répartis dans 78 pays. L’entretien des sépultures et mémoriaux est à la charge du ministère de la Défense.
Le plus important cimetière militaire français par le nombre de tombes est la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais). Il regroupe 42 000 corps dont 22 000 répartis dans huit ossuaires.
En 1950, fut inhumé dans la crypte de la tour-lanterne de la nécropole de Notre-Dame de Lorette, le corps d'un soldat inconnu de la Seconde Guerre mondiale. En 1955, furent inhumées les cendres d'un déporté disparu dans les camps nazis. En 1977 ce fut le corps d'un soldat inconnu des combats d'Algérie-Tunisie-Maroc et en 1980 celui d'un soldat inconnu de la guerre d'Indochine.
Le plus important ossuaire du territoire français est l'ossuaire de Douaumont dans la Meuse qui rassemble les restes de 130 000 corps français ou allemands. Le cimetière militaire français rassemble plus de 16 000 tombes.
Le mémorial des guerres en Indochine de Fréjus (Var) rassemble 24 020 corps et l'ossuaire 3 152 restes humains de morts en Indochine entre 1940 et 1954. Les corps furent rapatriés en France à la demande du gouvernement vietnamien en 1986-1987. Sur le mur du mémorial sont inscrits les noms de 34 000 morts sans sépulture.
Depuis 1919, le Volksbund Kriegsgräberfürsorge (VDK) ou Commission allemande des sépultures de guerre, est chargé de l'entretien des cimetières militaires allemands. Il gère et entretient aujourd'hui les cimetières des deux guerres mondiales. En 2020, le VDK entretenait 218 cimetières ou monuments allemands en France.
L'American Battle Monuments Commission est chargée de l'entretien et de la gestion des cimetières militaires américains de par le monde. Il y a en France onze cimetières militaires américains :
Il n'y a pas sur le territoire français de cimetière militaire belge proprement dit. Les soldats belges inhumés en France le sont dans un carré militaire de cimetières communaux; celui qui rassemble le plus de tombes belges est le cimetière communal de Calais (1 059 tombes) ou dans le carré belge des nécropoles nationales françaises comme celle de La Targette à Neuville-Saint-Vaast (170 tombes). Une exception cependant:
Les Chinois ne participèrent pas directement aux combats de la Grande Guerre en France. Les Britanniques avaient engagé des travailleurs chinois qu'ils utilisèrent à l'arrière du front dans leurs bases logistiques. Il y a deux cimetières chinois en France :
Des tombes chinoises sont présentes dans les cimetières militaires britanniques de : Ayette, Longuenesse, Ruminghem, Sains-en-Gohelle dans le Pas-de-Calais...
Entretenus et gérés par la Commonwealth War Graves Commission depuis 1917, les cimetières militaires britanniques rassemblent plus de 900 000 tombes individuelles dont 200 000 non identifiées de soldats originaires du Royaume-Uni ou de l'Empire coloniale britannique. Les tombes sont surmontées d’une stèle en pierre sur laquelle est inscrit l’emblème national ou le blason de l’armée ou du régiment auquel appartenait le défunt. Est inscrit ensuite le grade, l’unité, la date du décès et l’âge du défunt. Dans chaque cimetière du Commonwealth on trouve également la croix du Sacrifice avec sur la flèche une épée de bronze. Dans les cimetières les plus importants, se trouve également la pierre du Souvenir avec gravée l’inscription tirée de l’Ecclésiaste : « Leur nom vivra à jamais ».
Inauguré en 1924, le cimetière militaire danois de Braine (Aisne) rassemble les corps de 79 soldats danois originaires du Jutland du Sud occupé par l'Allemagne. Ces soldats avaient été enrôlés de force dans l'armée allemande.
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Le cimetière militaire néerlandais d'Orry-la-Ville (Oise) fut inauguré en 1958. Il rassemble 114 corps de Néerlandais civils et militaires tombés sur le sol de France en 1940.
Première Guerre mondiale Le fut constituée l'Armée polonaise en France qui combattit en Champagne, en Lorraine et dans les Vosges.
Seconde Guerre mondiale
Le cimetière militaire portugais de Richebourg (Pas-de-Calais) unique cimetière militaire portugais en France qui témoigne de l'engagement du Portugal dans la Première Guerre mondiale il rassemble 1 831 corps.
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Le cimetière militaire tchécoslovaque de Neuville-Saint-Vaast rassemble 70 corps de Tchèques tombés au cours de la Première Guerre mondiale et 136 corps de Tchécoslovaques tombés au cours de la Seconde.
Dans la Nécropole nationale de Chestres, le carré des combattants tchécoslovaques rassemble les sépultures de 284 tués en , à Sugny, Condé-lès-Vouziers, Chestres, Terron-sur-Aisne et Vrizy, dont 160 soldats inconnus inhumés en ossuaire.
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
La Fondation néerlandaise des sépultures de guerre (O.G.S.), fondée en 1946, est une fondation privée qui gère et entretient les cimetières militaires néerlandais aux Pays-Bas et à l'étranger.
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Les cimetières militaires d'Olsany à Prague comprennent :
Campagne de Russie (1812)
Guerre de Crimée
Première Guerre mondiale
Guerre civile
Seconde Guerre mondiale
Les cimetières militaires sont les suivants :
Durant la Première Guerre mondiale, en 1916, un accord fut conclu entre les gouvernements suisse, français, britannique et allemand selon lequel des prisonniers de guerre blessés seront internés en Suisse. Les premiers soldats britanniques sont arrivés en Suisse en mai 1916. Jusqu'à la fin de la guerre, le nombre moyen de soldats britanniques blessés internés en Suisse était de 2000. Parmi eux 61 moururent avant leur rapatriement auxquels il faut ajouter 88 soldats, marins et aviateurs britanniques et des Dominions tombés pendant la guerre inhumés en Suisse. Le cimetière de Vevey rassemble les sépultures situées auparavant à Arosa, Berne, Château d'Oex, Coire, Clarens, Constance, Couvet, Fribourg, Interlaken, Laufenburg, Lausanne, Lauterbrunnen, Leysin et Sierre.
Les tombes datant de la Seconde Guerre mondiale sont celles de prisonniers de guerre britanniques évadés de camps de prisonniers allemands et réfugiés en Suisse ou d'aviateurs s'étant écrasés en Suisse ou à proximité.
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