Terrasson-Lavilledieu
commune française du département de la Dordogne / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Terrasson-Lavilledieu, anciennement Terrasson-la-Villedieu, est une commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Centre important du commerce de la truffe et des noix, en particulier par son marché de saison d'origine médiévale, Terrasson-Lavilledieu compte plus de 6 000 habitants, et son agglomération, près de 8 000. Située en limite de la Corrèze, elle incarne une porte d'entrée du Périgord noir. Elle est notamment connue pour ses Jardins de l'Imaginaire, sa ville ancienne et son église abbatiale Saint-Sour.
De 1790 à 1963, la commune a été le chef-lieu du canton de Terrasson. Ce canton a été renommé en canton de Terrasson-Lavilledieu, après la fusion des communes de Terrasson et Lavilledieu. En 2015, le chef-lieu n'est plus qu'un bureau centralisateur.
Généralités
L'arrivée à Terrasson, limitrophe de la Corrèze et proche du Lot, est une entrée dans le Périgord noir. La commune est traversée par la Vézère et arrosée par deux de ses affluents, l'Elle au nord-ouest et le Coly au sud-ouest. Elle fait partie de l'unité urbaine de Terrasson-Lavilledieu[1] et de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde[2].
La mise en service en du tronçon Thenon - Terrasson de l'autoroute A89 a permis une circulation plus fluide sur la route départementale 6089 (l'ancienne RN 89) qui traverse la ville dans sa longueur. Le centre-ville est situé, en distances orthodromiques, treize kilomètres au nord-est de celui de Montignac-Lascaux et dix-huit kilomètres à l'ouest de celui de Brive-la-Gaillarde.
La commune est également desservie par les RD 60 et 63 ainsi que par la ligne ferroviaire Périgueux - Brive en gare de Terrasson-Lavilledieu.
Depuis 2010, la ville est située à une vingtaine de kilomètres (par la route) de l'aéroport de Brive-Souillac.
Communes limitrophes
Terrasson-Lavilledieu est limitrophe de onze autres communes, dont deux dans le département de la Corrèze. Au nord-ouest, Villac est limitrophe par un quadripoint.
Villac, Beauregard-de-Terrasson |
Cublac (Corrèze) |
Mansac (Corrèze), Pazayac |
Le Lardin-Saint-Lazare, Condat-sur-Vézère |
Les Coteaux Périgourdins | |
Coly-Saint-Amand | La Cassagne | La Dornac |
Géologie et relief
Géologie
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Terrasson-Lavilledieu est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs[3]. Elle est dans le causse de Terrasson qui concerne quelques communes, au sud de Terrasson-Lavilledieu, sur les coteaux en rive gauche de la Vézère.
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire datant du Cénozoïque et de roches sédimentaires du Mésozoïque et du Paléozoïque. La formation la plus ancienne, notée tfρ3, est constituée de grès de Thiviers et d'ardoises d'Allassac, des métatufs rhyodacitiques à chlorite et métagrauwackes, séricitoschistes intercalés (Cambrien moyen à supérieur). La formation la plus récente, notée CFp, fait partie des formations superficielles de type colluvions indifférenciées de versant, de vallon et plateaux issues d'alluvions, molasses, altérites. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « no 784 - Terrasson » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[4],[5] et sa notice associée[6].
Ère | Période | Époque | Formations géologiques | |||||||||||||||||||
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Cénozoïque (0 - 66.0) |
Quaternaire (0 - 2.58) |
Holocène |
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Pléistocène |
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Néogène (2.58 - 23.03) |
non présent | |||||||||||||||||||||
Paléogène (23.03 - 66.0) |
non présent | |||||||||||||||||||||
Mésozoïque (66.0 - 252.17) |
Crétacé (66.0 - ≃145.0) |
Supérieur |
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inférieur | non présent. | |||||||||||||||||||||
Jurassique (≃145.0 - 201.4) |
Supérieur | non présent | ||||||||||||||||||||
Moyen |
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Jurassique inférieur |
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Trias (201.4 - 251.902) |
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Paléozoïque (252.17 - 541.0) |
Permien (251.902 - 298.9) |
| ||||||||||||||||||||
Carbonifère (298.9 - 358.9) |
Pennsylvanien |
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Mississippien | non présent | |||||||||||||||||||||
Dévonien (358.9 - 419.2) |
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Silurien (419.2 - 443.8) |
non présent | |||||||||||||||||||||
Ordovicien (443.8 - 485.4) |
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Cambrien (485.4 - 538.8) |
|
Relief et paysages
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 82 mètres et 299 mètres[7],[8].
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage entrée en vigueur en France le , renforcée par la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, un atlas des paysages de la Dordogne a été élaboré sous maîtrise d’ouvrage de l’État et publié en [9]. Les paysages du département s'organisent en huit unités paysagères[Note 1],[10]. La commune fait partie du Périgord noir, un paysage vallonné et forestier, qui ne s’ouvre que ponctuellement autour de vallées-couloirs et d’une multitude de clairières de toutes tailles. Il s'étend du nord de la Vézère au sud de la Dordogne (en amont de Lalinde) et est riche d’un patrimoine exceptionnel[11].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 39,34 km2[7],[12],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 39,16 km2[5].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin de la Dordogne au sein du Bassin Adour-Garonne[15]. Elle est drainée par la Vézère, le Coly, l'Elle, le Ribeyrol, le ruisseau de Fondanger et par divers petits cours d'eau[Note 3], qui constituent un réseau hydrographique de 36 km de longueur totale[16],[Carte 1].
La Vézère, d'une longueur totale de 211,2 km, prend sa source en Corrèze dans la commune de Meymac et se jette dans la Dordogne — dont elle est l'un des principaux affluents — en rive droite, à Limeuil, face à Alles-sur-Dordogne[17],[18]. Elle traverse la commune du nord-est au nord-ouest sur dix kilomètres et demi dont près de six servent de limite naturelle en deux tronçons, face à Mansac, Cublac et Le Lardin-Saint-Lazare.
Le Coly, d'une longueur totale de 10,13 km, prend sa source dans la commune de La Cassagne et se jette dans la Vézère au bourg de Condat-sur-Vézère en rive gauche[19]. Il borde le sud-est de la commune sur 750 mètres, face à Coly-Saint-Amand et Condat-sur-Vézère.
L'Elle, d'une longueur totale de 19,4 km, prend sa source en Corrèze dans la commune d'Ayen et se jette dans la Vézère en rive droite à Terrasson-Lavilledieu[20]. Elle arrose le nord-ouest de la commune sur trois kilomètres et demi dont un en limite du Lardin-Saint-Lazare.
Son affluent le Ribeyrol borde la commune au nord-ouest sur unité|650 mètres, face à Beauregard-de-Terrasson.
Autre affluent de l'Elle, le ruisseau de Fondanger arrose le nord-ouest du territoire communal sur près d'un kilomètre et demi.
- Le Vieux pont sur la Vézère.
- Le Coly au niveau du pont de Bouch.
- L'Elle au pont entre Charpenet et Lavilledieu.
- Réseaux hydrographique et routier de Terrasson-Lavilledieu.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vézère-Corrèze ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de la Vézère et de la Corrèze, d'une superficie de 3 730 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental de la Corrèze[21]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [22].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site spécial géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Nouvelle-Aquitaine et Climat de la Dordogne.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[23]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 mm, maximale en automne et en hiver[24].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 933 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[25]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Salignac-Eyvigues à 17 km à vol d'oiseau[26], est de 13,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[27],[28]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[29].
Typologie
Terrasson-Lavilledieu est une commune rurale car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[30],[31],[32]. Elle appartient à l'unité urbaine de Terrasson-Lavilledieu, une agglomération inter-départementale regroupant 2 communes[33] et 7 897 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[34],[35].
Par ailleurs, la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 80 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[36],[37].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (54,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (37,2 %), zones agricoles hétérogènes (28,5 %), prairies (18,9 %), zones urbanisées (7,9 %), terres arables (4,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,9 %), mines, décharges et chantiers (0,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %)[38]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Prévention des risques
Le territoire de la commune de Terrasson-Lavilledieu est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage, ainsi qu'à un risque particulier : le risque de radon[39]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[40].
Risques naturels
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Tulle-Brive, regroupant 20 communes concernées par un risque de débordement de la Corrèze et de la Vézère (17 dans la Corrèze et trois dans la Dordogne), un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[41]. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[42]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1996, 2001 et 2011[43],[39]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Vézère » approuvé le , pour les crues de la Vézère. La crue historique la plus forte sur le secteur du PPRI pour laquelle des informations sont disponibles est la crue d’octobre 1960. Le débit de pointe de cette crue a été défini à 1 360 m3/s à Montignac, soit une période de retour d’environ 250 ans[44],[45].
Terrasson-Lavilledieu est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[46]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[47],[48].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[49]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[50]. 23,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 6],[51].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse, en 1989, 1992, 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1993 et 1999[39].
Risque technologique
La commune est en outre située en aval du barrage de Monceaux-la-Virolle, un ouvrage de classe A[Note 7] situé dans le département de la Corrèze et faisant l'objet d'un PPI depuis 2009. À ce titre, elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[53].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Terrasson-Lavilledieu est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[54].
En occitan, la commune porte le nom de Terrasson e la Vila Diu[55].
Au regard des cartes de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, Terrasson et la Ville Dieu[56] étaient deux sites bien distincts séparés par la Vézère et distants d'environ trois kilomètres. La fusion de ces deux communes date de 1963 prenant ainsi la dénomination de Terrasson-la-Villedieu, corrigée en 1997 en Terrasson-Lavilledieu. La toponymie doit ainsi prendre en compte deux sites différents avec leur propre origine pour comprendre l'histoire du lieu.
Jadis, Terrasson s'intitulait Genouillac avec la trace d'une villa romaine importante du nom de Genouillacum. Sa dénomination actuelle n'est apparue que progressivement au XIe siècle, durant la période de la féodalité avec ses seigneurs locaux. La place de Genouillac, anciennement place du Foirail, au centre de Terrasson-Lavilledieu, fait référence à ce nom d'origine que l'on trouve en application jusqu'à la fin du haut Moyen Âge.
En occitan ou en catalan terrasson est un diminutif de terrassa, terrain en surplomb correspondant à une terrasse. La topologie du lieu-même fait état d'un site d'une même altitude partant de la partie haute de Terrasson jusqu'au château du Fraysse, l'ensemble dominant ainsi la vallée de la Vézère d'est en ouest. Les habitants des lieux-dits « terrassa » ou « terrasse » sont généralement appelés des terrassenc ou des terrassons, ce qui pourrait expliquer qu'au moment de l'implantation au XIe siècle d'un castrum dit « de Terrazo » sur les hauteurs de Genouillac, ses habitants puissent en prendre le nom se prononçant terrassun (terrassonne), étymologie du nom des seigneurs du lieu, étymologie retrouvée dans les nombreux cartulaires d'abbaye de la région. Aussi, il n'est pas impossible qu'une famille originaire de Terrassa en Catalogne en ait apporté le nom, Toulouse ayant été la capitale du royaume des Wisigoths durant trois siècles, et avec l'invasion des arabes en 711, cette famille aurait fui l'Espagne pour des contrées plus paisibles. L'histoire fait état de liens avec les comtes de Toulouse ainsi qu'avec l'abbé Oliva, issu de la noblesse catalane et fondateur de l'abbaye de Montserrat, où il a été retrouvé en date de 1046 dans son rotulus une citation de l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly, cette dernière dépendant de l'abbaye de Saint-Sore à Genouillac avec ses seigneurs locaux, les comtors de Terrazo.
Une autre version s’appuyant sur une légende du début du haut Moyen Âge interprète que l'origine du nom de la ville proviendrait, selon la tradition bénédictine, d'un lâcher de deux colombes décidant du lieu sacré pour y élever et bâtir un monastère, là où elles se poseraient à terre ; quand elles se sont posées, les assistants crièrent : Terra sunt « elles sont à terre, elles sont sur la terre sacrée » ce qui aurait apporté ce nom à la ville[57]... 400 ans plus tard ! De manière assez triviale, et surtout moins légendaire, Terrasson pourrait désigner en ancien français un ter ou tier, c'est-à-dire une petite montagne, un tertre ou une colline, qualifié par l'adverbe asson signifiant « au sommet, au bout de la montée », du verbe assommer, dans le sens second de « monter au faîte, au sommet »[58]. Toutefois, le terme toponymique proviendrait de l'évolution locale d'un mot gaulois signifiant « au sommet de la colline ou du tertre », romanisé avant le Ier siècle de notre ère.
Le lieu-dit « La Ville Dieu » prend son origine au-delà de la rive droite de la Vézère, cette dénomination est très courante pour désigner durant l'époque médiévale un domaine exclusivement religieux, voir une commanderie hospitalière en lien avec les Templiers très implantés dans la région au XIIe siècle. À ce jour, il reste un petit village à proximité d'un cours d'eau, l'Elle, avec une église très ancienne ainsi que son cimetière et probablement une commanderie aménagée en résidence. Les cartes actuelles localisent parfaitement ce lieu.
L'étymon sour semble proche de l'ancien français sovrin, signifiant à la fois en un sens la situation concrète « haut placée, élevée, au sommet » et aussi au sens moral et figuré « quelqu'un qui est au sommet d'une sagesse, d'un art, d'une connaissance sacrée, et qui est ainsi digne de souveraineté spirituelle ». Les deux mots proviendraient du latin médiéval supranus, formé sur l'adverbe de lieu latin classique super, signifiant dessus. L'église originelle dédiée à sanctus Sorus ou saint Sour n'est peut-être qu'un sanctuaire déjà nommé à l'époque antique sanctus super(i)us c'est-à-dire un sanctuaire supérieur. Il ne peut que se placer sur une proéminence. Mais le mystère demeure car l'adverbe « au-dessus » implique en latin une question « au-dessus de quoi ? ». Trivialement, au-delà des artéfacts archéologiques, il s'agirait d'un lointain culte à la Terre-Mère, qui a bien sûr été identifiée à Dieu et à la divine Trinité par les moines bénédictins, toujours préoccupés de gommer ces antiques lieux de pèlerinage ou de culte, dont ils reprenaient paradoxalement avec une active rigueur la gestion après le VIIe siècle.
Les grottes voisines de saint Sours, admises comme un lieu profane supérieur, gardent une marque de pluriel rémanente en ancien français, qui indique, en dépit de possibles intercessions occasionnelles ou contrôlées, une nette et permanente séparation méfiante avec l'espace religieux officiel et singulier attribué à saint Sour. Ici la croyance en l'ours du calendrier qui hiberne ou sort pour renouveler le monde printanier, ou encore la lecture classique de l'anachorète ou saint homme des grottes désigné par le mot pseudo-gaulois « sour » proposé par les érudits aquitains se renforcent mutuellement. Ce n'est pas le cas de la fontaine saint Sour acceptée par tous, l'eau provenant d'une source, ou qui sourd d'une fontaine provenant du haut.