Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

1848 en France

Liste des évènements s'étant déroulé en 1848 en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre

1848 en France
Remove ads

Cette page concerne l'année 1848 du calendrier grégorien.

Faits en bref

Remove ads

Événements

Davantage d’informations Sommaire : ...

Janvier

  • 2 janvier-6 mars : le cours de Michelet au Collège de France est suspendu. Une manifestation de soutien est organisée le 6 janvier. Le 3 février, une pétition est portée à la Chambre des députés lors d'une manifestation qui regroupe près de 3 000 étudiants[1].
  • 13 janvier : discours de Victor Hugo à la Chambre des pairs « sur le pape Pie IX » en faveur des patriotes italiens[2].
  • 14 janvier : le dernier banquet, prévu dans le XIIe arrondissement à Paris, est interdit par Guizot[3].
  • 15 janvier : article de Morny dans la Revue des deux Mondes ; « Le communisme mine sourdement la base des sociétés et des gouvernements »[4].
  • 27 janvier : dans un discours prophétique à la Chambre des députés en faveur de la réforme du système électoral, Tocqueville dénonce l'altération des mœurs publiques ; il s'inquiète aussi de voir se lever le « vent des révolutions »[3] : « Les mœurs publiques se dégradent […], la dégradation des mœurs publiques vous amènera dans un temps court, prochain peut-être, à des révolutions nouvelles. […] Pour Dieu ! changez l'esprit du gouvernement, car cet esprit-là vous conduit à l'abîme! »[5]
  • 28 janvier : « la Seine est prise », témoigne Hugo, « on patine sous le pont des Arts »[6].
  • 29 janvier : Lamartine prononce un discours antigouvernemental sur l'affaire d'Italie à la tribune de la Chambre des députés[7].

Février

  • 12 février : un amendement déposé par le député conservateur Sallandrouze, qui demandait sur un ton mesuré que le gouvernement prenne l'initiative de « réformes sages et modérées », est rejeté sous l'impulsion de Guizot par 222 voix contre 189. Le vote de l'adresse par 241 voix contre 3 réaffirme la politique conservatrice de Guizot[8].
  • 14 février : Girardin renonce à son mandat de député[9].
  • 21 février : les organisateurs du banquet interdit le 14 janvier l'avaient prévu pour le 22. Ils souhaitaient l'appuyer par une manifestation préalable. Devant la double interdiction gouvernementale, ils s'inclinent[3].
  • 22 février - 24 février : révolution à Paris. Ces trois journées révolutionnaires renversent la monarchie de Juillet, Louis-Philippe abdique[3].
  • 22 février : les manifestants (étudiants du Quartier latin et ouvriers des faubourgs) se rassemblent, à l’appel des sociétés secrètes et avancent vers la place de la Concorde. La troupe les repousse, mais l’ébullition demeure[3]. Guizot veut faire appel à la garde nationale pour disperser les manifestants. En fin d'après-midi, des incidents dans le quartier de la Madeleine font un premier mort[10]. La garde pactise avec les manifestants qui exigent à la fois la réforme et la démission de Guizot, que Louis-Philippe accepte dans l’après-midi du 23.
Thumb
Les révolutionnaires devant le Ministère des Affaires étrangères, 23 février 1848. Estampe de 1848.
  • 23 février : les affrontements se multiplient entre la foule et les gardes nationaux. La plupart des bataillons fraternisent avec la foule et dans l'après-midi reprennent à leur compte l'appel à la « réforme »[3]. La démission de Guizot, approuvée par le roi, est annoncée au Palais-Bourbon. Molé est chargé de former un nouveau cabinet, en vain. Dans la soirée, pour fêter cette victoire, les Parisiens sortent les lampions et vont manifester leur joie sous les fenêtres du ministère des Affaires étrangères qu’occupe Guizot ; une fusillade fait 52 victimes boulevard des Capucines ; les corps sont promenés à travers les rues de Paris ; les quartiers de l'Est et du centre se couvrent de barricades[11].
Thumb
Le Peuple aux Tuileries, 24 février 1848
Thumb
La duchesse d’Orléans au palais Bourbon pour demander la régence.
Thumb
Fuite du roi Louis Philippe.
  • 24 février :
    • au matin, le roi nomme Bugeaud commandant général des troupes et de la garde nationale pour réprimer l'insurrection. Sous le conseil de Thiers, il est remplacé par Lamoricière et le feu est suspendu. Adolphe Thiers et Odilon Barrot, partisans de la réforme, sont appelés successivement pour constituer un gouvernement[11].
    • à midi, une déclaration du « Peuple souverain » est placardée dans les rues de Paris : « La nation se constitue dès à présent en république ; tous les citoyens doivent rester armés et défendre leurs barricades jusqu'à ce qu'ils aient acquis la jouissance de tous leurs droits comme citoyens et comme travailleurs ; tout citoyen majeur est garde national ; tout citoyen est électeur ; liberté absolue de la pensée et de la presse ; droit d'association politique et industrielle pour tous ; le gouvernement de l'avenir ne pouvant être que l'expression des vœux et des intérêts de tous, tous les Français doivent se grouper dans leurs communes respectives, en assemblées délibérantes, afin d'élire les nouveaux et vrais mandataires du pays ; jusqu'à ce que la nation ait prononcé formellement à ce sujet, toute tentative de restauration de pouvoirs anciens doit être considérée comme une usurpation, et le devoir de chaque citoyen est de s'y opposer par la force. »[12]. Le palais des Tuileries est attaqué par les insurgés. Louis-Philippe Ier abdique en faveur de son petit-fils de neuf ans, le comte de Paris. Lorsque la duchesse d’Orléans arrive au palais Bourbon pour demander la régence, elle y trouve des insurgés victorieux et des députés qui ont accepté, sous la pression, de former un gouvernement républicain provisoire. Louis-Philippe et la famille royale s'enfuient[11].
    • dans la soirée, le gouvernement provisoire s'installe à l'Hôtel de Ville dont les insurgés se sont emparés (Dupont de l'Eure, Lamartine, Crémieux, Ledru-Rollin, Louis Blanc, "Albert", Marie, Arago, Marrast, Flocon, Garnier-Pagès, Pyat). Une déclaration précise que ce gouvernement « veut la République »[13].
Thumb
25 février : Lamartine devant l’Hôtel de ville de Paris refuse le drapeau rouge
Henri Felix Emmanuel Philippoteaux.
Thumb
Bivouac des volontaires dans la cour de l'Hôtel de Ville, 26 février 1848.
  • 26 février :
    • manifestation place de l'Hôtel de Ville pour poser à nouveau la question du drapeau rouge ; le gouvernement provisoire concède une nouvelle proclamation spécifiant qu'une rosette rouge serait attachée à la hampe du drapeau tricolore[15].
    • le gouvernement provisoire crée une garde nationale mobile de 24 000 hommes, recrutés parmi les jeunes chômeurs parisiens[17].
    • pétition réclamant à la commission du Luxembourg la mise en place d'ateliers nationaux pour les femmes[18].
    • abolition de la peine de mort pour raisons politiques[3].
Thumb
Les Ateliers nationaux vus par Victor Adam.
  • 27 février :
    • création des « Ateliers nationaux » destinés à résorber le chômage (40 000 ouvriers à la mi-avril). Dans les jours qui suivent, la peine de mort en matière politique est abolie, les délits de presse amnistiés, les titres de noblesse abolis, les biens de la famille royale confisqués[3].
    • parmi les nombreux journaux créés : Le Salut public de Champfleury, Baudelaire et Toubin (il a deux numéros)[19].
    • Victor Hugo félicite Lamartine pour l'abolition de la peine de mort pour raison politique[20].
  • 28 février :

Mars

Thumb
Le suffrage universel. Lithographie de Frédéric Sorrieu, dédiée à Ledru-Rollin, 1850.

Avril

Mai

  • 1er mai : huit cents ouvriers français se rassemblent pour expulser les ouvriers belges à Halluin[54].
Thumb
4 mai : Première séance de l'Assemblée Nationale.
Thumb
L'Assemblée nationale est envahie ! 15 mai 1848. Annales de la République française : 1848, Paris, Goupil Vibert & Cie.

Juin

Thumb
Barricade dans la rue Soufflot, à Paris, le par Horace Vernet[73]
Thumb
Barricade de la porte Saint-Denis (23 juin 1848).
  • 23 juin : les quartiers Est de Paris se couvrent de barricades. À midi, début de l'insurrection; vers une heure première barricade à la Porte Saint-Denis. Dans l'après-midi et la nuit formation d'une sorte de forteresse fermée et criblée de barricades des rues Saint-Jacques, Saint-Denis, faubourg Saint-Denis et Poissonnière jusqu'au mur d'octroi[75]. Alexis de Tocqueville assiste aux combats de rue qui font de nombreux morts chez les insurgés comme chez les défenseurs de l'ordre établi.
  • 24 juin :
    • l'Assemblée exige la démission de la Commission exécutive et confie les pouvoirs militaires au général Cavaignac, ministre de la Guerre[31]. L'état de siège est proclamé à Paris[76]
    • en dehors de combats sur place un peu partout, dans la matinée reprise du Panthéon[77].
    • Victor Hugo est l'un des soixante commissaires spécialement nommés par la Constituante pour rétablir l'ordre dans Paris. Il paie de sa personne en entraînant la garde mobile au feu. Les insurgés entrent pacifiquement dans sa maison place des Vosges. On dit à Hugo qu'elle a été incendiée[78].
Thumb
Mort du général Bréa. Lithographie de 1848.
Thumb
Derniers moments de l'archevêque de Paris (26 juin 1848).
Thumb
Massacres de juin.
  • 26 juin :
    • à la fin de la nuit échec de pourparlers : à 11 heures capitulation des insurgés[75].
    • ultime résistance du faubourg Saint-Antoine. On exécute massivement les insurgés. On arrête et on déporte sans jugement. Cavaignac triomphe[80].
    • Denys Affre, archevêque de Paris, tente, face aux insurgés, de leur faire entendre raison. Il est touché d'une balle dans le dos à la Bastille (on dira : une balle perdue). Il meurt dans la nuit[81].
Thumb
Prisonniers des journées de juin.

Juillet

Août

Septembre

Thumb
Le général Cavaignac et son état-major a la revue du . L'Illustration.

Octobre

Thumb
Campagne électorale : deux gamins se battent, un pour Napoléon, l'autre pour Cavaignac, publié dans l'Illustrierte Zeitung, 1848
  • 5-6 octobre : débat à l'assemblée constituante sur l'élection du président de la République. Félix Pyat parle de l'élection du président au suffrage universel comme d'un « sacre ». Tocqueville défend le principe d'un président de la République est élu au suffrage universel pour quatre ans, qui ne peut cependant être réélu avant quatre autres années. Le 6 octobre Lamartine prononce un discours en faveur du suffrage universel direct pour donner au peuple « son droit tout entier ». Les députés se prononcent sur l’élection directe par le peuple par 643 vois contre 148[110].
  • 7 octobre : l'Assemblée nationale rejette à la majorité de 643 voix contre 158 voix, l'amendement Grévy, qui propose de donner le pouvoir exécutif au président du Conseil des ministres responsable devant l'Assemblée législative au détriment de l'institution du président de la République[111].
  • 10 octobre : le choléra est signalé à Dunkerque[112],[113].
  • 8 octobre : départ de Paris, quai de Bercy, du premier convoi de peuplement constitué de 843 personnes en partance pour l'Algérie[106] ; arrivée à Marseille le  ; départ de Marseille le lendemain sur la corvette l'Albatros à destination d'Arzew, près d'Oran, où il arrive le  ; principale colonie agricole Saint-Cloud. Dix-sept convois vont transporter 13 500 colons jusqu'en mars 1849.
  • 11 octobre :
  • 12 octobre : l'état de siège est levé[2].
  • 13 octobre : Cavaignac remanie son gouvernement et fait entrer Jules Dufaure à l'Intérieur, Alexandre Vivien aux travaux publics et Pierre Freslon à l'Instruction publique[31]. Alexis de Tocqueville, qui briguait ce dernier poste, est déçu. En compensation, Cavaignac lui offre de représenter la France à la conférence de Bruxelles prévue pour organiser la paix entre l'Autriche et le Piémont. Tocqueville hésite puis accepte. Mais la conférence n'aura jamais lieu[115].
Thumb
Alphonse Garreau - L'Émancipation à La Réunion ou publication du décret d'abolition de l'esclavage à La Réunion le 20 octobre.

Novembre

  • 2 novembre - 4 novembre : le projet de Constitution, discuté en seconde lecture, est adopté par 739 voix contre 30, par une majorité de droite[58].
  • 9 novembre : loi qui apporte un secours aux indigents invalides de la campagne (sur la proposition de Ceyras, député de Corrèze)[121].
  • 10 novembre : à la Constituante, discours de Victor Hugo « sur la question des encouragements aux lettres et aux arts »[122].
  • 12 novembre : promulgation place de la Concorde de la nouvelle constitution de la Deuxième République[25]. L’État doit fournir du travail ou une assistance aux citoyens nécessiteux. L’exécutif est représenté par un président élu pour quatre ans au suffrage universel, qui nomme et révoque les ministres. L’Assemblée unique, élue pour trois ans, vote les lois[123].
  • 15 novembre : assassinat de Rossi, ancien ambassadeur de France à Rome, italien, ami de Guizot[124].
  • 25 novembre : l'Assemblée persévere dans le décret du qui déclare que le général Cavaignac a bien mérité de la patrie. Victor Hugo vote contre[125].
  • 30 novembre : départ de Paris, quai Saint-Bernard, du quinzième convoi de peuplement constitué de 865 personnes (dont 40 enfants de moins de 2 ans) en partance pour l'Algérie[126] ; arrivée à Marseille le  ; départ de Marseille le sur la corvette Le Cacique à destination de Mostaganem où il arrive le  ; colonies agricoles de Aboukir, Aïn Nouïssy, Tounin et son annexe Carouba.
  • 27 novembre : Louis Bonaparte publie un manifeste électoral[127].

Décembre

Thumb
Louis Napoléon Bonaparte en 1848
Thumb
Le prince Louis-Napoléon, président de la République, prête serment (20 décembre 1848).
Remove ads

Notes et références

Articles connexes

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads