Le nom bien du celtique Ander-Lubja, qui est composé de «andera», la génisse et de «lubja» l'herbe, qui se traduit par «l'herbe aux génisses»[3]’[4].
Géographie
Résumé
Contexte
Situation
Située sur un des bas plateaux entre les bassins de l'Escaut et de la Meuse, Anderlues, avec ses 1 703 hectares et ses 12 195 habitants, fut, jusqu'au , la commune la plus peuplée du canton de Binche et de l'arrondissement de Thuin dont elle dépend administrativement[5].
Sa situation est donc idéale, d'autant plus que le nœud routier stratégique du «Roi des Belges» est situé à seulement à 8 km de Binche, à 8,5 km de Thuin, à 25 km de Mons, à 13 km de Charleroi et à 52 km de Bruxelles. En outre, la modernisation de la nationale 6 relie rapidement la localité à la capitale et, via l'autoroute de Wallonie, à Liège et à l'Allemagne d'un côté, ainsi qu'à Paris, Lille et Dunkerque de l'autre[5].
Relief
Le relief de la commune d'Anderlues présente son point culminant au lieu-dit Le Planty, à la limite de Buvrinnes, atteignant 212,24 m, ce qui en fait également le sommet de la moyenne Belgique. Un signal géodésique y est installé, et la RTBF y a établi un centre d'émission pour ses programmes télévisés[6].
Des vallées, visibles dans la partie nord du plateau, y creusent des dépressions. C'est dans ces vallées, où les pentes des flancs varient entre 3 et 6%, que coulent les ruisseaux mentionnés plus haut, leur vitesse d'écoulement augmentant particulièrement à partir de l'altitude 185[6].
C'est ainsi qu'à leur sortie du territoire anderlusien, la Haie atteint une altitude de 124 m, la Haine celle de 136 m, et le Piéton celle de 164 m. L'étude des profils mène aux observations suivantes:
a) la dénivellation maximale de 8 m a été enregistrée entre le Planty (212 m) et le point le plus bas du chemin de Warinez (124 m);
b) le profil est-ouest formé par la route de Mons met en évidence le passage transversal des vallées de la Haie, au lieu-dit «Pont d'Arcoles», et du Marais, près de la brasserie Ponselet;
c) les sources sont nombreuses sur les flancs des vallées, la pente des versants assurant l'écoulement des eaux souterraines. (Saint-Médard, Djennie, Guyîe, Hospitau, Guernadie, Trou Lechat, Ronche, Chênois, Marus, Pansoir, Houdous, Saint-Laurent, Therne, Huleu, Bois Garouille,etc.);
d) dans sa partie haute, le ruisseau du Marais, faute de drainage naturel, crée des zones marécageuses qui stagnent sur une pente très douce;
e) la partie la plus basse du territoire anderlusien se compose de plaines très limitées situées dans les vallées du Piéton, de la Haie et de la Haine[7].
Hydrographie
La Haine prend sa source sur le territoire de la commune. Anderlues figure d'ailleurs parmi les communes membres du contrat de rivière de ce cours d'eau.
Les affluents de la Haine sont: le ruisseau du Marais, ruisseau du Puisoir et le ruisseau de la Haie.
Le sol et le sous-sol
Le sol est composé de limons et de sables limoneux, est propice à l'agriculture. Malgré le développement industriel et l'expansion de l'habitat, l'agriculture reste essentielle à l'économie locale, avec un focus sur les céréales, la betterave, le maïs et la pomme de terre. Les pâturages occupent une grande partie du paysage rural, et quelques bois parsèment les versants des vallées[8].
Sur les plateaux, une couche de 2 à 7 mètres de limons éoliens, idéale pour la fabrication de briques, explique la présence de nombreuses briqueteries à Anderlues jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Le limon alluvial se trouve dans la plaine de la vallée du Piéton supérieur et, dans une moindre mesure, dans les vallées du Marais et de la Haine, entre la rue du Chênois et la rue de la Résistance[8].
Des colluvions récentes, issues d'érosion et déposées par sédimentation, couvrent les flancs, les replats et certaines parties des vallées de la Haie, de la Haine et du Piéton. Le sous-sol est dominé par des terrains tertiaires, principalement l'étage bruxellien, qui couvre 4/5 du territoire et agit comme filtre externe de la nappe aquifère, avec une épaisseur variant de 7,90 m à 11,20 m. L'étage yprésien, épais de 21 à 27 m, se compose de terrains argileux formant la base imperméable de la vaste nappe phréatique des hauts plateaux[8].
Climat
Avec une altitude moyenne de 168 m, une distance de 150 km de la mer et une latitude de 50°26 nord, le plateau d'Anderlues bénéficie d’un climat tempéré et humide caractéristique de la Belgique moyenne. Les températures annuelles moyennes avoisinent 9,5° C, avec juillet comme mois le plus chaud à 16,5° C de moyenne et janvier le plus froid à 3° C[9].
Les précipitations atmosphériques, qui atteignent environ 850 mm par an, sont bien réparties sur l'année et liées aux vents maritimes humides du sud et sud-ouest, responsables de 74% des précipitations annuelles à Anderlues. Cette pluviosité modérée favorise la culture, l'élevage, les zones boisées et l'alimentation des nappes phréatiques[10].
L'Alû, Ansuelle, Marais, Le Douaire, Vanériau, Bouchénie, Plein de Chênes, Blancs Trieux, Les Viviers, Bruyères, Saint-Médard, Les Pavillons, Bruyères, Polvez, Le Viaduc, Les Trieux, L'Arbiette, La Viole et Gognîe.
Cités
Cité Nouvelle, Cités des Aulniats, Cité de la Ferme, Cités des Pavillons et Cité jardin du Fief.
Lieux-dits
Quatre Pavés, Viviers à Tailles, Résistance, Le Viernois, Timopréa, Parapette, Au Roi des Belges et Warimé.
Terrils et bois.
Terril no6.
Bois des Vallées.
Bois de Warimé.
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Démographie
Résumé
Contexte
Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier[11]
Nombre d'habitants de 1992 à nos jours (au 1er janvier)
Alors qu'officiellement, les habitants d'Anderlues sont nommés Anderlusien(ne)s, la plupart des citoyens préfèrent se laisser appeler Bourlèti. Ce nom provient du clocher, appelé Bourlette, qui se situe sur la place Paul Pastur. Ses habitants sont surnommés les Bourlètis.
Histoire
Résumé
Contexte
Préhistoire
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Antiquité
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Moyen Âge
À une petite distance d’Anderlues, l’abbaye bénédictine de Lobbes, fondée vers le milieu du VIIesiècle par un ancien brigand repenti nommé Landelin, possédait déjà, à peine un demi-siècle après sa fondation, la majeure partie de son patrimoine monastique. Une fois pleinement constitué, ce patrimoine comprenait, en plus de l’abbaye et de sa banlieue délimitée par le ruisseau Hlodosa (Le Rabion), les villae Anderlobia (Anderlues) et Mons-Martini (Mont-Saint-Martin), la rivière Ur (l’Eau d’Heure), la villa Alsonia (Ossogne), un lieu appelé «Wiscenelata» (Wihéries), la villa Hantas (Hantes), ainsi qu’environ cent-vingt-quatre «villae» réparties dans dix-sept «pagi» différents, dont quarante uniquement dans le «pagus Hainoensis»[12].
Il semble qu'il ait intégré très tôt les possessions du monastère de Lobbes. En témoignent la «villa Anderlobia» et la «villa Haincueles», parmi les cent quatre-vingt-quatre exploitations mentionnées dans le «Polyptyque des biens de l'abbaye», rédigé en 868-869 par Jean, évêque de Cambrai, sur ordre du roi Lothaire II. Pendant près de quatre siècles, ces deux «villae» anderlusiennes ont évolué au rythme de l'église Saint-Pierre de Lobbes, totalement dépendantes d'elle, partageant, au gré des bouleversements politiques et des mutations économiques, ses hauts et ses bas[13].
La seigneurie d'Anderlues
Depuis des temps immémoriaux, le village d'Anderlues et son hameau de Lalue dépendaient de la terre de Fontaine-l'Évêque, laquelle relevait directement des comtes de Hainaut[14].
Le premier seigneur connu à avoir détenu la seigneurie de Fontaine et d'Anderlues est Wautier de Fontaine. Il est mentionné parmi les vassaux qui, en 1172, combattaient sous la bannière du comte de Hainaut, Baudouin le Courageux, lorsqu'il aida son oncle Henri l'Aveugle, comte de Namur, à affronter le duc de Limbourg. Le nom de son successeur, Wautier II de Fontaine, apparaît pour la première fois dans un acte d'avril 1201, aux côtés de nombreux seigneurs du Hainaut et de Flandre, qui signèrent comme témoins une charte donnée à Valenciennes par Baudouin, comte de Hainaut, avant son départ pour la croisade. Wautier II de Fontaine est également l'auteur d'une charte célèbre, donnée en 1212 à la ville de Fontaine, qui porte d'ailleurs son nom[15].
Temps modernes
À l'aube du , les habitants d'Anderlues, qui avaient déjà vu la veille le ciel s'embraser vers le nord avec les incendies du château de Mariemont et de l'abbaye de l'Olive, allumés par les troupes royales, entendirent avec angoisse le tonnerre des trente-sept pièces d'artillerie et des douze canons bombardant la place de Binche, livrée «à la merci et miséricorde du roi Henri II de France». Cette fois, c'est tout l'ouest qui s'embrasait sous le bombardement de la ville de Binche et l'incendie du somptueux château de Marie de Hongrie. Ces exemptions ou réductions d'impôts, bien qu'inspirées par la pitié et la compassion de Sa Majesté, n'étaient malheureusement qu'une avance pour un retour. Car les guerres coûteuses des puissants pesaient toujours davantage sur les villageois, qui ne cherchaient qu'à vivre en paix. Ainsi, le , les villages d'Anderlues, Carnières et Mont-Sainte-Aldegonde furent contraints de créer de nouvelles taxes pour couvrir les frais liés à l'arrivée du duc d'Albe et de son armée dans la région[16].
Sous l'Ancien Régime, les poids et mesures changeaient presque d'une région à l'autre, voire même d'un village à l'autre. Cette anarchie, comme on peut l'imaginer, favorisait fraudes et escroqueries. Pour le commerce, déjà alourdi par de nombreux droits de douane et barrières, cela représentait un obstacle de plus dont on aurait bien voulu se passer[17].
Pour Anderlues, la situation était encore plus compliquée en raison de sa position aux frontières de la principauté de Liège, du comté de Namur et de sa proximité avec le duché de Brabant. De plus, son appartenance aux seigneurs-barons de Fontaine-l'Évêque l'obligeait à maintenir des relations économiques étroites avec cette ville, qui utilisait le poids de Cologne, tandis qu'Anderlues, en tant que village hainuyer, utilisait celui de Mons. Cette anomalie était particulièrement désavantageuse pour les cloutiers anderlusiens qui travaillaient à domicile pour des marchands fontainois[17].
En mai 1794, plusieurs combats eurent lieu. Dans la nuit du 23 au 24 mai, le village fut pillé par les troupes révolutionnaires, et la situation devint si critique que la majorité de la population se réfugia à Buvrinnes, Carnières et Ressaix.
Époque contemporaine
Vue panoramique avec le chevalement du puits no2, témoin du passé minier de la localité.
Après la chute de l'empereur Napoléon, les administrations en place furent provisoirement conservées par le gouvernement général des Hautes Puissances[18].
Ainsi, à Anderlues, le baron De Leuze et Philippe-Joseph Sadin furent confirmés dans leurs rôles respectifs de maire et de maire-adjoint[18].
Le , à Anderlues, la fosse de l'Aulniat connaît un coup de grisou, extrêmement violent. En quelques instants, 160 personnes perdront la vie. Parmi elles, plusieurs femmes et jeunes filles, âgées de 13 à 69 ans. L'incendie qui suivit et les dégâts occasionnés empêcheront la remontée des derniers corps avant [19].
La rue de la Station, au début du XXesiècle.
Le , la commune fut encore le théâtre d'une bataille: 70 maisons furent incendiées et de nombreux champs dévastés mais il n'y eut aucune victime parmi les civils.
Depuis 1977, Anderlues na pas eu une fusion avec une autre commune.
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Héraldique
La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 8 décembre 1992. Ce sont celles des seigneurs d'Anderlues, la famille Herzelles. Le village est devenu une possession de Philippe de Herzelles en 1605.
Vue de l'ancienne église Saint-Médard, démolie en juillet 2006.
L'église Saint-Médard, construite au XIIesiècle, a été partiellement détruite. Elle a finalement été démolie en 1928 en raison des dommages causés par l'exploitation minière[24]. Une église temporaire a été installée dans un bâtiment de la ferme de la Clef[Note 3]. Une église neuve a été édifiée en 1937 par l'architecte Leroy[25] Construite dans un style néo-gothique à gauche du clocher, l'église devint instable en raison des dégâts miniers, ce qui conduisit à son abandon puis à sa démolition en 2006. La première pierre de la nouvelle église fut posée en 1997 et elle fut inaugurée en 1999 sur la place Albert 1er.
Tour de la «Bourlette». Tour construite en même temps que la première église au XIIesiècle en style roman. La toiture de la tour est en ardoise et elle est surmontée d'une sphère qui a donné le surnom au habitants.
La Ferme du Coq, construite au XVIIIesiècle, avait servi d'église provisoire en attendant la reconstruction de l'église en 1939.
L'émetteur de la RTBF à Anderlues.Ferme du Tienne. Construit en 1759, il s'agit d'une ancienne dépendance de l'abbaye de Bonne-Espérance[26].
Ancien moulin de la Haie. Construit au XIXesiècle[27], il se situe rue du Moulin.
Château des Loges. En ruines, un ensemble de bâtiments datant en partie du XVIIesiècle, modifié au XVIIIesiècle et altéré au XIXesiècle[28]. Il se situe rue des Loges.
Le châssis à molettes du puits no2, installé en acier et béton par la Société Anonyme des Houères et Cokeries d'Anderlues en 1952, a continué d'exister après la fermeture du puits en 1969. Depuis 1975, il est géré par la société Distrigaz. Le puits sert désormais au captage de grisou et au stockage de gaz[29].
La chapelle Sainte-Thérèse de Lisieux, appelée aussi des Bruyères, a été aménagée dans la salle Henriet. Achetée par la paroisse en 1920, elle fut d'abord dédiée à Saint-Hubert, puis à Sainte-Thérèse de Lisieux, avant d'être consacrée en 1969[30].
L'ancienne chapelle Saint-Sauveur et Saint-Paul, située dans le quartier de Lalue, a été consacrée en 1962 avant d'être vendue pour devenir une salle de banquets[31].
L'hôtel de ville, construit en 1832, abritait autrefois l'école des garçons et a été modifié à plusieurs reprises[32].
L'antenne de la RTBF s'élève à une hauteur impressionnante de 150 mètres[33].
Monument aux morts. Inauguré en 1925, ce monument a été initialement installé au carrefour de la chaussée de Mons avant d'être déplacé dans le parc adjacent aux bâtiments du CPAS[34].
Culture et folklore
Bibliothèque communale d'Anderlues[35], rue Cardinal Mercier.
École primaire et secondaire spécialisé de la Communauté Française[39].
Économie
Résumé
Contexte
Industries de l'époque
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Brasseries
L'ancienne gare d'Anderlues.
Sous le régime français, la fabrication de la bière ayant perdu son statut de monopole seigneurial, trois brasseries opéraient à l'ombre de la Bourlète: celle de Gaspard Fiévez à l'Hospitau, celle de Jean-François Dumonceau, surnommé l'Charli, au Jeu de Balle (l'actuelle place Paul Pastur), et celle de Pierre-Joseph Fontignie au Douaire. En 1836, une nouvelle brasserie voit le jour au même Hospitau, fondée par Alphonse Marchant, qui reçut l'autorisation du collège échevinal pour établir une brasserie dans une grange qu'il possédait à l'Hospitau, jouxtant la veuve Philippe Sadin et le Marais de l'Hospitau[40].
En 1836, un médecin nommé Auguste Ponselet fonda au lieu-dit «Les Dimes», en bordure de la chaussée de Mons, une brasserie qui se développa rapidement et fonctionna pendant 135 ans. À la fin du XIXesiècle, hormis la brasserie Ponselet, les autres brasseries avaient disparu. Cependant, d'autres avaient vu le jour entre-temps[40].
En 1902, huit brasseries approvisionnaient le marché de la bière à Anderlues: la brasserie Ponselet, fondée en 1836, la brasserie Saint-Médard, créée en 1881 par M. Charles Mary près de la fontaine dédiée au saint patron d'Anderlues, et la brasserie Lechien, installée depuis 1872 aux Ruelles dans l'ancien moulin Demeuldre par M. Auguste Lechien, puis exploitée par la famille Tison. On trouvait aussi la brasserie Saint-Eloi, gérée par la famille Fontignie, la brasserie Saint-Antoine, fondée en 1894 à Polvez par M. Jean-Baptiste Vouche et reprise par son gendre M. Oscar Beaumez, et la brasserie de la Folie, dirigée dès 1882 par Florent et Augustin Fiévet, descendants de Gaspard Fiévez, premier brasseur de l'Hospitau sous le régime français. Enfin, il y avait la brasserie du Chênois, créée en 1898 par M. Oscar Beaumez-Blaivie, et la brasserie coopérative, fondée en 1897 rue des Charbonnages (aujourd'hui rue Wauters) par M. Jules Dumonceau, un descendant du Tcharlî[41].
Charbonnages
Contrairement à d'autres localités de la région où l'extraction de la houille se pratiquait depuis longtemps, Anderlues dut attendre 1835 pour attirer enfin l'attention sur son sous-sol à travers des demandes de concessions minières. Entre 1835 et 1843, une dizaine de demandes furent soumises, sans succès, notamment celles du baron Auguste de Leuze le pour 971 hectares 71 ares 54 centiares, et celle de Louis Campion, François Hecq, Ferdinand Demeuldre et consorts le pour 727 hectares 59 ares. Malgré tout, le territoire d'Anderlues était désormais dans le viseur des «chercheurs d'or noir», parmi lesquels les Français allaient jouer un rôle majeur[42].
Société Anonyme des Houillères d'Anderlues, puits no2.
C'est ainsi que l'aventure charbonnière anderlusienne commença le , avec la création à Béthune d'une société civile dédiée à la recherche de la houille dans les bassins belges, dont l'un des objectifs immédiats était d'explorer le sous-sol d'Anderlues. Les douze fondateurs portaient les noms de Pierre Ayraud, Jean-Baptiste Belot, Auguste Dupat, François Dugnole, Louis Bera, Claude Averland, Armand Dixfaux, Jean-Baptiste Monnoyer, Charles Beele, le comte de Leven, Victor Regnier et André Deneuville[42].
Sept mois seulement après sa création, trois sondages réussis ont conduit à sa transformation en une société d'exploitation appelée Société houillère des Anderlues, également connue sous le nom de Bois de la Haie, avec son siège à Arras. Le , elle a demandé une concession pour exploiter des couches de houille sur une surface de 634 hectares, délimitée au sud par la chaussée de Mons à Charleroi. Cette demande sera partiellement acceptée par un arrêté royal du . Entre-temps, et afin de se conformer à la législation en vigueur, la société des Anderlues a débuté, le , le creusement du puits no1 à Mont-Sainte-Aldegonde, suivi huit jours plus tard par celui du puits no2, surnommé plus tard «la vieille fosse». Le , le puits no1 avait atteint une profondeur totale de 258 mètres, avec un bouveau creusé vers le Nord à 245 mètres. Quant au puits no2, arrivé à une profondeur de 200,45 m, il pénétrait de 111,30 m dans le terrain houiller et avait découvert deux nouvelles couches de charbon, nommées Sainte-Désirée et Saint-Honoré. Ces couches, atteintes respectivement à 178,95 m et 185,90 m, étaient inclinées au midi sous un angle de 12 à 13° et présentaient une épaisseur de charbon de 0,80 m et 0,85 m[43].
La Deuxième Guerre mondiale avait interrompu cette remarquable progression. Mais avec le retour de la paix, une nouvelle impulsion puissante a permis à la Société de continuer un développement indispensable de ses activités variées. À cette époque, la structure industrielle présentait des faiblesses qu’il fallait corriger rapidement. Par exemple, le siège no2, bien qu’équipé d’un puits d’extraction moderne creusé en 1937, possédait encore un puits d’air étroit et très vétuste. Le siège de l’Aulniat était dans une situation encore pire avec ses deux puits étroits également très anciens. De plus, le triage-lavoir central, datant de 1905, traitait encore les produits avec une technique complètement dépassée de cette époque révolue[44].
Pour remédier à ces insuffisances et permettre aux Houillères d'Anderlues de conserver une position importante sur le marché charbonnier, les dirigeants ont élaboré un vaste programme. Celui-ci visait à moderniser les installations en centralisant la production sur un seul site, le numéro 2, et à exploiter un gisement vierge de demi-gras sous la faille du Carabinier. Sous les meilleurs auspices, la production de ce charbon convoité débuta en 1956. Parallèlement, d'autres initiatives remarquables virent le jour, témoignant de la volonté des patrons anderlusiens de diversifier leurs activités. En 1952, les chantiers souterrains furent raccordés au réseau de captage de grisou de la Société Distrigaz, et en 1954, un triage-lavoir à liquide dense d'une capacité de 100 tonnes par heure pour le 10/20 gras et le 10/20 demi-gras fut mis en service. En 1957, une nouvelle batterie de fours à coke augmenta le nombre total de fours de 23 à 28, tous de même capacité unitaire. Productrice d’un charbon à coke d’une qualité exceptionnelle, la Société s'est efforcée de fabriquer un coke de fonderie de qualité tout aussi remarquable. En 1958, un nouveau lavoir 0/10 avec une caisse de lavage primaire à pulsations pneumatiques et un relevage par cyclone fut installé, complétant harmonieusement les nombreuses réalisations qui ont fait des Houillères d'Anderlues un acteur majeur dans l'industrie charbonnière[44].
D'autres projets attendaient leur réalisation, comme l'installation d'une fabrique à boulets qui aurait permis de mieux exploiter la production future en demi-gras. Malheureusement, ces initiatives furent abandonnées, victimes des graves difficultés qui frappèrent durement notre ancienne industrie charbonnière, entraînant inévitablement la fermeture des «Houillères d'Anderlues». Ainsi, le , les dernières fosses anderlusiennes cessèrent définitivement leurs activités centenaires[44].
La commune est en effet la première en Belgique à produire de l’énergie verte à partir du gaz de mine (grisou), contribuant ainsi activement à la préservation de l’environnement et du climat[47],[Note 4].