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Primatie

chef d'une ou plusieurs provinces ecclésiastiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Primatie
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La primatie (du latin prima sedes episcoporum, « premier siège des évêques ») est la dignité d'un « primat », évêque qui possède une suprématie, au moins honorifique, sur tous les évêques et archevêques d'une région. Le terme désigne aussi l'étendue du ressort de la juridiction ecclésiastique du primat, et le siège de cette juridiction. L'église cathédrale du primat reçoit le titre de « primatiale ».

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Armes des primats (non cardinaux)
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Armes des primats de Lorraine (non cardinaux)

La primatie, généralement due à l'ancienneté du siège, s'exerçait sur les propres diocésains du primat ainsi que sur les évêchés qui étaient ses suffragants. En France, où l'établissement des patriarches n'avait pas été reçu, ce sont les primats qui en tenaient lieu ; on en appelait de l'évêque diocésain au métropolitain, de celui-ci au primat, et du primat au pape. L'official primatial jugeait les appels interjetés de l'official métropolitain.

La primatie ne comporte plus, habituellement, aucun pouvoir de gouvernement, en dehors de prérogatives honorifiques[1].

En France, seuls les titres de primat des Gaules et de primat de Normandie, attribués respectivement aux archevêques de Lyon et de Rouen, ont conservé des prérogatives honorifiques réelles.[réf. nécessaire] Les autres titres primatiaux sont d'ailleurs très rarement utilisés depuis les années 1960-1970, à l'exception de celui de primat de Lorraine, toujours employé par l'évêque de Nancy et de Toul.

Dans les Églises d'Orient, le titre de primat est porté par l'évêque (patriarche ou archevêque) qui préside le synode permanent d'une Église autocéphale ou autonome. Le mot primatie est très rarement utilisé ; on parle plutôt de primauté. Les notions de primat et de primauté n'ont rien à voir avec celle d'exarchat. Il n'y a pas de primat à titre simplement honorifique comme en Occident.

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Histoire

Résumé
Contexte

Le titre de primat fut, à partir du IVe siècle, attribué à quelques sièges épiscopaux de l'Occident. Il correspondait à celui d'exarque qui existait en Orient.

Le premier primat est celui de Carthage, qui présidait aux églises du Nord de l'Afrique. On le trouve mentionné dans les synodes tenus dans cette ville en 390 et en 397. La juridiction de l'évêque de Carthage comme primat d'Afrique couvrait approximativement le diocèse (civil) d'Afrique qui comprenait les provinces (civiles) de Maurétanie Césarienne, Maurétanie Sitifienne, Numidie, Zeugitane, Byzacène et Tripolitaine. Chacune d'elles fut progressivement érigée en province ecclésiastique. L'existence d'une province ecclésiastique de Numidie est attestée en 305[2]. La province ecclésiastique de Maurétanie Sitifienne est créée par le concile d'Hippone de 393[3]. L'existence de celle de Maurétanie Césarienne est attestée en 407[4].

Les évêques d'Arles et de Thessalonique reçurent le même titre parce qu'ils étaient légats pontificaux.

Plusieurs sièges en furent décorés à cause de l'importance politique de leur ville : Tolède, Narbonne, Bourges, Vienne, Trèves, Mayence, Magdebourg, Lund, Cantorbéry, York, St Andrews.

L'origine du titre dérivait d'anciennes attributions fondées sur la coutume.

Par la bulle Antiqua sanctorum patrum d'[5], le pape Grégoire VII reconnaît à l'archevêque de Lyon, Gébuin, et à ses successeurs, le titre de primat, avec juridiction sur les quatre provinces de Lyonnaise, à savoir les provinces ecclésiastiques de Lyon, de Rouen, de Tours et de Sens.

Par la bulle Potestatem ligandi du [6], le pape Urbain II reconnaît à l'archevêque de Reims, Rainaud, et à ses successeurs, le titre de primat, avec juridiction sur la Belgique seconde, c'est-à-dire la province ecclésiastique de Reims.

Par la bulle Potestam ligandi de [7], Urbain II reconnaît à l'archevêque de Narbonne, Bertrand, et à ses successeurs, le titre de primat, avec juridiction sur les deux provinces de Narbonnaise, à savoir : les provinces ecclésiastiques de Narbonne et d'Aix.

Par la bulle Cunctis sanctorum du [8], Urbain II reconnaît à l'archevêque de Tolède, Bernard, et à ses successeurs, le titre de primat, avec juridiction sur l'Hispanie.

Par la bulle In eminenti de [9], le pape Innocent III reconnaît à l'archevêque de Lund, Absalon, et à ses successeurs, le titre de primat, avec juridiction sur la Scandinavie.

Par la bulle Si sua cuique de 1198[10], Innocent III reconnaît à l'archevêque de Pise, Ubald, et à ses successeurs, le titre de primat, avec juridiction sur la Sardaigne.

Par la bulle In supremae dignitatis de 1354[11], le pape Innocent VI reconnaît à l'archevêque de Cantorbéry, Simon, et à ses successeurs, le titre de primat de toute l'Angleterre ; et à l'archevêque d'York, Jean, et à ses successeurs, celui de primat d'Angleterre.

Pour plusieurs autres titres primatices, on possède les lettres pontificales qui en font mention : de Boniface IX en 1394 et de Nicolas V, en 1451, pour Esztergom, en Hongrie, de Léon X, en 1515, pour Gniezno en Pologne.

Plus récemment, le titre primatice fut accordé à quelques sièges par des décrets du Saint-Siège : Nancy 1602 (Nancy dépendant alors du diocèse de Toul), Varsovie 1805, Lviv 1849, Salzbourg 1854.

Au Ier concile du Vatican, furent reconnus comme primats, en vertu d'anciennes coutumes[12],[13], les archevêques d'Antivari (Monténégro), Braga (Portugal), Malines (Belgique), Saint-Sauveur (Brésil) et Tarragone (Espagne).

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Attributions

Les attributions des primats différaient considérablement selon les régions. C'est en Afrique du Nord qu'elles étaient le plus étendues. Le primat y exerçait un droit de vigilance et de contrôle, comme il ressort des conciles de Carthage en 397 et du concile de Milève, en Numidie en 402. Le primat d'Esztergom possédait également certains droits de juridiction sur les évêchés.

Ailleurs, diverses prérogatives pouvaient être reconnues aux primats : droit de convoquer les conciles nationaux et de les présider, droit de couronner les rois, droit de recevoir les instances d'appel. Mais généralement leurs prérogatives étaient purement honorifiques.

Le droit actuel de l'Église, sauf exceptions dues à la coutume ou en vertu d'un privilège accordé par le Siège apostolique, ne reconnaît que ces prérogatives honorifiques et exclut tout pouvoir de gouvernement des primats[14].

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Héraldique

Le primat qui n'est pas cardinal timbre ses armes, comme l'archevêque, de la croix à deux traverses, et du chapeau vert avec cinq rangées de houppes, comme les patriarches.

Tous les signes de noblesse ou de dignités temporelles qui ne sont pas liés à leur siège et toutes les décorations sont interdits, à l'exception des croix des ordres chevaleresques, tels que l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et le Saint-Sépulcre.

Sièges primatiaux de l'Église latine

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Sièges primatiaux de l'Église latine par nation

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Références

Voir aussi

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