Bogota
capitale de la Colombie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
capitale de la Colombie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bogota (en espagnol : Bogotá, Bogotá Distrito Capital, Bogotá D.C.)[2],[3], anciennement Santa Fe de Bogotá Distrito Capital, est la capitale de la Colombie, ainsi que celle du département de Cundinamarca. Elle a été fondée le par le conquistador espagnol Gonzalo Jiménez de Quesada (1509-1579). Suivant l'organisation d'un district capital unitaire et décentralisé, Bogota jouit d'une autonomie lui permettant la gestion de ses intérêts dans les limites imposées par la Constitution et la loi[3],[4]. Composée de 20 districts, elle est la métropole incontestée du pays aux points de vue administratif, économique et politique.
Bogota | ||
De haut en bas, de gauche à droite : panorama de la ville, La Candelaria, tour Colpatria, Capitole national, musée de l'or. |
||
Blason |
Drapeau |
|
Administration | ||
---|---|---|
Pays | Colombie | |
Département | Cundinamarca | |
Fondation | ||
Alcalde | Carlos Fernando Galán | |
Code DANE | 11001 | |
Démographie | ||
Gentilé | Bogotanais | |
Population | 6 778 691 hab. (2005[1]) | |
Densité | 3 817 hab./km2 | |
Géographie | ||
Coordonnées | 4° 36′ 36″ nord, 74° 04′ 55″ ouest | |
Altitude | 2 640 m |
|
Superficie | 177 598 ha = 1 775,98 km2 | |
Localisation | ||
Carte de Bogota | ||
Géolocalisation sur la carte : Colombie
| ||
Liens | ||
Site web | www.bogota.gov.co | |
modifier |
Bogota se trouve au centre de la Colombie, dans une zone naturelle appelée savane de Bogota (espagnol : Sabana de Bogotá) située dans la partie sud de l'Altiplano cundiboyacense, ensemble de hauts plateaux de la cordillère Orientale, une ramification de la cordillère des Andes. Pour ce qui est de la superficie, Bogota est la plus grande ville de la Colombie, et son altitude de 2 640 mètres fait d'elle la troisième plus haute capitale du monde après La Paz (Bolivie) et Quito (Équateur).
En 2013, la population de Bogota et de son agglomération, qui inclut des municipalités telles que Chía, Cota, Soacha, Cajicá et La Calera, s'élève à 10 744 000 habitants[5]. Elle s'étend sur 33 km du nord au sud, et sur 16 km d'est en ouest[6].
En tant que capitale du pays, Bogota est le siège des organes politiques les plus importants :
Sur le plan économique, elle se distingue en tant que centre économique et industriel de grande importance[8].
Bogota, ville la plus grande et la plus peuplée de Colombie, est aussi la plaque tournante industrielle, économique, culturelle et touristique du pays. Pour toutes ces raisons, elle occupe également une place prépondérante en Amérique latine[9].
La présence de nombreux musées, théâtres et bibliothèques participe à offrir à la ville une situation d'un grand intérêt sur le plan culturel. Certains de ces lieux culturels figurent parmi les plus importants de Colombie. De plus, des festivals de renommée nationale et internationale y sont organisés, attirant un public venu du monde entier.
Sur le plan académique, Bogota se distingue grâce aux universités qu'elle abrite, dont quelques-unes sont les plus réputées du pays. L'UNESCO lui a décerné le titre de Capitale mondiale du livre de l'année 2007[10].
La ville est surnommée « l'Athènes sud-américaine »[11].
Bogota, capitale de la Colombie, est classée 54e à l'indice Global Cities de 2010[12]. Elle est considérée comme une ville globale (ou ville mondiale) de type Bêta+ par le GaWC[13].
Le nom de Bogota provient de Bacatá, appellation donnée par les indigènes chibchas, un des groupes indiens dont la civilisation était la plus avancée. Parmi les Chibchas se côtoyaient des fermiers pacifiques et des orfèvres. Avant la conquête espagnole, la ville abritait une importante population. Le chroniqueur espagnol Juan de Castellanos (1522-1607) affirmait que le sens originel de Bacatá, en langue indigène, était « la fin des champs »[14]. Le lieu où se situe actuellement Bogota avait reçu le nom de Muequetá (« champ ou savane des cultures »)[15], et le district du Zipa, c'est-à-dire du prince chibcha le plus important parmi les gouvernants, était désigné sous celui de Funza (« homme puissant »). L'éducation du Zipa se faisait dans l'actuelle municipalité de Chía. C'est précisément sur le territoire actuel de Funza, municipalité située dans le département de Cundinamarca et banlieue de Bogota, mais probablement aussi aux alentours de Funza que l'on peut trouver la source de la population de Bacatá, la ville où habitait majoritairement le peuple chibcha.
Lors de l'arrivée des Espagnols dans les Indes, que les conquérants (conquistadores) appelèrent les Indes occidentales espagnoles, les Chibchas y vivaient déjà.
Au fil de l'Histoire, Bogota et ses alentours ont porté différents noms. En muisca, langue amérindienne — aujourd'hui éteinte — qui était parlée par les Indiens chibchas, l'appellation d'origine du lieu où les Espagnols fondèrent la cité était Thybzacá ou Teusacá, d'où vient Teusaquillo, l'actuel 13e district de Bogota. En 1538, quand le conquistador Gonzalo Jiménez de Quesada (1509-1579) fonda la cité, il lui donna le nom de Nuestra Señora de la Esperanza. Cependant, une année plus tard, en 1539, lors de la fondation juridique de la ville, ce nom changea en Santafé ou Santa Fe (Sainte Foi).
Le nom Santafé de Bogota (ou Santa Fe de Bogota) ne fut pas officiel durant l'époque coloniale, mais son utilisation devint commune par la nécessité de la distinguer des autres Santafé et parce que Bogota était le nom indien de la région. À cette époque, le district actuel de Funza portait aussi l'appellation de Bogota.
Après avoir obtenu son indépendance en 1819, Santa Fe reçut derechef le nom indien de l'ancienne capitale chibcha : Bogota. En fait, son nom officiel était, sauf pendant l'époque coloniale, Santa Fe de Bogota mais on l'appelait communément seulement Santa Fe pour la distinguer de l'actuelle Funza.
La constitution de 1991 a indirectement changé le nom de la capitale qui devint Santa Fe de Bogota. La polémique engendrée par ce changement a conduit à la réforme constitutionnelle du afin de supprimer les mots « Santa Fe de », lui redonnant finalement le nom de Bogota[16].
À partir de 10500 av. J.-C., des chasseurs-cueilleurs habitèrent la zone. Dès 3500 av. J.-C., on remarque l'existence d'activités horticoles, de poterie et de la domestication du cochon d'Inde, pratiquées par des groupes qui, à l'origine, dépendaient de la chasse et de la cueillette. En 500 av. J.-C., la culture du maïs et celle de la pomme de terre étaient déjà largement répandues. Jusqu'en l'an 800 de notre ère, les Muiscas (la peuplade indigène la plus importante de la famille chibcha) vivaient dans la zone, résultat d'une migration d'origine chibcha, provenant d'autres territoires (probablement d'Amérique centrale), qui s'était mélangée avec la population déjà présente[réf. souhaitée].
Il manquait à la culture chibcha l'écriture. C'est pourquoi les chroniqueurs ont reconstitué l'histoire aborigène en recueillant des récits oraux qui remontent à 1470, date à laquelle le zipa Saguanmachica gouvernait Bogota. Tout en haut de l'échelle sociale se trouvait le monarque absolu (le zipa), suivi par l'ordre religieux des sages et des moines. Ensuite venaient les guerriers (ou güechas), puis les artisans, les commerçants, les paysans, etc.[réf. souhaitée].
On pense que les Chibchas ont peut-être eu coutume de sacrifier des jeunes filles capturées lors des guerres ou achetées à d'autres tribus. Il n'en existe toutefois aucune preuve solide ou vérifiable. Ils ont élaboré un calendrier d'une grande précision et une structure juridique complexe, connue sous le nom de « Code de Nemequene ». En outre, les monuments chibchas furent érigés avec des matériaux périssables, ce qui ne les empêcha pas de rester debout après l'arrivée des conquistadors européens[réf. souhaitée].
Même s'il est possible d'identifier des traits indigènes dans la population bogotanaise, comme Bogota a longtemps reçu des migrants de tout le pays, on peut rencontrer des phénotypes d'une grande diversité : couleur de peau, de cheveux et d'yeux, ce qui l'a convertie en une cité multiraciale[réf. souhaitée].
Gonzalo Jiménez de Quesada qui était revenu de son expédition militaire de Santa Marta (la capitale du département de Magdalena) et de la vallée du fleuve Magdalena avec plus de 500 hommes n'en comptait que 70 environ après sa victoire sur les Muiscas et la conquête de la savane de Bogota. Il annonça « la fondation de facto » de la cité ; la cérémonie eut lieu le . Douze cabanes furent construites ainsi qu'une chapelle dans le site appelé Thybzacá, aujourd'hui Teusaquillo, le 13e district de Bogota. On suppose que l'événement se produisit sur l'actuelle Plazoleta del Chorro de Quevedo, bien qu'il n'existe aucun document le confirmant[18].
Le , Gonzalo Jiménez de Quesada procéda aussi à la fondation juridique de Santa Fe en compagnie des explorateurs Nikolaus Federmann et Sebastián de Belalcázar[19]. Le nom de la ville, initialement Nuestra Señora de la Esperanza, fut changé en Santa Fe lors de la fondation juridique et le Conseil municipal de Santa Fe fut établi. Gonzalo Jiménez de Quesada donna à Santa Fe et aux territoires alentour le nom de Royaume de Nouvelle-Grenade dont la ville fut, durant toute la période coloniale, la capitale.
Le brevet royal de l'empereur Charles Quint éleva Santa Fe au rang de ville le [20]. En 1548, l'empereur octroya à Santa Fe le titre de « très noble, très loyale et ville très ancienne du Nouveau Règne » avec, pour armes, un blason[21] sur lequel figure un aigle noir sur fond or, une grenade dans chaque serre, entouré de grenades d'or sur fond bleu[22].
Puis la ville devint dépendante de la vice-royauté du Pérou, fondée le par Charles Quint. Bogota fut également le siège du gouvernement de la Real audiencia de Santa Fe de Bogota (l'Audience royale de Santa Fe de Bogota), créée en 1550.
En 1717, la cité devint la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade, créée par la couronne d'Espagne, accueillant ainsi les vice-rois, après avoir disputé le siège vice-royal à Carthagène des Indes[23], ville de Colombie fondée en 1533 par le conquistador Pedro de Heredia (1505 - 1554).
En 1783, le vice-roi créa une commission scientifique, dirigée par le médecin et naturaliste espagnol José Celestino Bruno Mutis y Bosio (1732 - 1808), qui commença ses recherches sur les collines de Santa Fe, premiers pas de ce qui, plus tard, sera connu comme l'Expédition botanique[24]. Le naturaliste, géographe et explorateur allemand Alexander von Humboldt (1769 - 1859), en route vers Quito (Équateur), traversa la vice-royauté du nord au sud, passant par Carthagène des Indes, Bogota et Pasto[25]. De 1802 à 1803 eut lieu la construction de l'Observatoire astronomique national de Colombie, le premier observatoire astronomique construit en Amérique, qui avait été promu par José Celestino Bruno Mutis y Bosio[26].
Quelques-uns des créoles les plus influents de la vice-royauté - de hauts personnages comparables à Policarpa Salavarrieta (1795 - 1817), héroïne de la résistance colombienne, et Antonio Nariño (1765 - 1823), président de l'État libre de Cundinamarca de 1811 à 1813, puis vice-président de la Grande Colombie en 1821 - habitaient la ville. C'est en grande partie là que le mouvement indépendantiste se produisit, auquel se rattachent les faits connus sous le nom de El Florero de Llorente (Le Vase de Llorente). Les frères Francisco et Antonio Morales recevaient à dîner un fonctionnaire du roi arrivé d'Espagne. En quête d'un fleuriste pour commander la décoration de la salle où était prévu cet évènement, ils interrogèrent un commerçant espagnol, José González Llorente, qui tenait boutique au coin nord-est de l'actuelle place Bolívar, la principale place de Bogota. Ils furent rejetés par celui-ci d'une façon qu'ils jugèrent inappropriée. Cela fut le prétexte d'une rixe qui dégénéra en désordre populaire et marqua, le , le début de la lutte et du Cri (espagnol : El Grito) pour l'Indépendance. Bien que le territoire eût été reconquis en 1816 par les Espagnols, il obtint l'indépendance définitive en 1819.
Bogota devint la capitale de la Grande Colombie jusqu'en 1830[27], quand la dissolution de cet État permit de donner naissance à ceux qui sont aujourd'hui l'Équateur, le Venezuela et la Colombie (le Panama proclama son indépendance en 1903). Jusqu'à la fin du XXe siècle, l'histoire de la Colombie ne fut qu'une suite de guerres civiles, dont la plus notoire fut la guerre des Mille Jours (1899 - 1902), au cours de laquelle les factions du parti conservateur et du parti libéral massacrèrent la population.
Bogota reçut, en 1861, le titre de capitale des États-Unis de Colombie, ancien pays d'Amérique du Sud, et ses quelques quartiers, peu nombreux, furent élevés au rang de cantons.
En 1876, le Conseil de la ville établit une nomenclature et une numérotation des rues en remplaçant leur nom traditionnel par des nombres consécutifs, comme c'est le cas aujourd'hui[28].
En 1884, le service de tramway de la ville commença à fonctionner de la place Bolívar jusqu'à Chapinero, le 2e district de Bogota. Il était tiré par des mules.
En 1889 fut inaugurée la première ligne de chemin de fer reliant Bogota depuis San Victorino, quartier bogotanais, jusqu'à Facatativá, municipalité du département de Cundinamarca[29]. Cette ligne de chemin de fer, terminée vers la fin du XIXe siècle et comptant plus de 100 km de voies ferrées, permettait, avec des correspondances, de voyager dans certaines zones du pays y compris jusqu'à la mer des Caraïbes (ou mer des Antilles). De 1910 à 1940, un système de tramways électriques, doté de nombreuses lignes, s'étendit autour de Bogota et de ses banlieues. Avec le train, ces moyens de transport ont été les piliers du développement de la ville dont la population, en 1912, dépassait à peine 120 000 habitants[30].
Dans les années 1920 fut inauguré à Bogota le premier aéroport d'Amérique latine et la ville commença à être approvisionnée en énergie électrique permanente avec la construction d'une centrale électrique, toujours en service, à la cascade du Tequendama, une chute d'eau de 132 mètres de haut qui se trouve dans la municipalité de San Antonio del Tequendama (département de Cundinamarca). La décennie suivante vit l'élaboration des premiers projets urbanistiques en l'honneur du quatrième centenaire de la fondation de la ville : un complexe urbanistique dans le quartier de Teusaquillo, la Cité universitaire, le parc national Enrique Olaya Herrera, ainsi nommé en hommage au président de la Colombie de 1930 à 1934, et le stade Nemesio Camacho El Campín, le principal stade de football de Bogota.
Cette floraison fut néanmoins assombrie par l'assassinat, le , de Jorge Eliécer Gaitán, homme politique colombien très populaire, chef du Parti libéral. Destruction et pillage d'une partie de la ville s'ensuivirent lors des évènements baptisés Bogotazo marquant le début de La Violencia (« La Violence »), période de guerre civile qui dura jusqu'en 1960.
Une des conséquences du Bogotazo fut que les familles de nantis, qui habitaient jusque-là dans le centre de la ville, commencèrent progressivement à déménager vers d'autres secteurs tels que Chapinero, le 2e district de Bogota, et parfois même jusqu'à des localités de banlieues comme Usaquén ou Suba, respectivement les 1er et 11e districts de la ville[29].
Au cours de la 9e Conférence panaméricaine organisée dans la ville en 1948, la charte de Bogota, également nommée traité américain de règlement pacifique (American Treaty on Pacific Settlement) ou pacte de Bogota, qui constitua l'institutionnalisation de l'Organisation des États américains[31] (OEA), fut signée. La dictature militaire dirigée par le général Gustavo Rojas Pinilla de 1953 à 1957 contribua au développement de la cité grâce à la construction de l'Autopista Norte (en français : Autoroute du Nord), du nouvel aéroport international El Dorado, principal aéroport de Bogota ainsi que du pays, et à la reconstruction de l'avenue reliant le centre de la ville (Calle 26) et le Centro Internacional de Bogotá près duquel avait été inauguré l'hôtel Tequendama quelques années plus tôt.
En 1955, on créa le Distrito Especial - en tant qu'aire métropolitaine de Bogota - dans lequel furent intégrées les municipalités de Bosa, Engativá, Fontibón, Suba, Usme et Usaquén ; le hameau de Chapinero fut inclus dans le périmètre de la capitale et devint la première commune mineure de la ville.
En 1961, on entreprit la construction du quartier Ciudad Kennedy, le 8e district de Bogota, conformément au programme de l'Alliance pour le Progrès, créée par le président des États-Unis John F. Kennedy afin de renforcer la coopération entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, et dirigée par le gouvernement américain.
En 1964, Puente Aranda, l'actuel 16e district, devint également une commune mineure de Bogota, suivie par Ciudad Kennedy en 1967. Cinq ans plus tard, on divisa la ville en seize communes mineures incluant des municipalités annexes. Les nouvelles communes furent les trois secteurs traditionnels du centre : Santa Fe, le 3e district, Teusaquillo, le 13e ainsi que mentionné plus haut, et Los Mártires, le 14e. On créa, en 1977, la commune mineure de La Candelaria, le 17e, et en 1983, du fait du chaos engendré par les invasions au sud, Ciudad Bolívar, le 19e district, devint une des autres communes de la ville. Avec la Constitution de 1991, le District Spécial se transforma en District Capital et les communes furent élevées au rang de districts. Bogota est alors divisée en vingt districts.
Divers évènements se sont déroulés dans le cadre du conflit armé en Colombie, qui débuta vers le milieu des années 1960 pendant lesquelles des guérillas eurent lieu, s'opposant par la suite aux groupes paramilitaires qui se constituèrent au cours des années 1980. Parmi les faits les plus frappants, on note la prise de l'ambassade de la République dominicaine, l'assaut contre le Cantón Norte, la Prise du palais de justice de Bogota, l'attentat au club El Nogal, de même que l'attentat perpétré par les trafiquants de drogues contre le bâtiment du Departamento Administrativo de Seguridad (DAS) (en français : Département administratif de Sécurité).
À partir du premier mandat du mathématicien et philosophe Antanas Mockus en tant que maire en 1995, la ville a subi d'importants changements[32]. Au développement du système de transports en commun TransMilenio s'ajoutent la récupération d'espaces piétonniers, la construction de bibliothèques publiques et d'un réseau de pistes cyclables. On peut y ajouter l'implémentation de projets comme le Pico y placa, un programme de restrictions véhiculaires, la Hora zanahoria, une réglementation des heures de fermeture des débits de boissons, et d'autres programmes sociaux comprenant la création de restaurants communautaires et l'augmentation de la couverture éducative pour les familles ayant de bas revenus.
Bogota se trouve à une altitude de 2 640 m, dans la cordillère Orientale des montagnes du nord des Andes. Elle est située sur un plateau, au pied d'une chaîne de montagnes.
Les cerros (français : collines) de Guadalupe et de Monserrate bordent à l'est la savane de Bogota. Sur le cerro de Guadalupe[33] sont érigées une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de Guadalupe et une statue de 15 m de haut. Sur le cerro de Monserrate est construite une basilique, la basílica del Señor de Monserrate.
Plusieurs petits cours d'eau, dont le río San Francisco, traversent la ville jusqu'à l'extrémité sud-ouest du plateau et rejoignent le río Bogotá, également appelé río Funza, qui plonge au bord du plateau, à Tequendama, dans l'une des plus importantes attractions touristiques de Bogota : une magnifique chute d'eau de 132 m, le Salto del Tequendama cité plus haut.
Le climat est doux et tempéré. La température moyenne annuelle est de 12.5 °C, et les importantes précipitations atteignent environ 799 mm[34] par an (en comparaison, à Paris, le total annuel est d'environ 600 mm).
La ville a un plan en damier, ou hippodamien, avec beaucoup de carreras (avenues orientées nord-sud) aux intersections des calles (rues orientées est-ouest). Il existe également deux types de rues ne respectant pas ce damier : les transversales, qui vont dans le sens des carreras, et les diagonales dans le sens des calles. Bogota comporte de nombreux parcs et jardins, dont le parc Simón Bolívar, à ne pas confondre avec la plaza de Bolívar où sont situés plusieurs importants édifices publics et églises.
Bogota est reliée par route aux côtes Pacifique et Atlantique de la Colombie, respectivement au nord et à l'ouest, ainsi qu'aux deux autres villes majeures du pays : Medellín, la capitale du département d'Antioquia, et Cali, celle de Valle del Cauca. La route panaméricaine, système de voies rapides et d'autoroutes reliant l'ensemble du continent américain, et l'autoroute Simón Bolívar traversent la ville.
Les districts (distritos) se subdivisent à leur tour en unités de planification zonale (unidades de planeamiento zonal) appelées « UPZ », localités (localidades) ou simplement « zones » (zonas). Ces zones regroupent plusieurs quartiers (barrios) et parfois des veredas qui sont des divisions administratives de la Colombie. .
District | Superficie (km2) | Population (2005) | Densité (hab./km2) |
---|---|---|---|
Usaquén | 65,31 | 449 621 | 6 884 |
Chapinero | 38,99 | 122 991 | 3 154 |
Santa Fe | 44,87 | 107 044 | 2 386 |
San Cristóbal | 48,16 | 460 414 | 9 560 |
Usme | 215,56 | 267 423 | 1 241 |
Tunjuelito | 10,28 | 204 367 | 19 880 |
Bosa | 23,92 | 475 694 | 19 887 |
Ciudad Kennedy | 38,57 | 973 332 | 25 235 |
Fontibón | 33,26 | 312 629 | 9 400 |
Engativá | 35,56 | 781 138 | 21 967 |
Suba | 100,54 | 780 267 | 7 761 |
Barrios Unidos | 11,90 | 176 552 | 14 836 |
Teusaquillo | 14,21 | 126 125 | 8 876 |
Los Mártires | 6,55 | 95 541 | 14 586 |
Antonio Nariño | 4,93 | 98 355 | 19 950 |
Puente Aranda | 17,24 | 282 491 | 16 386 |
La Candelaria | 1,84 | 23 985 | 13 035 |
Rafael Uribe Uribe | 13,44 | 376 711 | 28 029 |
Ciudad Bolívar | 129,98 | 658 477 | 5 066 |
Sumapaz | 780,96 | 2 478 | 3,17 |
Située à haute altitude, soit 2 640 mètres, la ville de Bogota bénéficie d'un climat dit « tempéré d'altitude » que l'on retrouve principalement dans les Andes. La ville étant proche de l'équateur, la variation de température est faible au cours de l'année (entre 6 °C et 19 °C, avec une moyenne annuelle de 14 °C).
D'après la classification de Köppen : la température du mois le plus froid est comprise entre 0 °C et 18 °C (décembre et janvier avec respectivement 12,9 °C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (avril et mai avec 13,8 °C), ce qui en fait un climat tempéré. Malgré deux saisons humides (mars à juin et septembre à décembre) il n'y a pas de saison sèche donc c'est un climat tempéré chaud sans saison sèche. L'été est tempéré car la température moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 22 °C (avril et mai avec 13,8 °C), les températures moyennes des 4 mois les plus chauds sont supérieures à 10 °C (mars à juin avec respectivement 13,6 °C, 13,8 °C, 13,8 °C et 13,5 °C).
Le climat de Bogota est classé comme Cfb[36] selon la classification de Köppen, soit un climat océanique.
Les pluies sont très fréquentes entre mars et mai, ainsi qu'en octobre et novembre. Ces deux saisons des pluies coïncident, à un mois près, avec les équinoxes de printemps et d'automne car c'est à ce moment de l'année que le soleil passe à la verticale de l'équateur, augmentant les rayons solaires reçus par le sol, accroissant la chaleur et l'évaporation et favorisant ainsi la formation de tempêtes et d'orages.
À l'inverse, les saisons les plus sèches de l'année se situent en janvier et février ainsi qu'en juillet et août. Durant une bonne partie de l'année, la ville de Bogota est dans la brume (220 jours par an)[35].
Les chutes de grêle sont un phénomène peu courant mais qui se produit cependant quelquefois par an - entre 1939 et 2008, on recense 231 chutes de grêle[37]. Ce phénomène a lieu durant la saison des pluies avec la formation rapide de cumulonimbus en fin d'après-midi. On observe alors des chutes brusques de température pouvant aller jusqu'à 20 °C en moins d'une heure[38].
Les extrêmes de températures enregistrés dans le district de la capitale vont de −7 °C à 24,5 °C. Ces relevés proviennent de la station météo de l'aéroport de Guaymaral[39]
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 5,4 | 6,1 | 7,4 | 8,2 | 8,4 | 8 | 7,5 | 7 | 6,9 | 7,6 | 7,7 | 6,1 | 7,19 |
Température moyenne (°C) | 12,9 | 13,2 | 13,6 | 13,8 | 13,8 | 13,5 | 13,1 | 13,1 | 13,1 | 13,2 | 13,4 | 12,9 | |
Température maximale moyenne (°C) | 19,6 | 19,7 | 19,7 | 19,3 | 19 | 18,3 | 18,1 | 18,3 | 18,7 | 18,8 | 19,1 | 19,2 | 18,98 |
Précipitations (mm) | 33 | 43 | 66 | 111 | 94 | 57 | 41 | 49 | 73 | 115 | 88 | 54 | 824,04 |
Nombre de jours avec précipitations | 8 | 11 | 14 | 18 | 20 | 19 | 17 | 16 | 17 | 20 | 18 | 12 | 190 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
19,6 5,4 33 | 19,7 6,1 43 | 19,7 7,4 66 | 19,3 8,2 111 | 19 8,4 94 | 18,3 8 57 | 18,1 7,5 41 | 18,3 7 49 | 18,7 6,9 73 | 18,8 7,6 115 | 19,1 7,7 88 | 19,2 6,1 54 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les zones humides de la région de Bogota ont pour la plupart disparu. Elles couvraient près de 50 000 hectares dans les années 1960, contre seulement 727 en 2019, soit un taux de disparition de 98 %[41].
Bogota, capitale de la République de Colombie, abrite la Cour suprême de justice et le centre de l'administration exécutive ainsi que la résidence du président de la République (Palais Nariño)[42]. Ces bâtiments, ainsi que le bureau du maire principal, le palais Liévano (palacio Liévano), sont situés à quelques mètres les uns des autres sur la place Bolívar (espagnol : plaza de Bolívar). Cette place se trouve dans le centre historique de la ville, La Candelaria, qui présente une architecture de style colonial et de style baroque.
Le maire de Bogota et le conseil municipal - tous deux élus par vote populaire - sont responsables de l'administration municipale. En octobre 2019, Claudia López est élue maire. Son mandat s'étend du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2023.
Parmi les plus récents prédécesseurs de Claudia López, citons :
La ville est divisée en vingt districts : Usaquén, Chapinero, Santa Fe, San Cristóbal, Usme, Tunjuelito, Bosa, Kennedy, Fontibón, Engativá, Suba, Barrios Unidos, Teusaquillo, Los Mártires, Antonio Nariño, Puente Aranda, La Candelaria, Rafael Uribe Uribe, Ciudad Bolívar et Sumapaz.
Chacun de ces vingt districts est régi par un conseil d'administration - élu par vote populaire - composé d'au moins sept membres. Le maire de Bogota désigne les maires des localités parmi les candidats proposés par le conseil d'administration.
Le District fédéral de Bogota (espagnol : Distrito Federal de Bogotá), créé en 1861 par le général Tomás Cipriano de Mosquera lors de son deuxième mandat de président de la Colombie, fut la première entité administrative de la capitale et le siège du gouvernement fédéral des États-Unis de Colombie[43],[44]. Le district comprenait les zones comprises entre les ríos Arzobispo au nord, Fucha au sud, Bogotá à l'ouest