Contemporain de Gérard Philipe et de Jean Vilar, il participa aux nombreux festivals qui, au lendemain de la Libération, jalonnaient, au début de l'été, la vallée du Rhône.
Alternant planches et télévision, il eut une carrière foisonnante, autant pendant sa période «indépendante» qu'à partir de 1957 à la Comédie-Française dont il devint le 447e sociétaire en 1970[2].
le voit entrer dans une période de turbulences. Il fréquente en effet à cette époque la comédienne Florence Luchaire, une des filles de Jean Luchaire, directeur du journal collaborationniste Les Nouveaux Temps. Lorsque, le , ce dernier quitte précipitamment Paris à la veille de sa libération, abandonnant femme et enfants[3], René décide d'aider ceux-ci à quitter à leur tour la capitale, direction le Brenner Park Hôtel à Baden-Baden (où il croise Jean Hérold-Paquis qui le qualifie de «sorte d'éphèbe égyptien, que d'aucuns disaient danseur»[4]), puis Sigmaringen où ils retrouvent Jean Luchaire qui exerce les fonctions de commissaire à l'information dans la Commission gouvernementale française pour la défense des intérêts nationaux animée par Fernand de Brinon, et dirige le quotidien La France, journal officiel destiné aux exilés collaborationnistes[5]. Pendant leur séjour outre-Rhin, Florence Luchaire tombe enceinte, ce qui cause un scandale dans la colonie française en Allemagne, ainsi que le relate Louis-Ferdinand Céline dans son ouvrage D'un château l'autre[6].
Lors de la chute du gouvernement en exil, en , il fuit vers la frontière suisse avec les Luchaire et Marcel Déat dans la voiture de Fernand de Brinon, «empruntée» pour l'occasion. La Suisse étant fermée aux collaborateurs le groupe trouve refuge à Merano, en Italie du nord, début . Marcel Déat et sa femme fuiront pour se cacher dans un couvent, quant aux Luchaire, ils furent livrés aux Français par les Américains. Interné au camp d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle), où il épouse Florence, René Arrieu est acquitté par la commission d’épuration du théâtre qui reconnaît le caractère extra-politique de son «escapade».
En 1946, René Arrieu remonte sur scène, toujours grâce à Julien Berthau, dans les différents festivals d'été organisés dans le sud de la France. Il se voit ainsi confier le rôle-titre de Britannicus et celui de Curiace dans Horace représentés au théâtre antique de Fourvière, suivis en 1947 de Pyrrhus dans Andromaque et en 1948 du rôle-titre dans Polyeucte.
Florence Luchaire, petit rat de l'Opéra puis comédienne, avec qui il eut un fils, Dominique (né en 1945), chef opérateur de cinéma et de télévision;
Ketty Albertini (de 1949 à 1960)[9], comédienne puis journaliste à Radio-France, avec qui il eut Jean-Baptiste (né en 1950), pilote d'avion, et Frédéric (1954-2015), opérateur projectionniste de cinéma;
Alberte Aveline (de 1967 à 1978), sociétaire de la Comédie-Française, avec qui il eut Cécile (1968-2010), comédienne.
1942 (juin): Polyeucte, «tragédie chrétienne» de Pierre Corneille; spectacle présenté par les élèves du Centre de Jeunesse du Spectacle à la salle paroissiale Saint-Jean de Montmartre
1943 (avril): La Mégère apprivoisée de William Shakespeare, mise en scène de Jean Serge - spectacle monté par La Comédie de Provence / troupe des Galas dramatiques Jean Serge (première à Albertville puis tournée dans le sud-est de la France): Cambio
1943 (avril): Hamlet de William Shakespeare, mise en scène de Jean Serge - Spectacle monté par La Comédie de Provence (première à Chambéry puis tournée dans le sud-est de la France): Laerte
1946 (): Ana drôle des années tristes de Lucien Fresnac[11], troupe des Galas français (FLAM), une seule représentation au théâtre Molière de Poissy: Claude
1952 (novembre): Le Bel Indifférent de Jean Cocteau (tournées du Théâtre municipal de Lausanne): l'homme
1952 (décembre): La liberté est un dimanche de Pol Quentin, mise en scène de René Clermont, théâtre Sarah-Bernhardt puis tournées théâtrales France Monde Production (jusqu'en ): le Gouverneur
1966 (novembre): Le Mariage de Kretchinsky d'Alexandre Soukhovo-Kobyline, mise en scène de Nicolas Akimov, Comédie-Française: Mikhail Vasilyvitch Kretchinsky
1969 (): L'Avare de Molière, mise en scène de Jean-Paul Roussillon (création),reprises les 04/09/1970, 03/09/1971 et les 21/03 et 16/09/1973, Comédie-Française: le commissaire
1980 (): Simul et singulis, soirée littéraire consacrée au tricentenaire de la Comédie-Française, mise en scène de Simon Eine
1981 (): À Memphis, il y a un homme d'une force prodigieuse de Jean Audureau (création), mise en scène d'Henri Ronse, troupe de la Comédie-Française au théâtre de l'Odéon: Georges Barker
1966 (): La Belle Nivernaise d'après une nouvelle d'Alphonse Daudet, adaptation de Michèle Angot et Claude Santelli, réalisation Yves-André Hubert, dans le cadre de l'émission Le Théâtre de la jeunesse (ORTF): Maugendre
1969 (): La Longue Chasse du roi Louis dramatique tirée des mémoires de Philippe de Commynes, réalisation de Jean-Paul Carrère, Dans le cadre de l'émission Chronique des siècles (ORTF, 2e chaine): Contay
1971 (janvier): L'Énigme de Rudolf Hess de Claude Barma, dans le cadre de son émission Le Pour et le Contre (ORTF): Rudolf Hess
1976: Nans le berger, scénariste Thyde Monnier d'après son roman Les Desmichels, adaptation et dialogues de Juliette Saint-Giniez, réalisation Roland-Bernard, (ORTF, 1re chaine): Émile Resplandin
Les sources de cette section proviennent des archives de l'ADAMI, qui gère les droits de doublage en cas de diffusion/rediffusion d'une œuvre. Les dates avant 1946 indiquent les sorties initiales des films pour lesquels René Arrieu a participé aux redoublages (ou aux doublages tardifs) à partir de la fin des années 1940 et non aux doublages originaux.
1949 (): Hommage à Franz Kafka, à l'occasion du 25eanniversaire de sa mort, écrit et réalisé par Alain Trutat. Avec le concours de Jacqueline Morane, Jean Clarence et Michel Vitold. Extraits de Nocturne, De nouvelles lampes, L'Épée.
Concours créé en 1946 par Jacques Jaujard et Jeanne Laurent organisé par la Direction générale des arts et des lettres, il récompensera les jeunes compagnies professionnelles ou amateurs jusqu'en 1968.
La générale a lieu à Metz le 7 novembre 1955, puis la troupe part dans une tournée qui la conduira en Belgique, en Suisse, en Tunisie, au Maroc, en Algérie et aux Pays-Bas. Cette tournée se terminera le 23 mars 1956.
Pièce présentée le 8 juillet 1961 au 1er Festival du théâtre et du ballet méditerranéen de Volubilis au Maroc, puis du 21 au 23 juillet au Festival international de Baalbeck au Liban avec sans doute une représentation au Temple de Baal à Palmyre en Syrie et pour finir le 29 juillet 1961 aux Chorégies d'Orange.