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nom générique depuis 2009 réunissant les trois universités de Strasbourg-I, Strasbourg-II et Strasbourg-III mais en existence depuis 1621 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’université de Strasbourg (en abrégé Unistra[1]) est une université pluridisciplinaire de recherche française située à Strasbourg en Alsace.
Fondation | |
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Dates-clés |
Fondation historique : Réunification : |
Type | |
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Forme juridique |
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d) |
Disciplines |
Arts, lettres, langues, droit, économie, gestion et sciences politiques et sociales, sciences humaines et sociales, sciences et technologies, santé |
Fondateur | |
Président | |
Recteur |
Olivier Faron, recteur de l'Académie de Strasbourg |
Directrice |
Valérie Gibert |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
56 875 (2021)[u 1] |
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Effectif |
5 767 |
Enseignants-chercheurs |
2 091 (2021)[u 2] |
Budget |
564 000 000 € (2020)[u 3] |
Rang national | |
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Rang international |
Pays | |
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Campus | |
Ville |
Elle compte près de 56 875 étudiants (dont 20 % d’étudiants internationaux, faisant d’elle une université très ouverte à l’international) et 2 091 enseignants et enseignants-chercheurs répartis au sein de 35 facultés, écoles, instituts (unités de formation et de recherche) et 71 laboratoires (unités de recherche)[u 4].
Parmi les anciens étudiants et enseignants que compte l'université, 18 ont obtenu un prix Nobel et un enseignant a obtenu la médaille Fields[u 5].
Elle est membre de plusieurs réseaux universitaires en Europe tel qu'Eucor – Le Campus européen, la Ligue européenne des universités de recherche, le réseau d'Utrecht ou encore de Udice depuis sa création[2].
La genèse de l'université de Strasbourg remonte à la création du Gymnase Jean-Sturm en 1538. Le Gymnase fut promu au rang d’Académie en 1566, sous l’empereur Maximilien II, puis devint université en 1621, sous l'empereur Ferdinand II. L'université passa sous le contrôle du royaume de France en 1681 en même temps que la ville de Strasbourg[o 1]. Le reste de son histoire est marquée par la Révolution française, l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Empire allemand (1871-1918) puis le retour à la France.
Durant la Seconde Guerre mondiale elle dut se replier sur Clermont-Ferrand, et des étudiants et professeurs qui rejoignirent la Résistance ainsi que des étudiants Juifs et étrangers furent arrêtés et déportés. C'est pour ces raisons que l'université est la seule université française à s'être vue décerner la Médaille de la Résistance[p 1]. Mais le lien avec l'Université du Reich de Strasbourg reste fort (40 % des médecins étaient d’origine alsacienne, et un quart d'entre eux collaboraient avec le régime nazi)[3].
Au lendemain de la guerre elle revint à Strasbourg puis fut scindée, en 1971, en trois universités spécialisées (Université Strasbourg I, Université Strasbourg II et Université Strasbourg III) après les événements de Mai 68.
L'université est officiellement réunifiée le . Elle fait partie des premières universités françaises à accéder à l'autonomie et est aussi l'une des premières à se doter d'une fondation, la Fondation Université de Strasbourg[4].
En 2011, elle figure parmi les trois premiers lauréats des initiatives d’excellence (IDEX)[i 1].
Son origine remonte à l’époque de la Réforme protestante, celle-ci gagna Strasbourg au XVIe siècle et la ville libre d’Empire fut alors convertie au protestantisme. L'adoption de la Réforme en 1525 puis du protestantisme en 1532, entraina la sécularisation des biens de l'Église catholique ainsi qu'une réforme de l'enseignement par les autorités de la ville libre. L'appel de Luther réclamant l'« ouverture d'écoles latines et grecques » ainsi que la disponibilité des biens sécularisés pousse le gouvernement strasbourgeois, appelé « Magistrat »[n 1] à ouvrir trois écoles en 1528[o 1]. Les deux premières étaient destinées à l'enseignement secondaire, l'une était située au sein de l'Église Saint-Pierre-le-Vieux, la seconde dans un vieux couvent des Carmélites. Enfin la dernière, destinée à l'enseignement supérieur et située dans un ancien couvent des Dominicains, abordait dans ses hautes classes les études littéraires et théologiques. Les écoles étaient indépendante l'une de l'autre et très vite cette organisation de l'enseignement fut remise en cause, étant jugée imparfaite par le Magistrat[o 2]. Celui-ci par le biais du Stettmeister Jacques Sturm (premier magistrat de la ville libre) et de Martin Bucer, tous deux réformateurs protestants, fait appel à son homonyme Johannes Sturm, enseignant au Collège de France pour mener à bien l’ouverture d'une « Haute École » par la fusion des établissements existant[u 6],[5]. Arrivé à Strasbourg en janvier 1536, Johannes Sturm visita les écoles de la ville et fit des observations sur lesquelles il bâtit le plan et le programme d'étude du futur établissement. Pour cela il se servit comme modèle du Gymnase de Liège où il avait été élevé[o 3].
Le Gymnase (Gymnasium en allemand) fut alors créé le et Johannes Sturm en devint le recteur[o 2]. C'était à la fois un établissement secondaire et une Faculté des Arts dans laquelle on étudiait les humanités gréco-latines, la théologie protestante les sciences et la philosophie. Ainsi Jean Calvin, après son séjour à Strasbourg où il fut enseignant au Gymnase, s'inspira des méthodes de Sturm dans son académie Genevoise[5]. Le Gymnase fut organisé en deux grandes sections. La première comportait d'abord neuf puis dix classes (une par année d'étude), elle accueillait les enfants à partir de l'âge de six ans et correspondant à l'enseignement primaire et secondaire. La division supérieure, accueillait les étudiants durant quatre ans et été consacrée à l'enseignement supérieur. En division supérieur, étaient enseignés la philosophie, les « langues anciennes », l'histoire et les sciences (dont la médecine) pour terminer soit par la théologie protestante, soit par l'étude du droit, désigné par « jurisprudence »[o 4]. L'allemand qui était devenue avec la réforme de Luther une langue religieuse servait de langue d'enseignement dans les huis premières années d'études. Le latin qui fut longtemps la seule langue d'enseignement reprenait son rôle dans les dernières années. Le Gymnase était contrôlé par le Magistrat[n 1], une commission de trois membres assurait sa surveillance, formé par un « chancelier », choisi parmi les anciens Stettmeistres et deux « Scholarques », dont l'un était choisis parmi les anciens Ammeisters, et le second désigné parmi les membres libres du Conseil des Treize[o 5],[o 4].
Le Gymnase connut rapidement un vif succès, la réputation de l'établissement et de ses nouvelles méthodes pédagogiques ainsi que de son recteur qualifié de « nouveau Cicéron » s’étendit dès lors à travers toute l’Europe[6]. Ce succès attira de nombreux étudiants, « un grand nombre de jeunes gens étrangers à l'Alsace» vinrent étudier à Strasbourg. L'établissement compta même plus d'élèves que l'université de Bâle. Mais très vite le Gymnase trouva ses limites, les élèves des divisions supérieurs ne pouvant prendre leurs grades. Les étudiants qui désiraient les obtenir devaient se présenter devant une université, généralement située dans une cité voisine, non loin de Strasbourg. La plupart des étudiants se rendaient à Bâle ou Tübingen et y passaient souvent une année, afin de se préparer aux épreuves universitaires. Très vite beaucoup d'étudiants émigrèrent vers d'autres universités[o 6]. Le dans un rapport remis au Magistrat[n 1], Johannes Sturm va proposer pour pallier ce problème qu'une promotion publique des élèves de troisième année soit faite chaque année à Pâques s'ils continuaient en seconde année. « Ceux qui persévéreraient ainsi deux ans dans l'étude de la dialectique et de la rhétorique, qui seraient aptes à discuter avec science et habileté, seraient honorés par grâce spéciale du grade de bachelier ». En plus de cette proposition, Sturm milita pour que le Magistrat de la ville demande l'érection du Gymnase en université auprès de l’Empereur Maximilien II. Mais le gouvernement de la ville se limita à demander l'érection d'une Académie, seulement doté d'une Faculté de philosophie « pleine et entière ». Lors de la diète d'Augsbourg de 1566 une requête de la ville fut présentée à l'empereur, qui signa, le des lettres patentes élevant le Gymnase au rang d'Académie. Lui conférant ainsi tous les privilèges associés[o 7].
L'Académie protestante eut dès lors le droit de former des bacheliers et des licenciés (maîtres ès Arts) et Sturm en fut nommé recteur à vie, pour le récompenser des services qu'il avait rendus à la Ville. Dès lors deux établissements se côtoyaient, le premier accueillant les enseignements primaires et secondaires et le second, l'Académie protestante, accueillant l'enseignement supérieur. La direction de l'établissement resta aux mains des « Scholarques » de la ville, son inspection et sa surveillance furent confiées à trois inspecteurs nommés Visitatores. Un Conseil académique (Conventus academicus) réunissant les professeurs, les « scholarques » et les « visiteurs » se tenait chaque mois. L'étudiant admis à l'Académie suit pendant quatre ans les cours de la Faculté de philosophie (Facultas philosophica) qui ne se limitaient pas à la philosophie, on y étudiait également les sciences et les lettres[o 6]. Il obtenait à la fin de sa troisième année, le grade de Bachelier en philosophie (Prima Laurea ou Baccalaureatus philosophicum), puis à la fin de sa quatrième année celui de docteur en philosophie (Secundo Laurea, Magister artium liberalium ou Doctoratus philosophicum) qui lui permettait de choisir les cours de la Faculté de droit, de la Faculté de médecine ou de la Faculté de théologie. Les cours en faculté duraient deux ans et étaient soutenus par une thèse donnant lieu au grade de Bachelier ou Magister. Les grades de licencié ou de docteur n'étant conférés que par les universités, les étudiants des facultés de droit, médecine et théologie devaient les obtenir dans une université étrangère, celles de Bâle accueillant un grand nombre des candidats[o 8]. La transformation du Gymnase en Académie lui permit de disposer de quatre facultés, même si une seule avait le privilège de distribuer les grades supérieurs. En plus de cette transformation, l'Académie devint propriétaire, à sa création en 1566 de la Bibliothèque du Séminaire Protestant. Celle-ci avait été créée en 1531 par le Stettmeister, Jacques Sturm et financée par la ville. Elle fut par la suite alimentée par de nombreux legs dont une partie de la bibliothèque personnelle de Johannes Sturm[o 9],[o 10].
Le , Sturm fut relevé de ses fonctions, après avoir permis à l'Académie de rayonner en Europe[o 11]. En effet Strasbourg accueillait grâce à lui de nombreux étudiants européens. Cependant les mêmes problèmes qui virent la création de l'Académie poussèrent à demander la création d'une université. La Faculté de philosophie, seule réelle faculté de l'Académie, était de fait la seule à pouvoir conférer les grades. Les étudiants en médecine, théologie et droit quittaient donc l'Académie pour recevoir leurs grades dans une université. Le Magistrat[n 1] de la ville ne voyait pas d'un bon œil la constitution d'une université juridiquement distincte et dont le contrôle par la ville n'était pas « entier ». Il changea malgré tout d'avis, voyant dans l'afflux d'étudiants, une source de revenus pour la bourgeoisie de la ville. Une demande fut donc faite à l'empereur Rodolphe II lors de la Diète de Ratisbonne en 1594. Ce dernier accepta que seuls les professeurs de droits et de médecines (en plus des professeurs de philosophie) puisse conférer les grades supérieurs, mais partisan de la Contre-Réforme il ne donna pas ce privilège aux professeurs de théologie. Dans le but de ne pas heurter leurs collègues, les professeurs de droit et de médecine décidèrent de ne pas user de ce privilège[o 12].
En 1596, la visite de l'archiduc Matthias à Strasbourg permit d'appuyer à nouveau la demande, et en 1597 l'arrivée d'un commissaire impérial envoyé pour inspecter l'Académie fut l'occasion d'une nouvelle requête. L'empereur accepta d'accorder le même privilège aux théologiens à condition que les étudiants de la discipline jurent « d'observer la paix religieuse » de 1555. Ce à quoi furent opposés les professeurs. Les conflits entre protestants et catholiques n'aidèrent pas la ville à obtenir gain de cause. Il fallut attendre 1621 et l'accord entre la ville de Strasbourg et Ferdinand II, par lequel la ville renonce à participer à la Guerre de Trente Ans qui venait d'éclater trois ans plus tôt, en échange de quoi elle obtint une université complète[o 12]. Elle put dès lors former des docteurs et le Gymnase donna alors naissance à deux établissements distincts : une université et un établissement secondaire conservant le nom de Gymnase[o 1]. Le , l'université est solennellement inaugurée et son administration fut confiée à un Conseil académique composé d'un Chancelier, de deux « Scholarques » nommés à vie, de deux assesseurs choisis pour deux ans, du recteur, de quatre doyens désignés pour six mois et des professeurs titulaires[o 11].
Deux ans avant son élévation au rang d'université, en 1619, est inauguré un jardin botanique par des professeurs en médecine, l'enseignement de la botanique servant aux préparations pharmaceutiques. Ce premier jardin se situait dans le quartier strasbourgeois de la Krutenau [u 7]. La Bibliothèque du Séminaire Protestant rattachée à l'Académie et qui depuis avait acquis et reçu de nombreux ouvrages et bibliothèques personnelles, devient la Bibliothèque de l'Université[o 10]. Le développement de l'université se poursuit, ainsi Johann Albrecht Sebiz devient le premier titulaire de la chaire d’anatomie et de botanique, créé en 1652 au sein de la faculté de médecine. La ville de Strasbourg, sous son impulsion dote la faculté d'un théâtre anatomique, en 1670. Le théâtre était situé pour des raisons pratiques, dans la chapelle sécularisée Saint-Erhard, adjacente à l'Hôpital civil, ce dernier fournissant les cadavres[o 13]. La fin du XVIIe siècle verra aussi la création du premier observatoire astronomique de l'université, qui s'installe au sommet de la Porte de l'Hôpital[o 9].
À la suite des traités de Westphalie (1648), l'Alsace fut peu à peu intégrée au royaume de France et en 1681 les troupes du Roi Soleil s'emparèrent de Strasbourg ; l’université devint alors française. L’annexion n’eut pas trop d’impacts sur le fonctionnement et l’organisation de l’université, ainsi Louis XIV dans l’article 4 de la capitulation de la ville permit à l’université de conserver ses « privilèges et sa constitution ». C'est dans ce même acte qu'il imposa, tout comme au Magistrat, la présence d'un représentant du roi au sein de l'administration de l'université[o 14]. De plus, dans des lettres patentes du , Louis XIV décide de mettre en place un « préteur royal » ("praetor regius Argentoratensis"), il explique ce choix en disant être « informé de la réputation que l'Université établie dans la ville de Strasbourg s'est acquise depuis un très long temps » et en voulant « prendre le même soin de ladite Université que des autres de son royaume afin de la rendre d'autant plus florissante ». Ce sera le seul changement important apporté par le roi. Le préteur eut pour mission, conjointement avec le Magistrat[n 1], de « s'employer au rétablissement et maintien des droits », de veiller et contrôler les « privilèges et immunités » et d'administrer les biens et revenus de l’université[o 14].
Sous l'Ancien Régime, la question de la religion importait plus que celle de la langue et les Alsaciens étaient considérés comme des « sujets allemands du roi ». Les tensions liées à l'annexion de la ville résultèrent donc de la préoccupation du roi à faire revenir la population strasbourgeoise au catholicisme, celui-ci cherchant à « empêcher d'accroître l'hérésie de Luther en Alsace[u 6] ». C'est dans ce but qu'il créa, en 1685, un collège jésuite devant concurrencer le gymnase protestant. Ces actions entrainèrent la venue d'une population catholique, qui fut peu à peu amenée à demander les mêmes droits à siéger au Magistrat, alors exclusivement composé de réformés. Louis XIV, partisan de la Contre-Réforme imposa donc au Magistrat d'accueillir des membres catholiques, ce dernier fut alors partagé égalitairement entre les deux confessions[o 15]. Le roi continua son action en décidant, en 1701 de fusionner le collège jésuite strasbourgeois avec un collège jésuite de la région, situé à Molsheim. Ce dernier qui avait été érigé, en 1617 en université par une Bulle pontificale du pape Paul V devint la seconde université confessionnelle de la ville[o 16]. L'université catholique qui était seulement formée de deux facultés, l'une formant aux arts libéraux et l’autre à la théologie catholique ne connut pas la réussite de son aîné. C'est une des raisons qui poussa les catholiques, en 1751 à demander que « l'alternative entre les deux religions soit à l'avenir observée » au sein de l'université luthérienne, comme elle l'était au Magistrat. Cette demande n'aboutit pas, les protestants défendirent leurs droits en se basant entre autres sur les traités de Westphalie et l'acte de capitulation de 1681[o 15].
En dépit de ces tensions et d'un nombre limité de professeurs pour l'époque, l'université et ses quatre facultés connut un important développement au XVIIIe siècle[o 9]. En 1728 Jean-Jacques Fried créa une école d'accouchement destinée aux élèves de la faculté de médecine. Un cabinet d'histoire naturelle est lui constitué à partir de 1768 par Jean Hermann, professeur entre autres d'histoire naturelle médicale à la faculté de médecine et directeur du jardin botanique de l'université. En plus de ses collections comprenant plus de 1 000 animaux « naturalisés », ainsi qu'un herbier, Hermann constituera une bibliothèque de plus de 12 000 volumes[o 17]. Jean-Daniel Schoepflin l'un des précurseurs de la méthode historique moderne, ense