Venise
capitale de la Vénétie, Italie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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« Venezia » redirige ici. Pour la région historique désignée par le même toponyme en italien, voir Vénétie (région historique).
Venise (en italien : Venezia /veˈnɛːtt͡sja/ ; en vénitien : Venesia ou Venexia /veˈnɛsja/) est une ville côtière du nord-est de l'Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s'étend sur la Terraferma veneziana ainsi que sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au milieu de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cet emplacement exceptionnel ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel, qui lui valent une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Venise Venezia | |
Armoiries |
Drapeau |
De gauche à droite et de haut en bas : le campanile et la basilique de la place Saint-Marc, une vue aérienne de la ville, un canal, auditorium de la Fenice et l'île de San Giorgio Maggiore. | |
Noms | |
---|---|
Nom latin (origine) | Venetiae |
Administration | |
Pays | Italie |
Région | Vénétie |
Ville métropolitaine | Venise |
Maire Mandat |
Luigi Brugnaro 2020-2025 |
Code postal | 30100 |
Code ISTAT | 027042 |
Code cadastral | L736 |
Préfixe tel. | 041 |
Démographie | |
Gentilé | Vénitien |
Population | 250 369 hab. ([1]) |
Densité | 602 hab./km2 |
Population de l'agglomération | 969 000 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 26′ 23″ nord, 12° 19′ 55″ est |
Altitude | 2 m Min. 1 m Max. 9 m |
Superficie | 41 590 ha = 415,9 km2 |
Divers | |
Saint patron | Saint Marc |
Fête patronale | 25 avril |
Localisation | |
Localisation dans la ville métropolitaine de Venise. | |
Liens | |
Site web | Site officiel de la ville de Venise |
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Venise et sa lagune *
| |
Coordonnées | 45° 26′ 23″ nord, 12° 19′ 55″ est |
---|---|
Pays | Italie |
Subdivision | Ville métropolitaine de Venise, Vénétie |
Type | Culturel |
Critères | (i) (ii) (iii) (iv) (v) (vi) |
Numéro d’identification |
394 |
Région | Europe et Amérique du Nord ** |
Année d’inscription | 1987 (11e session) |
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Venise est la capitale de la région de la Vénétie. En 2012, la commune comptait 269 810 habitants, dont 58 666 intra-muros (Centro storico[2]). 176 000 résident sur les rives (Terraferma), pour la plupart dans les frazioni de Mestre et Marghera, et les 31 000 habitants restants résident dans d'autres îles de la lagune. Avec Padoue et Trévise, Venise constitue l'aire métropolitaine Padoue-Trévise-Venise (PATREVE), une entité statistique de 1 600 000 habitants.
Fondée peu après 568 par des réfugiés fuyant l'invasion lombarde, elle fut la capitale pendant onze siècles, de 697 à 1797, de la république de Venise. Durant le Moyen Âge et la Renaissance, la ville fut une grande puissance maritime, à l'origine de la Quatrième croisade et victorieuse lors de la bataille de Lépante en 1571 contre l'Empire ottoman. Grâce à ses liens avec l'Asie et le Proche-Orient, dont le marchand et explorateur Marco Polo fut l'initiateur, elle devint également l'une des principales places commerciales d'Europe, notamment de la soie, des céréales et des épices. Enfin, elle est un centre culturel majeur, du XIIIe à la fin du XVIIe siècle, dont les peintres de l'École vénitienne (Titien, Véronèse et le Tintoret), le dramaturge Carlo Goldoni et le compositeur Antonio Vivaldi sont les principaux représentants.
Son nom provient du peuple qui habitait la région avant le Xe siècle, les Vénètes. Dénommée Venetiae en latin, elle est parfois surnommée la « Cité des Doges », la « Sérénissime », la « Reine de l'Adriatique », la « Cité des Eaux », la « Cité des Masques », la « Cité des Ponts » ou encore la « Cité flottante ». La ville est aujourd'hui célèbre pour ses canaux — notamment le Grand Canal — et ses gondoles, ses nombreuses églises, la place Saint-Marc, le palais des Doges, le Pont des Soupirs, sa Biennale ainsi que son carnaval.
Comme Bruges, elle a perdu sa fonction marchande, pour devenir une des attractions du tourisme mondial, posant des problèmes de fréquentation et la question du tourisme durable, appelé aussi « tourisme responsable »[3], à l'instar d'autres villes confrontées au phénomène récurrent de surtourisme, Venise étant de plus doublement menacée, à la fois par un tourisme de masse et par des risques de submersion[4], au point que le , le centre du patrimoine mondial recommande l'inscription de la ville sur la liste du patrimoine mondial en péril[5].
De terrains de l'Empire romain à l'indépendance d'une ville
Les clés de la domination économique de Venise sur l'Italie au Moyen Âge sont l'insularité et l'aisance navale des Vénitiens qui n'a cessé de croître pendant plus d'un millénaire.
La région à l'extrémité nord-ouest de la mer Adriatique, où se jettent plusieurs fleuves issus des Alpes, est habitée dès l'Antiquité par des pêcheurs, mariniers et saulniers. Cette zone faisait partie de la région X créée par Auguste. Cette région fut nommée ensuite Venetia du nom des Vénètes, ancien peuple italique intégré dans la République romaine dès le IIe siècle av. J.-C. ; Aquilée — sur la terre ferme — était le centre religieux et portuaire important.
Les invasions des Goths d'Alaric Ier et des Huns d'Attila poussèrent les populations locales (notamment les habitants de la ville romaine d'Altinum, à quelques kilomètres sur la côte)[6] à se réfugier dans les îles des marais situés le long de la mer Adriatique, près du delta du Pô. Selon la légende développée ultérieurement par les Vénitiens pour démontrer l'ancienneté de leur cité et la lointaine origine de leur liberté, Venise aurait été fondée le dans les îlots du rivus altus, qui est devenu le Rialto.
En 452, un premier établissement fut fondé par des réfugiés de Padoue et d'Aquilée. La région échut par la suite au Royaume ostrogoth.
Entre 535 et 552, l'empereur romain d'Orient Justinien Ier entreprit de reprendre le contrôle de l'Italie et la Vénétie fut reconquise par le général Bélisaire, devenant une province de l'Empire romain d'Orient.
Lorsque les Lombards envahirent l'Italie du nord en 568, des habitants des régions voisines vinrent se réfugier en nombre dans les îles de la lagune formée par l'estuaire du Pô car cette zone marécageuse, difficile d'accès pour des navires à quille, était restée sous la juridiction de l'exarchat de Ravenne, province de l'Empire romain d'Orient. La ville de Venise fondée vers la fin du VIe siècle fut ainsi un refuge de la civilisation romano-byzantine, ce qu'elle resta pendant plus de deux siècles.
Profitant de l'antagonisme entre l'exarchat de Ravenne et les Lombards, les Vénitiens accrurent leur autonomie et se dotèrent d'un pouvoir local incarné par le premier duc ou « doge » (du latin dux, chef), Paolucio Anafesto (697-717), personnage aux confins de la légende et de l'histoire. Comme les Lombards, les Francs tentèrent d'envahir sans succès les îles, et lorsqu'il fut couronné empereur du Saint-Empire romain par le pape en 800, Charlemagne abandonna le duché de Vénétie. Ce fut donc le seul territoire à rester sous l'influence de Constantinople.
La ville de Venise ne devint réellement indépendante qu'après le retrait des Byzantins de l'Adriatique, peu après l'an 1000, lors de l'émergence du royaume de Hongrie. La cité-État s'appuya dès lors sur la mer pour étendre son pouvoir.
Le commerce du sel, puis l'expansion commerciale vers la Méditerranée orientale, entraînèrent une forte croissance de la ville. Après la 4e croisade, que Venise détourna sur Constantinople, la République s'empara des richesses de l'Empire byzantin et constitua son propre empire maritime formé par la plupart des îles grecques et dalmates. Elle le compléta en conquérant la Dalmatie continentale, l'Istrie et un vaste domaine entre les Alpes et le Pô, incluant les cités de Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Trévise et Udine. Elle entra en conflit avec Gênes, sa grande rivale en Italie du nord et en Méditerranée. L'apogée de cette lutte fut la quatrième guerre génoise, autrement nommée guerre de Chioggia. Venise sortit vainqueur du conflit, mais très épuisée. Le traité de Turin, en 1381, ne lui fut pas particulièrement avantageux : malgré sa victoire, Venise dut renoncer à des territoires et concéder certains droits à sa rivale. Elle perdit Trévise et la Dalmatie qui revenait au roi de Hongrie. Cependant, elle conserva ses institutions et ses principales colonies.
Grandeur et décadence
Venise n'a pas de constitution propre. En effet, la définition des attributions et le mécanisme des institutions gouvernementales relèvent à Venise du droit coutumier. Les organes de décision gouvernementaux forment une pyramide dont l'Assemblée populaire est la base et le doge le sommet. Entre les deux siègent le Grand Conseil, les Quarante et le Sénat, puis le Conseil ducal. Cette organisation politique dont les traits se dessinent au XIIIe siècle se maintient jusqu'en 1797[7]. Le quadruplement de la puissance navale dans le premier tiers du XVe siècle fait de l'arsenal de Venise la plus grande usine du monde, employant jusqu'à 16 000 personnes, derrière une enceinte secrète de 25 hectares. L'activité navale est portée par le dynamisme du quartier d'affaires vénitien.
La ville a armé une flotte de 6 000 galères, lui permettant de prendre des risques, sous forme de convois réguliers, pour régner sur la mer Méditerranée. Le quartier du Rialto est la première bourse organisée, selon l'historien Fernand Braudel. Les marchands y échangent des participations dans les galères vénitiennes, mises aux enchères selon le système de l'Incanto des galées du marché[8]. Venise devient ainsi le plus important port de Méditerranée, surclassant Constantinople. Il lui faut alors conquérir des terres sur la lagune.
Le déclin commence avec la progression ottomane en Méditerranée, qui la prive progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des îles Ioniennes, et de ses accès aux débouchés de la route de la soie. Elle est en plus très touchée par la peste noire. Malgré la victoire sur les Ottomans à Lépante en 1571, la république de Venise perd encore de son importance commerciale à cause du détournement du commerce européen vers les océans après la découverte de l'Amérique.
Venise maintient son rayonnement culturel en devenant la ville européenne la plus élégante et raffinée du XVIIIe siècle, avec une forte influence sur l'art, l'architecture et la littérature.
Redevenue politiquement un État italien parmi d'autres, Venise est annexée par Napoléon Bonaparte le , durant la première coalition. L'invasion des Français met un terme à près de 800 ans d'indépendance. Bonaparte est cependant perçu comme une sorte de libérateur par la population pauvre et juive de Venise (it), république aristocratique où le pouvoir et la plupart des richesses étaient monopolisés par quelques familles. Bonaparte supprime les barrières du Ghetto ainsi que les restrictions de circulation imposées aux Juifs.
En 1797, par le traité de Campo-Formio, Bonaparte livre Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique, puis il la leur reprend en 1805 pour l'intégrer au royaume d'Italie dont il se fait couronner roi, avant que la ville ne soit intégrée dans l'empire d'Autriche de 1815 à 1866. La domination autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'achève que le après sa défaite de Sadowa contre l'alliance prusso-italienne. Venise devient un chef-lieu de province italien et l'un des hauts lieux du tourisme mondial.
Après la Première Guerre mondiale, l'Italie revendique à l'Autriche vaincue l'ensemble des territoires jadis vénitiens, mais elle se heurte aux revendications yougoslaves et n'obtient au traité de Rapallo que l'Istrie, la ville de Zara en Dalmatie et les îles de Veglia, Cherso et Lagosta. Le ressentiment développé à ce moment contribuera au succès ultérieur de Mussolini.
Le port de Venise est visé par l'aviation alliée lors de l'opération Bowler en mars 1941. Le , la ville est libérée par des unités de la VIIIe armée britannique.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Italie perd aussi ces possessions au profit de la Yougoslavie, ne conservant que Trieste, qui ne fait pas partie des territoires jadis vénitiens, mais où se réfugient les populations italophones expulsées de Yougoslavie.
Venise occupe une situation géographique exceptionnelle, entre la Terraferma veneziana et une lagune de la mer Adriatique. Les Vénitiens établirent leur ville en enfonçant des pieux en chêne et en aulne dans le sol sablonneux. Sur ces fondations, ils bâtirent des maisons et des palais et entamèrent un combat contre le mouvement continuel des marées.
Les principales autres îles de la lagune sont : le Lido, Murano, Burano, Torcello. Sans oublier : San Michele (l'île cimetière de la ville), San Erasmo, Mazzorbo, Vignole (île), Certosa, San Francesco del Deserto, San Giacomo in Paludo, San Servolo, San Lazzaro degli Armeni.
Venise s'étend sur 415 km2, dont plus de la moitié (253 km2) sont occupés par les eaux. La Lagune de Venise couvre au total 550 km2.
Ville
La ville est parcourue par 177 canaux (dont le plus important est le Grand Canal) et 455 ponts[9],[10] (le plus souvent arqués pour laisser passer les bateaux). Elle possède 123 églises et elle s'étend sur 118 îles situées entre l'embouchure de l'Adige (au sud) et du Piave (au nord).
Elle est découpée en six quartiers historiques appelés les sestieri : San Marco, Castello et Cannaregio sur la rive gauche du Grand Canal et Santa Croce, San Polo et Dorsoduro sur l'autre rive.
- Le quartier de San Marco et la basilique du même nom constituent le cœur de la cité.
- Le quartier de Castello recouvre toute la partie sud-est de Venise. Appelé Olivolo à la fin du Moyen Âge, son nom actuel provient de la forteresse sur l'île San Pietro, démantelée depuis longtemps.
- Le quartier de Cannaregio occupe toute la partie de la ville comprise entre le Rialto et la gare ferroviaire. Il est nommé ainsi en raison du caractère rectiligne des canaux qui le parcourent (canal reggio).
- Sur l'autre rive, les sestieri de Santa Croce et San Polo doivent leur nom à deux églises (la première, détruite). San Polo est le plus densément peuplé et comprend le quartier commerçant du Rialto. San Croce est le plus récent avec des bâtisses plus spacieuses du XIXe et XXe siècles.
- Dorsoduro (dos dur) s'appelle ainsi en raison de la nature plus rocheuse de son sol et de l'altitude du sestiere, plus élevé que les autres. En conséquence, pendant les épisodes d'« acqua alta » (hautes eaux), il est moins souvent inondé. Ce quartier comprend aussi l'île de la Giudecca.
Le centre historique est entièrement piétonnier, les canaux faisant fonction de route, et les divers bateaux qui traversent seulement le Grand Canal, le Canal de la Giudecca et la lagune autour de la ville, sont le moyen de transport public. Venise est une ville unique où l'on se déplace presque exclusivement à pied.
On y trouve aussi des taxis d'eau – petits bateaux motorisés qui peuvent transporter de huit à dix personnes – et des « gondoles » – petites embarcations d'avirons très légères ; le transport privé des Vénitiens au moyen des bateaux motorisés ou à avirons est limité aux excursions dominicales. D'autres modèles d'embarcations plus ou moins grosses sont destinés aux transports commerciaux. Chateaubriand constatait que Venise était « une ville contre nature ». Le Vénitien de son point de vue, l'estime unique ville naturelle « dans un monde contre nature ».
Climat
Le climat de Venise, comme celui de la plaine du Pô, est de type continental humide à été chaud (climat Cfa dans la classification de Köppen) assez humide à l'année longue. Les étés sont très moites. Les hivers sont froids, comportant du gel en janvier et du brouillard. Les précipitations, minimales en hiver, tombent en été sous forme d'orages parfois violents, ainsi qu'en automne sous forme de pluie continue[12].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1 | −1 | 4 | 8 | 12 | 16 | 18 | 17 | 14 | 9 | 4 | 0 | |
Température moyenne (°C) | 2,5 | 4 | 8 | 12 | 16,5 | 20,5 | 23 | 22 | 19 | 13,5 | 8 | 3,5 | 13 |
Température maximale moyenne (°C) | 6 | 9 | 12 | 16 | 21 | 25 | 28 | 27 | 24 | 18 | 12 | 7 | |
Ensoleillement (h) | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 8 | 7 | 5 | 3 | 3 | |
Précipitations (mm) | 58 | 54 | 57 | 64 | 69 | 76 | 63 | 83 | 66 | 69 | 87 | 54 | 800 |
Humidité relative (%) | 81 | 77 | 75 | 75 | 73 | 74 | 71 | 72 | 75 | 77 | 79 | 81 |
La situation géographique de Venise au milieu de la lagune fait que l'essentiel du transport de personnes et de marchandises se fait par voie d'eau. Si Venise ne représente pas la plus grande concentration humaine au monde sans voitures, place occupée par la Médina de Fès el Bali, la cité demeure au XXIe siècle la plus grande île au monde à être libre d'automobiles et de camions, malgré des aménagements importants[13].
Gondole
Le transport individuel traditionnel est la gondole vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages et enterrements). Son coût est en effet prohibitif. D'ailleurs, il n'en reste que 425 en 2009.
Transport en commun
Les Vénitiens utilisent surtout des bateaux-bus, appelés vaporetti qui, gérés par l'ACTV, desservent les différentes îles en sillonnant les principaux canaux, ainsi que les traghetti, des gondoles à deux rameurs pour piétons qui assurent la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de ponts.
- Traghetto permettant aux piétons de traverser le Grand Canal.
- Motonave : pour le transport des piétons vers les grandes îles en dehors de Venise.
- Vaporetto pour le transport des piétons sur le Grand Canal.
- Motoscafo, embarcation plus petite.
- Ferry pour le transport des automobiles et des camions de Tronchetto au Lido.
À cela s'ajoutent toutes sortes d'embarcations publiques et privées tels que les canots à moteur et le transport commercial.
- Bateau-bus de la firme Alilaguna.
- Taxi.
- Embarcation de police.
- Ambulance.
- Remorqueur.
- Transport commercial.
- Transport de marchandises diverses.
- Vedette de pompiers dans le bassin de saint Marc.
- Barque sur le rio san Zuane Evangelista.
- Livraison DHL par bateau à Venise.
Le tramway de Venise mis en service en 2010 est constitué de deux lignes permettant de relier le quartier piazzale roma au centre-ville de Venise.
Transport ferroviaire
La navigation maritime et lagunaire resta le seul moyen de transport existant à Venise jusqu'à la construction au XIXe siècle d'un pont ferroviaire, le pont des Lagunes. Inauguré en 1846, il permit de relier la gare de Venise-Santa-Lucia, construite en 1860, au reste du continent. La gare devint un terminus des trains de nuit, amenant au cœur de la cité, à deux pas du grand canal, les voyageurs venant des capitales européennes.
Sous le régime fasciste, une liaison routière, le pont de la Liberté (Ponte della Libertà), inauguré en 1933, fut également établie, menant à un grand parking sur l'île artificielle de Tronchetto en périphérie nord. Une navette monorail (people mover) relie Tronchetto à Piazza Roma.
Transport aérien
Venise est également desservie par l'aéroport de Venise - Marco Polo, en l'honneur de cet ancien et célèbre citoyen vénitien. L'aéroport est situé au bord de la lagune, mais sur le continent, de sorte que les arrivants doivent emprunter, soit un bus, soit un bateau-taxi ou un bateau-bus pour se rendre dans la ville.
Pendant un millénaire, Venise a été une ville de marchands et ses institutions ont été rédigées à leur profit. Le commerce a contribué à sa puissance et celle-ci était associée à la mer. Après la décadence du XIXe siècle, la ville a vu se développer, au cours du XXe siècle, les industries du tourisme, générant 1,5 milliard d'euros par an, et de la chimie.
Le secteur dominant de l'économie vénitienne est celui des services (tourisme, transports, activité financière et immobilière) : 44 % des entreprises et 40 % des emplois. Le deuxième secteur d'activité est le commerce (28 % des entreprises et 20 % des emplois), suivent les entreprises du bâtiment (14 % des entreprises et 10 % des emplois). Cette dernière activité est en régression depuis les dernières décennies (données 2001)[14].
En 2007, Venise a accueilli 21 millions de touristes. Le tourisme génère un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard d'euros par an. Un montant sans doute sous-estimé car de multiples transactions sont effectuées au noir.
Le port de Venise est l'un des plus importants d'Italie avec plus de 30 millions de tonnes de marchandises y transitant chaque année. Le port de croisières est lui l'un des plus importants d'Europe et de Méditerranée, et a vu passer plus de 1 700 000 passagers en 2014.
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Les bâtiments de Venise sont construits sur des piliers de bois (voir ci-dessous). Ils sont exposés à la menace de marées, notamment entre l'automne et le début du printemps. La ville est périodiquement inondée. C'est ce que les Vénitiens appellent acqua alta. Ce phénomène s'explique par la réunion de plusieurs facteurs naturels : attraction lunaire, et surtout le sirocco, vent chaud venu d'Afrique qui empêche la lagune de se vider, les marées hautes se succédant les unes aux autres.
Ce phénomène a toujours existé, mais s'est largement amplifié ces dernières décennies sous l'influence conjuguée de plusieurs causes relatives au climat et à l'activité humaine :
- La montée générale du niveau des mers (eustatisme)[réf. nécessaire].
- L'affaissement du sol (subsidence) : d'importants puits ont été creusés au XXe siècle pour pomper dans la nappe phréatique, ce qui a fragilisé les terrains déjà instables.
- Les perturbations dans l'hydrographie : la modernisation du port a entraîné le creusement de canaux profonds pour permettre le passage de gros navires. Leur passage répété menaçait Venise, car la mer s'engouffrait ainsi beaucoup plus facilement dans la lagune[15],[16] et cela a été signalé par l'UNESCO[17]. Pour remédier à cela, après de nombreuses réclamations, le gouvernement de l'Italie décide qu'à partir d', les bateaux de croisière, de 25 000 tonnes de jauge brute, de plus de 180 mètres de long, de 35 mètres de tirant d'air, ou dont les émissions contiennent plus de 0,1 % de soufre ne seront plus autorisés à entrer dans le bassin de Saint-Marc, le canal de Saint-Marc et le canal de la Giudecca. Ils devront s'amarrer dans le port industriel de Marghera, où des aménagements seront réalisés, tandis que les navires de croisière plus petits (environ 200 passagers) pourront continuer à accoster au cœur de la ville[18]. Outre le phénomène de l'acqua alta, l'autre impact est la modification du système écologique, la disparition de la biodiversité marine.
- Depuis la chute de la République (en 1797), l'habitude (en fait une obligation que faisait respecter la Magistrature des Eaux qui existe encore en tant qu'institution chargée de surveiller tout ce qui a trait à l'eau) pour les Vénitiens de nettoyer les canaux pour les désenvaser et les vider s'est perdue, ce qui a réduit la profondeur de ces canaux du centre historique. Depuis quelques années, la municipalité fait procéder de nouveau à ce curage, qui contribue d'ores et déjà à la baisse du niveau des eaux dans certains quartiers. Les canaux, retrouvant leur pleine capacité, sont mieux à même de contribuer à la diffusion des eaux.
Les conséquences sont importantes dans la vie quotidienne des habitants, qui doivent abandonner les niveaux inférieurs des maisons et emprunter des systèmes de passerelles pour se déplacer. Mais les conséquences les plus importantes sont la détérioration inexorable des monuments historiques et de l'habitat due à la montée des eaux et l'apport qui s'ensuit de produits nocifs à la pierre et à la brique.
On ne sait pas mesurer avec précision l'affaissement de Venise, et son évolution est un sujet de controverse. Un récent projet, présenté par un consortium d'industriels italiens, consiste à poser 78 portes mobiles dans les trois passes de la lagune pour protéger la ville. En temps normal, ces portes, sortes de ponts-levis, seraient remplies d'eau et donc submergées. Lors des marées supérieures à un mètre, une injection d'air comprimé évacuerait l'eau, permettant ainsi aux portes de se redresser et de fermer le passage, séparant alors la lagune de la mer.
Le projet, nommé MOSE (Module expérimental électromécanique) a démarré en 2003 et les travaux dont l'échéance était initialement prévue pour 2011[19], a sans cesse été repoussée et ne sont pas achevés à ce jour. Il suscite aujourd'hui de nombreuses polémiques notamment par son coût pharaonique et par le doute de plus en plus répandu parmi les scientifiques et les spécialistes des marées quant à l'efficacité de ce système qui ne serait réellement utile que pour les très grandes marées. Ce projet, surtout, ne résoudra pas l'autre grand problème de la ville, celui des vagues en lagune.
- Le problème des vagues en lagune (moto ondoso) est lié à l'accroissement du trafic des bateaux à moteur dans les canaux de la ville et en lagune. Il fragilise les fondations des constructions, érode les rives et fragilise les quais. Dans la lagune, il entraîne la disparition des barènes, bancs alluvionnaires indispensables à son équilibre. Plusieurs problèmes se conjuguent. D'abord, les bateaux sont de plus en plus nombreux pour satisfaire les besoins des touristes et sont de plus en plus gros. Des centaines de paquebots entrent chaque année en lagune pour rejoindre la gare maritime située à San Basilio, sans oublier les navires de commerce servant les industries installées à Marghera. La répercussion écologique de ce phénomène n'est pas prise en compte par les autorités vénitiennes. Enfin, les bateaux, avec l'amélioration des moteurs, vont de plus en plus vite, créant des vagues toujours plus fortes. Pour autant, des contrôles de vitesse sont effectués : ainsi la vitesse est limitée à 5 km/h dans les canaux de la ville et à 15 dans la lagune.
- Le changement climatique global : l'élévation du niveau des mers de 60 centimètres en 2050 et potentiellement de 150 centimètres à 10 mètres, fin du XXIe siècle, entraînerait alors la destruction totale de la ville, ce point de vue est soutenu par de nombreuses publications scientifiques[20].
Après un certain temps d'exposition dans la lagune, le projet a révélé plusieurs erreurs techniques. Tout d'abord lorsque les barrières sont élevées une quantité importante de sables s'accumule dans les emplacements originaux des barrières, de plus la vie marine continue son court et des animaux marins tels que des moules se sont implantés au même endroit rendant également impossible le rangement correct des barrières lors des marées basses. Un autre problème majeur fut la corrosion des barrières par l'eau salée de la mer Adriatique, ils ont également remarqué que les barrières de remplacements se dégradaient aussi à l'air libre[19].