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population d'origine arménienne dans le monde De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La diaspora arménienne est un terme désignant les communautés arméniennes installées hors des territoires d'Arménie et du Haut-Karabagh. Sur une population arménienne mondiale estimée à 12 millions de personnes, seuls 3 millions résident en Arménie et à peine 160 000 dans le Haut-Karabagh (jusqu'en 2023)[1]. Seul un Arménien sur trois habite les terres de l'actuelle République d'Arménie, mais jusqu'en 1920 les Arméniens peuplaient un territoire à cheval entre l'Empire ottoman et la Transcaucasie, cinq à six fois plus vaste que la superficie de l'Arménie actuelle : il couvrait la zone orientale de l'Anatolie, la grande partie ouest du haut-plateau arménien (Turquie), des terres au nord ouest d'Iran et celle attachées à la Syrie actuelle.
Bien que la diaspora arménienne soit apparue en 1375 (lorsque le royaume arménien de Cilicie tomba sous la coupe des Mamelouks), elle prit réellement de l'ampleur après le génocide arménien (1915-1916). Malgré la mort de nombreux Arméniens, certains réussirent à s'enfuir et s'installèrent dans différentes villes de l'Europe de l'Est, des Balkans et du Moyen-Orient, notamment Moscou (Russie), Odessa (Ukraine), Sébastopol (Crimée), Tbilissi (Géorgie), Athènes (Grèce), Beyrouth (Liban) et Alep (Syrie).
Plusieurs milliers d'Arméniens s'installèrent également différents pays d'Europe de l'Ouest[réf. nécessaire] (principalement en France, Allemagne, Italie et Pays-Bas) et d'Amérique à partir de 1890. De fortes communautés arméniennes existent également en Extrême-Orient russe et dans les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale. Si l'installation de certaines colonies fut encouragée par les autorités tsaristes puis soviétiques, d'autres, victimes des déportations staliniennes[2], n'eurent pas le choix. On trouve également des communautés arméniennes en Inde, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique sub-saharienne (Soudan, Afrique du Sud, Éthiopie), et en Asie de l'Est (Chine, Hong Kong, Japon) et du Sud-Est (Birmanie, Indonésie, Philippines, Singapour). La culture arménienne a pu se préserver dans certaines de ces communautés, notamment par la religion, la cuisine, etc. La langue arménienne y suit une évolution différente de celle en Arménie : l'arménien dit « occidental », parlé en Europe et en Amérique, adopte généralement des sonorités plus proches des langues parlées dans les pays d'accueil. L'arménien dit « oriental », parlé notamment en Arménie et en Russie, a aussi beaucoup évolué durant la domination soviétique en empruntant de nombreux mots russes.
Juste après le génocide arménien, les Arméniens de la diaspora ont vécu dans des camps de réfugiés. Néanmoins, lorsque leur situation financière s'est améliorée, les camps se sont transformés en quartiers - et les quartiers en villes. Ce fut le cas de nombreuses régions du Liban peuplées d'Arméniens, tels que la ville d'Anjar et le quartier de Bourj Hammoud dans la banlieue de Beyrouth. À cette époque, les Arméniens se sont employés à construire des églises, des écoles, des centres communautaires, etc. Différents partis politiques et associations bénévoles, comme la Fédération révolutionnaire arménienne (Dachnaktsoutioun), le parti social démocrate Hunchakian (Hentchak) et l'Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB[3]) se constituèrent partout où les Arméniens se trouvaient en nombre.
Dans les années 1940 et 1950, l'Union soviétique essayait d'étendre son influence sur le monde et surtout au Moyen-Orient. Le parti Hentchak, idéologiquement proche du communisme, soutint l'Union soviétique dans sa lutte pour s'étendre au Moyen-Orient. Pour sa part, l'UGAB, supposée neutre politiquement, a également soutenu l'URSS, parce que l'Arménie en faisait partie.[réf. nécessaire] La FRA-Dachnak, malgré ses origines socialistes, était un parti avant tout nationaliste qui se plaça dans l'opposition et défendit l'idée d'une Arménie libre et indépendante, soit à la République d'Arménie qui exista de 1918 à 1922 avant d'être intégrée à l'URSS. Cela n'empêcha pas la FRA, lorsque ses intérêts semblaient l'exiger, de s'allier temporairement à Moscou ou du moins d'en rechercher la protection[4]. Les autres partis firent le choix de soutenir l'Arménie soviétique, par pragmatisme, étant donné que c'était le seul lieu où les Arméniens pouvaient s'affirmer Arméniens en toute sécurité.
L'existence dans le Caucase d'une Arménie soviétique ou indépendante n'était pas la seule source de division au sein de la diaspora arménienne : il y eut aussi un conflit entre les dirigeants de l'Église apostolique arménienne. Les Arméniens ont en effet deux Catholicos. L'un d'eux, basé à Etchmiadzin (Arménie), est soutenu par le KGB[réf. nécessaire], ainsi que les partis Hentchak et Ramgavar, alors que le second, installé à Antélias (5 km au nord de Beyrouth, au Liban) était soutenu par les Dachnaks, car ils estimaient que le Catholicossat d'Etchmiadzin était un outil de propagande du communisme. Pendant les années 1950, lorsque ce conflit atteint son apogée, des affrontements armés éclatèrent entre les deux camps, ainsi que des tentatives d'assassinat, des actes de profanation, etc. Néanmoins, les tensions s'estompèrent après le début de la guerre civile du Liban en 1975, lorsque les Arméniens durent se serrer les coudes pour assurer leur survie. Durant la guerre Iran-Irak, deux pays abritant d'importantes communautés arméniennes, des Arméniens se sont retrouvés enrôlés de part et d'autre dans les armées en guerre.
À la suite de l'expansion du panarabisme en Égypte et en Syrie, de l'islamisme en Iran et de la guerre du Liban, des dizaines de milliers d'Arméniens émigrèrent du Moyen-Orient pour s'établir aux États-Unis, au Canada, en France et dans d'autres pays où existaient déjà des communautés arméniennes. Ils y trouvèrent des groupes de soutien à la République d'Arménie et à la reconnaissance et condamnation du Génocide arménien. Au début du XXe siècle, les pays où les Arméniens sont les plus nombreux (hormis l'Arménie et le Haut-Karabagh) se classent dans l'ordre suivant : la Russie, les États-Unis, la France, l'Iran (bien que cette communauté ait fortement diminué depuis les années 1970), le Liban, la Géorgie, la Syrie, l'Argentine, le Canada et l'Ukraine.
En France, les régions les plus importantes de la diaspora arménienne dans l'Union européenne sont : l'Île-de-France (Alfortville, Issy-les-Moulineaux), Marseille et ses environs, et la région Rhône-Alpes (Lyon, Valence, Décines)[5].
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