Capitale durant deux siècles de la Gaule aquitaine, au sein de l'Empire romain, puis capitale du duché d'Aquitaine et de la Guyenne, sous souveraineté anglaise puis française, elle est aujourd'hui l'une des plus grandes métropoles européennes. En 2022 elle est la neuvième commune de France avec 265 328 habitants et son unité urbaine est la sixième avec 1 022 534 habitants. La ville est le siège de Bordeaux Métropole structure intercommunale de 843 738 habitants. Enfin, son aire d'attraction est, avec 1 412 388 habitants, la sixième du pays.
Carte de la position de Bordeaux par rapport au département de la Gironde.
1: carte dynamique; 2. carte OpenStreetMap; 3: carte topographique; 4: avec les communes environnantes; 5: carte de la position de Bordeaux par rapport au département de la Gironde.
La commune se situe au nord-ouest du Bassin aquitain, un vaste bassin sédimentaire composé localement d'un empilement de roches sédimentaires d'origine marine et lacustre (dépôts carbonatés) et fluviatiles (dépôts détritiques issus de l’érosion d'anciennes chaînes de montagnes). Le bassin d'Aquitaine est un bassin du type avant-pays très asymétrique. Son endroit le plus profond avec 11 000 mètres est situé à proximité de la faille nord-pyrénéenne. L'isobathe de 2 000 mètres de profondeur suit à peu près la Garonne et divise le bassin en deux parties. La partie au nord, appelée Plateau d'Aquitaine, est une plate-forme peu profonde avec des sédiments réduits et légèrement plissés et faillés, elle diffère de la partie méridionale qui est beaucoup plus profonde et plissée. Elle montre une subsidence très forte dès le Trias inférieur. La déformation croît vers le sud en direction de la faille nord-pyrénéenne, en plus il s'y ajoute le diapirisme halocinétique[6].
Le calcaire à Astéries constitue le substratum géologique de la commune. C'est une roche marno-calcaire d'origine marine âgée du Rupélien (de −33,9 à −27,82millions d’années). Il doit son nom aux innombrables petits «osselets» constitutifs des bras d’étoiles de mer du genreAsterias. Son origine marine est attestée par la présence de fossiles: huîtres, coraux, osselets d'étoiles de mer, ainsi que par ses plans de stratification obliques[7]. Son aspect est jaunâtre, elle est poreuse et friable. La formation des «Calcaires à Astéries» (hydrogéologie) désigne l'entité des «calcaires, faluns et grès de l’Oligocène», système aquifère situé de part et d'autre de la Garonne[8].
La superficie de la commune est de 49,36 km2. Son altitude varie de 1 à 42mètres[9].
Paysages
Topographie de Bordeaux.
Bordeaux est à l'intersection de deux plateaux, séparés par la Garonne. À l'est, l'Entre-deux-Mers, avec un relief vallonné, et à l'ouest, le plateau des Landes, caractérisé par sa planéité[10].
La rive gauche de la Garonne, où se situe la plus grande partie de la ville de Bordeaux, se compose de grandes plaines, souvent marécageuses, comme au nord, vers Bordeaux Lac[11]. Bien qu'il y ait quelques collines, l'altitude moyenne de la rive gauche reste faible[12]. Ces plaines sont formées de sédiments et le sous-sol est principalement composé de gravier[13],[14]. L'ouest de l'agglomération empiète sur la plaine sableuse des Landes. Les sols y sont perméables à l'eau et stockent facilement la chaleur[15]. Ces sols sont parfaitement adaptés à la pratique de la viticulture. La ville de Bordeaux est située entre le Médoc (en aval) et les Graves (en amont) qui sont semblables sur le plan géologique.
La rive droite de la Garonne est différente, puisque l'on passe presque directement de la plaine à un plateau calcaire[16]. L'altitude s'élève alors de façon abrupte à près de 90 mètres. C'est sur ce même plateau, à environ 40 kilomètres de Bordeaux, que se situent des appellations viticoles mondialement connues comme Saint-Émilion, Pomerol et Fronsac.
De manière plus globale, les sols aux alentours de Bordeaux sont relativement humides, en particulier dans l'Entre-deux-Mers[17].
Au Nord de la ville, le lac de Bordeaux constitue le principal lac artificiel de la métropole. Sa construction s'achève en 1990, pour une surface de 1,4 km2[21]. Le lac est situé à moitié entre la commune de Bordeaux et celle de Bruges. Il est possible de s'y baigner[22] et d'y pratiquer certaines activités nautiques.
Petits cours d'eau
La Garonne à Bordeaux, vue du ciel en 2019.
Peu de cours d'eau traversent la ville. Le Peugue est le principal et le fait d'est en ouest de manière souterraine[23]. D'une longueur de 14 kilomètres, il prend sa source dans la commune de Pessac, à 51 mètres d'altitude[24] au lieu-dit «bois des sources du Peugue»[25]. Son cours sert de frontière entre Mérignac et Pessac[26]. Il partage une partie de son trajet avec la Devèze, qu'il finit par rejoindre avant de se jeter dans la Garonne[27].
Au Sud de la ville, le ruisseau d'Ars est une rivière canalisée mesurant 10 kilomètres. Il prend sa source à Pessac, à partir du ruisseau du Serpent[28].
Au Nord de la ville, le cours d'eau de La Jallère prend sa source à Blanquefort pour finir dans la Garonne. Sa longueur totale est de 7 kilomètres[29].
Le climat de la Gironde, de type océanique aquitain, codé «Cfb» selon la classification de Köppen, se caractérise à Bordeaux par des hivers doux et des étés chauds. Les précipitations sont fréquentes et réparties tout au long de l'année avec 929,1 mm d'eau et environ 111 jours pluvieux par an[30]. Le record de précipitations sur 24 heures enregistré à Bordeaux date du avec 137,9 mm[31].
L'hiver est doux en raison de sa proximité avec l'océan, et notamment le Golfe de Gascogne, qui joue un rôle de régulateur thermique[32]. Malgré certains épisodes de grand froid[33], la neige est rare, elle ne tombe pas plus de deux fois pendant l'hiver et ne tient que brièvement au sol. Il se peut qu'il ne neige pas durant toute une année voire plus[34].
Les températures moyennes sont de 6,8°C en janvier et de 21,6°C en août avec une moyenne annuelle de 14°C. Bordeaux connaît en moyenne 28,2 jours en été où les températures dépassent les 30°C. Le record de température est atteint le avec 41,2°C. Bordeaux bénéficie d'un ensoleillement élevé dépassant 2 000 heures de soleil par an[31].
Statistiques 1991-2020 et records établis sur la période du 01−11−1920 au 02−08−2023 Station BORDEAUX-MERIGNAC (33) Alt: 47m 44° 49′ 50″ N, 0° 41′ 28″ O
Les principaux milieux naturels au sein de la ville se composent de quelques prairies, de deux plans d'eau avec le Lac de Bordeaux et les bassins à flot au nord et de marécages longeant la Garonne. Cette dernière est, depuis le pour une surface de 6 684ha, protégée par le programme Natura 2000[40],[41].
Plusieurs espaces naturels de la commune et de ses alentours sont aussi protégés[42], parmi-eux, les marais de Bruges, depuis le pour une surface de 192,0ha, par décision préfectorale[43]. La diversité de biotopes du marais est synonyme de grande richesse écologique, notamment en ce qui concerne les espèces de la faune et de la flore. Plus de 4 000 espèces d’animaux et de plantes ont ainsi été recensées dans le périmètre de cette réserve naturelle. Selon la saison, on peut régulièrement observer la Cigogne blanche, le Milan noir, le Héron cendré, la Sarcelle d'hiver, la Cistude d'Europe, le Cuivré des marais, l’euphorbe des marais, le Jonc fleuri… Cette réserve naturelle représente également un habitat favorable pour le Vison d'Europe, mustélidé très rare et menacé d’extinction[44]. Dernier vaste marais aux portes de Bordeaux et de la Forêt des Landes, la réserve naturelle des Marais de Bruges représente une relique des anciens «grands marais de Bordeaux» qui s'étendaient, jadis, sur plus d'un millier d'hectares et comprenaient une zone maraîchère et des parties basses inondées à plusieurs reprises dans l'année[45].
Le réseau hydrographique de la Jalle, depuis le pour une surface de 1 631ha, est inscrit au programme de la ZNIEFF[46]. Le site contient une mosaïque de paysages et d’habitats. On y rencontre des prairies humides, du bocage, des étangs, des forêts de feuillus et un chevelu de cours d’eau dénommés dans le Médoc «Jalles»[44],[47].
Au , Bordeaux est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[49].
Elle appartient à l'unité urbaine de Bordeaux[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant 73 communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[50],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est la commune-centre[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 275 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[51],[52].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (83,8% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83%). Là aussi, l'arrivée du tramway et la restructuration du quartier et des anciens hangars concourent à le modifier en profondeur notamment par l'arrivée de la Cité du Vin[53]. De plus, le Grand port maritime de Bordeaux contribue au dynamisme économique du quartier à travers l'implantation de 70 000 m2 consacrés aux commerces, au tertiaire et au nautisme. Enfin, le port de plaisance de Bordeaux a été repensé et développé avec la mise en place de 9 pontons pour accueillir plus de 300 bateaux, voiliers et yachts[54],[55],[56].
La partie la plus centrale du quartier sud est le quartier Saint-Michel, un secteur du centre ancien construit autour de l'imposante basilique de style gothique du même nom dont le clocher, un campanile indépendant, est l'un des plus hauts de France. Il jouxte le quartier Capucins-Victoire qui doit son nom à la place de la Victoire et au marché des Capucins. Ce marché couvert, dont les origines remontent au XVIIIesiècle, a été un marché aux bestiaux puis un marché de gros avant d'être remplacé dans ce rôle par le marché d'intérêt national de Brienne, créé en 1963 en périphérie sud-est[57],[58]. Le secteur de la Victoire abrite aussi le campus historique de l'Université de Bordeaux[59].
Plus loin du centre, le futur quartier Bordeaux-Euratlantique est un projet de réhabilitation urbaine construit autour de la gare Saint-Jean. Il prévoit d'exploiter la LGV Sud Europe Atlantique, inaugurée en , en rénovant la gare et en créant un nouveau quartier d'affaires. Sur 738 hectares dont 386 à Bordeaux (le reste à Bègles et Floirac), le projet prévoit 2 500 000 m2 de constructions dont la moitié de logements, 40 000 nouveaux habitants et 30 000 emplois. Il est reconnu Opération d'intérêt national par l’État et s’inscrit dans l'ensemble de projets Bordeaux 2030[60].
Le quartier des Chartrons doit soit nom au couvent des Chartreux fondé en 1377, lors de la guerre de Cent Ans, par des chartreux du Périgord venus se réfugier dans ce quartier marécageux[réf.souhaitée]. L’intendant Tourny relie les Chartrons à la ville par une promenade (l'actuel cours Xavier-Arnozan), et une grande allée (l'actuel cours de Verdun), et a fait construire des demeures de style Louis XV et de style Louis XVI, par les frères Laclotte, ainsi que le jardin public[61]. La rénovation actuelle des quais du quartier des Chartrons et l'arrivée du tramway B dans ce quartier ont entraîné une augmentation importante du prix de l'immobilier[62],[63].
Le quartier du Grand Parc, au nord du quartier Saint-Seurin, est un quartier récent composé de plusieurs grands ensembles[65]. Depuis 2011, ce dernier est au cœur d'un projet urbain visant à «valoriser le quartier»[66]. La salle des fêtes du Grand Parc fut un haut lieu de la scène bordelaise des années 1970-1990. Fermée durant plus de vingt ans, elle a rouvert en après réhabilitation à l'identique.
À l'ouest se situe Caudéran. Le nom viendrait du gascon Coy (chauve). Caudéran fut, au début du Xesiècle, le surnom héréditaire d'une branche illustre de la famille Duvigneau du domaine de Certes (XVIesiècle) du bassin d'Arcachon[67].
Cette ancienne commune de l'agglomération a fusionné avec Bordeaux le et constitue maintenant le quartier le plus vaste et le plus peuplé de la ville[68],[69]. Cette fusion a permis l'extension de Bordeaux vers l'ouest. La cité administrative et le Parc bordelais, un des principaux espaces verts de la ville, se situent dans ce quartier[70],[71].
La Bastide
Vue du quartier de La Bastide depuis la flèche Saint-Michel.
La rive droite de Bordeaux, composée des quartiers de La Bastide et de la Benauge, s'est longtemps développée loin du regard des urbanistes de la rive gauche, et de manière plus anarchique. Avec l'inauguration en 1822 du pont de pierre, l'urbanisation progresse rapidement, avec l'implantation de la gare d'Orléans et de nombreuses usines. En 1865 la Bastide est annexée par Bordeaux, et attire une population largement ouvrière[72].
En 2000, le maire, Alain Juppé, lance le projet d’un nouveau quartier avec des logements, un jardin botanique, une université, des écoles, l’école de la fondation Nicolas-Hulot, un cinéma multiplexe (Mégarama), un ponton pour accueillir les bateaux, ainsi que des espaces publics (parc des Berges). En 2005, est inauguré Le Lion de Veilhan, une statue de lion couleur bleu clair, place de Stalingrad[73].
Au sud-ouest, le quartier Saint-Genès abrite une population aisée, voire bourgeoise. Au sud (Nansouty, Barrière de Toulouse, Saint-Jean Belcier,etc.) vit une population aux revenus plus modestes[75]. Les secteurs Gare-Saint-Jean et Belcier (sur lesquels on trouve des zones industrielles) sont au cœur du projet Bordeaux-Euratlantique et subissent de nombreuses transformations, avec notamment la création de nouveaux équipements[76].
Nansouty et Saint-Genès, avec une forte densité scolaire et un axe routier (cours de la Somme et cours de l'Argonne) direct entre les boulevards et la place de la Victoire, gardent un cachet qui rend leurs échoppes très prisées. D'une manière générale, que ce soit dans la vieille ville ou dans les anciens faubourgs, la partie sud de Bordeaux accueille une population plus populaire que celle des quartiers nord (liés aux commerces et négoce)[75].
Bordeaux Maritime est le plus vaste quartier de Bordeaux. Il est situé entre le cours du Médoc, au sud, et la Jalles de Blanquefort, au nord. Il longe la Garonne à l’est et est bordé par les allées de Boutaut et la commune de Bruges à l’ouest. La Mairie et la bibliothèque de quartier, rue Achard, en sont au cœur. Il abrite de nombreuses activités sportives et culturelles, et également un important centre commercial. La Base sous-marine de Bordeaux (l’une des cinq construites pendant la seconde guerre mondiale sur la côte atlantique) et les Bassins à flot de Bordeaux en sont une zone historique. La Base sous-marine, dont la construction a été achevée en 1943 par l’occupant allemand, est devenue un lieu culturel important. Elle accueille des expositions et notamment, Bassins des Lumières.
Les Vivres de l’Art sont un lieu culturel remarquable.
Le Pont Jacques-Chaban-Delmas, inauguré en mars 2013, est un pont levant reliant les quartiers de la Bastide, rive droite, et de Bacalan, rive gauche.
Autres attractions du quartier: la Cité du Vin, le Musée Mer Marine.
Logement
La ville de Bordeaux comptait 159 602 logements en 2018, selon l'INSEE dont 87,9% de résidences principales, 5,2% de résidences secondaires et 6,9% de logements vacants[79].
Depuis une dizaine d'années, la métropole a vu son nombre de logements augmenter grâce aux nombreuses opérations immobilières et au développement de la ville. Ainsi, Bordeaux comptait 148 618 logements en 2013 et 143 174 en 2008, soit une augmentation de 11,5% en 10 ans[80],[81],[82].
31,7% des logements sont occupés par des propriétaires à Bordeaux, un chiffre stable depuis 2008. En comparaison, la moyenne de l'unité urbaine de Bordeaux est de 47,1%, celle du département de la Gironde est de 54,7%[d]. Ainsi, Bordeaux est une des grandes villes de France comptant le taux de propriétaires le moins élevé[83],[e].
En 2017, Bordeaux est la 16eville de France par nombre de logements suroccupés, avec 6 287 résidences principales (hors studio) en suroccupation[84],[85].
Autres axes inclus dans le projet de réaménagement des boulevards
Ceinture des cours
Pont Jacques-Chaban-Delmas
Pont Simone-Veil
Boulevard Aliénor d'Aquitaine (au nord) et ex-A631 (au sud)
Bordeaux est un nœud routier et autoroutier important de la côte Atlantique, c’est notamment un passage obligé pour se rendre de Paris et de l'Europe du Nord à la façade atlantique de l'Espagne. La ville est reliée à Paris par l'autoroute A10, à Libourne et Lyon par l'A89, à Toulouse par l'A62, à Mont-de-Marsan par l'A65 et à Bayonne et l'Espagne par l'A63[86].
Bordeaux est équipé d'une ceinture périphérique communément nommée «rocade de Bordeaux». Longue de 45 km, la rocade bordelaise constitue la ceinture périphérique la plus longue de France[87]. Elle est constituée de l'autoroute A630, section des routes européennes05 et 70, sur la rive gauche de la Garonne (rocade ouest), et de la route nationale 230 sur la rive droite (rocade est). Elle se situe dans le prolongement de l'autoroute A10 et à l'intersection des autoroutes A89 (via la route nationale 89), A631, A62 et A63. Elle est à 2 × 3 voies sur tout son tracé depuis le 6 mai 2023, après des travaux démarrés en 2009[88]. Une trentaine de panneaux à messages variables informent en temps réel les automobilistes des temps de parcours vers différents points névralgiques de la métropole ainsi que des éventuels bouchons ou incidents. La vitesse maximale est de 90km/h et de 80km/h pour les poids lourds[89].
Le centre-ville est ceinturé par les boulevards de Bordeaux qui entourent la ville historique en formant jusqu'aux quais une boucle suivant celle de la Garonne. Ils sont ponctués par les barrières où étaient situés les postes d'octroi aux différentes entrées dans la ville à l'époque[90].
Depuis sa réalisation en 1821, le pont de pierre a permis le désenclavement de la ville. En particulier, le pont de pierre a permis d'intégrer la rive droite à la ville, historiquement uniquement présente sur la rive gauche de la Garonne[91]. La passerelle Eiffel, pont métallique ferroviaire, est construite entre 1858 et 1860[92]. La construction d'un pont transbordeur commence en 1910 mais il n'est jamais achevé[93].
Le , le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, prend la décision de construire un pont suspendu au nord de la ville. Le ministre des travaux publics, Robert Buron, pose la première pierre le . Le , le pont d'Aquitaine, réalisé entre Bordeaux et Lormont, est ouvert[94].
Bordeaux et sa métropole possèdent un important réseau de transport en commun. Le réseau est regroupé depuis 2016 sous l'appellation Transports Bordeaux Métropole abrégé en TBM qui remplace l'ancien nom «Tram et bus de la CUB» abrégé en TBC. Ce réseau est exploité par la société Keolis Bordeaux Métropole, filiale du groupe Keolis qui gère le réseau par un contrat de délégation de service public[103].
La création du réseau de tramway s'est accompagnée d'un projet d'urbanisme ayant complètement transformé Bordeaux[104]. La circulation automobile a été limitée dans le centre de la ville, lequel a été rénové en profondeur. Des travaux d'embellissement, comme les aménagements le long des quais, et la priorité donnée aux piétons ont rendu son attractivité à la ville avec des impacts importants sur le plan du logement et du tourisme[105]. Le réseau a largement structuré la croissance urbaine qui s'est concentrée le long des nouvelles lignes de tramway.
La ville possède un réseau qui dépasse les 200 km de pistes et bandes cyclables[111]. Tous les ponts sur la Garonne (dont ceux de la rocade) en sont munis. Le Copenhagenize index, qui établit un classement des villes du monde les plus accueillantes pour les déplacements à vélo, classait Bordeaux en 5eposition en 2013, 7eposition en 2015, puis 6eposition en 2017 et 2019[112]. Le maintien de cette position en 2019 est justifié notamment par la fermeture du pont de pierre aux voitures et à une forte politique volontariste en faveur du vélo[113].
L'EuroVelo 3 («la Scandibérique») (5 122 km) passe par Bordeaux puis rejoint l’EuroVelo 1 à Bayonne[114],[115].
La Voie Verte de Bordeaux à Lacanau-Océan, réalisée sur l'ancienne voie ferrée, commence au nord de Bordeaux, avec un accès direct depuis le centre-ville, traverse l’agglomération, puis se poursuit jusqu'à Lacanau-Océan[116].
Une journée sans voiture, «dimanche à Bordeaux», se déroule chaque premier dimanche du mois (sauf en août) dans tous les quartiers de la ville, avec pour objectif, entre autres, de favoriser les déplacements à vélo[117].
La navette fluviale bateaux-bus (Le Bato), composée de quatre bateaux hybrides (électriques et diesel) construites au port de Gujan-Mestras, permettent de relier les deux rives de la Garonne. Cette ligne fait partie du réseau TBM[120].
Après avoir été un des plus actifs de France et du monde, l'activité marchande du port de Bordeaux a fortement décliné au cours du XXesiècle, et les zones d'activités portuaires ont depuis migré en aval[121]. Le port de marchandises débute désormais au terminal de Bassens, et s'étend jusqu'au Verdon, en passant par les sites de Blaye et Pauillac.
L’aéroport de Bordeaux, situé à Mérignac, est le 6e aéroport régional de France[123] (7,7 millions de passagers en 2019[124]). Plus de 140 vols quotidiens relient Bordeaux à 76 destinations en Europe[125].
Depuis le , avec l'arrivée de la LGV Sud Europe Atlantique, le temps de trajet pour rejoindre la capitale est de 2h4[127]. La fréquentation a été multipliée par deux selon la SNCF[128].
Les chemins de fer font leur apparition en 1841 à Bordeaux avec l'ouverture de la ligne entre Bordeaux et la Teste par la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à La Teste[129]. La première gare de Bordeaux (Bordeaux-Ségur) est alors inaugurée. Cette gare fut remplacée par une caserne et se situait au niveau de l'actuelle rue de Pessac.
La gare de Bordeaux-Saint-Jean est construite à partir de 1855 sous le nom de gare du Midi[130]. La fusion en 1934 entre la Compagnie du Midi et la Compagnie du Paris-Orléans entraîne la fin définitive de la gare de Bordeaux-Bastide. Le bâtiment qui occupait la gare de Bastide-Orléans est alors reconverti en cinéma[131].
Bordeaux possédait également une troisième gare: la gare de Bordeaux-Benauge, mais elle a été détruite en 2011 pour l'aménagement des voies ferrées (passage de 2 à 4 voies entre la gare Saint-Jean et la bifurcation de Cenon)[133]. Cette fermeture s'est faite au profit de la gare de Cenon qui est desservie par la ligne A du tramway. La gare de Ravezies (qui a remplacé l'ancienne gare Saint-Louis), située dans les quartiers nord de Bordeaux, à proximité des cités du Grand-Parc et des Aubiers et du lac de Bordeaux, est définitivement fermée depuis , pour permettre l'extension de la ligne C du tramway jusqu'à Blanquefort, mise en service le [134],[135].
Risques naturels et technologiques
Risques naturels
La ville de Bordeaux est soumise aux risques d’inondation et de retrait-gonflement des sols argileux. Dans une moindre mesure, le risque lié au radon est classé comme moyen et le risque de séisme est de niveau 2 (faible)[136].
Inondations
L'agglomération bordelaise est soumise à la fois à l’influence des fleuves (Garonne et Dordogne) et de leurs principaux affluents ainsi qu’à celle de l’océan lors d’un épisode de tempête: il s’agit d’un régime fluvio-maritime.
En 1999, le territoire de l'agglomération bordelaise a subi des dommages face à des inondations rapides et violentes[137].
Bordeaux est soumise à un double risque d'inondation avec le débordement des fleuves de la Garonne et de la Dordogne, mais aussi avec les épisodes pluvieux combiné à un sol très imperméabilisé. La gestion de ce risque est, par conséquent, une priorité pour Bordeaux Métropole qui a la compétence dans ce domaine. Ainsi, depuis les années 1980, de grands tunnels souterrains ont été réalisés pour évacuer l'eau plus rapidement lors des inondations[138].
En 2021, une trentaine de rues de la ville de Bordeaux ont été fermées ponctuellement le pour cause d’inondations, ainsi que les parcs et jardins[139].
Submersion marine
Si les experts internationaux s’accordaient sur une augmentation du niveau marin de 60 cm d’ici la fin du XXIesiècle, cette valeur pourrait être sous-évaluée. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a réévalué cette valeur à 1,1 m en 2019, en indiquant que l'augmentation pourrait être encore supérieure si des actions fortes dans la lutte contre le dérèglement climatique ne sont pas menées[140]. Cette augmentation affecterait la capacité de la Garonne à s'écouler vers le littoral (débit, hauteur,etc.).
Autres risques
Le risque lié au retrait-gonflements des sols argileux est modéré sur la plus grande partie de la commune, mais élevé dans les quartiers du centre-ville, et du Sud-Ouest de la ville[136]. Ce risque se manifeste par la variation de volume des sols chargés en argile. En particulier, lors de phénomènes de forte chaleur, voire de canicule, l'assèchement du sol peut faire gonfler l'argile et provoquer des dégâts sur les bâtiments[141]. La commune n'est cependant pas soumise au plan de prévention des risques retrait-gonflement des sols argileux.
Le risque lié au radon est décrit comme moyen, c'est-à-dire que la commune est «localisée sur des formations géologiques présentant des teneurs en uranium faibles mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments»[142].
Enfin, le risque de séisme est de 2 sur 5, soit un niveau faible. Le dernier séisme recensé date du à 22h10. Il n'a provoqué que des dégâts minimes[143],[136].
Risques technologiques
Parmi les quatre risques technologiques existant, seul ceux liés à l'activité industrielle sont modérés. Plus précisément, les risques liés à la pollution des sols et aux installations industrielles sont décrits ainsi:
Anciens sites industriels recensés dans la commune: 1878;
Installations industrielles classées recensées dans la commune: 45;
Installations rejetant des polluants dans la commune: 30.
Pour autant, la commune n'est pas soumise à un plan de prévention des risques technologiques et installations industrielles[136].
Une seule canalisation d'hydrocarbure passe à l'extrême nord de la ville, et la contourne par l'ouest. Le risque nucléaire est nul car aucune centrale nucléaire ne se situe à moins de 20 kilomètres de Bordeaux[136]. L'installation nucléaire la plus proche, la centrale nucléaire du Blayais, se situe à 50 kilomètres au nord[g].
Ce nom a été francisé en Bourdeaux puis Bordeaux. Étant donné sa situation de port antique, de nombreuses autres langues de la côte atlantique possèdent des noms distincts pour la ville: Bourdel en breton, Bordele en basque, Burdeos en espagnol, Bordeos en galicien, et Bordéus en portugais, Bordozo en espéranto. Le nom de la ville en occitan est Bordèu[148], dans le dialecte gascon[149],[150],[151] et les dialectes occitans parlés non loin comme le languedocien[152].
Le nom de la localité est attesté pour la première fois sous la forme Burdigala au Iersiècle[153]. Par la suite, le toponyme est mentionné sous diverses formes au Moyen Âge, Burdegale, certaines monnaies anciennes portent aussi les noms de Burdeghla et Burdiale. Une forme en langue d'ocBordelh apparaît dans le troisième couplet du sirventès de Bertran de BornD'un sirventes no m qual far longo ganda («Sai de Bordelh, ni dels Cascos part landa»), tandis que la ville est clairement mentionnée sous le nom de Bordel dans la Chanson de la croisade albigeoise de Guilhem de Tudèla. Citons également la forme latine Burdellum, dans une lettre de 1147 à l'abbé Suger. Les premières formes gasconnes sont Bordeu, attesté en 1280[153], et Bordel. Au XIXesiècle, Luchaire indique que le paysan gascon prononçait aussi Burdéu[154] devenant sous sa forme moderne Bordèu[155]. La forme française de Bordeaux représente une francisation du gascon Bordèu en Bourdeaux ou Bordeaux par analogie avec l'ancien pluriel de Bordel «petite maison» et qui explique bien en revanche les autres noms de lieux du type Bordeaux, Bourdeaux[156].
Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune porte le nom révolutionnaire de «Commune-Franklin»[157],[158].
Étymologie
Par le passé, plusieurs étymologies ont été proposées pour l'antique Burdigala, comme Burgos Gallos (le bourg gaulois) par Isidore de Séville[159] ou, en 1695, dans le Mercure de France «la bourde et la jalle». Dans ses Recherches sur la ville de Bordeaux, l'abbé Baurein se base sur les racines celtiques burg (la ville) et cal (le port)[160], à savoir *burg et * cal, avec astérisques car ces termes ne sont pas directement attestés dans les langues celtiques, ni sous cette forme, ni avec ce sens. En outre *Burg-i-cal-a peut difficilement expliquer phonétiquement le nom antique de Bordeaux, à savoir Burdigala, à moins de supposer une altération, non démontrée par les formes anciennes.
Le nom de Burdigala peut s'analyser sur la base de deux éléments, à savoir deux racines aquitaniennes (ou aquitaniques) *burd- et *gala signifiant respectivement «boueux» et «crique». *Burd- serait la variante d'un pré-latin *bard- qui est aussi à l'origine du nom du village basque de Bardos. *Gala est issu d'un pré-latin *cal- traduit par «abri, crique» et dont dérive le mot «calanque»[161]. Ainsi, selon Michel Morvan, la signification primitive de Burdigala devrait être «crique ou abri dans les marais»[161].
Un plan de Bordeaux dans l'Antiquité par Pierre Lacour.
Des recherches en archéologie indiquent une première agglomération d'une surface estimée à 4 ou 5 hectares sur la rive gauche de la Devèze. Cette agglomération protohistorique trouve son origine à l'âge du fer, au VIesiècleav. J.-C.[162],[163],[164].
Burdigala est fondée au Iersiècleav. J.-C. par les Bituriges Vivisques (littéralement «Bituriges déplacés»), peuple gaulois originaire de la région de Bourges[165] et déplacés par l'Empire romain sous le statut de pérégrins. Une étude numismatique semble confirmer la parenté des populations gauloises du Berry et du Bordelais[166] et l'installation des Bituriges sur le site après la conquête de César[167].
Le géographe Strabon, au début du Iersiècle, décrit sommairement l'estuaire avec ses marées et présente Burdigala comme un simple emporion (comptoir de commerce) sans statut civique particulier. Il précise que les Bituriges Vivisques ne font pas partie de la confédération préromaine des Aquitains et sont le seul peuple au sud de la Garonne à parler le gaulois et non l'aquitain[168]. Agrippa, lieutenant de l'empereur Auguste, élargit la province de Gaule aquitaine en y intégrant les cités entre Garonne et Loire et fait tracer une voie romaine de Lugdunum (Lyon) à Bordeaux, mais la capitale de l'Aquitaine est fixée à Saintes[169].
Dans la perspective de répondre au trafic grandissant, un port intérieur est établi. L'attractivité de la ville l'amène à s'étendre vers les plateaux de Saint-Michel, de Sainte-Eulalie et de Saint-Seurin afin d'accueillir une population de 20 000 habitants. Ainsi de «civitas stipendaria» (cité soumise à l’impôt), elle devient, au IIesiècle, un «municipe» (cité dont les habitants jouissent de certains droits de la citoyenneté romaine). Cette prospérité amenant de nombreuses invasions barbares, les légions romaines érigent des remparts de neuf mètres de hauteur entre 278 et 290, utilisant les pierres d’anciens monuments, ils réduisent l'espace de la ville d'une trentaine d’hectares. Après les invasions, Burdigala accueille 15 000 habitants. Ces nombreuses guerres donneront lieu à la création d’un empire des Gaules sécessionniste en 260, centré d'abord sur Cologne puis sur Burdigala: Tetricus, gouverneur d'Aquitaine, se fait proclamer empereur en 270 et se maintient au pouvoir jusqu’au retour de la Gaule dans l'Empire romain en 274[174].
Ausone, né à Burdigala en 309, est rhéteur (professeur de rhétorique) et poète; il ne tarde pas à quitter sa ville natale pour exercer son activité à la cour impériale, à Trèves et à Milan, avant de retourner finir sa vie à Bordeaux[175].
Après la crise du IIIesiècle, Bordeaux, en 310, se dote d'une enceinte fortifiée (castrum) percée de quatre portes dont l’une, la «porta Navigera», permet aux bateaux d'accéder à la Garonne[176].
Au début du Vesiècle, Bordeaux est occupée par les Wisigoths. Les Francs de Clovis s'en emparent après la bataille de Vouillé en 507. Elle est disputée ou échangée plusieurs fois entre les rois mérovingiens. Les Vascons, franchissant les Pyrénées, arrivent sur la rive sud de la Garonne vers 578: les rois francs doivent constituer une marche pour les contenir[180].
À la fin du IXesiècle, les «Normands» pillent la ville: une bande menée par le chef vikingHasting[183] met le siège fin 847. Le roi d’Aquitaine Pépin II ne fait rien pour aider la ville, et c’est son neveu, roi de Francie occidentale, Charles le Chauve qui détruit une flottille de neuf drakkars sur la Dordogne, mais ne peut faire lever le siège. Bordeaux est prise en . L'épisode vaut à Pépin d'être déposé en par les Grands d’Aquitaine, qui reconnaissent alors l'autorité directe de Charles le Chauve[183]. En 855, Bordeaux est pillée pour la seconde fois par les Vikings[184].
L'Aquitaine entre France et Angleterre (Xe – XVesiècle)
Au XIIesiècle, Bordeaux s’agrandit et de nouvelles enceintes sont édifiées: en 1227 au sud, pour protéger les quartiers neufs (rue Neuve, la Rousselle,etc.); en 1327, pour intégrer les nouveaux faubourgs (Sainte-Croix, Sainte-Eulalie, Saint-Michel).
Depuis le mariage d'Aliénor d'Aquitaine en 1152, la Guyenne est en union personnelle avec le royaume d'Angleterre qui doit cependant rendre hommage au roi de France. Bordeaux est disputée dans les guerres qui opposent les Plantagenêt et occupée par Philippe IV le Bel de 1294 à 1303 mais elle finit par se révolter contre les Français qui doivent la restituer au roi d'Angleterre[186]. Pendant la guerre de Cent Ans, Édouard III d'Angleterre refuse l'hommage au roi de France: Bordeaux, fidèle au roi d'Angleterre, est assiégée sans succès par Philippe VI de 1337 à 1340. Les Bordelais fournissent une flotte de 50 bateaux pour reprendre Libourne aux Français[187]. La Peste noire qui sévit en 1348 vient interrompre les combats qui reprennent bientôt. Le fils aîné d'Édouard III, Édouard de Woodstock, le «Prince noir», fixe sa résidence à Bordeaux et mène des chevauchées dévastatrices contre les terres françaises en 1355 et 1356. Après sa victoire de Poitiers, le Prince noir règne en prince souverain et instaure le premier parlement de Bordeaux en 1362. Son fils, qui règnera sur l'Angleterre et la Guyenne, est appelé «Richard de Bordeaux»[188].
En 1377, Bordeaux repousse une armée française commandée par Bertrand du Guesclin. En 1400, elle se révolte, cette fois contre le roi d'Angleterre Henri IV qui a détrôné et peut-être fait assassiner Richard II «de Bordeaux». Bordeaux fait figure de république indépendante. En 1406-1407, une flotte bordelaise chasse les Français de la Gironde et les oblige à abandonner les sièges de Blaye et Bourg. En 1416, les Bordelais acceptent de rendre hommage à Henri V, fils de l'usurpateur Henri IV, tout en conservant leur autonomie[189].
Après des fortunes diverses, les redditions de Bordeaux et la bataille de Castillon en 1453 ramènent la ville sous l'autorité du roi de France: les Bordelais doivent se résigner à une autorité qu'ils n'aiment guère et qui, dans les actes officiels, remplace le gascon par le français[190].
Charles VII décide en 1459 de faire de Bordeaux une ville royale et d’y faire édifier plusieurs forteresses, le fort du Hâ pour défendre la ville des attaques venant du sud et de l’ouest[191], et le château Trompette pour la protéger du côté de la Garonne. En 1470, le château du Hâ devient la résidence de Charles de Valois, nommé duc de Guyenne par son frère Louis XI. Le château, devenu le siège d'une cour brillante, connaît une courte époque de splendeur jusqu'au décès du duc qui y meurt le [192].
De la Renaissance au siècle des Lumières (XVe – XVIIIesiècle)
Intégration dans le royaume de France et contestation
Un plan de Bordeaux et de ses environs, par Hippolyte Matis (1716-1717). La ville n'est alors située que sur la rive gauche de la Garonne.
L'enseignement supérieur ne se développe que tardivement à Bordeaux et les étudiants doivent se rendre à Toulouse ou Poitiers. En 1441, pendant la période anglaise et sur proposition de l'archevêque Pey Berland, un rescrit du pape crée une université sur le modèle de celle de Toulouse, fondation confirmée par Louis XI en 1472. Elle se réduit à quelques régents et un enseignement sommaire. C'est en 1533 que François Ier fonde le collège de Guyenne, centre d'humanisme avec des maîtres venus de Paris, de Padoue ou des Pays-Bas d'où sortent des élèves comme Montaigne et Étienne de La Boétie[193],[194].
Le massacre de la Saint-Barthélemy ( à Paris) se répète à Bordeaux le , où les protestants sont exterminés, le Parlement ayant planifié les opérations et les massacreurs étant excités par les prêches des prêtres catholiques. Le lieutenant du roi tente d’empêcher les tueries, mais le maire laisse lui aussi faire, le bilan s'élève à 200 ou 300 morts[197]. En 1585, Montaigne est élu maire de Bordeaux par les Jurats.
Bordeaux connaît son second apogée du milieu du XVIIesiècle jusqu'à la Révolution française. Cette prospérité provient à nouveau de son port, qui va devenir le premier port du royaume. Ainsi, la ville compte 40 000 habitants en 1700, ce qui en fait l'un des centres urbains les plus importants du royaume[198].
Vue du port de la Lune depuis le château Trompette, au XVIIIesiècle. On distingue à gauche de l'image les nombreux bateaux marchands qui naviguent sur la Garonne.
La traite des noirs, déjà initiée par les grandes compagnies portugaises ou anglaises notamment, va se développer peu à peu en France. Au même titre que Nantes, La Rochelle, au Havre et bien d'autres, Bordeaux devient un centre négrier et permet à certaines familles de négociants de s'enrichir grâce au commerce colonial triangulaire ou en droiture[199]. À trois reprises, pendant la guerre de Succession d'Autriche (1744-1748), pendant la guerre de Sept Ans (1755-1762) puis pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis (1778-1783), les guerres interrompent l'activité négrière —et affectent plus généralement le commerce de la capitale aquitaine—: les vaisseaux ennemis se font trop menaçants[200]. Chaque fois, dès que la paix est rétablie, le trafic reprend au même rythme d'environ un départ tous les deux mois[201].
Progressivement, les négriers obtiennent des mesures d'encouragement d'un État soucieux de la bonne santé de ses colonies: exemptions fiscales, règlements protectionnistes, incitations financières au «troque» lointain (en Angola en 1777, sur la côte orientale d'Afrique en 1787)[202].
Le représentant en missionTallien, envoyé par la Convention montagnarde, fait tomber les têtes de nombreux opposants girondins et royalistes[204]. Mais c'est aussi lui qui, le , préside à Bordeaux la fête de l'abolition de l'esclavage. Pour célébrer d'événement, quelque deux cents Noirs habitant Bordeaux se joignent à la foule en liesse[205].
La décroissance effective est plus rapide à Bordeaux qu’à Nantes: les négociants comprennent vite que le métier de négrier n’est plus aussi rentable, et devient même dangereux. Surtout, l'indépendance de Saint-Domingue en 1804 a eu un effet majeur pour le commerce maritime bordelais[h],[206].
Gabriel construit aussi la vitrine de la ville: la place de la Bourse, alors appelée place Royale, ensemble de type versaillais, qui donne sur les quais. Elle sert dans un premier temps d'écrin à la statue équestre du roi Louis XV, érigée en 1756[209], mais elle est fondue en 1792 pour fabriquer des canons[210]. Elle est remplacée en 1869 par la fontaine des Trois Grâces[211].
La ville devient une des capitales européennes des Lumières dont Montesquieu est le précurseur. La franc-maçonnerie bordelaise commence à se développer avec la création de la première loge anglaise en 1732. À la fin du XVIIIesiècle Bordeaux accueillait plus de 2 000 maçons[212].
Plan de la ville en 1832. Au centre de l'image, on aperçoit la place des Quinconces, alors nommée Place de Louis XVI. Sur la rive droite, seules quelques rues sont présentes. Le seul pont permettant de traverser la Garonne est le pont de pierre.
Après les guerres napoléoniennes, la cité se métamorphose à la Restauration avec la démolition du château Trompette, en 1816, remplacé par la place des Quinconces (1818-1827). Le pont de pierre est achevé en 1822; le même architecte, Claude Deschamps, construit l’Entrepôt Lainé, l’un des ouvrages représentatifs de l’architecture portuaire du XIXesiècle en Europe. Le faubourg rive droite de la Bastide connaît en conséquence ses premiers développements. La ville s'étend vers l'ouest avec la construction d'échoppes, maisons basses caractéristiques du paysage urbain bordelais. Bordeaux poursuit sa modernisation avec la création des boulevards et la démolition des vieux quartiers. L'hôpital Saint-André, fondé au XIVesiècle, est entièrement reconstruit en 1829[216],[217].
La traite négrière achève de s'éteindre. Elle prend fin à Bordeaux en 1826[218]. Un ultime navire négrier, le Voltigeur, est lancé en 1837[218]. Plusieurs lois se succèdent jusqu'à l'abolition finale le [219].
Le , la première ligne de chemin de fer est ouverte entre Bordeaux et la Teste. Les trains partent alors de la première gare de Bordeaux, celle de Bordeaux-Ségur située rive gauche. En 1852, la ligne entre Bordeaux et Angoulême est ouverte, permettant de relier Bordeaux à Paris. Les trains à destination de la capitale partent de la gare de Bordeaux-Orléans située rive droite. En 1855, la gare Saint-Jean est construite, ainsi que la voie ferrée de ceinture et la gare du Médoc (plus tard gare Saint-Louis puis Gare de Ravezies)[220],[221].
Le peintre Eugène Boudin, originaire de la côte normande, vient pour la première fois à Bordeaux en 1873, invité par le collectionneur d'art Arthur Bourges[223]. Entre 1874 et 1876, il y réalise des peintures du port et des quais de la ville, peignant un total de quarante-sept œuvres[224].
En 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris étant menacée par l’avancée des armées allemandes, la ville accueille le gouvernement présidé par Paul Reynaud. Celui-ci s’installe au 17 rue Vital Carles, certains locaux de l'université sont réquisitionnés pour les différents ministères notamment le ministère de la Défense. Quelques jours plus tard, alors que le gouvernement français maintenant présidé par Philippe Pétain s’apprête à signer l'armistice, le consul du Portugal, Aristides de Sousa Mendes délivre, en neuf jours, des visas qui permettent à plus de 30 000 réfugiés de fuir l’avancée de l’armée allemande[229].
En 1947, Jacques Chaban-Delmas, qui avait commandé la Résistance lors de la libération de Paris, devient maire. Il industrialise la ville, avec comme élément moteur le domaine aéronautique et spatial en récupérant de nombreuses entreprises inhérentes à l'aviation militaire en parallèle de Toulouse qui récupère l'aviation civile[230],[231]. Il lance de nombreux programmes immobiliers et de modernisation[232].
Après 1995, Alain Juppé souhaite donner à la ville un nouveau souffle. Il lance le premier projet urbain de Bordeaux de 1995 à 2005 qui concerne essentiellement l'aménagement des quais et la (re-)création d'un réseau de plus de 50 kilomètres de lignes de tramways[235],[236]. Après 2006, il poursuit la rénovation de la ville, la construction de nouveaux quartiers et l'extension du tramway. À la suite de l'annonce de la ligne LGV, par un décret du , l'État a décidé la création d'une opération d'intérêt national pour l'aménagement global des espaces situés autour de la gare Saint-Jean. Le projet est baptisé Bordeaux-Euratlantique. Il se développera sur une surface de 738ha répartis sur Bordeaux avec 386ha, Bègles avec 217ha et Floirac avec 135ha. L'objectif, à l'horizon 2030, est de créer un centre d'affaires au rayonnement international dans ces nouveaux quartiers. Il est prévu la construction de 2 millions de mètres carrés de surface, répartis entre 15 000 logements et 500 000 m2 de bureaux; des commerces et des équipements publics viendront compléter ces aménagements[237],[238]. Durant ces années, la ville a entrepris d'importants projets d'urbanisme visant à revitaliser son centre historique et à moderniser ses infrastructures[239]. Longtemps surnommée «la belle endormie» pour illustrer son sommeil, Bordeaux s'éveille depuis les années 2000-2010 au rythme des chantiers de renouvellement du centre-ville, profondément transformé depuis le retour du tramway[240].
Le jardin des Lumières sur les quais de la rive gauche.
La rénovation des quais de la Garonne a été l'un des projets phares, transformant les berges en espaces de promenade animés et attractifs[241]. Parallèlement, Bordeaux a consolidé sa réputation en tant que destination culturelle et touristique. Sur le plan économique, Bordeaux a bénéficié de sa position privilégiée dans le secteur viticole ainsi que de l'essor de l'industrie aéronautique, militaire et spatial, avec la présence de grandes entreprises telles que Dassault Aviation et Thales, mais aussi de l'inauguration de la LGV en 2017.
Cette période de croissance n'a pas été exempte de défis. La pression sur le marché immobilier a entraîné une hausse des prix du logement, rendant la ville moins accessible pour de nombreux habitants[242]. À la suite des élections municipales de 2014, un troisième projet urbain intégrant les projets physiques et le développement durable est lancé: «Bordeaux 2030» toujours orienté sur les transformations importantes de la ville[243],[244],[245].
En 2018, le métro à Bordeaux revient sur le devant de la scène, notamment la création de deux lignes de métro[246]. En 2019, une étude d'opportunité commandée par la métropole de Bordeaux conclut à la pertinence d'un réseau de métro à l'horizon 2030. À la suite des élections municipales de 2020 et de l'arrivée d'une majorité de gauche à la métropole, le projet de métro est ajourné. Des élus de droite et des citoyens continuent néanmoins à porter l'idée d'un métro à Bordeaux[247],[248] et une étude d'opportunité et de faisabilité démarre en septembre 2023[249].
La commune de Bordeaux est membre de l'intercommunalitéBordeaux Métropole[I 1], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bordeaux. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux, tel que le Syndicat départemental d'énergie électrique de la Gironde (SDEEG) depuis 1937, avec 193 autres communes[250], ainsi que du Conservatoire botanique Sud-Atlantique depuis 2006, avec 4 autres communes[251],[252].
Le conseil municipal de Bordeaux, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)[259], pour un mandat de six ans renouvelable[260]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 65[261]. Les soixante-cinq conseillers municipaux sont élus au second tour avec un taux de participation de 37,69%, se répartissant en quarante-huit issus de la liste conduite par Pierre Hurmic, quatorze issus de celle de Nicolas Florian et trois issus de celle de Philippe Poutou[262]. Pierre Hurmic est élu nouveau maire de la commune le [263].
Les trente-cinq sièges attribués à la commune au sein du conseil communautaire de l'intercommunalitéBordeaux Métropole se répartissent en trois listes avec l'équipe de Pierre Hurmic vingt-six sièges, celle de Nicolas Florian huit sièges et Philippe Poutou un siège[262].
Davantage d’informations Tête de liste, Suffrages ...
La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2007[279]. La reconstruction de la station d'épuration Louis Fargue, d'une capacité de 447 000 équivalent-habitant[280], sur 54 mois de chantier, de 2009 à 2013[281]. De surcroit, l'implantation d'installations d'énergies renouvelables est une préoccupation pour la métropole. Le parking du parc des expositions s'est doté d'ombrièresphotovoltaïques. Les 61 000 panneaux couvrent 20 hectares pour une puissance crête de 13 MWc, en faisant la plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France[282]. D'autre part, des installations de géothermie profonde (Mériadeck) et de récupération de chaleur dans les réseaux d'eaux usées permettent d'alimenter en chaleur aussi bien des logements collectifs que des locaux tertiaires ou commerciaux.
L’écoquartier Ginko est composé de logements dont le réseau de chaleur est alimenté par une chaufferie bois, utilisant les bois tombés dans la forêt des Landes lors des différentes tempêtes[283],[284]. Une réflexion est aussi alimentée sur l'utilisation des transports collectifs et la complémentarité des différentes formes de transport. Commencé il y a quinze ans, le chantier du tramway a clos sa troisième phase. L'arrivée de nouvelles formes de transport permet de modifier l'urbanisme et l'intérêt des futurs propriétaires/locataires pour ces zones[285],[286]. Et enfin, l'aménagement progressif d'une «coulée verte», autour de la Garonne, réunissant Bordeaux et plusieurs villes de Bordeaux Métropole[287],[288].
Différents espaces verts existent en centre-ville. Le Jardin public, d'une superficie de 10 hectares dans l'hypercentre, a été créé en 1746[289],[290]. Le Jardin botanique de Bordeaux, situé rive droite, abrite de nombreuses espèces végétales et des activités de découverte à destination des scolaires et du grand public[291].
Finances communales
Les informations suivantes proviennent principalement de: Ministère de l'économie, des finances et de la relance[292],[293].
Cette section est consacrée aux finances locales de Bordeaux de 2000 à 2018[k].
Les comparaisons des ratios par habitant sont effectuées avec ceux des communes de plus de 100 000 habitants appartenant à un groupement fiscalisé, c'est-à-dire à la même strate fiscale.
Budget général
Pour l'exercice 2020, le compte administratif du budget municipal de Bordeaux s'établit à 512 183 000€ en dépenses et 512 183 000€ en recettes:
les dépenses se répartissent en 334 437 000€ de charges de fonctionnement[l] et 134 818 000€ d'emplois d'investissement[m];
les recettes proviennent des 362 757 000€ de produits de fonctionnement[n] et de 149 426 000€ de ressources d'investissement[o].
Dépenses et produits de fonctionnement de la ville de Bordeaux par an[294].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Dépenses et produits de d'investissement de la ville de Bordeaux par an[294].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Davantage d’informations Valeur (k€), Par hab. (€) ...
Chiffres clés des finances de Bordeaux de 2017 à 2020[294].
Bordeaux possède des taux d'imposition supérieurs à sa strate fiscale. La taxe d'habitation est 10% plus élevée, la taxe foncière sur le bâti est 24% plus élevé, et la taxe foncière sur le foncier non bâti est 2,44 fois plus élevé que la moyenne des communes de sa strate fiscale[p],[296].
Endettement
L'endettement de Bordeaux au peut s'évaluer à partir de trois critères: l'encours de la dette[q], l'annuité de la dette[r] et sa capacité de désendettement[s],[294]
L'encours de la dette est d'une valeur de 254 598 000€, soit 1 003€ par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Pour la période allant de 2014 à 2018, ce ratio fluctue et présente un minimum de 1 003€ par habitant en 2018 et un maximum de 1 537€ par habitant en 2015[294].
L'annuité de la dette est d'une valeur totale de 31 423 000€, soit 124€ par habitant, ratio inférieur de 13% à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (142€ par habitant). Depuis 5 ans, ce ratio fluctue et présente un minimum de 119€ par habitant en 2017 et un maximum de 231€ par habitant en 2015[294].
La capacité d'autofinancement (CAF) est de 70 695 000€, soit 279€ par habitant, ratio supérieur de 51% à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (185€ par habitant). En partant de 2014 et jusqu'à 2018, ce ratio fluctue et présente un minimum de 119€ par habitant en 2016 et un maximum de 292€ par habitant en 2015. La capacité de désendettement est d'environ 3 années en 2018. Sur une période de 19 années, ce ratio présente un minimum d'environ 3 années en 2006 et un maximum d'environ 11 années en 2001[294].
Plus généralement, la valeur de la dette de la ville diminue significativement depuis plusieurs années. Elle est passée de 377 106€ en 2015 à 254 598€ en 2018[294].
Des jardins ont été aménagés dans le parc floral de Bordeaux, lors de sa création en 1992 à l’occasion des Floralies internationales, autour d’objets offerts par 11 villes jumelles de Bordeaux.
Comme dans toutes les villes de France, la collectivité municipale a pour obligation de fournir à ses habitants des services publics, dont la gestion des déchets (collecte et traitement), la fourniture d'eau potable (production, traitement et distribution), ainsi que le traitement des eaux usées (collecte, traitement et évacuation). Ces services ont pour objectif de satisfaire un besoin d'intérêt général, et font l'objet de compétences obligatoires définies par la loi. Ils ne sont donc pas des politiques spécifiques de la commune[334].
Prélèvements en eau et usages
75% de l'eau distribuée à Bordeaux provient de nappes souterraines. Le reste provient d'eaux de surface. Bordeaux compte 21 points de prélèvements répartis sur 3 zones différentes[335].
La grande majorité de la consommation d'eau est utilisé pour les activités industrielles et économiques (hors irrigation), soit environ 69%. Les 31% restants servent d'eau potable. Ces chiffres sont stables depuis plusieurs années[335].
Services en production et distribution d'eau potable, assainissement collectif, assainissement non collectif
Pour l'ensemble des communes de la métropole, c'est Bordeaux Métropole qui gère l'approvisionnement, le transport et la distribution d'eau potable, ainsi que l'assainissement collectif et non collectif par un contrat de délégation de service public (hormis pour l'assainissement non collectif qui est géré en tant que régie). Avant 2015, c'est la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) qui gérait ces services[336].
Tarifs de l'eau
En 10 ans, le prix de l'eau potable a légèrement augmenté. Il est passé de 1,92€ en 2008 à 2,1€ par mètre cube en 2019. Le prix de l'assainissement collectif a stagné autour de 1,5€ par mètre cube entre 2008 et 2019.
Concernant l'assainissement non collectif, le tarif a été multiplié par plus de 10 en 8 ans, passant de 38,85€ en 2012 à 430€ en 2020[337].
Gestion des déchets
Autrefois gérés par Bordeaux Métropole, le service de gestion des déchets est depuis le confié à Veolia, par un contrat de délégation de service public. Le contrat est entré en vigueur le , pour une durée de 7 ans et 10 mois[338]. Bordeaux compte 13 déchèteries situés à moins de 10 kilomètres de la ville[339].
Avec 25 m2 d'espaces verts par habitant intra-muros, la ville de Bordeaux dispose d'un patrimoine naturel riche de qualité[341].
Les principaux parcs et jardins de Bordeaux sont le bois de Bordeaux qui couvre 86 hectares auxquels s'ajoutent près de 50 hectares de prairies et d'étangs et le Parc floral de 33 hectares. Le parc bordelais de 28 hectares, situé dans le quartier de Caudéran[342] et le jardin public de 10 hectares, sont les parcs les plus anciens[289].
De nombreuses activités sont également présentes dans les deux parcs tels que: le théâtre de Guignol, un petit-train, des jeux pour enfants (plusieurs aires de jeux sécurisés), une orangerie, une buvette et plusieurs boîtes à livres. Certaines pelouses sont assez vastes et résistantes pour recevoir de nombreux jeux collectifs, d'autre zones sont moins entretenues et grillagées pour conserver un aspect sauvage. Les parcs contiennent un étang artificiel (très faible profondeur: 40 cm), très poissoneux et peuplé de divers canards d’ornement ou sauvages, d'oies, cygnes et de poules d'eau[343].
Le parc aux Angéliques, à la Bastide (10 hectares en 2013, rive droite) est un projet composé de trois séquences paysagères. En bord de Garonne, on trouve également les berges de Garonne, à Bacalan de 8 hectares, le jardin des Lumières près de la place des Quinconces et le parc des Sports Saint-Michel de 5,5 hectares (sur les quais)[344].
Le jardin botanique, de 4,7 hectares, situé à la Bastide est créé en 2003[291]. On peut également citer les parcs Denis et Eugène Bühler de 4,5 hectares, Rivière de 4 hectares ou André Meunier de 2 hectares. Enfin, les jardins de la mairie, de la Béchade et des Dames de la Foi sont ouverts au public.
Bordeaux est le siège de l'académie de Bordeaux (zone A) qui couvre cinq départements. Elle est créée le par la loi du organisant l’Université impériale[346].
En 2013, elle se situe, selon l'INSEE au 8e rang national au regard de la population scolarisée soit 729 255 élèves, apprentis ou étudiants pour plus de 3 204 établissements scolaires[347].
Enseignement primaire
Pour le premier degré de l'éducation, Bordeaux compte 112 écoles, dont 46 maternelles et 66 élémentaires[348]. La ville comporte également 17 écoles maternelles sous contrat privé. 97,5% des enfants de 6 à 10 ans sont scolarisés en 2018, un chiffre en légère diminution depuis 2008[349].
Pour le secondaire, Bordeaux compte 13 collèges publics et 11 collèges privés[350].
La ville possède aussi 17 lycées publics, parmi lesquels le lycée Michel-de-Montaigne et le lycée Camille-Jullian. Parmi les 17 lycées, 8 dispensent un enseignement professionnel[350]. D'autre part, Bordeaux compte 12 lycées privés dont le lycée de l'Assomption et le lycée Saint-Joseph-de-Tivoli. 6 lycées dispensent aussi un enseignement technologique et professionnel. 7 lycées publics sont exclusivement professionnels et 2 lycées privés sont exclusivement professionnels[350].
En 2018, 98,1% des jeunes de 11 à 14 ans et 95,5% des jeunes de 15 à 17 ans sont scolarisés. Comme pour les enfants de 6 à 10 ans, ces chiffres sont en légère baisse depuis 2008[349].
l’Université de Bordeaux: Droit, sciences politiques, sciences économiques, sciences sociales, sciences et technologies et médecine, sciences de l'homme et œnologie.
L'importance de la vie universitaire à Bordeaux se manifeste également par la richesse et la diversité des laboratoires de recherche présents sur les campus universitaires et les centres hospitaliers universitaires, avec plus de 10 000 chercheurs (biotechnologies, aéronautique, chimie, environnements, etc.) dans l'académie[366].
L'université compte huit écoles doctorales[367]. Elle rassemble les équipes de recherche des composantes universitaires. Trois sont associées au CNRS; le centre d'études et de recherches de science administrative, l'Institut d'études politiques de Bordeaux l'institut d'histoire du droit, et l'équipe de recherche sur les marchés, l'emploi et la simulation.
L'université de Bordeaux a conclu des accords de coopération avec plus de 500 universités étrangères, toutes matières confondues. Elle propose notamment des doubles diplômes, triples diplômes, cursus intégrés et autres programmes en partenariat avec des universités étrangères. Dans le cadre du programme européen Erasmus+, c’est avec plus de 294 universités européennes que des accords ont pu être établis dans toutes les disciplines inhérentes au cadre de formation de l’Université de Bordeaux, permettant d'effectuer une période de mobilité à l’étranger[368].
Postes et télécommunications
La ville compte 29 points postaux[369],[370],[371] et est le point de distribution majeur du Sud-Ouest de la France avec sa plateforme industrielle du courrier (PIC) de Cestas[372]. Pour la répartition du courrier dans la ville, au nord de la ville se situe l'Hôtel Logistique Urbain (HUL) de Bordeaux Tourville[373].
Comme l'ensemble de la métropole bordelaise, la ville est équipée à 90,2%[374] en fibre optique[375] (4ème trimestre 2022).
Le CHU de Bordeaux se place au premier rang des CHU français[381]. D'une capacité totale de 3 053 lits et places, il constitue le principal complexe hospitalier de l'agglomération bordelaise et de la région Nouvelle-Aquitaine. Employant un total de 14 497 personnes, le CHU de Bordeaux demeure le premier employeur de la région. Son budget annuel de fonctionnement s'élève à plus d'un milliard d'euros et sa dette à 148,3 millions d'euros[382].
En 2019, le magazine Le Point lui attribue la première place nationale dans son classement des établissements hospitaliers[381]. Les sites hospitaliers du CHU de Bordeaux participent à la formation médicale, chirurgicale, pharmaceutique et odontologique de la région ainsi qu’à la recherche fondamentale en liaison avec les unités INSERM et CNRS[384].
La ville est sous zone police nationale. L'ensemble des six commissariats de secteurs sont gérés de manière centralisée par la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP)[388]. La ville comporte également une police municipale composée de 135 agents et 50 ASVP en 2020[389].
Selon les données du ministère de l’intérieur, la ville voit une nette augmentation des crimes et des délits d’environ 25% entre 2016 et 2019, puis une nouvelle hausse d’environ 9% jusqu’en 2023, les chiffres se stabilisant jusqu’en 2025[395].
Concernant la mortalité routière pour la ville de Bordeaux, elle est inférieure aux autres métropoles. En effet, sur les 46 métropoles françaises de plus de 150 000 habitants, seules neuf ont un taux de mortalité supérieur (entre 40 et 65 tués par millions d'habitants)[u]. Les 35 autres métropoles ont un taux de mortalité moindre[396].
Mortalité routière à Bordeaux en nombre de tués par an[396].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Accidentologie routière à Bordeaux par modalité par an[396],[v].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Le CSP Ornano est la plus grosse caserne de Gironde mais aussi une des plus importantes en volume d'interventions de France (plus de 130 000 sorties en 2020[399]), il contient également une unité du GRIMP 33 et est également le siège du CODIS 33[400].
Le CSP La Benauge comporte une brigade d'intervention nautique, dû à sa situation géographique au bord de la Garonne, ainsi qu'une unité du GRIMP 33. Elle détient le camion de secours avec la plus haute nacelle de France (60 mètres)[401].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10000habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8% de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[410],[Note 4].
En 2022, la commune comptait 265 328 habitants[Note 5], en évolution de +5,27% par rapport à 2016 (Gironde: +6,91%, France hors Mayotte: +2,11%).
Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50% de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Bordeaux, il y a une ville-centre et 72 communes de banlieue.
Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10000habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10000habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Population municipale de référence en vigueur au 1erjanvier2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2024, date de référence statistique: 1erjanvier2022.
La commune occupe le 9erang au niveau national, comme en 1999, et le 1er au niveau départemental sur 535 communes[412]. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Bordeaux depuis 1793.
Après une période de rapide dépeuplement (266 662 habitants en 1968, 208 159 habitants en 1982) et d’importants travaux de rénovation des quartiers les plus anciens, la population de la ville centre recommence à augmenter. La commune de Bordeaux, qui a gagné plus de 33 000 habitants en 30 ans, connaît actuellement un essor démographique[413].
Cependant, la population de Bordeaux reste relativement faible comparée à son agglomération puisqu'en 2012, 27,9% des habitants de l'agglomération vivaient dans Bordeaux contre 45,3% en 1968. Cela s'explique par la faible superficie de la ville, et par l'attractivité des communes appartenant à la métropole comme Mérignac ou Pessac, qui comptent chacune environ 65 000 habitants[412],[414],[415],[416].
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 43,8%, soit un taux supérieur à la moyenne départementale (35,7%). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (18,8%) est inférieur au taux départemental (25,2%).
En 2020, la commune comptait 121 875 hommes pour 137 934 femmes, soit un taux de 53,09% de femmes, supérieur au taux départemental (52,07%).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit:
Davantage d’informations Hommes, Classe d’âge ...
Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[I 2]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
1,9
4,6
75-89 ans
7,2
10,8
60-74 ans
12,3
16,3
45-59 ans
15,8
22,9
30-44 ans
20,1
29,7
15-29 ans
30,2
15,1
0-14 ans
12,6
Fermer
Davantage d’informations Hommes, Classe d’âge ...
Pyramide des âges du département de la Gironde en 2021 en pourcentage[417]
Durant l'année, Bordeaux accueille plusieurs festivals de musique, de cinéma ainsi que des festivals divers et variés, allant du festival international des musiques classiques et d'orgue, jusqu’à la musique underground. Le Festival Climax s'exporte désormais à Paris et à l'étranger. D'autres festivals sont organisés pendant la période du printemps et de l'été tel que le Bordeaux Congo Square, le Bordeaux Jazz Festival, le Festival Bordeaux Rock et le Festival Relâche[418]. Parmi les autres manifestations culturelles on peut également citer Evento (exposition d'œuvres contemporaines dans la ville), l'Escale du livre entre le mois de mars et d'avril, Chahuts (festival de conte et arts de la parole), Vinexpo et Novart en novembre qui met en valeur les artistes locaux issus de la métropole[419].
La métropole organise et accueille par ailleurs plusieurs manifestations culturelles telles que le Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (FAB) et le festival ODP à Talence, au profit des orphelins des sapeurs-pompiers de France. Chaque été, L’Été Métropolitain propose près de 150 rendez-vous. Le Festival Reggae Sun Ska qui se tient dans le Médoc s'est tenu un temps sur le campus de Bordeaux[420].
Enfin, l'année est ponctuée par divers festivals et événements comme le Carnaval des deux rives le premier week-end de mars qui existe sous sa forme actuelle depuis 1996[421]. La Foire aux plaisirs qui est la plus grande fête foraine présente en Aquitaine[422]. Elle se déroule les trois dernières semaines d'octobre et les trois premières semaines de mars sur la place des Quinconces.
La Fête du vin sur les quais et la place des Quinconces, en alternance une année sur deux avec la Fête du fleuve incarnent les plus grands festivals du Sud-Ouest par l'accueil de nombreux navires, de concerts relatifs à la musiques du monde et par ses deux feux d'artifice d'ouverture et de clôture[423]. Durant la même période les Bordelais profitent des Épicuriales qui met en valeur la gastronomie bordelaise autour de concerts variés[424]. Mais aussi du festival d'été Dansons sur les quais qui se tient tout le mois de juillet et d'août sur les quais[425]. La fin d'année se clôt par le Marché de Noël et les illuminations de la ville, ainsi qu'un mapping vidéo projeté sur la façade du Grand-Théâtre et un sapin de verre exposé Place Pey-Berland.
437 clubs sportifs évoluent à Bordeaux ce qui représente près de 54 995 licenciés, affiliés à toutes les fédérations sportives, scolaires et universitaires en 2018[430].
De nombreux chemins de randonnées IGN Rando se situent à l'intérieur de la ville[432].
Vie associative
Bordeaux compte plus de 8 000 associations. La ville met à disposition un lieu destiné à ces dernières: le LABB (Lieux des Associations et des Bénévoles Bordelais) et différents accompagnements spécifiques (accompagnement technique, mise à disposition d’une boîte aux lettres ou d’un casier, formations,etc.). En outre, 600 associations sont créées chaque année, soit deux fois plus que la moyenne nationale[433].
S'élevant à une hauteur de 114 mètres, sa flèche est la plus haute du Midi de la France et l'une des plus hautes de l'Hexagone[438],[439]. Sa base conserve une crypte qui servit longtemps d'ossuaire, puis de lieu d'exposition pour des «momies» exhumées au XIXesiècle lors de l'aménagement de la place Meynard, ancien cimetière paroissial.
La basilique partage avec la cathédrale Saint-André la particularité d'être dotée d'un clocher indépendant du sanctuaire ou campanile.
Bordeaux est la ville étape d'une des voies principales du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, celle passant par Paris, Tours et Poitiers (Via Turonensis). Bordeaux servait aussi de port d'arrivée aux pèlerins venant par voie maritime d'Angleterre et des régions côtières de Bretagne et de Normandie. Il s'agit, en effet, d'une étape importante du pèlerinage avec l'église Saint-Seurin, la basilique Saint-Michel et la cathédrale Saint André qui sont 3 édifices jacquaires des 78 de la ville, inscrites par l'UNESCO en 1998 sur la liste du Patrimoine mondial[440],[441].
Le culte protestant est présent à Bordeaux depuis 1523 environ. Malgré l'édit de Nantes de 1595, les protestants bordelais se voient contraints de construire leur temple en dehors des remparts et s'installent donc à Bègles. Cette construction sera détruite un mois avant la révocation de l'édit de Nantes (par l'édit de Fontainebleau promulgué le 18 octobre 1685).
Dans les années 1760, les protestants bordelais se divisent en deux groupes: le plus ancien s’établira dans le quartier de la Rousselle tandis que le second prendra domicile dans le quartier des Chartrons[442]. Il existe deux temples protestants à Bordeaux, le Temple du Hâ et le Temple Bastide[443],[444]. Le Temple des Chartrons, construit en 1835, est désaffecté depuis les années 1970[445].
Le culte israélite dispose de la grande synagogue de Bordeaux[449]. L'architecture de la grande synagogue tient tout à la fois de l'esthétique gothique et des courants orientalistes alors en vogue dans une partie de l'Europe. Formant un vaisseau de 36 mètres de long sur 26 mètres de large, elle est précédée d'une façade monumentale cantonnée de deux tours[450].
L'intérieur reprend les dispositions du plan basilical antique, et se compose d'un vaisseau principal séparé des collatéraux par une série de quatorze colonnes corinthiennes (sept de chaque côté). Au niveau supérieur sont aménagées des tribunes (mekhitsa), espace traditionnellement réservé aux femmes.
Islam
Il existe trois mosquées à Bordeaux: la mosquée Nour El-Mohamadi[451], la mosquée de Bordeaux et la mosquée turque[452].
Plusieurs quotidiens et périodiques sont édités au sein de la ville, ou de la région comme Sud Ouest, deuxième quotidien régional français en nombre d'abonnés payants, dont les locaux sont situés à Bordeaux[454] ou 20 minutes Bordeaux-Aquitaine, une édition locale du quotidien national gratuit 20 Minutes[455]. Il existe aussi une douzaine d'autres périodiques sur des sujets variés[456].
La chaîne privée TV7 Bordeaux, propriété du groupe Sud Ouest, émet à Bordeaux et dans le reste du département de la Gironde. Elle couvre l'actualité locale de la métropole bordelaise, mais aussi l'actualité départementale et régionale[463].
Économie
Résumé
Contexte
Revenus de la population et fiscalité
En 2018, le revenu médian des ménages bordelais s'élevait à 23 070 euros par an, soit un classement de 10 819 sur 32 974 villes analysées[464],[w]. En 2018, 56% des foyers fiscaux de la ville sont imposables et le taux de pauvreté s'élève à 16%, soit légèrement plus que le taux de pauvreté français (12,6%)[465].
Emploi
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 183 767 personnes, parmi lesquelles on comptait 70,8% d'actifs dont 60,6% ayant un emploi et 10,3% de chômeurs[464].
On comptait 190 022 emplois dans la zone d'emploi, contre 164 701 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 113 145, l'indicateur de concentration d'emploi est de 167,9%, ce qui signifie que la zone d'emploi offre un peu plus d'un emploi et demi par habitant actif[464].
Les 132 065 actifs[466] se répartissant dans les divers secteurs économiques comme suit:
Au , Bordeaux compte 41 236 établissements, dont[370] 27,4% dans le commerce de gros et de détail, le transport, l'hébergement et la restauration, 25,3% dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques et les activités de services administratifs et de soutien, 14,8% dans l'administration publique, l'enseignement, la santé humaine et l'action sociale et 7,2% dans les autres activités de service.
En 2020, 7 883 entreprises ont été créées à Bordeaux[370]. Le graphique ci-dessous montre l'évolution du nombre de créations d'entreprises chaque année entre 2011 et 2020 à Bordeaux, en comparaison de l'ensemble de la France.
Évolution du nombre d'entreprise à Bordeaux en base 100[370].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Bordeaux est considérée comme la capitale mondiale du vin[470]. Autour de la ville de Bordeaux, ce vignoble important produit de nombreux vins, collectivement désignés sous le terme de vins de Bordeaux. Il y a autour de Bordeaux 12 000 producteurs de vin, 123 000 hectares de vigne et 400 négociants[471]. La production annuelle est d'environ 700 millions de bouteilles, pour un chiffre d'affaires d'environ 3,3 milliards d'euros[472]. Capitale mondiale du vin par son vignoble, il est le premier de France pour les vins en AOC[472], accueillant des châteaux mondialement connus et produisant les vins les plus somptueux comme le Château Margaux, Pétrus, Château d'Yquem, Château Haut-Brion, Rotschild, et Lafite.
La ville tient un rôle prépondérant dans le secteur des vins et spiritueux, accueillant le salon international Vinexpo, mais aussi les sièges de multinationales clés dans le secteur comme Castel. Fief de maisons historiques datant du XVIIIesiècle tel que l'entreprise Marie Brizard elle a aussi développé une forte activité œnotouristique avec la Cité du Vin[475].
Secteur secondaire
Le transport d'une aile d'Airbus A380 dans le port de Bordeaux, sur la Garonne.
Bordeaux est également une ville industrielle. L’industrie emploie 45 000 salariés en 2020 dans la zone d'emploi de Bordeaux[476].
Bien que l'industrie bordelaise ait souffert ces dernières décennies (rive droite de Bordeaux), la ville a su se repositionner dans les techniques de pointe et les nouvelles technologies, notamment l'aéronautique[477]. Bordeaux est l'un des acteurs majeurs de l'Aerospace Valley, qui réunit, notamment, plusieurs villes du sud impliquées dans l'aéronautique et le spatial: Toulouse, Biarritz/Anglet, Pau, Tarbes et Figeac. Sont notamment implantées à Bordeaux et ses environs les entreprises Dassault, Safran, ArianeGroup et Thales. C'est notamment en périphérie de Bordeaux que sont construits les avions Falcon et Rafale, le cockpit de l'Airbus A380, les propulseurs d'appoint de la fusée Ariane et le missile servant de vecteur à l'arme nucléaire embarqué dans les SNLE, le M-51. Le laser Mégajoule, entre Bordeaux et Arcachon (plus précisément au Barp), capital pour le renouvellement du dispositif de dissuasion nucléaire français, dans lequel le ministère de la Défense compte investir plus de deux milliards d'euros, serait associé à un pôle industriel en industrie optique et laser de niveau européen[478].
Sont aussi présentes la pétrochimie et l'industrie pharmaceutique (Sanofi-Aventis à Ambarès)[479], ainsi que l'industrie agroalimentaire (groupe Mondelēz, auparavant LU, situé à Cestas, une commune proche), et en particulier les vins et spiritueux (Marie Brizard, Ricard), mais aussi, les vins de Bordeaux, secteur dans lequel certaines entreprises peuvent être considérées comme de véritables industries[480].
Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire reste dominant dans la capitale girondine notamment grâce à la forte attractivité commerciale et à une concentration des services liés aux entreprises. Il représente environ 80% du total de la population active, dont 25% pour le commerce, 15% pour les activités scientifiques et techniques, 13% pour le transport, 4% pour l'hébergement et la restauration[476]. Bordeaux est également la quatrième place bancaire française[481].
Tourisme
Bordeaux accueille chaque année depuis 2015 environ 6 millions de visiteurs venus du monde entier, tandis qu'il y a dix ans à peine seulement 2,5 millions de touristes venaient à Bordeaux. C'est aussi la deuxième escale de croisière française de la façade atlantique[482]. La ville figure au palmarès des dix destinations les plus durables en France étant dominé par Nantes, Angers et Lyon[483].
En 2005, 55 manifestations ont été réalisées, représentant 10 000 congressistes, pour des retombées économiques estimées à près de 3 millions d’euros. En 2018, Bordeaux était la quatrième ville de congrès de France[484].
Occupant une place centrale dans le tourisme d'affaires mondial, Bordeaux détient de nombreuses infrastructures permettant d'accueillir les plus grands congrès et événements internationaux, comme la Cité Mondiale situé sur les quais, avec un amphithéâtre de 300 places pour des réunions et séminaires au cœur de la ville, mais aussi le Hangar 14 dans le quartier des Chartrons; dans le quartier de Bordeaux-Lac, le Palais des Congrès, le Palais 2 l’Atlantique d’une surface de 15 500 m2 accueillant jusqu’à 6 000 personnes en plénière; enfin, le Parc des Expositions qui est le 2e plus grand parc d’expositions de France, après Paris, avec 80 000 m2 couverts, 4 halls modulables sur 30 hectares pour les congrès et salons de grande ampleur[485],[486].
Un bateau de croisière sur les quais de la ville.Le Colbert (ancien croiseur), dans le port de la Lune.
La ville de Bordeaux a une activité portuaire importante. En effet, le grand port maritime de Bordeaux accueille chaque année 1 600 navires et traite environ neuf millions de tonnes de marchandises (dont 4,1 millions de tonnes d'hydrocarbures). En 2010, 50% du trafic du port de Bordeaux sont constitués par les liquides énergétiques. Les solides en vrac constituent une part de 30%, les marchandises diverses et les vracs liquides non pétroliers représentent les 20% restants[487].
Le grand port maritime de Bordeaux accueille des navires rouliers spécialement conçus pour le transport des éléments de l'Airbus A380 en transit vers Toulouse[490].
L'architecture néo-classique bordelaise est l'héritière de l'architecture classique, théorisée par l'architecte antique Vitruve dans son traité qui définit la théorie des trois ordres (ionique, dorique, corinthien). Vitruve sera la grande référence des architectes pour qualifier le renouveau du recours à des formes antiques, à partir de la seconde moitié du XVIIIesiècle, jusqu'en 1850 environ. L'architecture néo-classique prétend avoir recours à des formes grecques, plus qu'italiennes, ainsi elle est appelée «goût grec» à ses débuts en France vers 1760[494].
Ce courant architectural s'est développé dans la ville durant les vingt dernières années du règne de Louis XV et reste à l'honneur jusque dans les trois premières décennies du siècle suivant[495]. Les premiers édifices néo-classiques de la ville sont édifiés sous Louis XV par Ange-Jacques Gabriel et Louis-Urbain Aubert de Tourny, sous l'impulsion du Marquis de Marigny directeur général des Bâtiments du roi, de 1751 à 1773[496]. Le goût pour l'antique et le retour au classicisme s'expriment aussi bien dans l'architecture religieuse que dans l'architecture civile, l'architecture privée — souvent via le modèle réinterprété de l'architecture privée de Palladio connue via son traité des Quattro Libri dell'architettura (Venise, 1570) —, la décoration intérieure et l'art des jardins. On peut citer parmi leurs principales réalisations le Grand Théâtre de Bordeaux, la place de la Bourse, et de très nombreux édifices privés ont été construits dans ce style tels que de nombreux hôtels sur les cours de la ville.
À l'arrivée de Gabriel à Bordeaux en 1729, la cité est encore emprise entre les murailles du XIVesiècle. L'implantation de la place Royale au droit des quais va représenter une ouverture sur le fleuve et donc sur le monde, traduisant l'expansion économique et l'explosion démographique que connaîtra la ville durant ce siècle[497]. La politique d'embellissement urbain mise en œuvre par les intendants Boucher et Tourny a déjà transformé la cité médiévale lorsque Victor Louis découvre Bordeaux en 1773 avec la création des places Royale, Dauphine, d'Aquitaine, des Allées de Tourny et du Jardin public qui s'inscrit dans cette philosophie des Lumières, donnant une nouvelle respiration à la ville à laquelle il ne manque plus que son théâtre. Initialement, la place de la Comédie est au même niveau que le Grand Théâtre. C'est en 1848 que l'escalier extérieur est créé avec l'abaissement du niveau de la place de la Comédie[498].
La place de la Bourse est quant à elle une des œuvres les plus représentatives de l'art architectural classique français du XVIIIesiècle. Au nord se tenait le palais de la Bourse (actuelle Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux) et au sud l'Hôtel des Fermes (actuelle Direction interrégionale des douanes et droits indirects qui abrite en sein le Musée national des Douanes). Ce dernier est réalisé par Gabriel entre 1735 et 1738 et les sculptures représentent Minerve protégeant les arts et Mercure favorisant le commerce de la ville[501].
Les frontons des autres bâtiments et les mascarons sont sculptés par Jacques Verbeckt, Vernet et Prome. Les frontons représentent: la grandeur des princes, Neptune ouvrant le commerce, la jonction Garonne-Dordogne, le Temps découvrant la Vérité[502].
La roche calcaire, pierre angulaire de l'architecture bordelaise
De la pierre de taille en calcaire à astéries, utilisée pour de nombreuses constructions bordelaises.
L'architecture bordelaise est marqué par la pierre calcaire, dont la couleur chaude assimilable au jaune de Naples lui confère le surnom de «ville blonde»[503].
La multiplicité des origines des pierres calcaires ayant servi à la construction de la ville blonde est inhérente aux différentes époques traversés par la métropole au fil du temps: le Bourgeais à l’époque gallo-romaine, Saint-Émilion et les Hauts de Garonne durant le bas Moyen Âge, le Fronsadais et les Côtes de Garonne au XVIIesiècle; le Sauternais et l’Entre-Deux-Mers au XIXesiècle. On peut distinguer deux types de roches selon les différentes carrières d’exploitation. En amont de Bourg, on produit une roche dure, taillée en blocs de grande dimension initialement à l'intérieur des galeries souterraines, et plus récemment à ciel ouvert, tandis qu’en aval la pierre est plus tendre produite aussi par galeries souterraines, mais aussi par tombée[504].
La pierre de Roque-de-Thau a été utilisée très tôt pour édifier les premiers monuments de Bordeaux comme les Piliers de Tutelle pendant l’époque gallo-romaine. Au fil des siècles, la qualité et la couleur de la roche calcaire locale ont marqué durablement et valorisé considérablement les paysages de Bordeaux, aussi bien pour la construction de palais ou d’hôtels particuliers présents sur les quais, que à l'intérieur de la Cité pour l'édification de châteaux, églises et ferme dans l'ensemble de la ville. Ce matériau était aussi utilisé pour des constructions communes, ce qui explique aujourd’hui encore, sa forte présence dans les paysages[505].
À l'instar de la pierre de Roque-de-Thau, l'une des pierres les plus utilisées pour la construction de la ville est le calcaire à astéries qui est aussi appelé «pierre de Bordeaux» ou «calcaire de Saint-Émilion»[506]. Le calcaire à astéries de l'Entre-deux-Mers en Aquitaine est daté de l'Oligocène inférieur, Rupélien (32 millions d'années). Il doit son nom aux innombrables petits «osselets» constitutifs des bras d’étoiles de mer du genreAsterias. Son origine marine est attestée par la présence de fossiles: huîtres, coraux, osselets d'étoiles de mer. Son aspect jaunâtre est poreux et friable[507]. La formation des «Calcaires à astéries» (hydrogéologie) désigne l'entité des «calcaires, faluns et grès de l’Oligocène», système aquifère situé de part et d'autre de la Garonne[508].
Le calcaire à astéries fut le matériau de construction abondamment utilisé comme moellon et pierre de taille pour l'édification des monuments historiques, depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du XIXesiècle. Cette roche a été choisie pour construire l’ensemble des villages de la Gironde et plus largement de la région Aquitaine et enfin la partie classique de Bordeaux, c’est-à-dire la ville historique à travers le prisme de ses monuments les plus emblématiques encore présents aujourd'hui et même de certaines sépultures, comme au cimetière de la Chartreuse ou encore les bas reliefs avec les mascarons présent sur la Grosse cloche[509].
À partir du XXesiècle, quelques carrières décident d'exploiter la pierre calcaire à astéries comme composant dans l'élaboration des ciments, mais actuellement, seule la carrière de Frontenac, ouverte à l’air libre, est encore en activité. En dehors des blocs servant à l’enrochement, elle fournit essentiellement un matériau destiné à la restauration des monuments anciens tels que les monuments bordelais. Les carrières souterraines ont été progressivement abandonnées. Cependant, les conditions hygrométriques et thermiques qui y règnent de façon stable, ont favorisé leur utilisation comme champignonnières au XXesiècle et parfois encore actuellement par exemple dans la commune de Rauzan. Le calcaire à astéries est toutefois un matériau fragile et sensible à l’érosion, surtout de la part des pluies acides qui dissolvent les éléments carbonatés de façon variable en fonction de la composition et donc de la dureté de la roche[510].
Brume matinale sur le port de la Lune. La photo est prise depuis la rive gauche. En fond, on aperçoit la basilique Saint-Michel, située dans le centre de la ville.
Surnommée «la Belle Endormie»[240], Bordeaux est également classée Ville d'art et d'histoire[513]. Elle est la deuxième ville de France qui compte le plus grand nombre de monuments classés, juste après Paris[514]. Le secteur sauvegardé est ainsi un des plus vastes du pays (150ha). Dans le cadre de sa préservation, le tramway fonctionne par un système d'alimentation par le sol sur une grande partie de son tracé.
Forte de ses 2 000 ans d'histoire, Bordeaux a conservé des traces de ses différentes phases de développement, ses quartiers ont donc chacun gardé un patrimoine riche et diversifié avec de nombreux musées. Enfin à la nuit tombée, l'ensemble des monuments de Bordeaux est mis en valeur par des jeux d'éclairages[515].
Les quais et les berges de la Garonne ont été réaménagés dès le début du XXIesiècle. Les quais permettent de se promener le long du fleuve sur les deux rives de la Garonne et de découvrir les anciens monuments de Bordeaux, de la Bourse Maritime au pont de Pierre en passant par la porte de Bourgogne et s'achevant sur la basilique Saint-Michel. Le plus vieux pont de la ville encore en service est le pont de pierre, datant de l'époque Napoléonienne. Au bord du fleuve sur la rive droite, le Lion de Veilhan, la place Stalingrad et l'église Sainte-Marie de la Bastide sont visibles grâce au blanc retrouvé de la pierre calcaire du dôme de l'église. Près de la Garonne se trouve aussi le Château Descas, près de la Basilique, qui fera l'objet en 2021 d'une grande rénovation lui permettant de retrouver son éclat d'antan[518].
La place Pey Berland, accueillant la cathédrale Saint-André, et la rue Sainte-Catherine sont à découvrir à travers l'architecture remarquable des hôtels particuliers, et les somptueuses façades d'immeubles. La rue Vital-Carles est tout aussi chargée d'histoire, c'est en effet dans cette rue que les présidents Raymond Poincaré et Paul Reynaud ont résidé lors de l'exil des gouvernements pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Plus précisément, au sein de la résidence préfectorale qui est encore aujourd'hui vouée à cette fonction[519],[520].
Le musée d'Aquitaine hérité des collections de l'ancien Musée lapidaire créé vers 1783 par l'Académie de Bordeaux à la demande de l'intendant Dupré de Saint-Maur afin de rassembler les vestiges romains mis au jour par d'importants travaux d'urbanisme entrepris dès le XVIesiècle et, principalement, au XVIIIesiècle. Depuis 1962, il a évolué vers un musée d'histoire, d'archéologie et d'ethnographie régionales: vestiges de l'époque préhistorique, antiquités romaines et paléo-chrétiennes de la cité de Burdigalia, collections médiévales, collections ethnographiques, etc. Il accueille également les collections de l'ancien musée Goupil, conservatoire de l'image industrielle.
L'Arkéa Arena constitue la plus grande salle de spectacle de la métropole bordelaise et offre une capacité d'accueil pour tous types de spectacles et manifestations de 2 500 à 11 300 places maximum. La salle est principalement utilisée pour des concerts et des événements sportifs. Elle dispose de plusieurs espaces réceptifs dont deux salons (public et privé), une brasserie ouverte sur le parvis, une coursive (au 2eétage) et de plusieurs points de restauration[529].
Dans le film américain La Guerre des mondes de Byron Haskin (1953), la ville de Bordeaux est la première ville du monde à recevoir la visite des Martiens et, en conséquence, la première à être totalement détruite[541].
Chaque barrière de Bordeaux avait un cinéma, dont seul subsiste Le Festival, à Bègles. Il y avait par exemple Le Rex à la barrière du Médoc, rue Croix-de-Seguey (copie du Grand Rex de Paris et créé par Émile Couzinet), Le Marivaux, rue Condillac (fermé en 1988) ou encore Le Saint-Genès (fermé en 1995). D'anciens music-halls avaient été transformés en cinémas: l'Alcazar, place Stalingrad, devenu l'Éden; l'Alhambra, rue d'Alzon; l''Apollo, rue Judaïque (fermé en 1970), devenu le Rio puis l'Ariel; la Scala, rue Voltaire, devenu le Mondial. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Bordeaux comptait par ailleurs une quarantaine de cinémas, dont la plupart fermèrent par la suite, en raison du développement du CinemaScope, de la télévision puis des multiplexes. Certaines salles se reconvertirent en cinéma pornographique, avant de finalement fermer elles aussi[542].
Casino
Le casino de Bordeaux se situe dans le quartier de Bordeaux Lac. Il met à disposition du public en plus des salles de jeux, deux espaces de restaurations, deux bars ainsi que la salle de théâtre pouvant accueillir jusqu'à 700 personnes. Le casino de Bordeaux appartient au groupe Barrière[543].
Bordeaux compte de nombreuses spécialités[544],[545], comme les bouchons (chocolat en forme de bouchons), les croquants bordelais (tuiles soufflées aux noisettes), les sarments du Médoc (orange confite enrobée de chocolat) et le canelé bordelais, qui aurait été inventé au XVIIIesiècle par les religieuses du couvent des Annonciades. Il s'agissait à l'époque d'une friandise en forme de bâtons appelées canelats ou canelets[546]. Certains remarquent que ces petits gâteaux faits par les religieuses pourraient être liés à l'histoire de Bordeaux et du vin. En effet une étape importante dans la vinification est appelée collage. Elle consiste à filtrer le vin en cuve avec traditionnellement du blanc d'œuf. Ce procédé coûteux était encore utilisé par bon nombre de châteaux et cette étape voyait tout le personnel des châteaux casser des œufs et séparer les blancs des jaunes qui étaient donnés aux Petites sœurs des pauvres pour confectionner des gâteaux.
La gastronomie bordelaise est bien évidemment inhérente aux Vins de Bordeaux qui sont parmi les plus réputés et les plus chers du monde, faisant du bordeaux une référence mondiale[547],[548].
La production du vignoble est variée: environ 80% de vins rouges (comme le pomerol ou le pauillac) et 20% de vins blancs secs (tel que l'entre-deux-mers ou le pessac-léognan) ou liquoreux (par exemple le sauternes ou le cadillac), auxquels s'ajoutent des rosés, des clairets, et des vins mousseux (le crémant de Bordeaux)[549]. L'existence de 38 appellations différentes au sein du vignoble s'explique par la diversité des terroirs, c'est-à-dire des types de sols, des cépages cultivés, des pratiques de culture et de vinification. Avec 117 200 hectares cultivés et une production de cinq à six millions d'hectolitres de vin par an, la Gironde est le troisième département viticole français au regard de la production globale après l'Hérault et l'Aude, mais le premier pour les AOC en volume. La Cité du Vin incarne cet héritage gastronomique à travers le prisme de «la transmission, la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel, universel et vivant du vin»[550].
L'hôpital-prieuré Saint-Jacques, situé rue du Mirail, conserve une église du XVesiècle, masquée derrière une façade d'immeuble et aujourd'hui transformée en garage. Très délabrée, elle est aujourd'hui en péril[558].
Le grand séminaire est aujourd'hui encore intact au cœur de la ville, entre les rues Judaïque, Palais-Gallien et Castéja. Construit au XVIIIesiècle par les Lazaristes, il devient l'Hôtel des monnaies en 1800 (par décret du Premier consul Napoléon Bonaparte) puis la Grande poste en 1892[559],[560],[561].
Bordeaux et Bègles ont été les premières grandes villes françaises à s'engager dans le projet des Stolpersteine, les «pavés mémoriels» installés dans toutes les villes d'Europe par l'artiste Gunter Demnig en mémoire des victimes du régime national-socialiste. Dix pavés ont été posées dans les deux villes à la mémoire de victimes juives, de résistants autrichiens —comme Fritz Weiss— ou communistes, poses qui ont eu lieu les 6 et , à partir d'un projet lancé par l'Université Bordeaux-Montaigne[563]. La ville de Bordeaux compte 17 Stolpersteine en 2024, les deux derniers à la mémoire des parents de Boris Cyrulnik[564].
Patrimoine linguistique
Autrefois très utilisé à Bordeaux, le bordeluche n'est quasiment plus parlé de nos jours. Ce registre de langue provient directement du gascon[565],[566]. Certaines expressions demeurent encore aujourd'hui comme «gavé», synonyme de beaucoup; «ça caille», pour dire qu'il fait froid; «ça daille», pour signifier «ça m'embête»; ou encore «chocolatine», mot d'origine gasconne utilisé à Bordeaux comme dans une grande partie du Sud-Ouest, pour désigner la viennoiserie appelée «pain au chocolat» dans la plus grande partie de la France[567].
La bibliothèque Mériadeck, d'une surface de 26 000 m2 (8 000 m2 accessibles aux usagers[573]) est l'une des plus grandes bibliothèques publiques de France. Elle stocke avec les Archives de Bordeaux Métropole près d'un million de documents dans des dizaines de kilomètres de rayonnages, dont plus de 300 000 documents appartenant au fonds patrimonial (rares, précieux, anciens)[573],[574].
Parmi les trésors de la bibliothèque, la Bible de l'Abbaye de La Sauve-Majeure, conçue dans le scriptorium de l'Abbaye du Mont-Saint-Michel entre 1070 et 1090, mais aussi le Cartulaire de l'Abbaye, ou Grand cartulaire qui est un ensemble de quatre manuscrits[575],[576],[577],[578]. Enfin, l'Exemplaire de Bordeaux est un exemplaire imprimé de l'édition de 1588 des Essais. Il comporte d'abondantes corrections et annotations manuscrites de Montaigne, rédigées entre l'été 1588 et sa mort. Ce document unique éclaire la manière dont Montaigne travaillait: les multiples remaniements, ajouts et corrections autographes permettent de comprendre la genèse du texte. Les manuscrits d'auteurs du XVIesiècle étant très rares, ce document revêt un caractère exceptionnel[579].
La ville accueille aussi la Librairie Mollat, première librairie indépendante de France en chiffre d'affaires[580]. Elle se situe à l'emplacement de la dernière maison de Montesquieu[581].
La ville accueille aussi le Festival CinémaScience étant un événement organisé par le CNRS à Bordeaux en Nouvelle-Aquitaine. C’était un festival de longs métrages de fiction ayant pour thématique un axe de recherche développé au CNRS. De la conquête de l’espace à la politique en passant par la génétique, l’histoire ou encore les mathématiques, les différentes projections sont prétextes à la discussion entre le public, les membres des équipes des films (réalisateurs, acteurs, producteurs, etc.) et les acteurs de la recherche (chercheurs, ingénieurs de recherche, etc.)[589],[590].
L'importance de la ville pour l'architecture contemporaine s'illustre aussi avec deux réalisations importantes. Tout d'abord avec le quartier Meriadeck situé en centre-ville. Ses tours de verre et de béton en croix contrastent avec la pierre des échoppes bordelaises[594]. Mais aussi avec la Cité Frugès, à Pessac dans la métropole de Bordeaux. La cité est inscrite, avec seize autres œuvres architecturales de Le Corbusier, sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 2016[595].
Musique
Dans le domaine des expressions populaires, le groupe Noir Désir, fer de lance du rock français, ou Les Nubians, groupe de hip-hop français reconnu à l'étranger, ainsi que JC & the Judas, groupe rock-folk, ont émergé de la riche scène musicale bordelaise. Le groupe bordelais Partenaire particulier connut un certain succès au milieu des années 1980. Eiffel, Luke, Tribal Jam sont d'autres groupes bordelais qui ont une notoriété nationale[596],[597],[598].
Brume matinale sur le port de la Lune. La photo est prise depuis la rive gauche. En fond, on aperçoit la basilique Saint-Michel, située dans le centre de la ville.
La ville de Bordeaux a reçu plusieurs labels et autres distinctions qui reconnaissent son attractivité culturelle et économique.
En 1957, Bordeaux est récompensée du prix de l'Europe, conjointement avec Turin pour son ouverture et sa coopération avec les autres métropoles européennes[599].
Depuis 2007, le centre historique de Bordeaux est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son «ensemble urbain et architectural exceptionnel, créé à l’époque des Lumières, dont les valeurs ont perduré jusqu’à la première moitié du XXesiècle»[512]. Au moment de son classement, il est le plus vaste ensemble urbain inscrit au patrimoine mondial[511]. Ceci lui a valu un succès touristique croissant de plus de 50% de 2007 à 2014[601].
La ville de Bordeaux est certifiée par de nombreux labels répandus comme le label Qualiville de l’Afnor récompensant la qualité d’accueil et de fiabilité des services municipaux ouverts au public[601]. Instauré à l’initiative de l’Association des maires de France, les rubans du développement durable signalent un engagement tout aussi durable en faveur de l’environnement. Bordeaux a été une des premières villes à l’obtenir en 2008, mais, depuis, 137 rubans ont été octroyés ou renouvelés.
Bordeaux est en tête du classement des villes du monde à visiter en 2017 selon le classement de l’éditeur de guides Lonely Planet en récompensant les efforts faits pour «se réinventer», avec l’«impressionnante transformation des berges de la Garonne» et de sa rive droite, où «c’est le futur de Bordeaux qui s’écrit, avec des constructions et des aménagements soucieux du paysage urbain»[603],[604].
Catherine Laborde (présentatrice météo, journaliste et écrivaine née en 1951) et Françoise Laborde (présentatrice de télévision, journaliste et écrivaine née en 1953),
Le «léopard», en héraldique, le lion et le léopard désignent le même animal, à savoir le lion, mais avec une position de tête différente. Avec la tête de profil on le blasonne «lion»; avec la tête de face on le blasonne «léopard». Ici il s’agit du lion des rois d’Angleterre. Pendant l'époque anglaise (1154-1453), le blason de Bordeaux comportait trois lions, qu’on retrouve encore aujourd’hui dans les armoiries anglaises. Avec la fin des possessions françaises du roi d'Angleterre, à la suite de la bataille de Castillon en 1453, seul un lion demeure[609].
La «mer d’azur ondoyée de sable et d’argent» est la représentation stylisée de la Garonne. En parallèle du «Chef d’azur semé de France» en haut du blason sur lequel sont représentées les armoiries du roi de France. Cette partie a été ajoutée après la période anglaise, en remplacement de deux lions anglais.
Le «croissant» est une allusion à la forme semi-circulaire du port de Bordeaux, raison pour laquelle on l’appelle le «Port de la lune »depuis le Moyen Âge.
Ornements extérieurs de l'écu
Comme supports, deux antilopes blanches enchaînées et colletées d'une couronne fleurdelisée. Elles sont sans doute un rappel de la reconquête française sur l’occupation anglaise. Ainsi les couronnes aux fleurs de lys françaises tiennent fermement les antilopes anglaises[607].
Pour couronne, Bordeaux a une couronne murale ajoutée au 19esiècle. Elle est le symbole traditionnel des communes et est utilisée pour signifier l'autonomie d'une ville libre. Avec cinq tours, cette couronne place Bordeaux au rang de capitale régionale. Originellement, Bordeaux portait une couronne comtale, comme le rappelle la grille du jardin de l'hôtel de ville, car la jurade de Bordeaux (conseil municipal, sous l'Ancien Régime) possédait le comté d'Ornon (comprenant approximativement les actuelles communes de Gradignan et de Villenave-d'Ornon) depuis le XVIesiècle. Ainsi la ville de Bordeaux est l'une des très rares collectivités locales, en France, qui «porte» un titre de noblesse remontant avant la Révolution française[610].
Le «chiffre» de Bordeaux, appelé aussi les «petites armoiries»[607], est une représentation stylisée qui sert de signature modernisée, utilisée parfois à la place du blason. Il est formé de trois croissants de lune entrelacés[x].
On ne le trouve pas avant le milieu du XVIIesiècle. Il figure, d’abord, sur le dos et les plats des reliures des livres de prix décernés par le collège de Guyenne, et orne, au XVIIIesiècle, le fronton de la fontaine Saint-Projet (1715), puis la fontaine de la Grave (1788). Ensuite il sera représenté sur nombre de monuments et le mobilier urbain.
Ce chiffre est aujourd’hui le symbole utilisé pour le logo de la ville[607].
Elle est une lecture du blason de la ville, et fait clairement allusion à la domination exclusive du roi de France sur la ville après l'époque anglaise qui dura près de trois siècles. Cette conquête est inscrite sur le blason par l’ajout des armes de France (fleurs de lys) au chef du blason de la ville[607].
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